S’il est un jeu qui était attendu cette année, c’est bien ce Final Fantasy VII Rebirth, suite du FFVII Remake sorti en 2020. Au point qu’en fin d’année 2023 lors des Game Awards, il obtenait tout simplement le prix du jeu le plus attendu de 2024. Tout est dit. Mais aussi longue soit cette attente, le jeu de Square-Enix est enfin disponible dans toutes les bonnes crèmeries. Et il est temps de vous dire ce que l’on en a pensé, et si vous devez effectivement, ou pas, vous ruer sur ce A-RPG !
Il y a 27 ans naissait un jeu mythique
Régulièrement, quand un média, spécialisé ou non, publie sa liste des 100 des meilleurs jeux de tous les temps, il y a de très fortes chances pour que Final Fantasy VII figure dans le top 5. Un titre qui jouit d’une solide communauté de fans. Comme certains lui préféreront Final Fantasy VI, et d’autres Final Fantasy VIII, Final Fantasy IX voire Final Fantasy X. À bien y réfléchir, votre FF préféré sera sans doute le premier auquel vous aurez joué…
Le RPG sorti initialement le 31 janvier 1997 sur la première PlayStation, septième opus de la saga Final Fantasy, est le tout premier épisode réellement en 3D. Et le tout premier qui nous est arrivé traduit en Français (pour les six autres, il fallait importer). Pire, il a été annoncé dès 1994, pour une sortie sur Nintendo 64 : logique, quand on y pense. Puisqu’à l’époque, tous les Final Fantasy étaient des exclusivités Nintendo, sur NES ou Super-Nintendo/SNES/Super-Famicom. Mais la promesse des performances de la machine de Sony va pousser Squaresoft (qui n’a pas encore fusionné avec Enix) à mettre un coup de canif dans le contrat de mariage. Et à aller voir ailleurs. Trois ans plus tard, le monde découvre « Faïneule Fantaisy sept » comme le disaient alors les publicités TV de l’époque…
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Avec ses environnements en plans fixes à la Resident Evil, et ses personnages en gros polygones (et des graphismes 3D plus réalistes lors des combats), le jeu pique les yeux, aujourd’hui. Pourtant, à l’époque, on parlait de réelle révolution, de prouesse technique. Au point que le jeu tiendra finalement sur 3 CD ! Bon, on vous l’accorde, la raison n’est pas celle que vous croyez, puisque la raison est en fait… La musique, qui prenait alors énormément de data. Et le jeu aurait pu être encore plus volumineux si le compositeur Nobuo Uematsu, n’avait pas trouvé un compromis pour gagner de la place : sacrifier les musiques orchestrales, au profit de sons Midi, moins gourmands.
Ajoutez un système de magies, les matérias, absolument génial (peut-être même l’un des meilleurs dans un jeu Final Fantasy) ; Une durée de vie colossale soit plus de 100 heures pour boucler le jeu ; Et un scénario à tomber car plus adulte où l’on vous parle d’écologie, d’écoterrorisme, de surexploitation des ressources énergétiques, ou encore d’eugénisme… Et vous comprendrez que Final Fantasy VII puisse avoir une telle aura dans la communauté du gaming. Même 27 ans après sa sortie initiale… Par la suite, on aura pu retrouver cette exclusivité PS1 sur PC, puis quelques années plus tard sur PS-Vita et PS3/PS4 via les classiques PS1 vendus sur le store… Et enfin sur mobiles, XBox One et Switch…
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2015 est une année mémorable pour tous les fans de Final Fantasy VII. Car après avoir démenti fermement pendant des années toute possibilité d’un remake de ce jeu mythique… C’est lors de l’E3 2015 que Square Enix annonce officiellement qu’un Final Fantasy VII Remake est en chantier. Trilogie (c’est ainsi que l’a présenté Square-Enix à l’époque) dont la première partie sortira quelques années plus tard, en avril 2020, en exclusivité provisoire sur PlayStation 4.
Une version intitulée Final Fantasy VII Remake Intergrade sortira avec la PS5. Ce projet de remake est porté par trois légendes du RPG. Yoshinori Kitase (l’un des créateurs principaux depuis FFV) comme producteur, Tetsuya Nomura (créateurs des personnages sur FFVII, FFVIII, FFX, Kingdom Hearts, Parasite Eve…) comme directeur créatif et Naoki Hamaguchi (FFXII, FFXIII, FF XIV…) comme directeur.
Remake de Final Fantasy VII : acte 2
Quatre ans après la sortie de Final Fantasy VII Remake sur PS4, ce 29 février 2024 est donc marqué par la sortie de sa suite directe, Final Fantasy VII Rebirth. Cette fois en exclusivité PS5. Une suite qui enchaîne donc l’histoire là où elle en était restée il y a quatre ans. Le premier opus se terminait alors que Cloud, Aerith, Tifa, Barret et Red XIII parvenaient à s’échapper de Midgar. L’histoire débute donc par un flashback qui nous emmène à Nibelheim, village natal de Cloud et Tifa, cinq ans auparavant. Pendant que notre troupe de héros se repose au village de Kalm… Un flashback qui permet de repositionner les principaux personnages et l’antagoniste du jeu… Avant de partir à la poursuite de Sephiroth, tout droit surgi du passé de Cloud et déterminé à contrôler le monde.
Un scénario qui, en apparence, suit donc celui du jeu original sorti en 1997. En apparence seulement car, comme vous le savez si vous avez joué à Final Fantasy VII Remake (et on vous le conseille fortement), cette version d’il y a quatre ans apporte quelques nuances. Contrairement à ce que peut laisser penser le nom du jeu, il ne s’agit pas réellement d’un remake, mais plutôt d’une relecture. D‘une réinterprétation. La plus grosse nouveauté du premier opus allant dans ce sens étant l’apparition des Fileurs. Les « gardiens du destin » censés veiller à ce que l’histoire se déroule comme prévu, et ne s’écarte pas de la trajectoire prévue. Et là… Stop !! On n’en dira pas davantage pour éviter tout spoiler… On vous dira simplement que les surprises sont au rendez-vous, y compris pour un fan de la première heure !
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Le nom des jeux est d’ailleurs, quand on y pense, une manière d’assumer cette différence avec 1997 : le précédent était dénommé par un suffixe Remake, plus neutre, moins révélateur… Avec ce second volet, on parle cette fois de Rebirth, ou de renaissance… On passe un cap, on franchit une ligne dans la réinterprétation, et on assume le propos ! Dès le début du jeu, on remarque par exemple un changement radical dans l’architecture du jeu. Final Fantasy VII Remake s’était vu reprocher sa linéarité trop marquée. C’est vrai, mais… Cette première partie dans les ruelles de Midgar n’était, aux yeux de certains, qu’un immense couloir. À des années lumière de l’esprit du jeu original. Ce qui n’est pas tout à fait honnête, en réalité. Puisque toute la partie Midgar était aussi très linéaire en 1997, et ce serait de la mauvaise foi que de dire le contraire.
Bien que certains passages soient encore linéaires, Final Fantasy VII Rebirth joue le contraste avec son aîné. Comme dans le jeu d’origine, une fois que vous êtes à l’extérieur de Midgar, vous êtes lâchés dans un immense monde ouvert. Bien que le parcours reste fléché (ne serait-ce que par les obstacles naturels, qui ne pourront être franchis que bien plus tard). Et c’est là l’un des nombreux aspects qui ont rendu le jeu si culte. La fin de l’arc Midgar ouvre la porte de l’exploration, de l’Aventure avec un grand A. En 1997 comme en 2024, les deux premiers actes du jeu n’ont rien en commun. Si ce n’est leurs personnages, et un scénario qui constitue le solide fil rouge de cette aventure.
Une mise en scène incroyable !
Comme en témoignent les images qui illustrent notre test, l’un des gros points forts du jeu, c’est sa mise en scène de très haute volée ! Globalement, c’est beau, vraiment très réussi. Avec une mise en scène qui élève le jeu parmi les plus beaux titres du moment, sur l’actuelle génération ! Au point que, lors des cinématiques, on en oublierait presque que nous sommes dans un jeu vidéo. Et non dans un film d’animation : la frontière entre les deux semble s’effacer plus que jamais ! Le Final Fantasy VII de 1997 nous a marqués, et marque encore, pour des scènes qui sont devenues iconiques. Final Fantasy VII Rebirth parvient à les sublimer, à leur apporter une nouvelle consistance qui les installe définitivement dans la case des moments cultes du jeu vidéo.
Les phases in-game, bien que perfectibles (on y revient plus bas), sont elles aussi magnifiques ! Jamais les villages n’ont été aussi vivants dans un jeu Final Fantasy ! On y croise de nombreux PNJ qui font leur vie, sans s’occuper de vous (on vous conseille quand même d’écouter leurs conversations, qui cachent parfois des indices sur les quêtes secondaires). De même, les contrées sauvages sont pleines de vie, et vous y croiserez à la fois de simples animaux complètement inoffensifs… Comme des monstres au comportement très réaliste. Avec de légères volutes de Rivière de la Vie qui poppent ici et là, les développeurs ont trouvé un moyen discret de vous montrer la route à suivre, sans planter des pancartes de 10x20m dans le décor. Un peu à la manière du vent dans Ghost of Tsushima. Les développeurs n’ont pas juste remaké un jeu, mais aussi tout son univers !
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Un bon jeu vidéo se doit d’avoir une bonne OST. Celle écrite par Nobuo Uematsu a été réorchestrée de façon magistrale. Et le jeu bénéficie aujourd’hui d’une playlist de plus de 400 musiques. La bande-originale du jeu de 2024 n’a plus rien à voir avec les sons midi de 1997 ! Et bien que les morceaux emblématiques restent reconnaissables, comme les thèmes d’Aerith, des combats, de Cosmo Canyon ou du Gold Saucer, ils nous transportent encore plus loin ! Avec quelques plages qui sont de véritables moments de grâce. À l’image de Materia of Peace (Village of Gi) qui nous a retourné la tête, et que l’on écoute en boucle depuis. Et puis, comme Remake avait son theme-song avec Hollow, Rebirth a son No Promises to Keep (par Loren Allred). Chantée lors d’une séquence dont vous vous souviendrez pendant des décennies !
Enfin, puisque l’on parle du son, il faut aussi que l’on parle de la VF de très bonne qualité. On va y retrouver notamment des noms connus des fans de Final Fantasy VII. Comme Tanguy Goasdoué qui double Cloud depuis le film d’animation Final Fantasy VII Advent Children en 2005. Ou encore Frédéric Souterelle (voix de Danny Glover, Kenshiro dans Ken le Survivant, Kratos dans God of War ou Ganondorf dans les derniers Zelda…) dans le rôle de Barret. On retrouve aussi Céline Melloul (Freja Nielsen dans Le Crime de l’Orient Express, Riven dans League of legends) dans le rôle d’Aerith. Ou encore Bruno Choël (voix française de Mark Wahlberg, Ewan McGregor ou Johnny Depp, ou de Nathan Drake dans Uncharted) qui incarne Sephiroth.
Une jouabilité qui se réinvente sans cesse
S’il est un jeu (très) plaisant à regarder, Final Fantasy VII Rebirth brille également par le fait qu’il est très agréable à prendre en main. Les combats au tour par tour ont été modernisés pour devenir des combats en temps réel (comme dans FFVII Remake). Le rendu est nerveux, dynamique, et jouissif ! Contrairement à Final Fantasy XVI, qui utilisait des mécaniques assez proches, on aime ici le fait de pouvoir switcher d’un membre de l’équipe à un autre grâce à la touche gauche ou droite. Mécanique qui vous permet d’ailleurs d’enchaîner les actions et de réaliser des combos dévastateurs. Ce système vous permet tout de même d’utiliser vos magies, objets, et de d’envoyer, quand la jauge dédiée le permet, votre technique Transcendance (une attaque ultime).
De même, quel bonheur que de retrouver les matérias, génial système de gestion de la magie grâce à des sphères à affecter à vos armes. Vertes pour la magie (feu, glace, foudre, etc), jaunes pour les actions (vol, analyse…), violettes pour les effets (gain de PV, magie double…), ou rouges pour les invocations. Comme vos personnages, les Matérias gagnent en expérience à la fin des combats, développant de nouvelles compétences en fonction de leur niveau. Chaque arme équipée a plus ou moins de slots pour y mettre des matérias. Et certains slots étant reliés entre eux, vous pouvez y associer deux matérias pour en combiner les effets. Une magie puissante combinée avec une « magie x2″… Intéressant !
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C’est aussi une nouveauté du jeu : il faut que l’on vous parle du système d’affinités. Autrement dit, au fil des dialogues que vous aurez avec vos équipiers durant l’aventure, vous allez renforcer (ou non) les liens entre les membres de l’équipe. Et plus les liens se développent, plus vous pourrez débloquer, sur un sphérier de compétences, des attaques ou magies combinées de plus en plus puissantes. Ce fameux sphérier, qui s’inspire beaucoup de celui de Final Fantasy X, et qui complète le système classique de gain d’XP, vous permet de débloquer des compétences pour chaque personnage, en fonction du niveau de progression de son arme. Les attaques synchronisées vont aussi vous permettre, en réalisant des actions précises, de débloquer les limite-break… Bref, ne négligez pas les conversations avec vos amis…
Ce Final Fantasy VII Rebirth ouvre encore plus de possibilités d’exploration que son prédécesseur Final Fantasy VII Remake, qui proposait davantage une aventure en couloir. Logique quand on y pense, puisque cette première partie vous confinait à Midgar quand ce deuxième opus vous lâche dans un monde semi-ouvert. « Semi » car encore limité par quelques obstacles naturels, qui devraient disparaître totalement dans la troisième partie. Comme en 1997, sortir de Midgar est un appel à l’aventure, à l’exploration ! Et l’on prend vite l’habitude de se détourner un instant de la quête principale pour partir explorer un recoin de la map, pour y découvrir des secrets. Car aussi grande que soit la carte, elle fourmille de surprises, de missions annexes, de p’tits trucs à faire. Parfois de manière anecdotiques, parfois pour découvrir de petites références qui feront plaisir aux fans.
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Ce qui nous amène à aborder la question des quêtes annexes et des mini-jeux. Comme dans les jeux Like a Dragon, Final Fantasy VII Rebirth est littéralement un jeu gorgé de mini-épreuves, de quêtes de mercenaires, de défis… Certains sont des adaptations des mini-games de 1997, d’autres sont totalement nouveaux. Chaque mini-jeu adoptant un style graphique, une jouabilité ou un ton (du très sérieux au complètement barré) qui tranche avec le reste du titre. Ce qui a pour effet de vous surprendre jusqu’à la fin : il y a toujours quelque chose à découvrir dans FF7 Rebirth. Plus simplement, comptez environ 50 heures pour terminer les 14 chapitres en ligne droite, mais plus du double si vous cherchez à terminer toutes les quêtes annexes.
Dans le jeu, il y a donc tous les mini-jeux. Et puis, il y a LE plat principal du menu « mini-games » à savoir le Queen’s Blood. Un jeu de cartes qui se pratique à tous les coins de rue dans le monde de FFVII Rebirth. Et qui est à cet épisode ce que le Triple Triad est à Final Fantasy VIII, ou le Tetra Master à Final Fantasy IX. Ses règles complexes vous seront le mieux expliquées par le tuto du jeu. Extrêmement complet, ce mode est le mini-game le plus réussi et le mieux maîtrisé (à condition de comprendre ses règles, dans le cas contraire, il peut vite saouler). Mais sachez que vous rencontrerez deux types de parties de Queen’s Blood dans le jeu : celles que vous pouvez engager en discutant avec les PNJ à trouver ici et là… Et les matchs qui font partie intégrante de la trame scénaristique. Là, pas le choix, il faudra les gagner (bien que l’on puisse contourner ces affrontements).
On n’était pas loin de la perfection, mais…
Jusqu’à présent, Final Fantasy VII Rebirth est un jeu qui coche toutes les cases du jeu vidéo parfait. Hélas, ça ne va pas durer. Et les premiers petits points noirs vont apparaître dès lors que l’on va se pencher sur l’aspect technique. C’est beau pendant les cinématiques… Mais pendant les phases de gameplay, quelques bugs viennent gâcher la fête ! Avec par exemple des textures indignes de la génération actuelle. Cela se ressent surtout lorsque l’on se déplace sur la map (photo ci-dessus), avec un texturing et des polygones apparents, dans le décor. Qui sont sans doute un clin d’œil à la version PS1.
On peut aussi tiquer sur une gestion très curieuse des contrastes. Qui pose quelques soucis en mode « performance » ! Comprenez par là que le jeu a parfois du mal à adapter la luminosité lorsque vous passez d’un environnement à un autre. Par exemple de l’extérieur à une cave, une grotte… Pendant quelques secondes (qui semblent longues), l’image va être très sombre, et donc l’action devient illisible pour le joueur. L’inverse est aussi valable, avec une image parfois aveuglante lorsque vous passez dans un environnement lumineux. Conscients du problème, les développeurs travaillent, semble t-il, sur un patch…
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Nous sommes sur une PS5, et pourtant, ce jeu d’environ 145 GO a aussi du mal à suivre la cadence en matière d’affichage. Notamment lorsque vous vous déplacez sur la map, dans les zones ouvertes. Là, il n’est pas rare de voir un buisson, un arbre, une texture popper devant vos yeux. Ce bon vieux clipping que l’on ne pensait vraiment pas trouver ici, est pourtant l’un des rôles principaux du jeu ! Et là encore, ça fait bizarre lorsque l’on parle d’un jeu de cette envergure, en 2024 ! Globalement, le mode 60 fps n’est pas au mieux de sa forme, pour ne pas dire qu’il est mal optimisé, avec une image dégradée. Dans l’attente de correctifs, la meilleure option pour le moment, pour retrouver de la stabilité, est de passer à 30 fps en 4K.
Mais tous les défauts du jeu ne sont pas forcément liés aux performances de la console. Et il en est un dernier qui nous a bien agacés durant ce test : ses longueurs ! Comme nous l’avons vu, cette version revisite l’œuvre d’origine, modifiant même certains passages. La plupart du temps, c’est un plus. Mais on note quand même quelques passages qui deviennent longs, beaucoup trop longs, voire interminables. La traversée d’une certaine mine, par exemple, qui s’éternise, qui n’en finit pas… Ces passages dans le scénario, tout comme certains mini-jeux ou épreuves, nous laissent une impression de remplissage. Comme pour gonfler artificiellement une durée de vie qui n’en a pas vraiment besoin. Et là, on pense par exemple aussi à des tours radio à activer pour faire apparaître des missions, ou à des Puits de Vie à trouver… Qui font ressembler davantage la map à celle d’un jeu Assassin’s Creed, avec son milliard de points d’intérêt.
Au final
On ne peut pas le nier : Final Fantasy VII Rebirth est un bon, voire un grand jeu ! Il compte parmi les meilleurs titres d’une année 2024 qui, pour l’heure, semble manquer de gros hits. Et il est même possible que le jeu de Square-Enix devienne à son tour un jeu culte. Comme le fut son modèle en son temps. Il est à la fois marquant pour son scénario passionnant, pour sa réalisation hors-norme… Mais aussi pour l’aventure incroyable et inoubliable qu’il vous promet. Bref, c’est sans aucune contestation possible l’un des jeux que vous devez absolument acheter cette année. Rebirth n’est PAS le même jeu que le Final Fantasy VII d’il y a 27 ans. Mais il peut légitimement revendiquer sa place dans l’histoire du jeu vidéo…
Pourtant, pour rester objectif jusqu’au bout, il convient de repréciser certaines choses. Tout d’abord, l’immense hype dont le jeu fait l’objet ne fonctionne que si vous avez joué au Final Fantasy VII d’origine. Si vous avez tenu les trois CD PlayStation 1 entre les mains, si vous êtes encore nostalgique de cette grande épopée accompagnée de ses musiques Midi, alors ça va fonctionner du feu de dieu ! Vous serez aux anges ! Plus vous avez aimé le jeu de 1997 et plus vous aurez l’impression de vivre des retrouvailles fantastiques. Et cela fonctionnera beaucoup moins si FF7 Rebirth est votre tout premier Final Fantasy, évidemment (bien qu’il ait suffisamment d’atouts pour mettre les nouveaux venus KO).
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Autre aspect que nous n’avons pas évoqué dans ce test : bien que l’écart entre les épisodes soit nécessaire aux développeurs pour nous proposer de grands jeux… Final Fantasy VII Rebirth provoque la même frustration que Final Fantasy VII Remake. Car quand le FFVII original nous servait une aventure d’une seule traite, il a été difficile de laisser Cloud, Tifa et les autres de côté pendant quatre longues années pour connaître la suite de l’aventure. Et croyez moi, l’attente va être tout aussi longue cette fois ci. D’autant que, ne nous leurrons pas, comme ce fut le cas entre 2020 et 2024, il y a de fortes chances pour que le troisième volet de ce remake sorte sur la prochaine génération de consoles. On est donc prêt à parier que vous deviez économiser pour acheter une PS6, pour poursuivre ce long périple !
Quoi qu’il en soit, la vraie question est Qu’est ce qui fait un grand jeu vidéo ? Et il faut admettre que… La réponse dépend de chacun, de chaque expérience, de chaque sensibilité. Pour ma part, un grand jeu vidéo est un jeu qui vous marque, que vous ne pouvez plus lâcher… Jamais ! Quand vous tenez la manette, mais aussi après, gravé dans votre esprit. Parfois même très longtemps après avoir débloqué le générique de fin. 27 ans après, par exemple. Final Fantasy VI, Final Fantasy VII, Final Fantasy VIII ou Final Fantasy IX sont de ceux là ! Ce Final Fantasy VII Rebirth est un grand jeu : pour sa relecture magnifiée d’un hit éternel… Mais aussi parce qu’il nous sert l’aventure avec un grand A, celle que l’on attend d’un jeu vidéo. Celle qui nous fait retrouver cette sensation de voyager à travers des yeux d’enfants…
Final Fantasy VII Rebirth
- Par : Square-Enix
- Sur : PlayStation 5
- Genre : A-RPG
- Prix : 79,99€ pour la version standard
- Classification : PEGI 16
- Conditions de test : testé sur une version digitale envoyée par l’éditeur. Jeu terminé.
- À savoir : Comptez près de 150GO pour installer le jeu sur votre console. Une démo gratuite est proposée. Un pack Double, vendu 109,99€ réunit Final Fantasy VII Remake Intergrade + Final Fantasy VII Rebirth
Les points positifs :
- Des graphismes magnifiques
- Une OST magistrale
- La mise en scène incroyable
- Le scénario est toujours une masterclass, avec quelques fulgurances et passages déjà cultes
- Le jeu va aussi jouer avec vos émotions
- Une exploration gratifiante
- Un gameplay très simple à prendre en main, un jeu très accessible
- Le système des matérias, et celui des affinités… On sur-valide !
- Un monde beaucoup plus ouvert que dans FFVII Remake
- Un monde organique, plein de vie
- Le doublage VF de grande qualité
- Une tonne de mini-jeux
- Une durée de vie colossale, surtout si vous visez le 100%
Les points négatifs :
- Quelques légers bugs et un clipping assez prononcé
- Bizarrement, une luminosité qui pêche un peu en mode performance (problème de contraste)
- Le 60 fps mal optimisé
- Des longueurs dans l’histoire, et des quêtes qui font du remplissage
- Deux personnages importants qui ne font ici que de la figuration (on n’en dira pas plus)
- Il va encore falloir attendre pour la suite !
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