TEST. – Sorti le 23 août sur consoles et PC, Deus Ex Mankind Divided  apporte de nouveaux éléments à l’univers d’Adam Jensen. Outre l’aventure principale, il soulève la problématique éthique de la place de la cybertechnologie dans notre monde. Que vaut ce nouvel épisode très attendu ? La réponse avec notre test. 

5e opus de la série

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Deus Ex est une licence que je découvre. C’est effectivement le premier auquel j’ai vraiment joué (un peu au Deus Ex : Human Revolution, mais ça reste assez anecdotique). Et pourtant ! C’est plus par manque de temps que par réel désintérêt, car le cyberpunk, ou plus largement la Science-fiction est un genre que j’adore, si ce n’est mon genre de prédilection. Arrêtons de parler de moi, mais parlons plutôt du jeu.

Deus Ex Mankind Divided est le 5e opus d’une licence culte, développé par Eidos Montréal et édité par Square Enix. Vous incarnez Adam Jensen, agent d’Interpol qui a été intégralement « augmenté » (ajout de prothèses cybernétiques) par Sarif Industries suite à un accident (je vous invite à jouer aux jeux précédents ou à surfer sur la toile si vous voulez plus de détails sur le scénario précédent cet épisode, je ne voudrais pas spoiler plus ceux qui ne connaissent pas la série). Bienvenue en 2029 !

Ambiance aux petits oignons…

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Après une introduction à Dubaï, vous vous retrouvez à Prague, ville où les augmentés sont exclus et accusés de tous les maux. D’ailleurs dès le début, il y a un attentat dans la station de métro où vous arrivez, ça pose l’ambiance : peur, oppression et surveillance policière…

C’est dans cette ville que va se dérouler la majorité de l’action, et là où certains jeux jouent la carte de qui a la plus grosse (de carte justement), Deus Ex MD se compose de deux zones seulement, et plutôt réduites. Mais est-ce réellement un défaut ? La carte est variée, dense et très riche en détails.

À tous les coins de rue, il se passe quelque chose, on s’arrête régulièrement sur un détail : poster, graph’, publicité… les murs de Prague ne manquent pas de décoration ! Plus qu’un jeu d’action ou d’infiltration, c’est aussi un jeu d’exploration. L’univers est cohérent : par exemple, dans le métro, si vous ne prenez pas la bonne file (une pour les naturels et une pour les augmentés) vous vous ferez à coup sûr contrôler et réprimander par la police.

Vous aurez l’occasion de visiter d’autres lieux de Prague, tout aussi bien faits et immersifs, notamment Golem city qui propose une ville extrêmement verticale et tout aussi riche en détails. On regrettera de ne pas en avoir plus ou de ne pas pouvoir y retourner hors scénario.

Parlons du gameplay justement, et de la navigation sur la carte. Je me suis étonné à très peu regarder l’emplacement des objectifs. On apprend vite la carte et si on est attentif aux consignes de la quête, vous saurez exactement où aller (il faut savoir que les objectifs ne sont pas indiqués sur la minicarte et qu’il faut ouvrir le menu, donc pas très pratique pour ceux qui n’ont pas le sens de l’orientation).

Pour le gameplay, c’est du Deus Ex… en mieux ! Les fans ne seront absolument pas perdus, vous retrouverez vos conduits d’aération cachés derrière une caisse. Car oui Deus Ex, c’est avant tout un jeu d’infiltration, même si le jeu vous laisse la possibilité de vous prendre pour Terminator, l’infiltration est d’autant plus poussée.

Les touches F5 (sauvegarde rapide) et F9 (chargement de la sauvegarde rapide) vous seront d’un grand secours si vous décidez de jouer en ne tuant personne et en n’enclenchant aucune alarme. Une nouveauté par rapport à Deus Ex Human Revolution qui ne laissait pas la possibilité de ne tuer personne et ça lui avait été grandement reproché. Dans ce sens, le jeu vous propose un arsenal assez complet et surtout vous permet de choisir entre différents types de munitions. Dont les munitions létales ou non létales.

J’ai joué en difficile, et je n’ai pas grand-chose à reprocher à l’IA des ennemis, je n’ai pas eu de moment absurde, d’IA aveugle ou au contraire omnisciente.  Je conseillerai de jouer en difficile si vous décidez de jouer la carte de l’infiltration, le mode normal facilitant un peu trop la tâche. Il faudra compter entre 20 et 30 heures de jeu pour le finir (si vous faites les quêtes secondaires ou pas, et je recommande de les faire, car elles sont pour la plupart très réussies).

… Parfois cassé par une mauvaise optimisation et la présence de bugs

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Alors que Deus Ex MD a reçu un très bon accueil de la presse, ce n’est pas le cas des joueurs, avec un « variable » sur Steam. Et c’est entre autres à cause des nombreux problèmes techniques (on ne parlera pas ici des polémiques autour des DLC qui ont aussi eu des conséquences sur la réception du jeu).

J’ai été bloqué pendant quelques temps à cause d’un bug lié à mes drivers : impossible de jouer plusieurs minutes sans avoir un crash et un message d’erreur.

Les temps de chargement au lancement du jeu et entre les zones sont effroyablement longs, tellement longs que je prends même la peine de changer d’application et d’aller faire un tour sur l’internet. Heureusement, une fois ces temps de chargement passés, il n’y en a quasiment plus, et les temps de respawn sont corrects.

Moins embêtant et plus rare, il y a aussi des bugs qui vont vous couper de l’immersion, par exemple le Red Queen qui n’a pas de musique, c’est dommage pour une boite de nuit…

Un scénario… pas fini ?

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Deus Ex MD est un jeu très bien écrit ! Pour revenir à l’immersion, c’est la première fois que, dans un jeu, j’allume la télé et que je reste planté 5 minutes devant à regarder les infos. 5 minutes avant que ça boucle et 5 minutes d’informations qui ont un réel intérêt si on s’intéresse à l’univers du jeu. C’est pareil pour les journaux, notes et affiches je ne me suis jamais autant arrêté pour lire ou écouter ce genre de contenu dans un jeu.

Et le scénario dans tout ça ? Il n’est pas d’une originalité débordante, mais il reste bien écrit. Il faudra vous accrocher pour suivre toutes les trames que celui-ci vous présente… et qu’il ne fait que présenter. À la fin de Deus Ex Mankind Divided, une seule porte se ferme et laisse toutes les autres grandes ouvertes  (pour les DLC ou les suites ?).

On reste donc un peu sur notre faim et ce n’est pas le premier DLC qui est sorti (System Rift) qui va nous repaître.

Le mode Breach et Deus Ex Go

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Deus Ex MD propose aussi un mini jeu, le mode « Breach », un monde en réalité virtuelle où il faudra récolter des données en piratant des serveurs. Il est en plus basé sur un système de score pour attirer les speedrunners et autres accros du compteur.

Graphiquement sympa, une bande originale composée par Ed Harrison aka 0edit (et je vous invite à aller faire un tour sur son Bandcamp !) C’est d’ailleurs étonnant que Square Enix ne l’ait pas proposé en DLC. Je ne pense pas y retourner, mais ce n’est pas en trop.

Quasiment en même temps que Deus Ex Mankind Divided, sur smartphones est sorti Deus Ex Go, maintenant habituelle la série des « Go » propose des jeux tour par tour très bien pensés pour le mobile et Deus Ex ne déroge pas à la règle, je dirais même que c’est le meilleur (pour avoir joué à Tomb Raider Go et Hitman Go).

Une difficulté bien équilibrée et mécaniques intéressantes, pour seulement 5€ et un peu de stockage sur votre téléphone vous aurez de quoi vous amuser quand vous êtes de sortie !

Au final

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Deus Ex : Mankind Divided est un digne successeur de Human Revolution. Il va plaire au fan et peut-être sembler  répétitif pour un joueur « casual ». Comme son prédécesseur, il profite de son ambiance, sa direction artistique très réussie, mais souffre de lacunes techniques qui peuvent rompre l’immersion, voire rendre le jeu injouable.

J’aimerais revenir sur une note plus personnelle. Beaucoup de joueurs ont mal noté Deus Ex MD à cause de la politique de Square-Enix : micropaiement abusif, scénario sûrement découpé en DLC… Mais l’équipe de développement n’est pas l’équipe marketing.

Je pense que le meilleur exemple reste EA qui nous sort des moitiés de jeux vendus au prix fort, mais si on met de côté cette politique honteuse ça reste de très bons jeux. Et même si on ne peut pas ignorer la stratégie marketing honteuse de ces éditeurs, c’est avant tout un jeu que je teste.


Verdict

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Digne successeur de Human Revolution, Mankind Divided profite de son ambiance, sa direction artistique très réussie, mais souffre de lacunes techniques qui peuvent rompre l’immersion…

16/20

Les + :

  • La direction artistique
  • L’ambiance et la cohérence de l’univers
  • On se repère facilement
  • Des quêtes annexes réussies
  • Deus Ex Breach et Deus Ex GO
  • Un gameplay solide et qui offre beaucoup de possibilités

Les – :

  • Temps de chargement longs, très longs
  • Nombreux bugs qui peuvent casser l’immersion ou pire, rendre le jeu injouable
  • Les objectifs, fastidieux à afficher
  • Une fin qui laisse à désirer

Deus Ex Mankind Divided, par Eidos Montréal pour Square-Enix, sur PC, PS4 et Xbox One. PEGI : 18.

Jeu testé sur une version fournie par l’éditeur.

Site officiel