Il est enfin là ! Le troisième Borderlands, véritable nouvel opus sur cette génération de consoles, débarque enfin ! 2K Games et GearBox nous ont promis un bordel de tous les diables… Et nous avons eu comme une furieuse envie de vérifier ce que vaut réellement ce Borderlands 3. Alors, place au test !
Bienvenue sur Pandore !
Borderlands est un jeu de tir ! Dans Borderlands 3, vous allez donc dégainer les flingues ! Voilà pour ce qui est de la présentation du jeu, vous n’avez pas grand chose à savoir de plus… Et surtout merci Cap’tain Obvious !… Nous pouvons donc maintenant passer à la note !
Blague à part, Borderlands est donc une série de shooters, qui utilise aussi des mécaniques RPG. Signe particulier : une direction artistique tout en cell-shading, du plus bel effet, et ce dès les débuts de la série. On doit cette saga au développeur GearBox Software, pour le compte de l’américain 2K Games. Le tout premier opus de la série est sorti en octobre 2009 sur X360 et PS3. Il y a donc tout juste dix ans, si vous faites le compte. D’ailleurs, pour rappel, 2K vous propose, jusqu’à début novembre, de remporter des prix dans Borderlands 3, pour fêter cet anniversaire (lire aussi ici).
Le premier opus connaîtra une suite en 2012 (Borderlands 2), ainsi qu’une Pré-Sequel en 2014. Deux épisodes réunis dans The Handsome Collection, sortie cette fois en 2015 sur les machines actuelles. Mais l’épisode qui nous intéresse aujourd’hui était attendu depuis très longtemps, par une communauté de fans mise en émoi lors d’une annonce officielle de GearBox le 28 mars de cette année (Pax East) ! Cerise sur le gâteau, sa date de sortie était confirmée le 3 avril suivant, pour seulement quelques mois plus tard : le 13 septembre ! Incroyable !
Des jumeaux insupportables
L’histoire de Borderlands 3 vous emmène sur un groupe de planètes exploitées sans pitié par des sociétés militarisées. Comme si cela ne suffisait pas, une secte complètement barrée, connue sous le nom de The Children of the Vault est apparue. Elle se répand dans l’univers comme une peste interstellaire. Elle est dirigée par deux êtres mégalos, influenceurs obsédés par les likes et les pouces bleus, les jumeaux Calypso, Troy et Tyreen.
Et devinez un peu qui va devoir remettre de l’ordre dans ce joyeux bordel ? Évidemment ! Pour mener à bien votre mission, vous aurez le choix, en début de partie, entre quatre personnages, quatre Vault Hunters (ou Chasseurs de l’Arche en VF). Tout d’abord la sirène Amara (une femme avec des pouvoirs psychiques), Moze (canonnier), une autre femme qui se bat cette fois avec un Mecha. Zane semble être le personnage le plus équilibré, à la fois physique et rapide. Enfin, le roster est complété par Fl4k, un imposant cyborg qui se bat avec des créatures (familiers) à ses cotés.
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Une fois votre choix effectué, la partie se lance. Vous faites donc votre entrée sur Pandore, la première planète que vous allez explorer. « Ici, vous n’êtes plus dans le Kansas, vous êtes sur Pandora », disait Quaritch dans Avatar (s’inspirant du Magicien d’Oz, mais c’est une autre histoire). Tout est dit ! Vous voilà donc sur une planète chaude, aux allures de western mixé avec une ambiance post-apo à la Rage 2. Première rencontre avec ce bon vieux Cl4p-Tr4p (qui n’a rien perdu de son humour douteux), avec les Sadiques… Premiers échanges de balles… Welcome to Borderlands 3 !
Plus tard, Borderlands 3 se dotera d’une dimension « space-trip » des plus agréables. Votre vaisseau Sanctuary 3 (qui vous servira de base/hub) va vous permettre de voyager entre les différentes planètes du jeu : Prométhée (une planète urbaine), Eden 6 (des marais à perte de vue), ou encore Athenas (avec son automne permanent) pour ne citer que celles là… Autant dire qu’il y aura de quoi faire.
Une direction artistique qui claque !
Comme indiqué plus haut, ce qui distingue Borderlands des autres titres du genre, c’est sa direction artistique reconnaissable entre mille ! Le cell-shading apporte un effet crayonné très réussi. Mais paradoxalement, le jeu est visuellement d’une grande finesse, affichant de nombreux détails et éclairages qui lui apportent beaucoup de réalisme. D’ailleurs, les différentes planètes que vous traverserez bénéficient de cycles jour-nuit qui apportent encore davantage en crédibilité.
Du début à la fin, le jeu est donc un véritable régal pour les yeux. Et on ne peut qu’applaudir, à la fois avec les mains et avec les pieds pour les plus souples, le travail réalisé grâce à l’Unreal Engine 4 d’Epic (ah ouais, je comprends mieux). Les couleurs et les environnements sont moins ternes, plus chauds… Et le voyage interstellaire qui vous attend est un bon prétexte pour varier les environnements. Et nous offrir des terrains de jeux qui se distinguent par leur diversité, voire par leur grandeur (heureusement, une carte en 3D et des déplacements rapides arrivent en renfort). Quitte à parfois s’éloigner un temps de l’ambiance Mad Max, une étiquette que l’on aurait tendance à coller à la série, en connaissance de cause.
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Enfin, sachez que, du coté de la bande sonore, le jeu est intégralement doublé en Français ! Il me semble avoir reconnu Emmanuel Gradi (Rico Rodriguez dans Just Cause, Maître Yi dans League of Legends) dans le rôle de Zane. Sauf erreur de ma part. Pour son ambiance musicale, on retrouve également le compositeur attitré de la série Borderlands, Jesper Kyd, que vous connaissez aussi peut-être pour les BO d’Assassin’s Creed II, Darksiders II ou encore Warhammer: Vermintide 2.
Proche de Borderlands 2 ?
Parmi les avis que j’ai pu lire sur ce Borderlands 3, certains lui reprochent d’être très (trop) proche de Borderlands 2. Mais franchement, est-ce vraiment un défaut lorsque le second opus était tout simplement génial ? Il était une réussite à tous les niveaux, et on ne voit pas pourquoi GearBox changerait une formule qui gagne (et qui est assurée de gagner encore), juste comme ça, pour faire plaisir à la critique. Alors oui, c’est du Borderlands 2 en mieux, mais… C’est justement ce que l’on voulait, non ?
Des les premières minutes du jeu, avec son style graphique crayonné et son ton délicieusement décalé, GearBox l’affirme haut et fort ! Non seulement Borderlands est de retour, mais de plus il va être fidèle à ce qui a fait la renommée de la série ! Et c’est sans doute l’une des plus grandes qualités du jeu : il apporte de la nouveauté, se met au goût du jour, sans véritablement trahir sa communauté de fans. Oui, Borderlands 3 s’inscrit dans la continuité du second opus. Mais contrairement à beaucoup, ce n’est pas ici preuve d’un manque d’inspiration… Mais au contraire, cela dénote d’une certaine forme de respect pour ceux qui lui sont fidèles depuis dix ans…
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Sur le papier, et au regard d’une difficulté qui ne va pas non plus vous tenir en haleine pendant des semaines, le mode histoire de Borderlands 3 pourrait se plier en environ une dizaine d’heures, en ligne droite. Oui mais voilà : le jeu est d’une richesse incroyable, et son plus gros joyau est sans doute ce loot qui va vous occuper pendant des dizaines d’heures. Oui, Borderlands 3 est une véritable machine à looter ! Et quand vous ne passerez pas votre temps à upgrader votre avatar, ou plutôt son triple-arbre de compétences, vous allez passer des heures à collecter les bonus qui tombent en abondance, dès lors que vous videz vos chargeurs sur tout ce qui bouge…
Mais ce n’est que le début, car je ne vous ai parlé ici que du mode solo, qui peut d’ailleurs se rejouer en New Game + et en mode Chasseur Ultime pour les plus aguerris. Et comme vous pouvez vous en douter, le jeu joue aussi dans la cour des titres online. Il vous embarque alors dans un mode coopératif qui redistribue totalement les cartes. Si vous commencez à jouer en multijoueur, il y a de fortes chances pour que le jeu vous tienne au corps pendant des mois. Du moins, il a aussi été conçu dans cet objectif, et on a hâte de voir comment GearBox et 2K vont assurer sa longévité dans les mois à venir…
T’as le loot, coco !
Concrètement, si l’on excepte les scènes cinématiques et autres séquences animées vouées à servir au mieux le scénario, qu’est-ce que Borderlands 3 ? Et bien, tout simplement un jeu dans lequel vous allez vider des chargeurs par paquets de 100… Et récupérer du loot, encore du loot, toujours du loot ! On rechigne parfois sur les jeux qui s’avèrent radins en termes de récompenses…Et bien, dans Borderlands 3, c’est tout le contraire. Le titre s’avère à la fois très généreux, et très imaginatif lorsqu’il s’agit de distribuer des objets tous plus barrés les uns que les autres. Jugez plutôt : un flingue qui tire des… Flingues ! Il fallait y penser, non ?
D’ailleurs, on pourrait longuement parler de ces centaines d’objets (GearBox parle de trilliards d’items, ce qui est tout de même un peu abusé, j’avoue)… Du simple gun en or jusqu’aux objets beaucoup plus délirants ou exotiques… Je pense qu’à ce niveau, les développeurs ont dû fumer tout ce qui leur passait sous la main (y compris le mobilier et le linge de maison). Les flingues sont nombreux, mais pas autant que l’éditeur a voulu nous le faire croire. En revanche, ce qui est beaucoup plus intéressant, c’est que chaque arme se décline en différentes variantes, de qualité variable. Des blanches, vertes ou bleues… Avec au beau milieu de tout ça des armes de classe épique ou légendaire, véritable graal du joueur aux propriétés encore plus barrées… Comme dans un certain jeu d’Epic Games, en quelque sorte.
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Alors, on loote, sans arrêt ! On dézingue des sacs à loot ennemis pour remplir son stuff, on fouille dans les vieilles machines à laver ou dans les cuvettes de WC dégueulasses pour récupérer des denrées non-périssables. Mention spéciale pour la borne qui vous permet de récupérer les munitions que vous aviez peut-être loupées un peu plus loin dans le jeu (best idea ever). Comme dans beaucoup de jeux, on farme dans Borderlands 3 ! Mais lorsque certains titres nécessitent que vous posiez une semaine de RTT pour grimper d’un niveau, la progression est ici palpable, et gratifiante.
Pour le reste, le gameplay est juste délicieux ! Le gunplay monte d’un cran par rapport à l’opus précédent, et les sensations sont bien là, plus poussées, plus jouissives. C’est rapide, nerveux, on ne s’ennuie jamais… Et même le fait de traverser les vastes étendues désertiques se solde souvent par des rencontres fortuites qui vous empêchent de piquer un roupillon le temps du trajet. Votre personnage bénéficie de nouvelles aptitudes bien senties, comme le fait de pouvoir s’agripper à des rebords (qui ajoute en verticalité au jeu), ou de pouvoir faire des glissades. Cela peut paraître futile au premier abord, mais je vous assure que cela a son importance dans le gameplay, vous procurant la sensation de pouvoir faire plus de choses qu’à l’accoutumée.
Le jeu sans défauts n’existe pas
Jusqu’à présent, Borderlands 3 a le goût et la couleur du hit, du jeu parfait. Mais vous commencez à avoir l’habitude : nous aimons trouver le cheveu dans la soupe, la mouche qui a glissé du bord… L’éditeur nous a promis par exemple un milliard d’armes à feu à looter dans le jeu. C’est bien évidemment une figure de style, qui ne semble pas tenir compte des différentes variantes pour chaque pétoire, ni des armes qui finissent par se ressembler. Et en réalité, vous ne trouverez pas tant de modèles que cela (soit quelques centaines à tout casser, générées de manière aléatoire par un algorithme, ce qui est déjà pas mal).
Le second (et vrai, cette fois ci) défaut est d’ordre technique, car malgré les bonnes intentions des développeurs, nous ne pourrons passer à coté de quelques bugs, et soucis d’optimisation qui nous ramènent quelques années en arrière. Qu’il s’agisse d’ailleurs de consoles ou de PC. Je passerai ici sur les chutes de framerate qui finissent (hélas) par ne plus nous surprendre. En revanche, je suis beaucoup plus gêné par cette optimisation indigne d’un jeu Borderlands, et quelques plantages de la console qui m’ont fait réviser le lexique des noms d’oiseau. Et ça, ça mérite au moins un ou deux points en moins sur ma note de « réalisation » !
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Histoire de chipoter, on pourrait aussi parler du scénario, bien sympa mais qui ne va cependant pas vous empêcher de dormir. Et là, je pense par exemple à nos méchants, que j’aurais aimé franchement voir gagner en consistance. Finalement, arrivé au bout de la route, je me rends compte que l’on n’en sait finalement pas tant que ça sur des ennemis qui auraient vraiment mérité plus de background. N’est pas Beau Jack qui veut ! Mais ne pleurons pas pour autant, car le scénario de Borderlands 3, malgré son aspect générique, reste néanmoins au dessus de nombre de triples A actuels. Qui se foulent encore moins sur cet aspect hélas souvent optionnel.
Et c’est là que je réalise que j’ai omis de vous parler de deux autres aspects du jeu. Tout d’abord la conduite des véhicules (oui, vous pouvez aussi conduire) qui n’est pas la plus géniale que j’ai pu voir dans ce type de jeux (et ça va jouer sur la note globale de jouabilité). Et le second aspect à ranger dans cette partie consacrée aux défauts est l’humour très pipi-caca, qui vous colle d’un peu trop près. Pendant les premières heures de jeu, on trouve ce ton décalé très cool… Mais très vite, il nous vient comme une envie de coller quelques tartes à ce bon vieux Cl4p-Tr4p. Et c’est d’autant plus dommage que le jeu est capable de bonnes sorties, notamment lorsqu’il se met à critiquer avec subtilité la société… Mais le fantôme de Jean-Marie Bigard ne tarde jamais à revenir au galop…
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Enfin, le dernier reproche que l’on pourra faire à cet épisode, qui a d’ailleurs fait polémique ces dernières semaines, est son système de distribution pour les joueurs PC. En effet, 2K Games a signé une exclusivité temporaire avec l’ogre Epic Store, qui prive donc momentanément les joueurs Steam de cette pépite. Certes, l’exclusivité n’est que de six mois… Mais d’un avis purement personnel, et malgré des logiques économiques qui peuvent parfois nous échapper, un éditeur ne devrait se permettre de priver ainsi des fans d’un tel titre (et croyez-moi, des fans sur Steam, il y en a un paquet). Je parlais plus haut du respect que le jeu entretient vis à vis de sa communauté… Il y a donc un bémol, purement économique.
Au final
Que pouvons nous dire de plus, si ce n’est que Borderlands 3 est le jeu de la rentrée ? Savant mélange entre l’ambiance post-apo d’un Rage 2 et le fun d’un Overwatch, la nouvelle création de GearBox est de ces titres qui me font aimer un genre dont je ne suis pas particulièrement friand : le FPS.
Alors finalement, devez-vous ou pas acheter ce Borderlands 3 ? Et bien, la réponse va de soi ! Si vous aimez les jeux de tirs (si ce n’est pas le cas, vous allez apprendre à apprécier), Borderlands 3 est sans doute ce qui vous sera proposé de plus fun et de plus jouissif cette année. Il est le jeu de la satisfaction : malgré ses quelques défauts, il procure du plaisir, du fun, et l’on ne retient au final que ses qualités. Ce qui, selon moi, est le gage d’un jeu hautement qualitatif.
Alors oui : tandis que la rentrée est particulièrement chargée en termes de sorties, Borderlands 3 est de ces titres que vous devez absolument posséder. À condition évidemment que GearBox révise l’optimisation de son jeu. Car autant on peut passer au dessus des autres défauts, mais pour l’optimisation, la pilule a plus de mal à passer…
Borderlands 3
- Par : GearBox Software, pour 2K Games.
- Sur : PS4, Xbox One et PC (Epic Store).
- Genre : shooter.
- Classification : PEGI 18.
- Prix : 69,99€ pour la version standard.
- Site officiel.
Points positifs :
- L’ambiance Borderlands à 200%
- La DA cel-shadée vraiment géniale
- Des gunfights sacrément jouissifs
- Bande-son dans le ton
- De nouveaux personnages
- Son coté « space-trip »
- Intégralement en VF
- Très grand nombre d’armes
- Contenu et loot en cascade, à la limite de l’indécence
Points négatifs :
- L’humour un peu gras qui colle parfois sous la godasse
- Scénario qui manque de profondeur
- Quelques soucis techniques, optimisation à revoir
- La conduite des véhicules
- L’exclusivité temporaire, sur PC, sur Epic Store
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