La folie des consoles mini n’en finit pas. Et aujourd’hui, c’est la grande rivale de la Super-Nintendo qui nous intéresse. La Megadrive-mini est de retour… Mais contrairement aux deux modèles précédents, c’est cette fois Sega qui est aux manettes.

Troisième version de la Megadrive Mini

C’est d’une véritable légende dont nous allons vous parler aujourd’hui ! La Sega MegaDrive (ou Genesis aux USA) est LA mythique console 16 bits de Sega ! Tandis que Nintendo et Sega s’affrontent sur le marché des consoles de salon, Sega est le premier à dégainer sa console de 4e génération, avec une MegaDrive qui sort le 29 octobre 1988 au Japon, le 14 août 1989 aux USA, et seulement en novembre 1990 en Europe.

Ce qui va permettre à Sega de s’installer solidement, en attendant la sortie de la Super-Nintendo, console 16 bits rivale qui arrivera entre 1991 et 1992 selon la région. Avec un catalogue incroyable, la Sega Megadrive va se créer une solide communauté de fans, et deviendra le pivot de ce que l’on surnommera la « guerre des consoles » ! Car à cette époque, être Nintendophile ou Segamaniaque était un véritable choix politique. Et cette rivalité, à grands coups d’exclusivités, ne connaîtra jamais d’équivalent (même entre Sony et Microsoft).

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Quand la Super-Nintendo est portée par Zelda ou Mario, la Megadrive adopte un ton plus adulte, plus « gamer » avec des titres comme Sonic, Streets of Rage, Comix Zone, Thunder Force, ou encore Phantasy Star… Bref, vous l’avez compris : la Megadrive est une console mythique, au même titre que la SNES. Et bien qu’elle soit moins performante techniquement que sa concurrente (elle est notamment connue pour ses sons bien typiques, reconnaissables entre mille, plus aigus et qui crachouillent légèrement)… La Megadrive est, encore aujourd’hui, une console qui déchaîne les passions.

La Megadrive a déjà connu deux versions Mini. Proposées par AT Games, ces deux consoles rétro embarquaient plus de 80 jeux, et permettaient même l’utilisation de vos vieilles cartouches MegaDrive. Mais en réalité, l’émulation était de piètre qualité, plus de la moitié des jeux embarqués étaient sans intérêt (parfois même des jeux non-Megadrive)… Et les fans auront aussi pu être déçus par les finitions de ces consoles low-cost (dont une qui ne ressemble même pas au modèle d’origine). Il était donc temps pour Sega de reprendre les choses en main. Et première bonne nouvelle : cette fois, c’est justement Sega qui se charge de développer cet objet… Pendant que M2 (Sega Ages) s’occupe de la partie émulation.

Déballage : il y a des choses à dire

C’est donc avec fébrilité que l’on déballe ce superbe objet, de son packaging inspiré de la boite d’origine de la Megadrive (petite larme sur la joue). La console reprend le design de la MD première génération avec une fidélité que l’on n’avait pas encore vu jusqu’alors. Car contrairement à la Super-Nintendo Mini, ici le clapet cartouches peut s’ouvrir, au même titre que le cache de la prise pour l’extension Mega-CD peut être retiré (des sociétés japonaises vendent même des cartouches factices, pour faire encore plus joli). Et si la console ne propose aucune prise jack, vous pourrez même jouer avec le bouton de volume (qui ne sert à rien). En termes de finition, cette Megadrive Mini à 55% de la taille originale est la console qui offre le plus chouette fan-service.

Pour le reste, ce pack embarque aussi deux manettes officielles à trois boutons, moulées dans un plastique de bonne qualité (comme la console d’ailleurs). Avec cependant une croix de direction qui me semble un poil plus factice que l’originale. Enfin, dans le pack, vous trouverez aussi les désormais traditionnels câbles USB et HDMI. On a donc ici l’essentiel pour démarrer la console à peine déballée.

En revanche, ce contenu est critiquable ! Sur plusieurs points ! Tout d’abord, on regrettera l’absence d’une prise secteur, pour alimenter la console : vous devrez soit la brancher sur votre TV en USB, soit emprunter la prise de votre chargeur mobile.

Seconde absence remarquée : celle des manettes à 6 boutons, pourtant fournies (en double) avec la Megadrive Mini japonaise. Ici, il faudra se contenter des classiques manettes à 3 boutons. Elles font le job, mais sont parfaitement inadaptées à des jeux comme Street Fighter II Special Champion Edition ou Eternal Champions. Bien entendu, la manette à 6 boutons sera vendue à part contre 19,99€… Mais le jeu en vaut-il la chandelle, avec finalement pas tant de titres qui nécessitent ce surplus de touches ?

Une grosse sélection de bons jeux

Le gros point fort de cette Megadrive mini «officielle», c’est sa sélection de jeux totalement démente ! On est très loin des deux premiers modèles, qui affichaient 80 jeux, dont une bonne moitié dont on se moquait totalement. Ici, la sélection est pertinente, et vous révèle quelques jolies perles. Des jeux qui, aujourd’hui, vont vous coûter un bras (et vos deux poumons) si vous les recherchez en version originale (cartouche) sur le web ou dans les magasins d’occasion. Notamment Tetris ou Megaman, deux raretés aux cotes stratosphériques.

On regrettera cependant quelques grosses absences. Certes Thunder Force III est génial, mais pourquoi ne pas proposer Thunder Force IV qui est tout simplement le meilleur shoot’em up sur consoles 16 bits ? Pourquoi cette absence de Sonic 3 et Sonic & Knuckles, Ecco 2 ou Street of Rage 1 et 3 ? Un fan passionné trouvera toujours des titres manquants, et il est impossible pour l’éditeur de contenter tout le monde… Mais j’évoque ici des légendes de la Megadrive, qui ont pourtant déjà été portées dans les différentes compilations de la marque.

En revanche, on ne s’étonnera pas de l’absence d’autres légendes de la 16 bits de Sega, comme Aladdin, Flashback ou Le Roi Lion, qui font ou vont prochainement faire l’objet de portages physiques.

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Mais puisque vous vous posez la question, voici la liste des 42 jeux présents dans cette MegaDrive Mini :

 
  • Sonic The Hedgehog
  • Ecco the Dolphin
  • Castlevania: The New Generation
  • Space Harrier 2
  • Shining Force
  • Dr. Robotnik’s Mean Bean Machine
  • ToeJam & Earl
  • Comix Zone
  • Altered Beast
  • Gunstar Heroes
  • Castle of Illusion Starring Mickey Mouse
  • World of Illusion Starring Mickey Mouse and Donald Duck
  • Thunder Force III
  • Super Fantasy Zone
  • Shinobi III
  • Streets of Rage 2
  • Earthworm Jim
  • Sonic The Hedgehog 2
  • Probotector
  • Landstalker
  • Mega Man : The Wily Wars
  • Street Fighter II : Special Champion Edition
  • Ghouls ‘n Ghosts
  • Alex Kidd in the Enchanted Castle
  • The Story of Thor
  • Golden Axe
  • Phantasy Star IV: The End of the Millennium
  • Sonic The Hedgehog Spinball
  • Vectorman
  • Wonder Boy in Monster World
  • Tetris
  • Darius
  • Road Rash II
  • Strider
  • Virtua Fighter 2
  • Alisia Dragoon
  • Kid Chameleon
  • Monster World IV
  • Eternal Champions
  • Columns
  • Dynamite Headdy
  • Light Crusader
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Que vaut l’émulation ?

Assez parlé, il est temps de tester la console. Et la première question que l’on peut se poser concerne la qualité de l’émulation MegaDrive. Notamment suite à la (micro)polémique qui a suivi l’envoi aux exemplaires presse, dont l’émulation sonore n’était pas au mieux de sa forme. Et bien, soyez rassurés, ce problème est bel et bien corrigé sur la version définitive de la console !

Selon votre convenance, les jeux peuvent être affichés soit en 4/3 (comme à l’époque), soit en 16/9 avec une image étirée, ou encore avec un filtre CRT (effet cathodique). En revanche, il est dommage que M2 (qui s’est occupée de l’émulation des jeux) n’ait pas prévu un filtre pour lisser l’image. Car on ne va pas se mentir : sur un grand écran plat, ça peut parfois piquer les yeux.

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Car malgré tout, le port HDMI permet un affichage en HD 720p (1280×720). L’émulation est de très bonne qualité, et les jeux tournent comme des horloges. Aucune chute de framerate n’est à déplorer, et les quelques bugs d’affichage que vous verrez sont ceux qui étaient déjà présents dans les jeux d’origine. Plus fidèle, c’est difficile ! Et pour le plaisir des oreilles, le chip sonore reproduit à merveille le son si caractéristique de la MegaDrive. Avec en prime quelques effets sonores d’époque dans les menus.

Manette en main, le gameplay est assez fidèle aux jeux d’origine, et les ceusses qui ont connu la 16 bits de Sega retrouveront les sensations d’antan. Avec toutefois quelques lacunes au niveau des touches, et en particulier de la croix de direction. Car si celle-ci me semble d’une part plus rigide (mais elle est neuve, j’avoue), le pad directionnel est parfois un poil trop sensible, lançant deux fois une même commande si vous gardez le doigt appuyé trop longtemps. Pour certains titres, c’est un coup à prendre, afin d’éviter les mauvaises surprises.

Habillage : peut faire mieux !

Certains regretteront l’absence de la fonction « rewind » installée par les consoles mini de Nintendo. Cette fonction, qui vous permet de revenir quelques secondes en arrière en cas d’échec, n’est pas disponible ici. Mais n’oubliez pas que Sega, c’est plus fort que toi ! Et que cette console nous arrive d’une époque où les jeux n’étaient pas aussi faciles qu’aujourd’hui. À titre personnel, j’avoue ne pas forcément m’intéresser à cette fonction? Alors nous dirons que la console nous permet ainsi de savourer les jeux dans leur jus, sans aide extérieure. À l’ancienne !

En revanche, le système de sauvegarde est assez étrange ! Pour accéder aux quatre slots de sauvegarde proposés par jeu, il suffit de presser Start en pleine partie, nous explique t-on… Oui mais voilà : certains risquent de regretter que cette option ne fonctionne pas. Ce n’est pas le cas, elle fonctionne correctement. Mais ce que l’on ne nous a pas expliqué, c’est qu’il faut maintenir la touche start appuyée pendant cinq bonnes secondes pour que le menu principal apparaisse. Il fallait le savoir. C’est plus rapide de presser la touche « reset » de la console 😉

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Enfin, on pourra aussi s’attarder sur l’habillage global des écrans d’accueil et de jeu. Les options ne nous proposent que trois types d’affichage, dont le classique rendu cathodique. Du coté des fonds d’écran, qui habillent les bandes noires latérales in-game, les options sont aussi très limitées, puisque seulement deux habillages vous seront proposés, en plus d’un simple fond noir. On a déjà vu mieux !

En revanche, on apprécie l’effort qui a été porté sur la présentation des jeux. Si le catalogue s’affiche avec les jaquettes originales des jeux PAL (mais si vous mettez votre console en Japonais, vous aurez les jaquettes nippones), une pression de B vous permet d’afficher la tranche des jeux, pour plus de lisibilité. Avant de lancer un jeu, une fiche apparaît, vous indiquant des infos comme sa date de sortie, etc. Et il n’aura pas échappé aux puristes que les jaquettes suivent aussi les codes visuels de la Megadrive d’époque, avec les boites noires pour les jeux plus anciens, et bleues pour les plus récents.

Puisque je ne vous l’ai pas encore dit, la page d’accueil est accompagnée par des musiques de Yuzo Koshiro (Streets of Rage), créées pour l’occasion. Et il faut avouer que c’est la grande classe !

Au final

Il n’y a pas photo : cette nouvelle Sega MegaDrive Mini est largement plus qualitative (tant en termes de contenu que de finitions) que les deux précédents modèles Flashback et Classic d’AT Games. Si j’osais, je dirais même qu’elle défonce la PlayStation-Mini (on ne va pas tirer sur l’ambulance)… Et surclasse la SNES-Mini et ses (seulement) 21 jeux (dont Mana et Zelda III en anglais).

Avec 42 jeux, dont deux exclusivités (Darius et Tetris), cette nouvelle console mini vous en donne pour votre argent, c’est le cas de le dire : son catalogue est pertinent, avec de nombreux hits et finalement peu de jeux inintéressants… Vous offrant même sur un plateau des titres qui coûtent aujourd’hui une fortune dans leur version cartouche d’origine.

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Malgré ses défauts (habillage et contenu de la boite notamment), cette nouvelle Sega Megadrive Mini est un must-have pour tout collectionneur qui se respecte. Elle est aussi l’opportunité de parler aux moins de vingt ans d’un temps qu’ils ne peuvent pas connaître ! Une finition aux petits oignons, un catalogue « premium » de jeux, et une fibre nostalgeek qui vibre à chaque instant… Cette Megadrive Mini vaut aussi le détour parce qu’elle est respectueuse de ses fans !  On pourra débattre d’un prix certes élevé, mais si l’on dresse un rapport qualité-prix, le jeu en vaut la chandelle !


SEGA Megadrive Mini

  • Par Sega (M2 pour la partie émulation).
  • Distribuée en Europe par : Koch Media.
  • Prix recommandé par l’éditeur : 79,99€.
  • Nombre de jeux : 42
  • Connectique : USB et HDMI.
  • Classification : PEGI 16.

 

Points positifs :

  • Une superbe sélection de titres qui coûtent très cher
  • L’émulation de bonne qualité
  • 4 slots de sauvegarde par jeu
  • Console et manettes de bonne qualité
  • Un packaging pour les nostalgeeks
  • Le soucis du détail (clapet cartouches qui s’ouvre, etc)
  • Les jaquettes en version euro ou japonaises
  • Le vrai feeling Megadrive
  • 42 titres
  • De la VF pour Story of Thor
  • Les musiques d’accueil de Yuzo Koshiro

Points négatifs :

  • Pas de manette à six boutons
  • Pas de prise secteur dans la boite
  • Habillage minimaliste
  • Interface pas toujours très ergonomique
  • Pas de fonction « rewind »
  • Quelques absences majeures dans le catalogue
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