Elle est enfin là ! Après des mois d’attente, et une crainte des ruptures de stocks qui n’auront finalement pas lieu, nous avons pu enfin mettre la main sur la Nintendo Classic Mini : Super Nintendo. Et voici notre verdict.

J’en ai rêvé, Nintendo l’a fait !

Je ne vais pas vous mentir, la Super-Nintendo est l’une de mes consoles préférées, et de prédilection, avec la GameCube. Commercialisée de 1990 à 2000, la 16 bits de Nintendo aura marqué toute une génération. Et toute une époque : celle durant laquelle choisir entre la Super-Nintendo et la Megadrive était presque un choix politique… La bonne époque, quoi !

Aussi, lorsque Nintendo a confirmé cette année (on l’avait vu venir) la sortie de la Classic Mini Super-Nintendo, mon sang n’a fait qu’un tour ! Bien que possédant toujours ma bonne vieille console d’époque, elle est suffisamment culte à mes yeux pour que je cède à la tentation !

D’autant que Nintendo a retenu les leçons de la NES-Mini. Cette fois, nous n’avons plus les câbles répondant aux standards japonais (75cm), mais de bons gros fils d’1,50m. Comme son aînée, la Classic Mini SNES est la parfaite reproduction de la matrice d’origine. Bien qu’elle soit considérablement réduite : 13cm sur 4cm, pour un poids de 200 grammes… Elle tient aussi bien dans ma paume que mon téléphone, mais me semble plus légère !

La console se branche à votre TV grâce à son câble HDMI, et est alimentée par un cordon USB. Si elle reprend à la perfection le design de la vraie Super-Nintendo, il va de soi que le clapet à cartouches est condamné (puisque inutile ici). Tout comme le bouton d’éjection, qui ne sert à rien. En revanche, les boutons power et reset ont été reproduits fidèlement, jusque dans leurs fonctions initiales.

Les connexions pour manettes sont planquées derrière un cache-port qui se dégrafe. Pas très joli une fois ouvert, mais ce n’est qu’un détail !

Chouette : de la mémoire !

Coté hardware, la console vous propose la liste de ses jeux sous forme d’un menu plug & play efficace. C’est rapide, fluide, il suffit de faire défiler les titres… En haut de l’écran, un menu vous permet de choisir votre langue, l’affichage (4/3 en 720p, affichage original ou filtre CRT pour les bonnes sensations du tube cathodique). C’est aussi ici que vous pourrez définir le cadre qui entourera l’affichage du jeu à l’écran. Différents modèles sont proposés, selon les goûts de chacun.

La console vous permet de créer jusqu’à quatre sauvegardes par jeu, à tout moment. Certains jeux disposent par ailleurs de leur propre menu de sauvegarde. Et c’est là un point fort hélas trop souvent oublié, mais que les collectionneurs sauront apprécier.

En effet, certaines cartouches embarquaient autrefois une pile, permettant de créer des sauvegardes (Secret of Mana, Super Mario World, Donkey Kong Country, etc). Des piles qui avaient une durée de vie de 20 ou 25 ans. C’est énorme, Nintendo avait vu large ! Mais quand on fait le calcul, sur les cartouches d’origine, ces piles arrivent aujourd’hui en fin de vie. Pour un possesseur d’un Secret of Mana d’origine, si la pile fonctionne encore, ce n’est peut-être qu’une question de jours, ou de mois… Un point supplémentaire pour justifier l’achat de la Classic Mini Super-Nintendo !

Mais revenons à nos jeux ! Les 21 copies livrées ici sont conformes aux originales (si ce n’est la langue). L’émulation est impeccable. La console va même vous surprendre en vous faisant oublier cette plaie que sont les temps de chargement… Une notion que la Super-Nintendo ne connaissait pas !

Dernière fonction intéressante, cette fois à destination des pros du « game over » : la fonction Replay ! Celle-ci vous permet, à partir de votre menu de sauvegarde, de revenir jusqu’à 40 secondes en arrière (par tranches), à partir d’un point donné (votre mort, par exemple). Une deuxième chance, donc, qui sauvera la mise de beaucoup de joueurs.

21 jeux dans la bécane

Lorsque la Super-Nintendo Mini avait été annoncée, certains avaient pu être surpris de voir un catalogue réduit, par rapport à la NES-Mini. Environ dix jeux de moins, soit 21 titres Super-Nintendo au total. Oui c’est peu… Mais quels titres ! Voici ce qu’offre le menu plug & play de la bécane :

Ainsi, vous trouverez ici vingt jeux : Contra III : the Alien Wars ; Donkey Kong Country ; EarthBound ; Super Mario World ; Super Mario World 2 : Yoshi’s Island ; Final Fantasy III ; F-Zero ; Megaman X ; Secret of Mana ; Starwing ; Super Mario Kart ; Street Fighter II Turbo : Hyper Fighting ; Super Castlevania IV ; Kirby Super-Star ; Kirby’s Dream Course ; Super Ghouls’n Ghosts ; Super Mario RPG : Legend of the Seven Stars ; The Legend of Zelda III : A Link to the Past ; Super Metroid ; Super Punch Out.

Le 21e jeu est un inédit, puisqu’il s’agit de Starfox 2. À l’époque, le développement du jeu avait été achevé, mais Shigeru Miyamoto avait décidé au dernier moment de ne pas le sortir. La PlayStation devait être lancée quelques jours plus tard, et Nintendo avait alors craint l’échec économique. Le jeu était donc resté dans les cartons, jusqu’à aujourd’hui.

Le choix des joueurs ?

Cette sélection de jeux a pu susciter bien des réactions. « Je n’aurais pas mis celui-là, mais plutôt celui-ci« … Et oui, on trouvera tous, selon notre sensibilité, des jeux qui manquent à l’appel. Et il est impossible de contenter tout le monde ! Pour ma part, je regrette effectivement un bon Super-Aleste ou un Axelay, un Super Mario All-Stars, un Sim City ou un Chrono-Trigger !

Non ! Ici, visiblement Nintendo a sélectionné non pas les plus gros succès commerciaux (quoi que, pour certains, ça chiffre haut), mais les titres les plus emblématiques de la console. Pas de Pilotwings, pas de R-Type III non plus…

Nintendo mise sur des valeurs sûres : Super Mario World, A Link to the Past, Starwing, Donkey Kong Country, F-Zero, Super Mario Kart… Encore une fois, ce choix peut être contestable. Pourquoi le premier Donkey, et non le second plus réussi ? C’est comme ça, c’est tout.

De ce fait, on regrettera aussi que Nintendo n’ait pas inclus dans la console la possibilité de se connecter à l’eShop, pour pouvoir en compléter le catalogue.

La question du prix ! Trop cher, vraiment ?

Voilà l’argument qui revient le plus souvent faire de l’ombre à la Super-Nintendo Mini : son prix élevé de 80€. C’est un point de vue, et je peux l’entendre. Il faut les sortir, les 80 boules ! Mais de là à dire que le prix est « abusé » … Il ne faut pas non plus exagérer ! Oui, 80€ c’est cher… Mais en même temps, c’est une affaire ! Je m’explique…

Tout d’abord, vous remarquerez que pour ce prix (certes plus élevé que pour la Mini-Nes), vous aurez non pas une, mais deux manettes. Nintendo a compris la leçon : la NES-Mini ne vous proposait qu’un seul pad (il fallait racheter le second), pas la SNES-Mini !

Ensuite, et c’est le passionné (et collectionneur) de Super-Nintendo qui vous parle, regardez le prix des cartouches originales ! Un Super-Castlevania IV en loose se vend aujourd’hui autour de 40€ (et encore, je ne vous parle pas des versions complètes). Idem pour un Contra III (ou Super Probotector). Maintenant, faites le calcul : pour le prix de ces deux titres (inclus), vous avez une Super-Nintendo Mini, qui embarque 21 jeux !

Vous pouvez aussi vous amuser à calculer le coût d’achat de tous ces jeux sur Console Virtuelle… Avec ici un prix moyen à moins de 4€, il faut encore une fois admettre que la Classic Mini SNES est plus avantageuse que l’achat de tous ces softs sur Console Virtuelle…

  • Ce qui me fait penser, en parlant de prix, que j’ai oublié de vous apporter une précision importante ! 80€, c’est le prix officiel affiché par les enseignes spécialisées. Autrement dit, un revendeur, sur Internet, qui vous propose la Super-Nintendo Classic Mini à 180€ ou à 300 balles, cela s’appelle une grosse arnaque ! Ne vous faites pas avoir ! D’autant que ces revendeurs peu-scrupuleux ont spéculé sur les éventuelles ruptures de stock. Et Nintendo a assuré dernièrement qu’il y aurait des consoles pour tout le monde. Alors…

La console a tout de même des points noirs !

Et oui, vous le savez ! la perfection n’existe pas. Et cette loi universelle vaut aussi pour la Super-Nintendo Classic Mini. Et c’est ici que nous allons voir deux reproches, deux défauts qui peuvent énerver !

Le premier est tout simplement le fait que, malgré les différences de coques, la version française est une copie conforme de la version américaine. Vous comprenez maintenant pourquoi la sélection ne propose pas le Super-Probotector européen, mais le Contra III vendu aux USA ! Mais là n’est pas le soucis. Ce qui est plus fâcheux, en revanche, c’est que des jeux comme The Legend of Zelda : A Link to the Past, ou encore Secret of Mana, ont perdu au passage leur traduction française. Ici, vous allez devoir composer avec des textes en Anglais. En même temps, on parle d’un anglais très accessible… Et qui vous permettra de bosser votre langue vivante.

Alors oui, le fait de faire sélection commune avec nos voisins outre-Atlantique a aussi ses avantages. Comme de pouvoir découvrir des titres jusqu’alors inédits en France (officiellement je veux dire, je ne compte pas l’émulation). A l’instar de Super Mario RPG, Final Fantasy III (qui est en fait le 6 au Japon), ou Earthbound.

Le second défaut est, à mon sens, une petite maladresse de Nintendo. Nous avons vu que la console s’alimente via une prise USB. Mais vous pouvez aussi la brancher sur secteur. A condition bien entendu de posséder l’adaptateur adéquat. Mais je vous le donne dans le mille : il est vendu séparément ! Mais dans la mesure où il est très facultatif, je passe à ma conclusion !

Au final

Alors, Mini-oui ou Mini-non ? Franchement, que l’on soit collectionneur, nostalgeek, ou simplement que l’on aime les beaux objets, ce nouveau joujou cumule les bons points, à peine altérés par de petits points noirs au final très anecdotiques !

Une réplique fidèle à l’originale (mais en plus petit), une sélection de jeux parmi les meilleurs de la bécane (et officiellement, en plus), un prix certes élevé mais qui s’avère au final être un véritable cadeau… Nintendo a entendu les suppliques des fans de l’époque 16 bits, et remet au goût du jour, et de la meilleure manière qui soit, l’une de ses consoles emblématiques.

Que l’on possède encore l’originale ou non, cette Classic Mini est autant indispensable que son modèle. Elle procure cette étrange impression que l’âge d’Or de la Super-Nintendo était hier ! Une véritable usine à « vieux souvenirs » ! Les « vieux » verseront une petite larme d’émotion ; pour les plus jeunes, voici une entrée béante vers le rétro-gaming… Bref, incontournable !


Nintendo Classic Mini : Super-Nintendo

Par Nintendo. Prix : 79,99€. Pegi : 12.

 

C’est Super :

  • L’âge d’or des 16 bits dans une petite boîte
  • Un look intemporel
  • Une finition soignée
  • Le menu clair, fluide, très ergonomique
  • On avait oublié le « zéro temps de chargement »
  • 21 jeux
  • Deux manettes dans la boîte
  • Une émulation vraiment top
  • Secret of Mana ♥
  • Starfox 2 enfin disponible
  • Possibilité de sauvegarder n’importe quand
  • Le « replay »

On aime moins :

  • Les cadres, bof
  • Les jeux en Anglais
  • La prise secteur vendue séparément
  • Sur grand écran, Donkey Kong ou Street Fighter II Turbo pixélisent à mort
  • Il manque la possibilité de télécharger de nouveaux titres (via l’eShop par exemple)
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