Deux ans et demi après la sortie d’un premier opus qui aura marqué les esprits, Project Cars 2 entend bien confirmer qu’il pèse de tout son poids sur une catégorie « jeux de courses » décidément bien fournie en cette période. Dispose t-il des arguments suffisants pour faire pencher vos avis en sa faveur ? La réponse, c’est maintenant !

Jamais deux sans trois !

Cet automne 2017 est sans conteste la période des jeux de courses ! Marquée par de nombreuses sorties de « bagnoles » sur consoles et PC. Il y en a pour tous les goûts ! Du rallye avec WRC 7, de la course plus générale avec Forza 7 ou Gran Turismo Sport… Bref, la gomme va chauffer ! Et il faudra aussi compter sur le retour d’une licence qui avait agréablement surpris les fans du genre il y a deux ans et demi : Project Cars !

Une licence toute fraîche qui, en son temps, proposait un pilotage assez technique, mais sans pour autant avoir la prétention de concurrencer les ténors du genre (Assetto Corsa en tête). Project Cars est une franchise réalisée par des amoureux de sports mécaniques, et cela se ressent.

On s’amuse, mais pas en faisant n’importe quoi ! Slightly Mad propose un jeu fun, mais fidèle à la réalité… Avec un degré plus ou moins prononcé d’accessibilité au plus grand nombre ! N’importe qui peut jouer et réussir, à condition de s’accrocher. Et c’est bien là ce qui rend le jeu attachant : lorsque l’on décroche un podium, on sait qu’on l’a mérité. Notre victoire n’est pas le fruit du hasard, mais d’un maillot bien mouillé dans les règles de l’art !

C’est donc ici que l’on va lancer le jeu, sur des musiques de fond (uniquement dans les menus) encore une fois très réussies ! L’ambiance sonore du jeu est d’ailleurs globalement excellente. À l’exception, peut-être, des communications radio de votre ingénieur qui sont toujours en anglais.

Un plateau revu à la hausse

Premier constat très intéressant : les développeurs ont considérablement gonflé le roster du jeu. Souvenez-vous : l’un des principaux défauts de Project Cars était son nombre limité de véhicules. Soit un peu plus d’une soixantaine (hors DLC), lorsqu’ils se comptent par centaines chez la concurrence. La conséquence d’un budget serré, qui avait obligé l’équipe de Slightly Mad à faire des choix.

Cette année, la licence voit plus grand ! Elle pousse le curseur à 189 véhicules. On est encore loin des 700 bolides de Forza 7. Mais mine de rien, le chiffre a été triplé. Project Cars 2 n’a donc pas à rougir ! Encore moins lorsque l’on regarde « l’autre » concurrent, Gran Turismo Sport, qui ne proposera vraisemblablement que 140 voitures (contre plus de 1000 habituellement)…

Vous vous en doutez : avec plus de voitures, on trouvera donc plus de marques. Ce sont ainsi, par exemple, Porsche, Lamborghini ou Ferrari qui font leur entrée dans Project Cars ! Les amoureux de belles cylindrées apprécieront !

De même, de nouvelles disciplines sont inscrites au menu du jeu. Mais cela mérite un nouveau chapitre !

Des nouveautés en conséquence

Des nouveautés donc… Si le premier volet vous faisait débuter par du karting, pour vous faire gravir les échelons des épreuves sur asphalte, Project Cars 2 ajoute de nouveaux terrains de jeu.

Ainsi, vous pourrez tourner sur les pistes ovales des épreuves de Nascar. Ou mordre la poussière lors de défis de rallycross. Ou encore partir en glisse grâce au rallye sur neige. Là encore, PC2 joue la carte de la diversité, offrant une vision très large sur le sport automobile. Des courses rétro ou contemporaines, en Europe ou aux USA, une flopée de championnats et de catégories… Prévoyez beaucoup de temps libre !

Pour vous permettre de vous éclater, tout en vous offrant des paysages variés, Project Cars 2 va vous emmener sur plus d’une soixantaine de tracés. La plupart proposent deux ou trois versions alternatives (plus courtes, tracés historiques, etc), ce qui pousse le chiffre à près de 140 pistes à découvrir. Avec bien entendu des incontournables comme Monaco, Spa-Francorchamps, Monza, Le Mans… Ou le circuit de Rallycross de Lohéac, désormais classique des jeux de rallye.

Les fans du premier opus pourront regretter qu’une grande majorité des circuits soient les mêmes (bien que plus beaux). Mais les développeurs ont ajouté de nouveaux tracés qui raviront les amoureux du sport automobile, tant ils sont rares dans les jeux vidéo : Portimao, Rouens Les Essarts, etc.

Un contenu copieux

Tout cela, c’est bien beau ! Mais que peut-on faire dans Project Cars 2 ? Et bien… Pas mal de choses à vrai dire. En même temps, les menus restent assez classiques pour un jeu du genre.

Vous allez donc retrouver les traditionnelles parties online (avec classements, sinon c’est moins drôle), du contre-la-montre, des courses rapides… Les plus observateurs auront aussi remarqué un onglet eSport, qui confirme que Project Cars a aussi été conçu dans le but d’être au départ des championnats de sport électronique. Le traditionnel mode carrière fait ici son grand retour. Bien qu’il soit plus riche que dans l’opus précédent, il s’avère vite assez classique, pour ne pas dire un poil trop impersonnel.

Le mode carrière consiste à créer un pilote, échanger des mails avec votre directeur de courses, et remporter les défis qui vous sont imposés. Sur les machines actuelles, on aurait franchement aimé avoir quelques cinématiques, une scénarisation plus poussée ! Il n’empêche que les défis sont variés, venant toucher aux quelque 9 disciplines proposées par le jeu (pour 29 catégories : monoplaces, GT3, Touring, etc). Voir votre pilote débutant gravir les échelons est gratifiant.

Week-end complet recommandé !

Du coté des courses, de manière assez classique, elles se composent de séances d’essai, de phases de qualifications, et de la course en elle-même. Vous pourrez à loisir passer directement à la course, en zappant les phases préliminaires, mais c’est plutôt déconseillé. Ne serait-ce que pour trouver les bons réglages, ou pour vous installer à une place intéressante sur la ligne de départ (partir dernier sur la ligne, face à une IA retors, ce n’est pas évident)… On ne pourra que vous conseiller de faire le week-end dans son intégralité.

Enfin, pour vous détendre, vous pourrez aussi capturer de belles images dans un mode « photo » qui nous rappelle un mode initié par un concurrent. De même, vous pourrez analyser vos prouesses grâce au mode replay.

La pluie et le beau temps !

La nouveauté la plus mémorable de Project Cars 2 est sa gestion dynamique de la météo. Pour comprendre ce système, vous allez donc devoir intégrer la notion de Live Track 3.0. Un système qui fait que la météo, mais aussi ses conséquences sur la piste, vont évoluer en temps réel sur le circuit. Avec un réalisme saisissant.

Ainsi, vous pouvez par exemple débuter une course sur une piste détrempée, qui ne va pas le rester de manière uniforme. Car si la pluie s’intensifie, vous allez voir, petit à petit, des flaques de plus en plus grosses se former sur le tarmac. Ce qui vous obligera bien évidemment à adapter votre conduite, et vos réglages en conséquence. Vos choix, aussi pertinents qu’ils soient en début de course, ne le seront peut-être plus au bout du troisième tour.

D’autant que le rendu est excellent. Il suffit de passer sur une flaque pour sentir instantanément le changement de comportement de la voiture, qui vous offre de belles frayeurs en aquaplaning.

La gestion de la météo a été très poussée sur Project Cars 2, et vous pourrez choisir entre près d’une vingtaine de types différents : grand soleil, couvert, pluie, brouillard, blizzard… Soit 17 conditions très exactement, accessibles sur tous les circuits. De même, vous pourrez choisir de conduire de jour, de nuit, au lever du soleil… Ou durant l’une des quatre saisons. Inutile de préciser qu’en hiver, il vous faudra plus de temps pour chauffer les pneus !

Clairement moins « arcade » que Project Cars

Et c’est là que je réalise que tout est dit dans cet intertitre ! Oui, Project Cars 2 est davantage orienté simulation que son prédécesseur. Si les néophytes pouvaient apprécier pleinement le premier volet de la série, ils devront passer ici par un apprentissage plus poussé. Et commencer par régler leur manette ou leur volant (sensibilité du braquage des roues, de l’accélérateur…).

Concrètement, cela passe par des réglages beaucoup plus pointus, qui vont vous demander de vous intéresser beaucoup plus à votre voiture, mais aussi à tout ce qu’il y a autour (notamment la météo, pour les raisons évoquées plus haut). Ceci dit, ces réglages bénéficient d’une dimension pédagogique plutôt intéressante. Votre ingénieur vous posera des questions, et en fonction de vos réponses, pourra vous proposer ses propres réglages. Parfait pour mieux comprendre, sans laisser les néophytes sur le carreau !

Des sensations grisantes

Sur le tarmac, les sensations sont plus grisantes que dans Project Cars premier du nom, l’impression de vitesse plus probante (essayez la vue cockpit, vous allez comprendre). Plus grisant, tout en étant plus réaliste. Le comportement de la voiture, sa physique, les reprises et les accélérations… Tout est perceptible instantanément, avec fidélité, par le joueur.

Je ne peux pas achever cette partie sans vous parler d’un défaut du premier volet, qui s’est accentué ici. L’IA semble avoir collé une cible sur votre pare-chocs arrière, et son but dans la vie est de vous refaire le côlon. Alors certes, son agressivité est paramétrable, mais même réglée au minimum, elle aura tendance à venir vous chercher des poux au premier virage venu. L’IA ne connaît pas l’évitement, elle n’aime que le contact !

Une réalisation technique qui date

Et voici le moment d’aborder l’un des points qui pourra faire tiquer : la réalisation technique du jeu. Project Cars 2 est un beau jeu, et la modélisation des voitures est superbe. Le jeu tourne joliment en 1080p mais… Cette version PS4 ne me semble pas si éloignée du premier épisode !

On ne peut décidément plus se passer, dans un test PS4-classique, des désormais traditionnelles chutes de framerate. Sans doute effacées sur une PS4-Pro. En revanche, pendant ce test, j’ai également pu relever du clipping, et des scintillements plus ou moins prononcés selon le circuit.

On pourrait ajouter au tableau quelques textures un peu crades (comme les rochers pour certains décors), qui viennent trancher avec le reste du jeu. Mais pour moi, le plus gênant est cette véritable « foire aux bugs d’affichage » qui va bien souvent vous faire sourire. Passer en mode « photo » et voir le paysage à travers les grilles de ventilations de votre voiture, ça fait bizarre !

I believe I can fly…

Je pourrais aussi relever quelques problèmes de collisions, qui peuvent faire l’objet de situations complètement barrées sur la piste. Je pense par exemple à quelques « touchettes » avec l’IA : non, lorsque deux roues se touchent, il n’est pas normal de voir l’adversaire passer en mode « Flight Simulator » ! Sur ce point, il y a clairement des choses à revoir du coté de la physique !

Enfin, pour clore ce chapitre sur les défauts techniques du jeu, on remarquera que les temps de chargement sont toujours interminables ! Rien de plus à ajouter, si ce n’est que la patience est la mère de toutes les vertus !

Au final

Pour bien comprendre notre avis, il faut d’abord se rappeler que, lorsque le premier Project Cars était sorti (lire aussi notre test), en mai 2015, nous avions été franchement emballés ! Le jeu revenait de loin, développé par une petite équipe. Et principalement financé par une campagne participative. Malgré ses défauts de jeunesse, le « petit jeu » venait jouer dans la cour des grands. Et à sa mesure, s’imposait comme une nouvelle référence du genre.

Mais deux années se sont écoulées. Et la licence s’est désormais fait un nom, dispose de plus de moyens, et de davantage d’expérience. Aussi, il semble normal que nous soyons, de ce fait, plus exigeants. D’autant que Project Cars 2 souffre d’un handicap de poids : il sort quelques jours à peine avant deux colosses. Forza 7 sur Xbox One, et Gran Turismo Sport sur PS4 !

C’est mon choix ?

Mais il faut le reconnaître : Project Cars 2 est un excellent jeu de courses, qui préfère la qualité à la quantité. Encore moins « arcade » que son prédécesseur, il comblera les fans du genre. Sans pour autant afficher la prétention d’être un pur simulateur. Il souffre cependant de quelques défauts que nous aurions aimé voir disparaître (d’où l’intro de cette conclusion). Mais qui se corrigent très bien avec des mises à jour !

Et bien évidemment, si vous êtes un fan de sports mécaniques, on ne peut que vous conseiller le jeu. Sans doute le meilleur du genre sur PS4 : face à lui, quasi-exclusivement orienté multi-online, Gran Turismo Sport devra faire ses preuves. En revanche, le choix est plus délicat sur Xbox One, face à un Forza 7 qui envoie du level. De même, sur PC où les simulateurs auto sont plus nombreux, ce sera avant tout une question d’affinités…


Project Cars 2

Par Slightly Mad Studios, pour Bandai-Namco, sur PS4, Xbox One et PC. Prix : environ 60€ (version de base).

 

En tête de la course :

  • Du contenu à foison
  • Les effets météo très réussis
  • Le pilotage a encore été affiné
  • Les réglages pédagogiques
  • Procure d’excellentes sensations (vues cockpit ou casque excellentes)
  • Des véhicules officiels et chouettement modélisés
  • La bande-son
  • Le comportement fidèle des véhicules
  • 189 voitures, 29 catégories, près de 140 circuits, 9 disciplines
  • L’arrivée de Ferrari, Lamborghini et Porsche
  • Compatible VR
  • Durée de vie colossale

Sortie de piste ! :

  • Des bugs d’affichage grossiers
  • Les temps de chargement
  • Du clipping et du scintillement (sur PS4 classique)
  • Une IA parfois trop agressive
  • Le karting est toujours une plaie
  • Quelques problèmes de collisions
  • Un mode carrière trop basique
 .