Avec Monster Hunter Stories, la célèbre licence de Capcom s’offre un spin-off plus coloré, plus mignon… En prenant un virage à 180° par rapport à la série originale. Si les plus jeunes adhéreront sans problème, qu’en est-il des fans de la licence ?

Il y a le bon et le mauvais chasseur !

Initiée en 2004 sur PS2, la série Monster Hunter est une saga archi-populaire au Japon. En Europe, elle commence aussi à déchaîner les passions, et la 3DS n’y est pas étrangère. Non pas que la licence soit absente des autres plate-formes, mais tout simplement parce que la portable de Nintendo nous a servi d’excellents opus. Comme Monster Hunter Générations (notre test ici), ou encore Monster Hunter 4 Ultimate (test ici).

Aussi, c’est relativement confiants que l’on part, à l’annonce d’un nouveau volet sur la portable aux deux écrans. Avec, de plus, le studio Marvelous aux commandes (la série des Rune Factory, Fate, Valhalla Knights). Monster Hunter Stories est enfin là, un an après sa sortie japonaise !

Pour rappel, Monster Hunter est une série de RPG, dans lesquels vous allez devoir chasser. Je passe rapidement sur les scénarii des jeux, mais l’essence même des softs est constituée par ces parties de chasse, dans une nature sauvage et peuplée de monstres gigantesques. Le but de ces chasses est de récupérer des ressources sur les dépouilles des créatures (viande, peau, os, etc).

Le concept est passionnant ! Pourtant, il faut reconnaître qu’il intéressera surtout un public mature, tant sa difficulté et son propos adulte pourront rebuter les plus jeunes. Aussi, voilà la bonne idée de Capcom : développer un jeu à destination des plus jeunes… Et nous voici donc avec la cartouche de Monster Hunter Stories !

L’oeuf ou la poule ?

Jeune public oblige, les développeurs nous présentent ici des personnages qui parleront davantage aux enfants. Ainsi, s’il est de coutume d’incarner des adultes dans les jeux Monster Hunter, votre héros est ici un enfant d’une dizaine d’années.

Ici, nous n’allons pas tuer les monstres que nous allons croiser, mais les dompter. Habituellement, on les apprivoise grâce à une Pierre d’Amitié, un artefact que seulement les guerriers Riders sont censés posséder. Car cette pierre permet aux Riders de créer un lien très fort avec leur créature.

Notre héros n’est pas encore un Rider, mais pourtant, il veut jouer aux grands. C’est pourquoi, avec ses deux amis, il va essayer d’apprivoiser la créature qu’il trouve dans un oeuf. À savoir un Rathalos qui se lie instantanément d’amitié avec notre héros, visiblement affublé d’un pouvoir dont il ignorait l’existence.

De retour à Hakum, son village, notre jeune héros se prend une soufflante. Et évite de justesse une sentence mémorable alors que le village est attaqué par un monstre, contaminé par un mal appelé Fléau Noir. Un combat s’en suit, mais si le village s’en tire, Ren (ami du héros) perd sa famille. Comme vous pouvez vous en douter, c’est le début des emmerdes d’une grande aventure qui va conduire votre personnage aux quatre coins de ce monde.

Attrapez-les tous !

Lorgnant du coté de Pokémon ou de Yo-Kai Watch, Monster Hunter Stories laisse donc de coté le rayon boucherie-charcuterie des épisodes habituels ! Ici, comme dans les jeux préférés de vos petites têtes blondes, votre Rider aura pour objectif de trouver des tanières de monstres, de les explorer afin d’y dénicher des oeufs.

Une fois éclos, ces oeufs donneront des bébés monstres que vous devrez apprivoiser, dans le but d’en faire des « Monsties » (la contraction de Monster et Bestie… Autrement dit : votre meilleur ami monstre). Au total, ce sont une soixantaine de Monsties que vous devrez trouver dans les cinq gigantesques zones à explorer.

Ces monsties auront deux rôles dans votre aventure. D’une part, ils vous accompagneront, et prendront part aux combats à vos cotés… D’autre part, ils vous serviront de montures pour vous déplacer sur la carte. Et comme dans les jeux cités plus haut, chaque monstre aura ses capacités propres, et gagnera en expérience au fil de votre progression.

Le principe de l’évolution

Voilà sans doute l’aspect le plus complexe du jeu, bien qu’il ne soit pas inabordable, une fois en situation. Vous pourrez faire évoluer vos Monsties ! Mettre à profit leur progression pour leur apprendre de nombreuses nouvelles capacités.

Pour cela, il existe un lieu incontournable dans le jeu, appelé « écurie » ! Nous avons vu plus haut que chaque créature a ses propres capacités. L’écurie vous donnera accès au « rite de transmission » qui vous permet, via un transfert de gêne, de transmettre des capacités d’un monstre à l’autre. Le « donneur » enseigne sa capacité à un « receveur » avant de retourner à l’état sauvage. En revanche, votre receveur voit ses statistiques gonfler !

Cette transmission peut être effectuée entre monstres de même nature, mais aussi de nature différente. Dans le second cas, une créature affiliée à un élément pourra en maîtriser de nouveaux, grâce aux aptitudes enseignées par le donneur (un monstre lié au feu pourra apprendre à utiliser la glace, par exemple). Et dans le premier cas, cet échange pourra révéler des capacités jusqu’alors cachées.

Un gameplay plus simple

Enfin, comme dans Pokémon, lors de vos déplacements, vous apprécierez très vite les facultés de certaines créatures, qui vous permettent d’atteindre des zones jusqu’alors inaccessibles. D’où l’intérêt de se constituer une équipe diversifiée, avec des Monsties pouvant voler, nager…

Les combats se déroulent en tour par tour. Votre personnage devra faire équipe avec ses monstres, en choisissant parmi trois types d’attaques : force, technique ou vitesse. Les affrontements se déroulent en duo avec votre partenaire (avec parfois des ultimes si vous êtes en symbiose) sur le modèle du shifumi (pierre, feuille, ciseaux) : vous devrez trouver le type auquel vos adversaires seront les plus sensibles pour les atteindre.

Mais attention, ils peuvent aussi changer de tactique en cours de combat, et ainsi vous contrer. Mais vous apprendrez vite à anticiper, en connaissance de chaque type d’adversaire. Peut-être les ennemis deviennent-ils justement un peu trop prévisibles, pour un joueur aguerri.

Les codes respectés

De ce Monster Hunter Stories, on appréciera un scénario plutôt agréable à suivre. Pas vraiment de la grande littérature, avec parfois ses clichés… Mais vraiment très plaisant, et cohérent avec le ton du jeu. Ce qui peut avoir son importance, puisque vous allez suivre notre héros pendant environ une cinquantaine d’heures. Bon point pour la durée de vie du soft !

Le titre prend des libertés. Mais pour le plus grand plaisir des fans de la série, il en reprend aussi les codes. Du crafting, des grosses bêbêtes, des Félyns, des paysages magnifiques… Et surtout une bande-son absolument épique et magnifique… Tout y est, on est bien dans un Monster Hunter !

En revanche, au chapitre des reproches, on pourra regretter des missions annexes qui tombent vite dans la redondance. De même malgré le gigantisme des zones à explorer, et leur diversité (de la forêt, du sable, etc), celles-ci peuvent parfois sembler un peu vides.

Au final

L’exercice était particulièrement casse-gueule ! Pourtant, Marvelous et Capcom parviennent à nous offrir un mix parfait entre le légendaire Monster Hunter, et une dimension plus « jeune public » de la licence. La mayonnaise prend !

Autrement dit, les plus jeunes vont ici pouvoir s’initier à la franchise avec un univers tout en couleurs, et des personnages qui leur rappelleront les Pokemon et autres Yo-Kai Watch. Mais ce n’est pas pour autant que les fans de la série se sentiront trahis, tant cette aventure plus légère sait coller à la mythologie de la saga.

J’avoue ne pas avoir suivi plus que ça l’actualité de Monster Hunter Stories avant sa sortie. Aussi, je n’en attendais pas grand chose (un jeu sympa, sans plus)… Mais au final, ce jeu 3DS est une très bonne surprise. J’avoue avoir été agréablement surpris. C’est pourquoi on ne pourra que le recommander aux plus jeunes, qui voudraient découvrir la série en douceur… Pour les plus « grands » le voyage reste une expérience très agréable à vivre, avant de s’attaquer à Monster Hunter World l’année prochaine.


Monster Hunter Stories

Par Marvelous et Capcom pour Nintendo, sur 3DS. Pegi 7.

 

La chasse a été bonne :

  • Le système de combat très intéressant
  • Des persos attachants
  • Monster Hunter en mode J-RPG mignon, ça marche plutôt bien
  • La collectionnite de Monsties
  • Un scénario sympa
  • La fusion de monstres
  • Bonne durée de vie (une cinquantaine d’heures en moyenne)
  • Une direction artistique colorée, fraîche et vraiment sympa
  • Bon point pour la bande-son

On rentre bredouille :

  • La 3DS classique rame parfois
  • Les temps de chargement trop longs
  • Des quêtes secondaires redondantes
  • Des ennemis trop prévisibles
  • Certains niveaux un peu vides
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