Il est parfois de ces jeux qui vous marquent. Et Okami est de ceux-là ! Plus de dix ans après, ce titre évoque pour moi de longues heures à m’émerveiller sur ma bonne vieille PS2 ! C’est malgré tout avec une certaine réserve que je me lance dans le test de ce nouveau portage, Okami HD. Mais très vite, un constat : il n’a pas pris une ride, et j’ai l’impression d’avoir quitté Amaterasu hier…
Une patte !
Okami, c’est avant tout une « patte » graphique ! Celle du studio Clover, que certains connaissent déjà peut-être pour la série Viewtiful Joe. En réalité, ce studio créé par Capcom a fermé ses portes en 2007. Mais la toute récente sortie d’Okami en HD est l’occasion de reparler de lui. Puisque c’est bien Clover Studios qui a créé Okami, en 2006, sous la direction d’Hideki Kamiya. C’est aujourd’hui le studio HexaDrive (Super Bomberman R, The Legend of Zelda : The Wind Waker HD) qui prend les commandes de ce portage 4K.
Car cette nouvelle version d’Okami sur consoles actuelles n’est pas moins que la quatrième version du jeu ! Celui-ci est en effet sorti une première fois en 2006 sur PlayStation 2, puis en 2008 sur Wii. Enfin, il arrivait en 2012 sur PS3. Et pour la toute première fois, Okami devient accessible à tous, puisque ce nouveau portage est disponible sur PS4, PC et Xbox One !
Pour ses graphismes, Okami plaira, ou déplaira. Le jeu affiche en effet des tableaux en cel-shading, avec un rendu très proche des estampes japonaises. Ici, le fait de parler de direction « artistique » n’est pas galvaudé. Des graphismes très stylisés qui rappelleront bien des souvenirs aux fans de The Legend of Zelda : The Wind Waker (développé dans sa version HD par le même studio). Scotchant en 2006, la claque visuelle opère encore plus en HD et en 4K.
Enfin, sachez aussi que le jeu vous propose de choisir entre un affichage en 16/9, ou d’opter pour le 4/3 d’origine.
Un conte, et un enchantement
Amaterasu ! Rien que le nom de notre personnage principal sonne avec une classe absolue. Le titre du jeu, quant à lui, résume à lui tout seul l’histoire du jeu. Car en Japonais, selon la façon dont vous l’écrivez (et le prononcez), Okami signifie à la fois « loup » ou « grande déesse » .
Le monde est en proie à un terrible démon ressuscité, un dragon à huit têtes répondant au nom de Yamata no-Orochi. Celui-ci étend ses ténèbres sur le monde, qui se meurt peu à peu.
Aussi, Konohonasakuya, la déesse de la Flore, décide de réincarner Amaterasu, la déesse du Soleil et de la Lumière, afin qu’elle redonne ses couleurs au monde. Amaterasu se retrouve donc réincarnée dans une statue, celle du légendaire loup blanc Shiranui.
Matérialisée sur Terre sous la forme de Shiranui, Amaterasu va donc devoir parcourir le monde en compagnie d’une créature ressemblant à un lilliputien, Issun l’artiste errant. Celui-ci va permettre à Amaterasu d’utiliser son pinceau céleste, pour faire revenir ordre et couleurs dans le monde.
Un Link avec des poils ?
Si je devais brièvement vous résumer le genre, et le type de gameplay de Okami, j’aurais tendance à vous parler d’un Zelda-Like ! D’ailleurs, c’est assez drôle de se dire que, quelques années plus tard, Link aura la faculté de se changer en loup dans Twilight Princess 😉
Le jeu va donc se composer de longues phases d’exploration, de rencontres avec pas mal de PNJ, et évidemment de combats. Si elles semblent aujourd’hui assez sommaires, les techniques de combat demeures efficaces. Le jeu va aussi vous opposer à quelques boss, parfois peut-être too-much, mais qui ont le mérite de venir corser le challenge.
La véritable « nouvelle » mécanique, qui tranche (si j’ose dire) avec les autres productions du genre, est l’utilisation du pinceau magique. Il vous permet de couper des rochers d’un simple trait, de traverser des étendues d’eau en dessinant des nénuphars, de switcher entre le jour et la nuit, de créer des bourrasques de vent… Votre loup pourra aussi utiliser des armes (bouclier, épée, rosaires. A vous d’attribuer votre arme principale (offensive) et secondaire (défensive).
Bien que l’aventure puisse parfois sembler trop linéaire (ça se passait comme ça au début des années 2000), le joueur appréciera ce voyage peuplé de créatures animales, démoniaques… D’écouter tous ces contes japonais enchevêtrés les uns dans les autres… Il en résulte un titre avec une durée de vie plus que correcte, puisque Okami va vous tenir en haleine une bonne trentaine d’heures.
Jouabilité : un « plus » sur la PS4 ?
Concernant la jouabilité, le titre se joue comme la plupart des jeux d’action/aventure. Et je vous laisse le soin de découvrir par vous même l’attribution des touches, qui vous serviront à vous déplacer, à attaquer, à gérer votre menu…
Je souhaitais tout de même attirer votre attention sur une petite liberté prise par les développeurs, sur PS4. En effet, cette version du jeu vous permettra d’utiliser le pinceau grâce au pavé tactile de la Dualshock 4. Plus pratique pour certains… Perte de l’immersion donc retour aux commandes traditionnelles pour d’autres… Vous avez le choix. Toujours est-il que cette fonction existe, et que l’initiative mérite d’être saluée.
Concernant la jouabilité du titre, je voulais aussi revenir sur un aspect technique du jeu, qui pourrait prêter à interrogations. Le jeu tourne en 30 fps, ce qui peut surprendre aujourd’hui. Mais il faut savoir que les développeurs ont expérimenté une version en 60 fps d’Okami. Cette frame rate trop rapide par moments, voire parfois injouable, occasionnait des soucis de collision et de vitesse d’animation… Cette possibilité a vite été abandonnée, jugée incompatible avec le jeu.
Des qualités, mais aussi des défauts
Je ne vais pas faire durer le suspense plus longtemps. Si le jeu présente de (très) nombreuses qualités (abordées plus haut), il a aussi des défauts. Et c’est ce que nous allons voir maintenant.
Tout d’abord, on pourrait évoquer les temps de chargement, qui peuvent parfois sembler un tantinet longuets. Heureusement, les mini-jeux d’origine, lors de ces temps de chargement, ont été conservés. Ils permettent de gagner des « crocs de démons » supplémentaires.
Mais la réalisation du jeu pêche surtout par un problème hélas assez fréquent : une caméra qui se barre en quenouille dès que vous êtes un peu trop près d’un mur ou d’un élément du décor trop imposant. On regrettera également un phénomène de pop-up, que l’on trouvera un poil trop présent de nos jours.
Si le jeu vous offre une excellente bande-originale (s’inspirant des musiques japonaises traditionnelles), les sons sont plus contestables. Notamment lors des phases de dialogues, dans lesquelles les protagonistes s’expriment en « soupe » digne d’un Animal Crossing. À l’époque, ça passait… Aujourd’hui, ça peut sembler étrange.
Enfin, le plus gros regret pour les fans d’Okami est que cette version est en tous points identique aux précédentes, affichage 4K en plus. Et sans vouloir être trop gourmand, j’avoue que l’on n’aurait pas craché sur quelques bonus ou niveaux supplémentaires.
Au final
Okami reste un cas d’école, une véritable leçon de direction artistique qui, encore aujourd’hui, met une claque à certains studios de développement ! Le jeu n’a pas pris une ride, et offre toujours le même dépaysement… Avec la même touche de magie, d’émerveillement.
Si vous ne connaissiez pas la licence, voici l’occasion de découvrir une véritable pépite du jeu vidéo. D’autant que, pour la première fois, le jeu est désormais accessible aux joueurs PC et Microsoft.
Mais si le fan que vous êtes possède déjà les précédents opus, la question est de savoir si vous êtes prêt à réinvestir pour un portage qui ne vous apportera que l’affichage 4K en plus. Bien qu’à moins de 20€, la question ne se pose pas très longtemps !
Okami HD
- Par HexaDrive, pour Capcom, sur PS4 (et PS4-Pro), Xbox One et PC !
- Classification : Pegi 12.
- Prix : 19,99€.
Voyage féerique :
- La direction artistique toujours aussi superbe
- Amaterasu !!
- Une bande-originale de toute beauté
- L’ambiance « folklore japonais »
- Mini-jeux lors des temps de chargement
- Enfin accessible sur tous les supports
- Un passage à la 4K qui fait grand bien
- Son prix de 19,99€
Moins magique :
- Les temps de chargement
- Caméra parfois aux fraises et pop-up fréquent
- Pas de réelle nouveauté
- Le jeu bridé en 30 fps
- Les voix trop « old-school »
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