Il aura fallu attendre plus de 20 ans, après un premier épisode sorti sur PS2 en 2004, pour enfin voir une suite de Phantom Brave ! Le tactical-RPG de Nippon Ichi Software est donc de retour avec Phantom Brave : The Lost Hero, suite directe de Phantom Brave. Il est désormais disponible sur Switch, PS4/PS5, et arrive aussi sur PC au cours du printemps. Avec ses graphismes mignons et sa jouabilité qui vous laisse plus de libertés que dans les T-RPG classiques, que vaut cette suite ? Nous allons répondre à cette question avec notre test !
Un retour très attendu
Nous sommes en 2004 lorsque Nippon Ichi Software sort, sur PlayStation 2, un certain Phantom Brave. Un jeu de rôle tactique, qui sera aussi porté sur d’autres plateformes. Notamment la Wii (2009), la PSP (2011) ou le PC (2016). Le jeu arbore un style anime coloré, avec des sprites 2D détaillés et des environnements en 3D. La bande-son, composée par Tenpei Sato, est douce et mélancolique, renforçant l’atmosphère mélancolique et chaleureuse du jeu. Bien qu’il soit souvent éclipsé par Disgaea, Phantom Brave est apprécié pour son gameplay innovant et son scénario touchant. Il reste un titre culte parmi les fans de RPG tactique, notamment pour son originalité et son ambiance unique.
Dans le jeu original, on suit Marona, une jeune fille de 13 ans capable de voir et d’invoquer les Phantoms, des esprits errants. Orpheline depuis que ses parents ont été tués par le terrifiant Sulphur, elle vit sur une île et travaille comme Chroma. Une mercenaire qui accepte diverses missions, en dépit du mépris des autres habitants du monde pour ses dons. Elle est accompagnée de Ash, un des compagnons de ses parents, qui a survécu sous forme de Phantom. Avant leur mort, ils lui ont demandé de veiller sur Marona….
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Il aura donc fallu attendre 20 ans pour retrouver Marona et Ash dans une suite directe de Phantom Brave. Elle reprend l’histoire là où elle s’était achevée suite à la défaite de Sulphur. Quand une flotte de vaisseaux fantômes attaque, Marona se retrouve séparée de Ash, échouée sur l’île du Squelette. C’est ici qu’elle fait la connaissance de sa nouvelle amie, Abricot, une Phantom qui souffre visiblement d’un gros déficit de confiance en soi. Avec les encouragements de Marona, les deux décident néanmoins d’assembler l’équipage légendaire qui vainquit autrefois une menace qui semble sur le point de ressurgir… Si le scénario est globalement assez agréable à suivre, il amène néanmoins le premier point noir du jeu : l’histoire tarde à décoller !
On aime aussi la direction artistique de ce jeu affiché en 3D, et qui bascule en 3D isométrique pendant les combats. De ce côté là, c’est du tout bon ! Très coloré, avec son chara-design au style chibi… On a vraiment adoré ce choix artistique qui tranche totalement avec les RPG ultra-réalistes du moment. Encore une fois, le jeu est plein de fraîcheur. Si les voix sont en Anglais ou en Japonais (forcément, on a préféré la seconde option), les textes sont localisés en Français. Les dialogues apportent leur lot de tragédies, ou d’humour, c’est selon. Porté par une musique générique mais agréable à l’oreille, Phantom Brave : The Lost Hero a un charme indéniable.
Un tactical-RPG au gameplay peu commun



La plus grosse qualité du jeu, c’est évidemment son gameplay qui sort des sentiers battus. On est ici dans du Tactical-RPG, mais qui change totalement les standards du genre. Comprenez qu’il supprime la traditionnelle grille de déplacement des tacticals, pour préférer une carte aux déplacements libres. Le système de combats permet à Marona d’invoquer des Phantoms grâce aux objets environnants. Marona peut ainsi invoquer ses alliés Phantoms en les « liant » (Confine) à des objets du décor (ils s’incarnent dans les arbres, rochers, armes, etc.), ce qui modifie leurs statistiques et capacités. C’est frais, innovant et profond, et ça permet réellement de réinventer le T-RPG. Tour à tour, vos personnages peuvent se mouvoir librement, dans un périmètre précis.
Autre petite subtilité de gameplay que vous allez devoir prendre en compte : les fantômes invoqués ne restent sur le terrain que pour un nombre défini de tours. Généralement entre 3 et 5. Une fois que le compteur arrive à zéro, ils disparaissent du champ de bataille, et ne peuvent donc plus combattre. Alors, on vous déconseille très fortement d’envoyer (confiner) tout le monde d’un coup au casse-pipe ! Car si le combat s’éternise, vous allez vous sentir très seuls lorsque toute votre petite armée se vaporisera d’un seul coup… Pensez donc à garder des membres d’équipage sous le coude, pour les envoyer au combat plus tard ! On vous l’a déjà dit : ne vous fiez pas au côté mignon du jeu, son gameplay est plus complexe que vous ne le pensez…
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On aime aussi le fait que le jeu offre une gestion approfondie des unités. Avec la possibilité de fusionner des objets et d’améliorer ses personnages. Notamment grâce à la Taverne, que vous obtiendrez assez vite dans le jeu. Lorsque Marona invoque de nouveaux membres d’équipage, le joueur dispose de tout un choix de jobs, du simple combattant jusqu’à la puissante sorcière, en passant par les habituels soigneurs, voleurs, etc. Ces personnages peuvent ensuite être upgradés. Le gameplay est, de manière générale, novateur et très intéressant… Mais passe en revanche par une période d’apprentissage, qui peut dérouter les débutants. Beaucoup plus technique et complexe qu’il n’y paraît, le jeu s’adresse aux joueurs qui accepteront d’y investir du temps. Mais ce « sacrifice » vaut le détour !
Si on a aimé le côté tout mignon du titre, qui ravira les fans de séries comme Disgaea… On regrette néanmoins une technique à la peine, sur Nintendo Switch (version que nous avons testée). Concrètement, cela se traduit par des soucis de performances, avec un aliasing plus ou moins prononcé selon la configuration choisie. Cet aliasing est bien présent en version nomade, mais s’accentue lorsque vous êtes en version dockée (sur votre TV). Avec en prime quelques chutes de framerate par moments. Ajoutez quelques soucis liés au level-design (soucis de caméra, ou personnages qui butent sur des obstacles en apparence invisibles)… Et vous aurez un bon aperçu de ce qui peut gâcher un gameplay qui était pourtant génial, à la base…
Au final



Phantom Brave: The Lost Hero est un jeu de rôle tactique que l’on n’attendait plus. Ou plutôt devrait-on dire que l’on avait presque oublié cette licence, qui avait pourtant su séduire avec son gameplay peu commun… Mais c’était sur PS2 il y a plus de 20 ans (avec cependant quelques portages par la suite). Alors, quel plaisir de voir apparaître (enfin) cette suite, deux décennies plus tard, dans le catalogue de NIS America, désormais distribué en France par Microids !
Faut-il investir 60€ pour découvrir ce RPG tactique ? La question se pose en effet. Car, si vous n’êtes pas habitués au genre, le jeu peut frustrer par son gameplay, justement, qui va vous demander de consacrer quelques heures à l’apprentissage. Si vous passez ce cap, vous ne serez pas déçus… En revanche, les avis seront unanimes sur les lacunes techniques du titre : temps de chargement, aliasing, ou encore pire, ralentissements si vous jouez sur votre TV… Voilà les principaux points noirs du titre de NIS America.
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Si vous passez outre ces défauts, alors l’aventure qui vous attend pourrait vous surprendre, mais cette fois dans le bon sens ! Un système de combat innovant et profond, offrant une expérience stratégique riche et pleine de libertés… Des personnages attachants, personnalisables et mignons, de l’humour omniprésent, des teintes pastel du plus bel effet… Si vous êtes un fan des univers à la Disgaea, alors Phantom Brave: The Lost Hero est une aventure tactique riche, pleine de subtilités, et qui mérite votre attention. Si vous hésitez encore, sachez qu’une démo gratuite est disponible, histoire de vous faire votre propre jugement !
Phantom Brave : The Lost Hero

- Par : Nippon Ichi Software (développeur), pour Nis America, distribué en France par Microids
- Sur : Switch, PS4/PS5, et PC.
- Genre : tactical RPG
- Classification : PEGI 12
- Prix : 59,99€.
- Conditions de test : testé sur Switch, sur une version digitale fournie par l’éditeur.
- À savoir aussi : une démo gratuite est disponible.
Les points positifs
- Le chara-design
- Enfin des retrouvailles, 20 ans après
- Un jeu très coloré
- Contenu copieux
- Un système de combats original et très complet
- Des personnages attachants
- Un scénario agréable à suivre
- Une bande-son générique, mais agréable à l’oreille
- Les textes en VF
- De l’humour
- Bonne durée de vie
- La personnalisation de votre équipe
Les points négatifs
- Une histoire qui met un peu de temps à démarrer
- Un système de combats qui demande de s’investir, qui exige un apprentissage. Pas simple pour les novices
- De l’aliasing
- Sur Switch, des chutes de framerate en mode docké (TV)