Quand One Piece rencontre Harry Potter

Normalement, le titre de ce test vous a mis sur la piste : nous allons parler ici d’un jeu vidéo qui s’inspire de Fairy Tail (ça se prononce Fearī Teiru en Japonais), de Hiro Mashima, publié de 2006 à 2017 dans le magazine Weekly Shōnen Magazine. En France, c’est Pika Editions qui se charge de publier cette histoire en 63 tomes. La saga a aussi été adaptée en série animée, diffusée de 2009 à 2019, comprenant plusieurs saisons et arcs. On compte aussi deux films d’animation (Fairy Tail : La Prêtresse du Phœnix et
Fairy Tail : Dragon Cry )… Ainsi que plusieurs spin-offs (Fairy Tail Zero, Ice Trail , etc.) et une suite intitulée Fairy Tail : 100 Years Quest. Bref, on va parler d’une série plutôt populaire chez les fans de shonen.

Fairy Tail raconte l’histoire de Natsu Dragnir, un jeune mage spécialisé dans la magie du feu, membre de la guilde Fairy Tail. Une guilde célèbre pour ses membres excentriques et leur tendance à causer des dégâts considérables lors de leurs missions. Accompagné de son fidèle compagnon, un chat volant et parlant nommé Happy, Natsu cherche son père adoptif, le dragon Ignir, mystérieusement disparu depuis des années. Comme dans tous les shonen, au fil de son voyage, Natsu rencontre des compagnons qui deviennent des amis. Comme la constellationniste Lucy Heartfilia, l’épéiste Erza Scarlet, le rival qui maîtrise la glace Grey Fullbuster, etc. Le groupe vit des aventures épiques, affrontant des guildes ennemies, des créatures magiques et des forces obscures…

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En août 2020, nous découvrions le jeu Fairy Tail. Édité par Koei-Tecmo, que l’on connaît bien pour ses Dead or Alive, la série des Dynasty Warriors, ou encore de nombreux J-RPG et jeux d’action puisant dans la culture manga ou l’histoire et la culture traditionnelle asiatiques (Blue Reflection, Toukiden, Attack on Titan, Romance of the Three Kingdoms…)… Le développement est confié à un autre studio que vous connaissez (et qui appartient à Koei-Tecmo) : Gust. Société qui a construit sa renommée sur un poids lourd du J-RPG : la série des Atelier, avec ses teintes pastel, ses héroïnes kawaï… Et ses histoires qui mêlent combats et alchimie. Donc une série où l’on parle aussi de magie. Tiens donc !

Quatre ans après le premier opus, nous voici donc avec un Fairy Tail 2 qui, comme par magie, nous arrive pile avant Noël ! Vous devez aussi savoir que les jeux ne couvrent pas, comme par exemple les Dragon Ball, la totalité du récit. Le premier Fairy Tail débutait avec l’arc de l’île de Tenro, pour se poursuivre jusqu’à l’arc de Tartaros, en passant par les Grands Jeux Magiques. Ce nouveau Fairy Tail 2 va, quant à lui, se concentrer sur le 18e arc du manga (et le 22e de la série) : l’arc d’Arbaless. Dans lequel vous allez affronter l’empire d’Arbaless, d’Arakitacia, qui déclare la guerre à Ishgar, et donc à Fairy Tail. À la tête de cette attaque, le terrible mage noir Zeleph, aussi connu comme l’Empereur Spriggan

Un système de combat fluide et dynamique

Fairy Tail 2 est donc un J-RPG, qui reprend les mécaniques du genre de manière assez classique. La narration nous trace le chemin d’une quête principale où s’enchaînent les (nombreux) dialogues, et les tout aussi nombreux combats. Lorsque ceux-ci se déclenchent, le joueur prend le contrôle d’un personnage principal, aidé par deux autres membres de la guilde dirigés par l’IA. Autrement dit une équipe de trois, que vous pouvez moduler à loisir en piochant à chaque instant parmi les autres membres en réserve (huit personnages en tout, et des assists). Et si Natsu et Lucy sont évidemment mis en avant, libre à vous de switcher pour prendre les commandes de Juvia, Erza, Grey, Luxus, Gajil…

Dans Fairy Tail 2, le système de combat a été entièrement repensé par rapport au premier opus. Offrant une expérience plus dynamique et immersive. Contrairement au système au tour par tour du jeu précédent, ce second opus propose des affrontements en temps réel. Ce qui permet aux joueurs d’exécuter des attaques et des compétences de manière fluide et instantanée. Le but : briser les jauges de garde de l’adversaire pour attaquer sa barre de vie. On commence par envoyer des combos en appuyant rapidement sur les touches dédiées aux attaques de bases, ou aux coups spéciaux. Car votre temps est limité, notamment par l’énergie disponible du personnage. Les attaques spéciales se déclenchent grâce à des cristaux que vous récoltez en frappant l’ennemi. Chaque attaque nécessitant un nombre précis de cristaux.

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Mais ce qui pourrait s’apparenter à du combat bourrin revêt une approche plus stratégique grâce à certaines mécaniques bien trouvées. Comme le remplacement rapide du personnage principal. On l’a déjà évoqué plus haut, mais quand on sait que le jeu tient aussi compte des affinités élémentaires (chaque personnage ami ou ennemi a des affinités avec un élément, feu, glace, électricité, etc.), ce switch peut s’avérer très utile. À la fois pour se protéger d’un élément, mais aussi pour attaquer plus fort en fonction des vulnérabilités de l’adversaire. Enfin, mécaniques RPG obligent, vous pourrez améliorer les personnages grâce à des arbres de talents. Permettant de débloquer de nouvelles capacités et améliorant les statistiques du groupe. Vous pourrez aussi booster les compétences de vos combattants en collectant des lacrymas, des gemmes conférant des bonus.

Avec un prologue suivi de onze chapitres (avec quelques surprises), le jeu nous a demandé environ 22 heures pour atteindre le générique de fin, en traçant en ligne droite. Si l’on prend en compte les quêtes annexes, on peut facilement doubler cette durée de vie si on vise le 100%. Peut-être même un peu plus selon votre niveau. Sachez aussi que plusieurs modes de difficulté sont proposés, ce qui influera aussi sur la durée de votre partie.

Un jeu qui rend hommage au manga

Fairy Tail 2 est un jeu qui a été pensé pour les fans du manga et de l’anime. Qui seront ravis de se lancer dans une aventure fidèle et respectueuse du matériau d’origine. Cette impression se ressent dès le lancement du jeu, avec une musique qui reprend les consonnances celtiques de la série animée. De même, les scènes de dialogues sont doublées en Japonais. Et comme pour le premier Fairy Tail de 2020, on retrouvera ici la plupart des seiyus (doubleurs d’animes) de la série. Comme Tetsuya Kakihara (Natsu), Aya Hirano (Lucy), Yuichi Nakamura (Grey), Rie Kugimiya (Happy)…

Comme on l’a vu plus haut, le jeu est porté par le studio Gust, que l’on connaît pour la génialissime série Atelier. Et le studio est aussi connu pour sa patte graphique. Des graphismes cel-shadés et des teintes pastelles… Si vous avez déjà pratiqué Shallie, Ryza, Nelke ou Sophie… Vous connaissez déjà. Mais force est de constater qu’ici, Gust parvient avec brio à transposer son style dans l’univers de Fairy Tail. En revanche, on a un peu plus de mal avec la construction des niveaux, et ce monde faussement ouvert. Autrement dit, une profondeur de champ qui nous donne l’impression de naviguer dans un gigantesque openworld, mais parfois un peu vide.

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En réalité, on passe notre temps à buter contre des murs invisibles, ou à être limités par de simples buissons. Dans les faits, l’aventure est assez linéaire. D’autant que, si le jeu propose quelques quêtes secondaires (aider des PNJ), il offre finalement peu de secrets à débusquer. Les coffres planqués dans la nature contiennent bien souvent des potions. Ce qui peut créer un sentiment de frustration, et tue l’envie d’explorer. On suit la quête principale, sans réelle raison de s’en écarter. C’est d’autant plus dommage que l’on a ici une carte assez grande, un monde coloré, détaillé, une ambiance fidèle à la série…

Au niveau de l’optimisation, on s’étonne d’encaisser autant de temps de chargement. Rappelons que nous avons testé le jeu sur une PS5. Donc une console équipée d’un SSD, censé faire disparaître ces downloads. On a aussi pu constater quelques chutes de framerate, ou quelques effets de clipping. On déplore aussi quelques passages où la caméra s’affole. Cela se ressent pendant les combats, où l’action n’est pas toujours lisible. Bref, bien que les graphismes de Fairy Tail 2 soient très colorés et fidèles à la série animée… Sa réalisation peut sembler parfois un peu datée.

Au final

Fairy Tail 2 est un jeu qui vaut essentiellement pour son ambiance, sa narration et sa fidélité au manga dont il s’inspire. Gust et Koei Tecmo nous proposent ici un jeu qui va combler les fans du manga et de l’anime. Notamment parce qu’il reprend l’un des arcs narratifs les plus passionnants de la série. La mise en scène est excellente, et les adeptes de Hiro Mashima se sentiront comme à la maison !

Bien entendu, on pourra lui trouver quelques défauts. Notamment du côté de la réalisation. Le jeu est certes très joli et fidèle à l’esprit du manga… Mais son monde faussement ouvert peut frustrer, par ses nombreux murs invisibles, et par le peu d’enjeu que représente la recherche des coffres disséminés ici et là. De même, les quêtes secondaires sont pour la plupart dispensables. Ce qui nous engage peu à prendre les bretelles de sorties, et nous convainc plutôt de rester sur l’autoroute de la quête principale. Ce qui est dommage, car d’une vingtaine d’heures en ligne droite, la durée de vie est facilement doublée si vous visez le 100%.

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Mais il faut rendre à César ce qui lui appartient. Avoir changé le système de combat pour un mode plus dynamique est une sacrée bonne idée ! Et si certains pourront aussi reprocher à Fairy Tail 2 de ne pas toujours assez contextualiser… Je dois bien vous avouer que, n’étant pas un grand connaisseur de cette saga (mon expérience se limitant aux premiers tomes du manga, quelques épisodes de la série animée, et le premier jeu vidéo)… Cela ne m’a gêné en rien !! J’ai même plutôt pris beaucoup de plaisir à plonger dans cette aventure ! Une fois dedans, on se laisse porter jusqu’au grand final ! Fairy Tail 2 n’est donc sans doute pas un jeu prioritaire en cette fin d’année, mais c’est un jeu à faire, que vous soyez fan ou pas ! Il nous fait passer un très bon moment, et c’est bien là le principal…


Fairy Tail 2

  • Par : Gust, pour Koei Tecmo
  • Sur : PS4 & PS5, Switch.
  • Genre : J-RPG
  • Classification : PEGI 12
  • Prix : 69,99€
  • Conditions de test : testé sur PS5, sur une version fournie par l’éditeur
  • Visuellement, c’est plutôt joli
  • Les voix en japonais, les textes en VF
  • Le choix d’un arc narratif emblématique du manga
  • Des combats dynamiques
  • Fidèle à l’univers de Fairy Tail
  • L’ambiance générale très plaisante
  • Le système de compétences, pas compliqué à comprendre
  • La bande originale !
  • On peut incarner le personnage que l’on veut, quand on veut
  • Quelques soucis de caméra
  • Des raccourcis dans l’histoire, et le jeu considère que vous connaissez déjà tout ce qui s’est passé avant
  • Quelques bugs (clipping, popping…) et des temps de chargement
  • C’est parfois un peu le bazar pendant les combats
  • Finalement peu de quêtes secondaires
  • On ne ressent pas la nécessité d’explorer
  • Une grosse vingtaine d’heures pour boucler le jeu