Quelques mois après la version Xbox One, et près de deux ans après celle sur PC, voilà que Cities Skylines arrive enfin sur PlayStation 4. Et face à un vide intersidéral en matière de city-builders sur consoles, on ne va pas bouder notre plaisir !

Un retard enfin rattrapé !

Pour les joueurs PS4, fans de city-builders, c’est une grande frustration qui disparaît enfin ce mardi 15 août ! Le jeu de stratégie de Paradox Interactive et Tantalus, Cities Skylines, est enfin disponible dans sa version « PlayStation 4 Edition » !

Il était temps ! La version Xbox One est disponible depuis le mois d’avril. Et je ne parle même pas de la version PC, sortie il y a deux ans déjà !

Je ne l’ai pas encore précisé, mais Cities Skylines est donc un jeu de gestion qui va vous placer dans le fauteuil d’un maire. Vous allez devoir gérer l’implantation de vos routes, de vos lignes électriques, de vos conduites d’eau… Puis placer vos zones résidentielles, commerciales et industrielles… Un peu comme dans Sim City, quoi !

Cities Skylines arrive donc, avec pour rôle de devenir enfin ambassadeur d’un genre clairement sous-représenté (voire quasi-inexistant) sur consoles de salon. Sur PS4, les joueurs devaient en effet, jusqu’à présent, se contenter de Tropico 5, certes excellent, mais qui commence à dater un peu.

Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, comme pour la version Xbox One, cette édition PS4 embarque également l’extension « After Dark ». Celle-ci se concentre sur les activités nocturnes et touristiques. Une bonne surprise pour un jeu vendu 39,99€ (prix conseillé par l’éditeur). Autrement dit, comme vous allez le lire, le rapport qualité-prix est très-très correct !

Un cousin proche

La référence à Sim City n’est pas innocente, tant Cities Skylines reprend les codes et les mécaniques de la série culte de Maxis. C’est bien simple : durant mes longues sessions de jeu, je n’ai pu m’empêcher de me référer à mes parties sur Sim City (Super-Nintendo) ou Sim City 2000 (PlayStation).

Je pense par exemple à cette jouabilité, décidément très proche de Sim City 2000 dans la façon dont vous allez gérer votre sous-sol. Ou encore la codification colorée de vos zones : du bleu pour les commerces, du jaune pour les industries, ou du vert pour les habitations. Et comme dans Sim City, une jauge vous permet de savoir quelles zones manquent, et quelles sont celles qui sont en nombre suffisant.

Bien évidemment, vous devrez garder un œil sur votre réseau électrique, afin d’éviter le blackout. Ou encore veiller à ce que les casernes de pompiers et commissariats soient en nombre suffisant, pour lutter efficacement contre la criminalité et les incendies. On pourrait aussi faire référence à votre bilan financier en fin d’année, ou à la façon dont vos blocs sont plus efficaces lorsqu’ils sont regroupés…

Donc, oui, Cities Skylines est très proche, dans ses mécaniques et dans son gameplay, de cette légende qu’est Sim City. Certains y verront une influence à peine dissimulée… De mon coté, j’y vois un choix pertinent, qui fait que les joueurs de longue date ne seront pas dépaysés, et retrouveront très rapidement leurs vieux réflexes.

Pour les néophytes, il suffira de dix bonnes minutes pour prendre ses marques. D’autant que le jeu vous accompagne sur vos premiers choix. Un principe complexe, mais avec une jouabilité très accessible, c’est un très bon point ça, madame ! Sim City s’est vautré en 2013, on a trouvé son successeur !

Une gestion tout en profondeur

Mais de là à dire que Cities Skylines est un clone de Sim City, il ne faut pas pousser ! Le titre de Paradox est un jeu qui vous offre un système de gestion tout en profondeur. Avec un nombre conséquent d’éléments à prendre en compte pour progresser comme il se doit. Et pour bien faire les choses, inutile de préciser que vous allez devoir garder un œil partout ! Car lorsque la population commence à se développer, les ennuis commencent !

Ainsi, par exemple, on appréciera de constater que les bâtiments disposent de plusieurs niveaux d’évolution. On parle ici de paliers. Et quelle n’est pas notre satisfaction de voir un commerce se recouvrir d’échafaudages, pour se dévoiler encore plus beau, encore plus grand… Et encore plus rentable ! En fait, c’est même l’une des carottes principales dans le jeu, que de voir ses créations évoluer en temps (semi) réel….

Très vite, vos habitants apprécieront de pouvoir utiliser des transports en commun. Donc, comme pour l’électricité ou le réseau d’assainissement, vous allez devoir dessiner les tracés de vos lignes de bus, ou de métro. En choisissant bien évidemment de placer vos arrêts sur les points les plus stratégiques. Mais vous pourrez aussi développer un réseau routier plus complexe, avec ses bretelles, ses double-voies, ses rond-points… Rien que cet aspect va vous occuper un bon moment !

La ville s’agrandit

Gérer la ville dans son ensemble, c’est bien ! Mais Cities Skylines vous permet aussi de vous concentrer plus particulièrement sur des quartiers. Que vous pourrez délimiter, renommer, mais surtout que vous pourrez configurer à loisirs. Créer un quartier riche avec des taux d’imposition plus élevés que dans le reste de la ville… Ou spécialiser une zone industrielle dans l’agriculture ou dans l’exploitation forestière, c’est possible ! Et une fois maîtrisé, ce mécanisme est génial !

Si la map que vous choisirez au départ semble plutôt correcte en termes de dimensions, vous allez vite vous sentir à l’étroit. Rassurez-vous, vous aurez la possibilité par la suite d’acheter les parcelles adjacentes, pour permettre à votre petite cité de devenir une mégalopole. Au final, la carte peut donc devenir gigantesque.

Cela fait beaucoup d’aspects à gérer, n’est-ce pas ? Aussi, vous ne pourrez faire l’impasse sur le menu vous permettant de gérer votre budget, les impôts… Le centre névralgique de vos finances, saines ou complètement plombées !

Jouabilité. Parfaite ou pas ?

Je suis bien conscient que j’aborde ici une question qui peut faire débat pendant une bonne décennie. D’ailleurs, au sein même de notre rédaction, nous sommes divisés. Quitte à passer pour un sauvage, je l’avoue : j’ai beaucoup de mal à jouer sur un clavier. Ce qui a le don d’agacer Tifa, pour qui jouer à un jeu de gestion avec une manette est un sacrilège. Je n’ose poser la question à Rob, notre « monsieur PC »…

Toujours est-il que, pour moi, jouer à Cities Skylines avec cette bonne vieille Dualshock est un cadeau béni des dieux ! D’autant que la jouabilité au pad est vraiment, à mon sens, un régal. Les commandes sont vraiment très simples à prendre en main. Même si je suis bien conscient que le stick analogique ne sera jamais aussi précis qu’un combo clavier-souris. Mais j’assume ^^

Pour vous éviter de vous noyer dans les nombreuses possibilités du jeu, une aide est accessible à chaque instant.

Dès lors, pour jouer, il suffit de se positionner sur la parcelle qui nous intéresse, puis de chercher l’onglet voulu dans la barre d’outils. Routes, eau, électricité, zonage, éboueurs, police, pompiers, bâtiments d’ornement… Il suffit de se déplacer de gauche à droite, ou de naviguer dans les sous-menus à l’aide de L1 ou R1 pour trouver son bonheur… Puis de placer l’objet avec X (attention, la touche « carré » correspond à la démolition). Plus simple, je cherche encore !

En fait, vous prendrez l’habitude de naviguer dans la barre d’outils dans un ordre précis : construire une route dans une zone électrifiée aura pour effet de débloquer des cases de chaque coté de cette route. Ne reste plus qu’à y passer les réseaux d’eau potable et d’évacuation des eaux usées… Puis y placer des zones ou des bâtiments… Et à regarder votre ville se développer !

Trop dur ? Passez en mode facile !

Très clairement, je ne vais pas vous mentir, le jeu n’est pas vraiment difficile. Du moins pas autant que Tropico 5 qui ne se privait pas de vous lâcher des game-over sans prévenir.

Ici, pas de fin de partie si vous ne remplissez pas les objectifs. Vous serez tout au plus à découvert, dans l’incapacité de construire quoi que ce soit tant que vous n’aurez pas renfloué vos comptes. Mais le jeu vous laissera le temps d’assainir votre budget. Ou dans le pire des cas, de contracter un emprunt auprès des banques.

Avec un peu de jugeote, Cities Skylines est un jeu assez simple, même si le challenge se corse au fur et à mesure que votre population grandit. Pas assez d’argent ? Poussez les taux d’imposition au maximum… Attendez que votre population soit très en colère… Redescendez les taux pour calmer tout le monde… Et admirez les dollars qui sont venus remplir vos caisses entre temps ! C’est une astuce parmi tant d’autres !

Mais si toutefois le jeu vous semble encore trop difficile, les développeurs vous ont concocté une petite aide bien précieuse. En début de partie, une option vous permet de bénéficier de crédits infinis (juste une case à cocher). Et de débloquer tout le contenu du jeu. Parfait pour cheater le jeu ! Mais attention : personnellement, je n’ai pas utilisé cette fonction, qui va vous gâcher le plaisir de la découverte. Et qui a pour effet de désactiver les trophées.

Une réalisation au top !

Concernant la direction artistique du jeu, les graphismes semblent parfois dater un peu. Avec des commerces ou des véhicules un peu trop semblables à mon goût (cinq fois le même fast-food dans le même pâté de maison, bonjour le clonage). Du coté de l’ambiance sonore, si les bruitages retranscrivent efficacement l’ambiance de vos rues, la musique (bien que sympa) est trop discrète pour devenir mémorable.

De même, l’interface des menus n’est pas particulièrement claquante. La barre d’outils est sobre, chaque élément est soigneusement rangé dans la petite case qui lui correspond… Maiiis, elle est très classique, pour ne pas dire un peu trop générique. Le menu de Cities Skylines pourrait être celui de n’importe quel city-builder.

Je pourrais aussi évoquer quelques bugs graphiques, comme du cliping ou des chutes de framerate, notamment lorsque vous zoomez sur une zone. Rien de bien méchant, mais bugs quand même. Sur ce, je mets fin à mes critiques car… Globalement, la direction artistique de Cities Skylines est vraiment bien fichue.

Fiez-vous aussi aux animations

A commencer par le cycle jour/nuit qui, s’il n’est pas en temps réel (heureusement !), apporte de la crédibilité et de la cohérence à la cité que vous êtes en train de construire. De jour comme de nuit, les couleurs sont éclatantes.

On appréciera aussi le fait que votre ville regorge de vie ! Tout s’anime, partout autour de vous, dans un ballet hypnotique. Sirènes des pompiers, habitants qui se déplacent à pied, en scooter ou en voiture… Certains parlent entre-eux, d’autres sortent le chien… Lorsqu’une zone se développe, vous voyez les bâtiments se former sous les échafaudages…

Les animations sont une grande réussite ! Car elles sont aussi un précieux indicateur de vie, qui peut même parfois vous éviter d’aller vous perdre dans les tableaux de statistiques. Etat de la circulation, encombrement des cimetières ou des décharges publiques, bal des ambulances, zones les plus fréquentées… D’un simple coup d’œil, ces animations vous donnent un aperçu assez fidèle de l’état de vos rues.

Au final

J’attendais beaucoup de ce Cities Skylines, qui me faisait de l’œil depuis des mois ! Et je ne suis clairement pas déçu du voyage ! Fan de city-builders, je retrouve ici un plaisir que je n’avais pas ressenti depuis des années. En revanche, je vais devoir apprendre à gérer mon temps de jeu si je ne veux pas perdre toute vie sociale.

Bien sûr, Cities Skylines souffre des quelques petites lacunes techniques propres au genre. Mais des défauts dont on se fout royalement, tant l’intérêt du jeu est ailleurs. Dans le fait de construire, gérer et construire encore, par exemple. Avec pour seules limites les objectifs que vous vous fixerez.

En conclusion, la rareté des city-builders sur consoles est le premier argument qui nous fait foncer sur ce soft. Cerise sur le gâteau, il est fun, bien réalisé, concilie parfaitement la complexité et l’accessibilité… Et est vendu à un prix abordable. Pas de doute, nous avons ici LA nouvelle référence du genre ! Et pour 40 balles, s’il vous plait !


Cities Skylines – PlayStation 4 Edition

Par Paradox Interactive et Tantalus, distribué par Koch Media. Sur PlayStation 4. Existe aussi sur Xbox One et PC. PEGI : 3.

 

Les + :

  • Un jeu très accessible, à tous
  • Des cartes gigantesques
  • Aspect gestion très complet
  • Durée de vie colossale
  • Les animations, l’ambiance
  • Jeu livré avec son extension « After Dark »
  • Un prix très correct (39,99€)

Les – :

  • Interface un peu vieillotte
  • Bande-son oubliable
  • Un peu de clipping et des chutes de framerate
  • A cause de ce jeu chronophage, vous allez louper tous les hits de la rentrée !
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