Yakuza Remastered Collection est la compilation que tous les fans attendaient. Elle vous permet de compléter le full-set PS4 de Yakuza. Et c’est l’heure de notre test.
Un full-set enfin complet
La série Yakuza (Ryu ga Gotoku au Japon), est apparue au Japon en 2005, sur PS2. Curieusement, si la France s’intéresse à la pop culture japonaise depuis plusieurs décennies, cette perle de Sega est demeurée très longtemps inconnue en Occident. Étonnant lorsque l’on sait qu’au Japon, Kiryu est plus populaire que Sonic…
La PS4 disposait déjà de Yakuza 0, Yakuza Kiwami (remake du premier opus), Yakuza Kiwami 2 et Yakuza 6… Ce qui, pour les fans de Kazuma Kiryu, laissait comme un gros vide, avec un énorme creux au beau milieu de la série. Mais l’œuvre imaginée par Toshihiro Nagoshi est désormais complète !
Car la Ryu ga Gotoku Team de Sega s’est retroussé les manches… Et nous propose aujourd’hui une compilation des trois épisodes PS4 manquants en version physique. Notez aussi que les trois jeux sont déjà proposés en téléchargement, depuis l’automne (le 3 est sorti en démat’ en septembre, le 4 en novembre, le 5e volet le 11 février).
Cette triple-version physique va donc nous permettre de compléter la série sur PS4. Les trois épisodes reviennent en version remasterisée aux normes 4K, en 1080p et 60 fps :
- Yakuza 3, sorti en février 2009 sur PS3.
- Yakuza 4, en mars 2010 sur PS3.
- et Yakuza 5, en 2012 au Japon, en 2015 aux USA et Europe.
Le contenu du pack
Dans une boite cartonnée, cette compilation embarque deux disques, rangés dans un digipack. Sur le premier CD, vous trouverez Yakuza 3 et Yakuza 4. Le second CD est dédié à Yakuza 5.
Le pack propose également une boite PS3 (vide) de Yakuza 5. Son intérêt étant d’offrir enfin une boite à ceux qui désirent exposer le full-set Yakuza sur une étagère. En effet, vous devez savoir que le cinquième opus est sorti en version physique uniquement au Japon. Aux USA et en Europe, il a été uniquement commercialisé en version dématérialisée.
Ça parle de quoi ?
Si vous ne connaissez pas encore l’univers de ce qui, de mon point de vue perso, constitue la meilleure série de Sega… Voilà ce qu’il faut en retenir. Yakuza (Ryu ga Gotoku en VO, que l’on peut traduire par « comme un dragon » ) est une série qui vous plonge dans l’univers des… Yakuzas, la mafia japonaise. Avec leurs petits tracas du quotidien, leurs luttes politiques entre familles et clans, leurs guerres de territoires, leur code d’honneur… L’ambiance vous semble grave ? Ne vous inquiétez pas : Yakuza sait aussi faire dans le « grand Portnawak » made in Japan, et on ne va pas s’en plaindre !
Les sept épisodes sortis à ce jour nous permettent d’incarner Kazuma Kiryu, un ex-yakuza, au travers de sa quête de rédemption. Membre du clan Tojo, dont il est le 4e président (4th chairman), Kiryu a décidé de tourner la page, de se ranger. Mais des événements survenant dans chaque épisode le poussent à revêtir son costume blanc, afin de défendre l’honneur de sa « famille » ! Il reste avant tout l’un des piliers du clan Tojo, et l’honneur est plus fort que tout. Davantage même que de sa soif d’émancipation.
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Dans chacun des sept épisodes, le jeu nous ramène dans un lieu central, presque devenu à la longue un personnage à part entière. Le quartier fictif de Kamurocho, très fortement inspiré de Kabukicho, l’un des quartiers chauds de Shinjuku à Tokyo. Un quartier qui, comme ses héros, vieillit, évolue et se transforme au fil des épisodes : Yakuza 0 se déroulait en 1988, l’action de Yakuza 3 se passe en 2009, Yakuza 4 en 2010 et Yakuza 5 en 2012 (leur année de sortie, quoi).
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Trois épisodes, trois raisons d’aimer la série
En trois épisodes, ce Yakuza Remastered Collection a beaucoup de choses à vous raconter, et il serait trop long de tout développer ici. D’ailleurs, je ne vous rendrais pas vraiment service, puisque tout le plaisir de Yakuza est justement de découvrir sa passionnante histoire par soi-même. Et ici, chaque épisode dispose de bien des manières de vous séduire.
On aimera le troisième volet parce qu’il détaille plus que jamais la nouvelle vie rangée de Kiryu à Okinawa, et la psychologie de notre « Yak » aussi bavard qu’un mur de parpaings. C’est sur une plage qu’il a créé le Morning Glory, un orphelinat où il élève des enfants orphelins… Et si on le soupçonnait déjà d’avoir un gros cœur tendre derrière ses tatouages, Kiryu a comme une envie de nous le prouver.
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Le quatrième épisode peut surprendre par le choix des développeurs de nous faire jouer, à tour de rôle, quatre personnages. Kazuma Kiryu évidemment, mais aussi Shun Akiyama (un prêteur sur gage avec qui on débute l’aventure), Taiga Saejima (repris de justice condamné pour 18 meurtres en 1985), et Masayoshi Tanimura (un ex-flic). L’histoire est passionnante et s’articule habilement autour de ces quatre protagonistes.
Enfin, le cinquième volet reprend ce principe, mais avec cinq personnages jouables, et surtout avec un nouveau moteur graphique qui nous rapproche un peu plus des productions PS4. Ici, on retrouve donc Kiryu, Shun Akiyama et Saejima Taiga de Yakuza 4… Mais aussi Haruka Sawamura (la fille adoptive de Kiryu) et Tatsuo Shinada (ex-joueur de baseball pro, endetté). Et une fois encore, je n’en dirai pas plus, de peur de vous spoiler…
Au final, ces trois titres vous promettent une durée de vie autour de 15h par titre, en ligne droite… Mais beaucoup plus si, comme moi, vous vous perdez sur les missions annexes et les mini-games 😉
Technique : du bon et du moins bon
Mon avis concernant la réalisation du jeu est assez mitigé, penchant cependant vers le positif. La modélisation des rues, l’animation des PNJ, les nombreux murs invisibles sont des éléments qui trahissent l’origine PS3 de ces jeux… Mais une nette amélioration se constate sur les textures (peau, matières textiles, etc), les visages, ou les phases de baston bien nerveuses. De même, l’aliasing et le clipping présents dans les versions originales sont ici moins présents (mais on remarque quand même quelques bugs d’affichage). On peut noter que quelques transitions entre des phases de gameplay et des cinématiques ne sont pas tout à fait raccord. Parfois ça passe, parfois ça vous saute à la figure…
On ne peut cependant que saluer les efforts gigantesques du studio, qui offre à ces trois jeux un gap graphique indéniable : les trois titres tournent désormais en 1080p, et le studio s’est même permis le luxe de rajouter des PNJ en masse dans les rues (bien que le clonage soit ici assez drôle, tout comme les PNJ qui apparaissent comme par magie à l’angle d’une rue). Les boulevards sont désormais plus bondés que sur PS3, donc beaucoup plus vivants.
Pourtant, cet aspect peut devenir un handicap si l’on prête attention à un défaut récurrent de la série, que même les épisodes plus récents ne sont pas parvenus à corriger : les soucis de collisions. Courir au milieu de la foule, même si les développeurs ont pensé aux différentes animations de Kiryu qui évite les passants (ou les renverse)… Peut devenir une expérience agaçante lorsque celui-ci s’arrête net au moindre contact. De même, après avoir joué aux Kiwami, à Yakuza Zero ou à Judgment, on sera très surpris de la masse incalculable de murs invisibles rencontrés ici.
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Enfin, si le jeu a été rehaussé graphiquement, le gameplay semble être resté identique à celui de la PS3. Avec ses qualités, mais aussi ses défauts. Il est d’une rigidité qui pourra lui aussi surprendre les fans. Quand les épisodes PS4 nous donnaient l’impression de conduire un coupé-sport, les trois opus de ce Remastered Collection nous mettent aux commandes d’un semi-remorque (bien qu’il y ait un mieux sur Yakuza 5). Kiryu ou les autres personnages jouables donnent souvent l’impression d’avoir un balai planté là où vous le pensez… L’animation semble parfois dater d’une autre époque, mais l’on ressent l’évolution vers le haut en enchaînant les épisodes. Le 4e est techniquement meilleur que le 3, tout en étant moins bon que le 5. C’est logique.
Pourquoi Sega n’a t-il pas réalisé des remakes, comme le furent les deux Kiwami ? C’est une bonne question, mais je pense que la réponse est évidente. Yakuza 1 et 2 étaient à la base deux jeux PS2. L’écart avec la PS4 était tel qu’il était nécessaire de reprendre ces softs à zéro. Les trois opus qui nous intéressent aujourd’hui sont initialement sortis sur PS3. Il existe des différences certes, mais pas au point de justifier une refonte totale des titres.
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Enfin, sachez que les jeux proposent des voix japonaises, avec des sous-titres en anglais. Si vous êtes anglophone, pas de soucis, les trois titres sont abordables. Mais si ce n’est pas le cas, la langue pourra constituer un frein indéniable. Cependant, une fois encore, on ne peut que saluer l’effort de Sega of America qui, comme pour les deux Yakuza Kiwami, a totalement réécrit les dialogues, désormais plus cohérents.
Il y a tant à faire…
Outre les quêtes principales, nous allons retrouver, dans chacun de ces trois épisodes, une particularité qui contribue à sa manière à faire de Yakuza une série aussi riche et aussi complète : les activités annexes et mini-jeux. Une idée reprise d’une autre série de Sega : Shenmue.
Difficile d’aborder ici cet aspect sans tomber dans une forme de redondance, ayant déjà développé ce point dans les tests précédents. Mais sachez que dans les jeux Yakuza, votre progression ne se limite pas aux missions qui font avancer l’histoire. À tout moment, ou presque, vous pouvez faire une pause, glander dans la rue à rechercher de la baston pour gagner de l’expérience (vos compétences spéciales sont à upgrader), vous balader… Ou vous occuper différemment.
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Et là, les développeurs se sont montrés très imaginatifs. L’agenda de Kiryu va exploser tant il aura de choses à faire, notamment aider les milliers de PNJ qui ont besoin d’un petit coup de main pour des quêtes secondaires. Vous pouvez aussi entrer dans les bars ou les restaurants, qui vous permettent de regagner de la vie ou gonfler vos stats (attention, l’abus d’alcool peut avoir des effets secondaires sur votre personnage).
Mais Kiryu pourra aussi s’occuper en poussant la porte des Clubs Sega (pour jouer à des jeux rétro sur arcade). Il pourra aussi jouer aux fléchettes, au base-ball, au billard, au golf, au bowling… Débusquer des casinos secrets, faire du karaoké, draguer des hôtesses… Bref, vous l’avez compris, les jeux vous offrent la possibilité de laisser la quête principale pendant des heures entières, pour partir faire autre chose.
D’un certain point de vue, la série des Yakuza pourrait presque être considérée comme un produit dérivé de l’Office de Tourisme du japon. Jouer à l’un de ces titres sans éprouver l’envie de partir visiter le Pays du Soleil Levant est quasiment impossible. Et sur ce point, Yakuza Remastered Collection ne vous épargnera pas… Puisque cette trilogie va vous emmener tour à tour à Okinawa, Osaka, Sapporo, Nagoya ou encore Fukuoka (et bien sûr à Tokyo avec Kamurocho). Si d’aventure vous visitez un jour le Japon, au moins vous ne serez pas surpris d’entendre les vendeurs vous dire en cœur « Irasshaïmase » (grosso-modo, bienvenue dans notre établissement).
Pourquoi cette compile est-elle IN-DIS-PEN-SABLE
Je ne cesse de le répéter ! Unité de lieu, d’action, de personnages… Les sept épisodes tournant autour de Kiryu Kazuma forment un tout ! Une seule et même histoire, même si chaque épisode peut être joué indépendamment. Et ne pas jouer à ce nouvel opus, c’est un peu comme si vous ne regardiez que les saisons 1, 2, 7 et 8 de Game of Thrones, sans regarder les autres.
Avec ces trois jeux, Sega ferme enfin la boucle. Vous pouvez désormais posséder l’intégralité du cycle Kiryu sur une même console. Mieux encore, vous pouvez maintenant jouer aux trois épisodes PS3 dans les meilleures conditions possibles : 1080p (ou 1440p sur PS4-Pro), avec beaucoup plus de PNJ, et beaucoup moins d’aliasing.
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Ne connaissant pas ces épisodes (je ne possède que le 4 sur PS3), ce test m’aura permis de réaliser à quel point le troisième opus nous éclaire par exemple sur la personnalité, sur la psychologie de Kiryu. Les trois épisodes réunis vont nous permettre de comprendre des éléments jusqu’alors (plus ou moins) anecdotiques à nos yeux dans Yakuza 6, ou même dans Judgment.
Et puis, je ne vous l’ai pas encore dit, mais Goro Majima est toujours de la partie ! (Ne posez pas de questions, c’est le meilleur personnage de la série !!) Ce génial antagoniste, qui est en quelque sorte à Kiryu ce que Vegeta est à Goku (à la fois un adversaire féroce et un meilleur ami), est toujours aussi délicieux. Et rien que pour ça, on ne peut qu’adhérer à 300% ! Kiryuuuuu-chaaaaaaannnnn !!
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Ce Yakuza Remastered Collection est donc un titre indispensable si vous êtes fan de la série (d’ailleurs, si c’est le cas, vous possédez sans doute déjà le jeu). Si vous ne connaissez pas encore Yakuza, peut-être est-il préférable de commencer par le Zero, mais Yakuza Remastered Collection sera un achat inévitable, à un moment ou à un autre…
Au final
Paradoxalement, si la série Yakuza est très loin d’être la plus connue en Europe (elle s’est fait connaître avec Yakuza Zero sur PS4)… Elle démontre ici tout son potentiel. Désormais enfin complète, elle n’aura aucun mal à vous convaincre qu’elle est la meilleure série de Sega, et sans doute aussi l’une des meilleures sur la PlayStation 4.
De cette compilation, on regrettera simplement le fait que l’ombre de la PS3 plane encore sur les commandes du jeu. Malgré les efforts des développeurs pour améliorer ces trois versions, la rigidité du gameplay semble sortie d’une autre époque. Mais pour le reste, les trois scénarii sont passionnants, on ne s’ennuie jamais… Et les jeux donnent une furieuse envie de partir visiter le Japon.
En complétant ainsi le full-set de la série consacrée à Kiryu Kazuma sur PlayStation 4, Ryu ga Gotoku Studio lui offre la meilleure conclusion qui soit… Avant de tourner la page avec un nouveau personnage dans Yakuza 7, plus tard dans l’année. Yakuza Remastered Collection est un must-have, mais ça, vous l’aviez compris…
Yakuza Remastered Collection
- Par : Ryu ga Gotoku Studio, pour Sega.
- Sur : PlayStation 4.
- Genre : Aventure/arcade.
- Classification : PEGI 18.
- Prix : 59,99€.
On a aimé :
- Trois jeux pour le prix d’un
- Voix japonaises
- Le gap graphique
- Les scénarii
- Yakuza 3, la censure en moins
- Un ton parfois grave, mais parfois totalement déjanté (et assumé)
- Des personnages marquants
- Une durée de vie exemplaire
- La bande-son
- Une carte postale du Japon
On aime moins :
- Sous titres en anglais
- On retrouve la rigidité de la PS3 dans les mouvements et dans le gameplay
- Des transitions pas toujours raccord
- Quelques bugs graphiques
- Les problèmes de collision avec une foule parfois trop dense
- Des tonnes de murs invisibles
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