Alors que tout le monde attend l’annonce d’une nouvelle console chez Nintendo, voilà qu’arrive un nouveau jeu Super Mario. Et quand beaucoup pensent que la Switch a atteint ses limites, Nintendo nous sert une nouvelle masterclass qui démontre que la console nomade en a encore sous le capot. Au point de se demander si ce Super Mario Bros Wonder n’est pas tout simplement le meilleur Mario 2D de tous les temps. Alors, il est temps de répondre à cette question.
Quand Nintendo joue sur les deux tableaux
Né en 2D, sur la console 8 bits NES en 1983, Super Mario Bros est sans doute la série de jeux de plateformes la plus connue au monde. Mettant en scène un personnage moustachu et à casquette qui, en quelques décennies, est devenu plus populaire que Mickey Mouse auprès des enfants. Et des plus grands. Si l’on compte les épisodes principaux, on aura donc eu un premier opus qui peut se vanter d’avoir sauvé l’industrie du jeu vidéo (rien que ça), un second plus opportuniste, un troisième volet fabuleux… Et un Super Mario World, sur Super Nintendo, qui reste encore aujourd’hui l’un des meilleurs épisodes de la saga.
Et puis… Est arrivée la 3D ! Nous sommes en 1996, et Nintendo doit suivre les évolutions technologiques du jeu vidéo. La PlayStation de Sony a ouvert un nouveau monde, celui des trois dimensions. Mais ça tombe bien, puisque Nintendo possède désormais la machine qui va lui permettre d’ajouter une dimension à ses jeux : la Nintendo 64. Et Super Mario 64 est LE titre qui va faire entrer le plombier moustachu dans l’ère de la 3D, en 1996 aux USA et au Japon, en 1997 en Europe.
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Super Mario, figure de proue de la marque et de ses machines, est désormais un jeu en 3D. Pourtant, Nintendo n’entend pas abandonner la 2D pour autant. La 2D, c’est la tradition, c’est le Mario des origines, encore aimé par tant de joueurs à travers le monde ! Et en 2006, c’est la DS qui est la première à voir ce retour aux sources avec New Super Mario Bros. Nintendo a trouvé son Mario 2D. Et en parallèle des jeux 3D, New Super Mario Bros sera adapté sur Wii en 2009. L’année 2012 verra conjointement la sortie de New Super Mario Bros U sur Wii-U et New Super Mario Bros 2 sur 3DS. En 2019, c’est la version Wii-U (avec New Super Luigi) qui sera porté sur Switch.
La Switch a donc son jeu 3D (Super Mario Odyssey en 2017), et un jeu 2D qui n’est autre qu’un portage Wii-U. Mais pourquoi pas un vrai nouveau jeu 2D ? Alors, le 21 juin 2023 lors d’un Nintendo Direct, le constructeur japonais crée la surprise en annonçant Super Mario Bros Wonder. Qui montrera son gameplay quelques semaines plus tard, fin août. Cerise sur le gâteau, le jeu sort à court terme, en octobre ! Mais la plus belle surprise, c’est que malgré une typographie similaire pour son titre, le jeu n’a visuellement rien à voir avec les New Super Mario !
Ce super Mario Bros est… Wonderful !
Ne vous attendez pas à un prix de littérature pour le scénario du jeu, qui est assez simpliste. Peach, Mario, Luigi et les Toads sont en visite au Royaume des Fleurs (ça change du Royaume Champignon). Accueillis par le Prince Florian, ils sont en pleine mignonitude, lorsque ce bon vieux Bowser décide de débarquer à l’improviste. Le Roi Koopa s’empare du trésor national, une Fleur Prodige, et fusionne avec le château du Prince Florian. Devenant une forteresse volante. La suite, vous vous en doutez : vous allez devoir retrouver les fleurs prodiges éparpillées dans les niveaux, afin d’arrêter Bowser…
Ce qui saute aux yeux, la première fois que vous allez lancer le jeu : il est magnifique ! Et si, malgré leur réalisation impeccable, les New Super Mario Bros finissaient par se ressembler, à la longue… Super Mario Bros Wonder s’offre une toute nouvelle direction artistique, plus fraîche, plus détaillée, plus colorée. Le gap visuel avec les derniers jeux 2D est vraiment impressionnant. Et d’une certaine manière, j’ai cette impression que la dernière fois que les Mario m’avaient surpris à ce point, c’était lors du passage de Super Mario World à Yoshi’s Island, sur Super Nintendo. Une direction artistique qui tranchait, qui nous arrachait à nos habitudes, et qui poussait les développeurs à sortir de leur zone de confort. L’impression est la même aujourd’hui.
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Concrètement, cela se traduit par des graphismes vraiment superbes et texturés (on a l’impression de pouvoir toucher les objets), comme la Switch sait nous en proposer avec des jeux comme Kirby et le Monde Oublié, ou Yoshi’s Crafted World. Le bestiaire du jeu s’enrichit de nouveaux ennemis qui, on l’espère, deviendront canon avec le temps, dans l’univers Mario. Mais le plus épatant, ce sont les nombreuses animations dont disposent les personnages. Mario qui chope sa casquette lorsqu’il rentre dans un tuyau, ou qui lance un petit regard à droite et à gauche quand il en sort… Les mimiques lorsque les personnages font un effort… Le joueur ressent la physique quand un personnage court, tombe, nage… Les animations, tant des protagonistes que des ennemis, est un pur régal pour les yeux. On sent qu’un film d’animation vient de passer par là !
En revanche, s’il est une nouveauté qui nous attriste, c’est bien une absence remarquée sur la bande-sonore. En effet, Super Mario Bros Wonder est le premier jeu Mario dans lequel le héros n’est plus doublé par Charles Martinet. Car la voix officielle de Mario depuis la Nintendo 64 a pris sa retraite de doubleur dernièrement, pour devenir ambassadeur Nintendo. Cet épisode voit ainsi l’arrivée de Kevin Afghani, désormais doubleur officiel de Mario, Luigi et Wario dans les jeux Nintendo.
La vieille formule se réinvente
En apparence, nous avons ici un Mario assez classique, avec son défilement latéral vers la droite, et sa jouabilité qui a traversé les générations. On tape des briques pour y récolter des pièces ou des items, et le but est d’atteindre le drapeau de fin de niveau en évitant les pièges et les ennemis. En route, on peut être aidé par des objets devenus incontournables : le champignon pour grandir, la fleur de feu pour tirer des boules de feu, ou encore l’étoile pour être invincible. Évidemment, si vous vous faites toucher, vous perdez votre power-up, puis vous devenez petit… Et si vous vous faites avoir une nouvelle fois, vous perdez une vie… L’aventure se découpe en sept mondes thématiques (prairie, mer, neige, etc), plus un monde secret. C’est du Super Mario, quoi !
Mais justement, comme tout bon nouveau Mario, ce Wonder apporte de nouvelles transformations. Ainsi, la Pomme-éléphant, comme son nom l’indique, vous transforme en éléphant, plus puissant et qui peut tout éclater (ou arroser) grâce à sa trompe. La Fleur à Bulles vous permet de tirer des bulles, pour emprisonner les ennemis ou créer des plateformes temporaires. Enfin, le Champignon-foreuse transforme vos jambes en foreuse. Vous permettant de passer à travers le sol ou le plafond, ou de vous protéger de certains ennemis… Transformations qui valent pour tous vos personnages, car on ne l’a pas encore dit, mais Mario n’est pas le seul jouable. Vous pouvez lui préférer Luigi, Peach, Daisy, Toad, Toadette, Yoshi ou Carottin (ces deux derniers sont invulnérables aux attaques des ennemis). Soit douze personnages jouables si on compte les couleurs alternatives pour Toad et Yoshi.
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Pour progresser, vous devez collecter des Graines Prodiges éparpillées dans les niveaux. Deux à chaque fois. La première vous est remise quand vous terminez le niveau. Mais avant ça, une autre peut être gagnée en trouvant une Fleur Prodige vers le milieu de chaque stage : celle-ci a pour effet de « transformer » le niveau. Des tuyaux qui deviennent vivants, des ruées de Coursératops, des perspectives qui changent, des virées dans l’espace, des escalades prodigieuses… Ces épreuves rivalisent d’ingéniosité… Et vous donnent aussi l’impression que votre avatar a consommé des substances illégales.
Enfin, il faut que l’on vous parle aussi du système de badges, que vous débloquerez au fil de l’aventure. Ils ont pour but de vous faciliter la vie en vous octroyant des pouvoirs, capacités ou bonus bien précis : planer grâce à votre casquette, nager comme un dauphin, ramasser plus de pièces en tuant des ennemis, rebondir sur les murs… Pour les obtenir, il suffit de réussir des défis, ou de les acheter dans certaines boutiques. Cependant, un seul badge peut être choisi par niveau (sinon, le jeu deviendrait encore plus facile). De même, en multijoueur, si un badge est utilisé, ce sera le même pour tout le monde !
Wonder family
Concernant le gameplay, il est un autre point que ce test devait aborder : Super Mario Bros Wonder n’est PAS qu’un jeu solo. Ou plutôt, l’aventure est totalement jouable seul, on vous rassure ! Et le contraire aurait été une véritable hérésie vidéoludique : le changement oui, mais à ce point, il ne faut pas délirer non plus ! Mais si ce nouveau Mario est jouable en solo, il a aussi beaucoup été pensé pour être praticable à plusieurs. Nintendo a d’ailleurs beaucoup communiqué à ce sujet, dernièrement. Idéal pour jouer avec des amis, ou en famille pendant les fêtes de fin d’année, donc !
Comme on l’a dit plus haut, le roster vous propose douze personnages jouables. Enfin, plus exactement 8 différents, le reste n’étant que des couleurs alternatives pour Toad ou Yoshi. Historiquement, Luigi n’est qu’un skin alternatif de Mario, inventé pour le multijoueur de Super Mario Bros. Ici, ce casting plus riche que dans les autres jeux Mario vous permet d’avoir du choix pour jouer jusqu’à 4 joueurs en multijoueur local, ou en ligne. Ce qui permet donc à trois de vos amis de venir vous prêter main forte dans les niveaux.
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Mais ce n’est pas tout, car en ligne, vous pouvez voir ce que font vos amis, à quel niveau ils jouent… Et leur envoyer une invitation : vous avez aussi la possibilité de créer, ou de rejoindre, un salon. Cette fois, les festivités en ligne vont vous permettre de jouer jusqu’à 12 ! Et dans ce cas, le niveau peut alors devenir le théâtre d’une véritable course entre les joueurs, qui récompense les meilleurs. Parfait si vous avez des amis… Sinon, c’est plus compliqué en effet, et vous devrez trouver des équipiers parmi de parfaits inconnus.
D’ailleurs, les mécaniques sont aussi très intéressante lorsque vous jouez avec la communauté SMBW ! Et bien que la difficulté soit à des années lumières de celle des jeux FromSoftWare, Super Mario Bros Wonder en reprend une bonne idée : les panneaux laissés par les autres joueurs pour vous aider. Panneaux que vous pouvez vous même laisser sur le lieu de votre trépas, pour aider les autres. Ils ont notamment pour effet de vous ramener dans le jeu si vous avez été éliminé. Plutôt sympa, comme idée, non ?
Au final
Super Mario Bros Wonderful !! Et je crois que tout le monde sera unanime sur ce point ! D’ailleurs, selon Nintendo, Super Mario bros Wonder est le meilleur démarrage de la licence tous supports confondus. Et aujourd’hui, après avoir saucé le jeu pendant un nombre incalculable d’heures, on peut vous le dire : oui, SMBW est une bombe ! Et au passage un jeu qui marquera sans doute la franchise de son empreinte. Il aurait pu être juste bon, mais il va bien au delà.
Les jeux en 2D Super Mario Bros, qu’ils soient « New » ou non, sont des valeurs sûres, à la fois pour Nintendo et pour les joueurs. Pour Nintendo qui bénéficie, avec le temps, d’un véritable savoir-faire en matière de gameplay et de level-design, qui sera payant. Et aussi pour le joueur qui retrouvera ce qui existe de plus solide en matière de jeu de plateformes. Chaque nouvelle sortie est un événement, pour ne pas dire un phénomène, une réussite… Même si Nintendo traîne un défaut depuis quelques épisodes déjà : une certaine difficulté à insuffler de la nouveauté, voire un brin de folie, à une série qui se repose désormais sur ses acquis, et qui ne sort plus de sa zone de confort.
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Jusqu’à la Sortie de Super Mario Bros Wonder ! Un jeu qui, justement, aura sans doute relancé la réflexion, chez les développeurs de Nintendo, sur l’essence même des jeux Mario. Qu’est-ce qui les rend vraiment sexy ? Avec une mythologie et des mécaniques qui sont devenu des standards du jeu vidéo, comment est-il encore possible de surprendre et émerveiller les joueurs ? Des notions qui sont d’ailleurs primordiales pour Shigeru Miyamoto. Aussi, en juin dernier, quand Nintendo dévoilait son nouveau bébé, on s’étonnait de voir ainsi débarquer, au calme, l’annonce d’un titre aussi ambitieux, en fin de vie de la console. Et on comprend mieux, aujourd’hui que, affranchis d’une éventuelle deadline, les développeurs ont eu le temps de peaufiner leur jeu… Et surtout de nous servir sur un plateau un jeu terminé. Ce qui est de plus en plus rare de nos jours.
Le Royaume des Fleurs, cadre de cette nouvelle aventure, n’est pas qu’une nouvelle destination. C’est aussi, on imagine, pour les développeurs, une façon de tourner la page. Le Royaume Champignon a fait son temps, et la découverte d’un nouveau monde permet aussi de créer de nouvelles règles, de nouvelles mécaniques de gameplay, de parler un nouveau langage… Tout en retrouvant le matériau d’origine. Bref, Le Royaume des Fleurs n’est pas un choix anodin. Mais au contraire, une manière de réinventer la licence, en lui donnant le petit brin de folie que l’on attendait. Autrement dit, Super Mario Bros Wonder est le jeu qui, d’une part enterre un New Super Mario Bros qui a fait son temps… Et le jeu qui nous apporte enfin la surprise et l’émerveillement que l’on attendait depuis si longtemps ! Déjà culte !
Super Mario Bros Wonder
- Par : Nintendo
- Sur : Switch
- Genre : plateformes 2D
- Classification : PEGI 3.
- Prix : 59,99€
- Conditions de test : testé sur une version fournie par l’éditeur. Jeu terminé.
Les points positifs :
- La direction artistique : le plus beau jeu Mario 2D
- La bande-son
- Tous les petits détails qui rendent le jeu extrêmement vivant
- Un gameplay qui surprend et se réinvente en permanence
- Une jouabilité réglée comme une horloge
- Plein de nouveaux ennemis
- Les fleurs cancan drôles
- Les nouvelles transformations
- Très bonne rejouabilité
- Les badges, des cheat-codes sous contrôle
- De la coop jusqu’à 4, ou jusqu’à 12 en salon
- Plusieurs slots de sauvegarde
- En VF
Les points négatifs :
- La quête principale se plie très rapidement
- Mario, Luigi, Toad, Peach… Pas de particularité propre à chacun, ce sont les mêmes en fait
- Quelques idées excellentes que l’on aimerait voir plus souvent dans le jeu
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