TEST. – Après une édition 2015 que nous avions jugé assez difficile car très exigeante, Codemasters revient sur le tarmac avec F1 2016. Que nous réserve cette nouvelle saison de Formule Un ? Le seul moyen de le savoir est… d’accélérer dès l’extinction des feux !

Un jeu sur mesure ?

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Comme pour la plupart des jeux de sport, les éditions se suivent, et le joueur peut parfois se montrer hésitant à investir dans la nouvelle mouture de sa licence préférée, craignant d’investir 60€ pour une simple mise à jour des noms. Et la question se pose naturellement pour F1 : faut-il investir pour cette édition 2016 ? A plus forte raison si l’on possède déjà l’édition 2015 ? Comme nous allons le voir, la réponse est clairement oui !

Car cette nouvelle édition est très nettement améliorée par rapport à la précédente (lire aussi notre test de F1 2015). Beaucoup plus qu’une simple mise à jour, avec F1 2016, Codemasters semble avoir effacé le tableau, et repris le jeu à zéro, ou presque.

Et il suffit de lancer une course rapide pour s’en rendre compte : c’est beaucoup plus beau, beaucoup plus jouable, et le plaisir est quasi-instantané, tout comme la prise en main d’ailleurs ! Le fan retrouve ses pilotes préférés, de Rosberg à Hamilton, en passant par Alonso, Vettel, Ricciardo, Grosjean, Massa, Button… Tout le plateau 2016 est là !

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Plus vous allez jouer, plus vous allez vous rendre compte que F1 2016 est véritablement un « jeu à la carte ». Autrement dit, c’est votre jeu, et il va s’adapter à votre style, à vos exigences, à vos attentes. Il vous propose de nombreux paramétrages pour, au final, avoir une véritable simulation de F1 « sur mesure ». Le jeu est donc technique, mais accessible !

Pour ce test, et comme pour la plupart de nos critiques, j’ai joué en mode « intermédiaire », ce qui explique que je parlerai de difficulté relevée ou de jeu punitif. Mais sachez que, via le menu « options », il vous est possible de paramétrer le soft pour que vous puissiez vous amuser sans frustration : l’IA peut être réglée sur « très faible », les dégâts peuvent être désactivés, l’arbitrage peut devenir plus tolérant si vous coupez trop souvent les trajectoires… F1 est toujours aussi exigeant, mais est jouable même par un joueur découvrant la licence.

Les débutants apprécieront également le « flashback », option très utile qui vous permet, en cas de crash, de remonter le temps de quelques secondes pour reprendre la course avec une seconde chance…

Pour les fans de pilotage !

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Le gros point fort de F1 2016, c’est son approche de la conduite… Pardon, je voulais dire du « pilotage », ce n’est pas la même chose. Et c’est là que les joueurs vont se diviser en deux camps : d’un coté les amateurs de conduite dite « arcade » qui vont vite s’énerver et ranger le jeu sur une étagère, de l’autre les vrais amateurs de pilotage, qui seront aux anges, avec un sourire béat !

Car dans F1 2016, on ne se contente pas d’appuyer sur l’accélérateur et de tourner à droite et à gauche. Vous devrez ici apprendre à ressentir le transfert des masses, et à assimiler les notions d’appui, de patinage ou d’adhérence. Si ces termes ne vous parlent pas, si vous n’êtes pas capable de faire corps avec votre monoplace, vous allez vite décrocher de cette simulation de F1 !

Quand la plupart des jeux de courses vous proposent des options de réglages très souvent dispensables, elles sont quasiment obligatoires dans F1 2016, et ce avant chaque épreuve ! Avant d’aborder chaque tracé, il vous est fortement recommandé de choisir les bons pneus, d’effectuer les bons réglages, votre position sur la ligne d’arrivée étant conditionnée par ces choix dans la grande majorité des cas.

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Exemple illustrant la technicité du titre : au départ de la course, quand la plupart des jeux de courses ne demandent qu’à accélérer à l’extinction des feux, F1 2016 vous demande de débrayer (avec la touche « X ») en attendant le moment fatidique. Une mécanique qui demande un bon timing, mais qui peut aussi être automatisée pour plus de confort pour un débutant. Les puristes apprécieront ! Jeu de F1 oblige, vous devrez aussi gérer votre DRS, et les nouvelles règles étant appliquées, vous devrez choisir non plus entre deux, mais entre trois modèles de pneumatiques (les superslicks Pirelli violets font ici leur entrée).

Fort heureusement le jeu met à votre disposition, avant chaque course, suffisamment d’informations (comme la météo par exemple, ou la température sur la piste) pour vous aider. Vous comprenez maintenant pourquoi j’indiquais plus haut que nous sommes ici dans une vraie simulation, et non dans un jeu typé « arcade » ?

Notez cependant que, pour vous faire la main, les « courses rapides » sont beaucoup plus souples, avec des règles que vous pouvez configurer, pour vous détendre avec de la course, mais sans vous prendre la tête avec les aspects trop techniques pour un débutant.

Un jour je serai le meilleur pilote…

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Mais qu’importe ! Vous aimez le challenge et la simulation pure et dure ! Alors, vous allez passer directement par la case « championnat du monde » ou « carrière« , dans lesquels vous allez retrouver l’intégralité du championnat (y compris le circuit urbain de Bakou en Azerbaïdjan, avec ses virages tordus), avec ses courses officielles, ses écuries et ses pilotes, et même le retour très demandé du pace-car. Le jeu pousse même le soucis du détail jusqu’à vous proposer le tour de formation, avant le départ.

Chaque épreuve se découpe, de manière assez classique pour un jeu de F1, en trois étapes : tout d’abord trois séances d’essai, puis une séance de qualifications qui déterminera votre position sur la ligne de départ. Enfin, le week-end s’achèvera par la course.

Chaque cadrage, chaque scène cinématique, chaque dialogue avec les ingénieurs et, bien évidemment, le suivi de la course et son résumé (malgré des commentaires manquant de conviction)… Tout va vous donner l’impression de regarder une retransmission à la télé. La mise en scène est donc immersive et assez réussie dans l’ensemble.

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Dans le mode « carrière« , comme vous pouvez vous en douter, vous incarnez un rookie fraîchement débarqué dans l’écurie de votre choix. Vous aurez accès à une boite mail (messages de vos fans ou de votre staff), et votre directeur technique viendra régulièrement vous donner de précieux conseils, ou vous parler des dernières innovations. De même, en course, les échanges radio avec votre stand rajoutent une couche de technicité au titre : vous pouvez demander à votre ingénieur de se taire, mais je vous le déconseille 😉

En tant que rookie, vous devrez faire vos preuves, en remplissant les objectifs fixés par votre team. Si ceux-ci sont très abordables au départ (vous classer 21e ou plus sur la ligne de départ), le challenge sera plus relevé par la suite. Et très vite apparaîtra un rival qui, comme vous pouvez le deviner, lorgne lui aussi sur la place de pilote leader de l’écurie.

Fait assez étrange, si le jeu est rigoureux sur les règles ou sur le pilotage, il se lâche totalement sur le recrutement de votre avatar : une fois votre champion créé, vous pouvez d’entrée l’enrôler dans n’importe quelle écurie, y compris chez Ferrari ou Mercedes. Un débutant qui remplace Hamilton ou Rosberg ? Il y a un truc qui m’échappe !

Nous n’allons pas nous plaindre, car nous avons enfin, et on l’attendait depuis longtemps, un mode « carrière » digne de ce nom. Mais pourquoi ne pas s’être par exemple inspiré du système de Formula 1 05, qui vous obligeait à commencer dans une équipe de bas de tableau, et à faire vos preuves pour avoir des propositions des top-teams ?

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Nouveauté très sympa : le fait de remplir des objectifs en course vous octroie désormais des « points de ressources », que vous pourrez attribuer à l’amélioration de votre bolide : pneus, boite de vitesse, moteur… A vous de cerner les lacunes de la voiture pour l’améliorer. Quand je vous disais que c’est vous qui faites votre jeu…

Le jeu propose également un mode online assez intéressant, et qui vous aidera à parfaire votre pilotage, en participant à des courses contre 21 autres joueurs (ou l’IA s’il manque des pilotes). Le online est très sympa, sans bug majeur, mais souffre d’un énorme défaut bien indépendant de la volonté de l’éditeur : les autres joueurs !

Ou plutôt devrais-je dire leur comportement ! Lors des parties effectuées pour ce test, j’ai en effet eu la malchance de tomber sur des personnes qui pensaient sans doute jouer à Need for Speed, défonçant tout (y compris leur monoplace) dès le premier virage. Si je puis vous donner un conseil : rejoignez ou créez un vrai salon de fans 😉

Quelques faux départs ?

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Si nous avions apprécié, à l’époque, F1 2015, ce n’est pas par sa réalisation technique qu’il nous avait épaté. Encore une fois, Codemasters revoit sa copie, et nous propose ici un jeu dont la réalisation monte d’un cran.

A commencer par les graphismes, très détaillés et qui vous flattent la rétine avec un affichage en 1080p très réussi. Il n’y a pas à dire : le jeu est très beau, et le rendu à l’écran contribue à l’immersion du joueur. Bien sûr, on pourrait chipoter, sur le manque de vie autour du circuit, sur de l’aliasing ou sur les reflets de carrosseries pas toujours convaincants.

Le point noir de F1 2015 résidait dans la modélisation des pilotes officiels, allant du « tout juste reconnaissable » au « total WTF ». Sur ce point, l’éditeur a également revu sa copie à la hausse. Les pilotes sont beaucoup plus identifiables, même s’ils ne sont pas toujours très réalistes (regards ou mouvements des lèvres pas toujours terribles). Un aspect pas trop gênant puisqu’il ne concerne que les cinématiques, mais un aspect qui tranche avec la beauté quasi irréprochable du jeu lors des courses.

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Outre l’aspect graphique, il est un point que l’éditeur se devait absolument de changer : l’IA ! Précédemment, vous affrontiez de gros bourrins (pour ne pas dire de véritables psychopathes), pilotant des tanks, et conduisant sur un rail, vous défonçant comme si vous n’existiez pas.

Hélas, l’amélioration de ce point ne se fait pas vraiment ressentir, et vos adversaires se fichent totalement de votre présence. Si vous avez le malheur de prendre une mauvaise trajectoire, ou de vous écarter pour éviter une sortie malheureuse, vous pouvez être sûr qu’un crash va avoir lieu dans les secondes qui vont suivre, ces soit-disant « meilleurs pilotes du monde » ne sachant pas éviter une voiture sur leur trajectoire. Boom ! Des débris sur la piste, et généralement votre essieu avant (visiblement fabriqué en papier crépon) en miette : la course est terminée pour vous, merci les copains !

Autre aspect non-amélioré, mais tout aussi rageant : l’arbitrage ! Si l’ordi distribue les pénalités et les drapeaux noirs à la moindre erreur de votre part, il semble beaucoup plus souple lorsque la faute, aussi grossière soit-elle, est faite par l’un de vos adversaires.

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A plusieurs reprises, le son du jeu m’aura fait sourire. Je ne parle pas ici des doublages, certains comédiens n’ayant pas étudié la méthode « actors studio » (ils découvraient leur texte en enregistrant les répliques ?), mais bien des moteurs, parfois… étranges. La notion de distance ne semble pas non plus avoir été prise en compte : il m’est arrivé d’entendre le moteur d’une monoplace ayant quelques secondes d’avance, comme si elle était juste à coté de mon cockpit. Phénomène paranormal !

Enfin, on pourra reprocher à Codemasters de nous proposer ici une saison trop académique et trop « officielle », avec ses 21 circuits et ses 22 pilotes. Pourquoi ne pas développer un F1 vous permettant d’évoluer sur plusieurs saisons ? Avec des saisons, ou des voitures et pilotes rétro ?

Au final

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Une bonne fois pour toutes, nous ne sommes pas ici dans un jeu de course « arcade » comme Project Cars ou Forza : F1 2016 est un simulateur de formule un reproduisant les véritables réactions des monoplaces, quitte à être punitif. Il vous oblige à foncer, mais surtout à mettre le nez dans les réglages du bolide : comme dans la réalité, aussi bon qu’il soit, un pilote peut échouer à cause de mauvais choix ou à cause d’un soucis technique. Et sur ce point, F1 fait partie des meilleurs titres (et le seul jeu de formule 1) sur le marché.

On pourra lui reprocher quelques défauts, essentiellement cosmétiques, mais une fois pris dans la ferveur du championnat, le joueur se fiche royalement de l’animation des PNJ ou des reflets sur les carrosseries !

En conclusion, F1 2016 est un très bon jeu. Malgré des défauts qui persistent au fil des éditions, Codemasters a écouté les remarques des joueurs à propos de F1 2015, et se rapproche du jeu de F1 ultime ! Nous le conseillons vivement à tous les fans de Formule 1, ou de simulations poussées. En revanche, pour un joueur habitué à la conduite plus « arcade », nous conseillons d’essayer le jeu avant de l’acheter : sa technicité pourrait en rebuter certains.

Globalement, Codemasters frappe plus fort, et nous propose un excellent jeu de F1, pour ne pas dire que nous avons ici la nouvelle référence du genre !


Verdict

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Tout en étant aussi exigeant que son prédécesseur, F1 2016 est aussi plus abordable. Quelques points noirs subsistent, mais dans l’ensemble, Codemasters a revu sa copie à la hausse, proposant sa simulation ultime de formule 1.

17/20

Les + :

  • Visuellement, c’est magnifique
  • Quel que soit votre niveau, le jeu s’adapte
  • Un vrai mode carrière intéressant, basé sur la saison officielle
  • Les sensations de pilotage très bonnes
  • Les règles du championnat de F1 ont été mises à jour
  • Doublages en français
  • Un vrai show TV
  • Le « flashback », souvent salvateur
  • On peut jouer online jusqu’à 22 joueurs
  • Jeu agréable à la manette
  • Si le titre est trop difficile, il est possible d’activer pas mal d’aides et de désactiver des handicaps via le menu d’options

Les – :

  • L’IA ne s’arrange pas : les autres pilotes sont toujours de grosses brutasses
  • Ce n’est pas un jeu d’arcade, et le titre est parfois (trop) intransigeant, il ne pardonne aucune erreur
  • Lors des cinématiques, le mouvement des lèvres pas du tout synchro
  • En online, tomber sur des bourrins peut vous gâcher le plaisir
  • Le son parfois étrange
  • Il manque un multi-local

F1 2016, par Codemasters, sur PS4, Xbox One et PC. PEGI 3.

Jeu testé sur une version fournie par l’éditeur.

Site officiel