Guardian Tales est le nouveau RPG sur mobiles proposé par Kakao Games, le studio derrière Black Desert. Disponible depuis fin juillet sur iOs et Android, ce RPG en pixel-art nous a été « vendu » comme une pépite à découvrir… Alors, nous avons eu envie de le tester…
Un RPG à l’ancienne ?
Je ne vais pas vous mentir : je ne suis pas un grand joueur sur mobiles. Et le dossier « jeux » de mon portable ne contient que deux titres, sur lesquels je reviens régulièrement : Les Simpsons Springfield, et Saint-Seiya Awakening.
Pourtant, je dois vous avouer que, lorsque le test de Guardian Tales m’a été suggéré, le titre développé par Kong Studios pour Kakao Games a piqué ma curiosité. Un RPG sur mobiles ? Avec des graphismes tout-mignons ? Et de l’humour ? Et une longue aventure ? Banco ! La communication a fait son œuvre, la tentation était là. Quelques minutes plus tard, je lançais ma première partie !
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Concrètement, Guardian Tales est un A-RPG qui semble être à la croisée de Secret of Mana, ou Octopath Traveler pour l’aspect RPG à l’ancienne, ses donjons à explorer ou ses phases de puzzle… Et World of Final Fantasy pour le coté chibi de ses personnages, et son aspect très référencé… Cependant, il se démarque des titres cités ci-dessus par son aspect gacha-game. Ce mécanisme qui vous pousse à vous connecter tous les jours pour obtenir des items plus ou moins rares.
Je ne l’ai pas encore précisé, mais le jeu au « plus d’un million de préinscriptions » est jouable gratuitement depuis iOs ou Android. Avec toutefois des micro-transactions… Mais le tout est faisable sans sortir la carte bleue !
Une histoire générique ?
Au premier abord, le scénario du jeu n’est pas le plus original que vous lirez. On peut même dire que nous allons retrouver ici tous les classiques du genre. Un simple soldat qui se retrouve en pleine guerre, expulsé de son royaume après la défaite de son suzerain… Plus précisément, l’aventure débute à Kanterbury, un monde plongé dans la tourmente par l’attaque des envahisseurs. Et bien évidemment, un monde destiné à être sauvé par le Gardien légendaire (je vous laisse deviner de qui il s’agit) !
Il va croiser des personnages qui l’accompagneront dans son périple pour devenir à la fois un héros et un libérateur… Bref, le scénar’ s’inspire ouvertement de tous les classiques du genre. Ouvertement car, au fil de la narration, vous comprendrez vite que nous sommes ici dans un hommage pur et dur.
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En revanche, on apprécie le ton donné au jeu. Moins sérieux qu’un Final Fantasy, il s’accorde quelques légèretés, quelques blagues qui lui donnent beaucoup de fraîcheur. Parfois même des références et de nombreux easter-eggs que les vrais geeks sauront apprécier… Sérieux, le PNJ qui vous glisse que sa carrière a été gâchée à cause d’une flèche reçue dans le genou… Si ça ce n’est pas une référence à Skyrim… La référence est presque aussi flagrante que cette « Lame de Maître » dont la forme fait irrésistiblement penser à un héros vêtu de vert…
Comment on joue ?
Guardian Tales est donc un A-RPG. Si vous avez déjà joué à The Legend of Zelda : A Link to the Past ou à Secret of Mana… Le gameplay vous sera très familier. Si ce n’est qu’ici, vous ne contrôlerez pas un, mais jusqu’à quatre joueurs dans votre équipe. Des héros à trouver, et à recruter (un aspect qui, pour le coup, fait davantage penser à un Final Fantasy ou Chrono Cross). Ces personnages automatisés seront une aide précieuse. En jeu, votre personnage principal (le seul que vous contrôlez) peut frapper avec son arme, mais aussi briser des rochers, courir (à l’aide de bottes de Pegase, tiens donc), soulever des objets, utiliser des bombes…
D’un simple chevalier au départ (dont vous choisirez le sexe), votre équipe va donc se constituer au fur et à mesure. Pour cela, vous devrez garder un œil sur les spécificités de chaque membre de votre team, chacun ayant des capacités propres. Vous devrez aussi booster vos héros en distribuant les points d’expérience, et au bout d’un moment, c’est l’apparence même des personnages que vous pourrez modifier (cinq stades d’évolution possible).
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L’aventure est partagée en différents mondes, eux mêmes subdivisés en plusieurs tableaux, à débloquer sur la map au fil de l’aventure. Parmi ces points d’intérêt, on distingue deux types de niveaux : ceux qui sont dédiés à l’histoire (et nécessaires pour la faire avancer)… Et ceux qui constituent des quêtes annexes, plus difficiles, sur lesquels vous pourrez revenir plus tard. De même, des donjons journaliers sont proposés, pour encore plus de loot en récompense.
Et c’est un autre point fort du jeu : son endgame ! Une fois l’aventure principale bouclée, il vous restera énormément de choses à faire. Compléter toutes les quêtes évoquées plus haut… Mais aussi bâtir et agrandir votre ville, dans votre château flottant qui constituera, une fois débloqué, le hub du jeu. Boulangerie, auberge, forge… Au sein même de ce A-RPG se cache en quelque sorte un city-builder.
Le jeu est d’une très grande richesse ! Et je réalise en écrivant ces lignes qu’il me sera impossible de tout détailler dans ce test. J’aurais aussi pu vous parler d’un système inspiré par les réseaux sociaux, qui permet à des personnages de l’aventure de vous suivre, de vous envoyer des likes ou des messages, voire de se lier d’amitié avec vous… D’un mode Rift qui vous permet de détruire des voitures en stationnement illégal… Ou encore de cette jauge qui, au fil de vos actions, vous fera basculer du côté lumineux ou obscur de la Force. Ou encore d’un mode PVP vous permettant d’affronter d’autres joueurs en ligne (vous pouvez aussi rejoindre une guilde).
La faim chasse le loot hors du bois
Un A-RPG n’en serait pas un sans une tonne de choses à collectionner, à trouver dans des coffres ou à marchander. Et ici, pas moins de 58 personnages seront à débloquer (dont certains sont rares), livrés par colis sous forme de figurines d’une certaine marque japonaise… Contre à peine une centaine d’armes, chacune avec ses propres spécificités !
Le jeu est assez généreux en termes de loot, qu’il s’agisse d’armes, de monnaie locale, de cristaux d’expérience (c’est à vous de monter manuellement l’XP de vos personnages dans la limite des cristaux que vous possédez)… Ou encore de tasses de café qui servent à débloquer les niveaux du jeu. Lorsque les combats ne suffisent pas, il est assez facile de remplir ses réserves grâce à des quêtes annexes, ou des cadeaux quotidiens.
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Car comme je l’ai évoqué plus haut, le jeu joue aussi sa carte de séduction par sa dimension « gacha-game » ! Autrement dit, tous ces bonus, objets, ou personnages stylés que vous pouvez débloquer (avec quand même pas mal de hasard) gratuitement. Et pour beaucoup de joueurs, c’est la carotte qui vous poussera à vous connecter quotidiennement. Ou qui en poussera certains à passer à la caisse pour acheter des packs, pour aller encore plus loin, dans un menu Kamazon clairement inspiré par un site marchand très connu (bourré de références, on vous a dit).
Ce qui m’amène à ce qui peut être perçu comme un problème (ou pas) : la relative facilité, du moins dans les premiers niveaux, à cause d’un début de jeu particulièrement généreux. Dans le premier monde, ayant dépensé mes cristaux pour monter mes personnages au niveau 30… Tout passait crème face à des ennemis de niveau 18 (y compris les boss). Fort heureusement, les choses se compliquent ensuite… Quoi que…
Une technique qui fait le job
La réalisation du jeu est très chouette. Il s’agit d’un jeu en pixel-art, ce qui ne signifie pas que le titre est rétro. Bien au contraire, il utilise des ressources très contemporaines lorsqu’il s’agit d’afficher des couleurs, ou des effets de magie assez réussis visuellement.
En revanche, sur mon appareil, j’ai pu noter quelques difficultés avec la croix de direction, très sensible : réactive, mais sensible. Il n’est pas rare que le joueur parte dans une direction autre que celle que vous souhaitiez, parce que le jeu détecte une direction légèrement différente que celle que vous espériez. Ce qui peut être problématique lors de certains combats, ou lorsque vous êtes au bord de l’écran. Car scroller sur un autre screen et revenir sur le précédent a pour effet de rebooter les mécanismes/puzzles.
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Cependant, jeu mobile oblige, le titre de Kakao Games vous proposera de nombreuses aides. Comme la visée automatique, qui vous permet de jouer en totale détente. De plus, si vous le souhaitez, le menu d’option propose une compatibilité avec les manettes. Histoire de vous sentir un peu plus dans votre élément.
Je ne l’ai pas encore indiqué, mais les textes sont traduits en VF, avec une écriture de plutôt bonne facture dans l’ensemble. Enfin, je tiens à préciser que, durant ce test, le jeu a été patché plusieurs fois. L’équipe de développement assure un suivi continu de son jeu, afin d’y apporter régulièrement des améliorations, mais aussi des nouveautés et événements.
Au final
Guardian Tales est, franchement, un jeu que je n’attendais pas plus que cela. Mais au final, le jeu est, de mon point de vue, l’une des très bonnes surprises de cet été 2020. Et tombe à point nommé, durant un mois d’août assez calme. Guardian Tales est de ces jeux dont vous ne décrochez que lorsque votre mobile vous recommande de passer en mode « économie de batteries » car il ne vous reste que 5% d’énergie.
Comme indiqué dans ce test, le jeu est d’une très grande richesse. Au point que, lors de vos premiers runs, vous risquez de vous perdre au milieu du demi-milliard de choses à faire (bien que ces options se débloquent au fur et à mesure). Ici, le « je joue 5 minutes et j’arrive » n’a plus aucun sens !
Bien pensé et bien foutu, Guardian Tales est un excellent jeu, une très bonne surprise sur mobiles. Et si toutefois il fallait encore vous convaincre, sa gratuité est la cerise sur le gâteau… La petite touche qui ne peut que vous faire craquer. Mais gare à votre vie sociale !
Guardian Tales
- Par : Kong Studios pour Kakao Games.
- Sur : iOs et Android.
- Genre : Action-RPG.
- Classification : PEGI 7.
- Prix : gratuit (avec micro-transactions).
Points positifs :
- C’est un free-to-play
- Bonne ergonomie
- De l’humour et de (très) nombreux easter-eggs
- Grosse durée de vie
- Assez joli à regarder
- En VF
- Une tonne de trucs à débloquer
- Endgame conséquent
Points négatifs :
- Scénario un peu trop classique
- Croix directionnelle qui s’emballe parfois
- Votre téléphone va chauffer
- Globalement pas un gros challenge pour parvenir à la fin du jeu