Lorgnant du coté d’Overcoocked, le jeu d’arcade multijoueur Cannibal Cuisine ajoute ses propres ingrédients, comme par exemple son humour décalé, sur fond de cannibalisme. La recette des belges de Rocket Vulture est-elle assez savoureuse ? Il est temps de passer aux fourneaux, pour notre test.

Formule touristique avec repas compris

Rocket Vulture est un studio de développement indé basé à Bruxelles, en Belgique. Il s’est fait connaître pour ses jeux d’arcade et ses party games, et on retiendra par exemple Drifty sur mobiles. Aujourd’hui, le studio est de retour avec Cannibal Cuisine.

Un jeu qui a été en partie financé grâce au Fond Audiovisuel de Flandre, qui a été enthousiasmé par le concept de jeu. Cannibal Cuisine, désormais disponible sur Switch et sur PC (Steam), va jouer du coté de l’arcade et du multijoueur.

Il nous emmène sur une île tropicale, peuplée de cannibales. Votre objectif ? Garder votre dieu, Houchooboo, heureux en lui servant des «plats de viande spéciaux». Car celui-ci affectionne particulièrement la chair humaine. Alors, afin de concocter les meilleurs recettes, vous allez devoir attraper des touristes, qui pullulent sur l’île, pour les cuisiner…

Coup de feu en cuisine

Si vous avez déjà joué à Overcoocked, Cannibal Cuisine va vous rappeler bien des choses, tant sur le plan graphique que pour son gameplay. Avec une semi-vue du dessus, vous dirigez un (ou plusieurs) petits personnages, qui va(vont) devoir se déplacer sur le tableau pour pouvoir cuisiner. Et tout cela avec un temps limité.

Car le dieu Houchooboo a faim. Alors, il vous demande de réaliser des recettes, avec des ingrédients bien précis. À vous de speeder pour trouver ces éléments, les cuisiner et préparer les plats… Puis les servir à votre client divin. Les ingrédients à trouver sont des piments, des fruits… Mais aussi de la viande, que vous trouverez sur les touristes dodus, venus faire des selfies sur votre île paradisiaque (ou cauchemardesque, ça dépend de quel coté de l’assiette vous vous trouvez). Mais attention à votre barre de vie, car vos proies ne se laisseront pas attraper sans riposter… Décrocher toutes les étoiles de chaque niveau, ça se mérite !

► Lire aussi notre TEST : Bubble Bobble 4 Friends : le classique increvable n’a pas pris une ride

Histoire d’agrémenter votre plaisir de chasseur-cuistot, plusieurs pouvoirs vaudou seront à débloquer au fil du jeu, et à choisir en début de niveau. Ils vous permettent par exemple de piétiner les touristes, de cracher du feu (et accélérer la cuisson), de dasher (et passer au dessus des cours d’eau ou de lave), ou de placer des totems de guérison. En mode multijoueur, vous avez la possibilité d’affecter un pouvoir différent à chaque joueur, ce qui permet d’ajouter de la variété à vos parties.

Enfin, sachez aussi que vous pourrez personnaliser votre chef… Pour le reste, le jeu est visuellement assez chouette : une 3D qui n’est pas la plus élaborée, mais qui ne souffre d’aucun bug ou chute de framerate au fil des 24 niveaux du titre, un style graphique très cartoon… Pour l’aspect technique, pas grand chose à dire : ce n’est pas le jeu le plus beau, mais c’est validé !

Cuisine trop épicée ?

Si je m’attendais à trouver ici une simple copie de Overcoocked, force est de constater que le studio Bruxellois parvient à nous surprendre, et dans le bon sens du terme. Pour l’humour et l’ambiance décalés de ce Cannibal Cuisine, qui apporte sa touche d’originalité dans le fait de tabasser à mort des touristes pour leur piquer une côtelette ou un jambon, le tout dans une mare de sang. Mais aussi pour ses mécaniques de gameplay, qui poussent le délire encore plus loin que le titre dont il s’inspire.

Pourtant, le jeu n’est pas dénué de défauts, et certains risquent même de nuire à votre expérience. Je m’explique. Premièrement, le jeu est absolument génial et l’on passe un excellent moment sans pouvoir décrocher… Dès lors que l’on joue en multijoueur, avec ses amis. En solo, c’est une autre paire de manches ! Il devient vite redondant, pour ne pas dire que l’on finit par s’ennuyer, tant les missions se ressemblent du début à la fin.

► Lire aussi notre TEST : Animal Crossing New Horizons, un coin de paradis sur Switch

On pourrait aussi parler du gameplay, dont la nature nous impose fatalement des pics de difficulté qui en décourageront plus d’un en solo (en multijoueur, ça passe mieux). Le nombre d’actions à réaliser pour satisfaire notre dieu goinfre nous semble parfois irréalisable avec ce timer au dessus de la tête. Pire, le fait de devoir aussi gérer votre barre de vie, à recharger en mangeant des morceaux de viande laissés ici ou là, va vous obliger à vous soigner en laissant les missions de coté quelques (précieux) instants. Et interrompre votre cuisine frénétique pour regagner de la vie, pendant que le timer défile, rend l’accomplissement encore plus difficile.

D’ailleurs, puisque l’on parle de la jouabilité, elle vous réserve parfois quelques sautes d’humeur, notamment lorsqu’il s’agit de franchir un précipice ou une rivière… Ou tout autre piège destiné à vous corser la tâche. On se loupe parfois, on rage souvent… Et vous allez très vite apprendre à utiliser le sort de sprint plus que de raison… Puisqu’il facilite grandement le franchissement des obstacles cités plus haut.

Enfin, on pourra aussi contester le choix des pouvoirs vaudou. Certes, on en a plusieurs… Mais pour ma part, j’avoue utiliser souvent le dash (enfin, le sprint, quoi), pour les raisons expliquées ci-dessus… Mais beaucoup moins les autres, qui m’auront semblé plus anecdotiques.

Au final

Cannibal Cuisine est globalement une bonne surprise, pour son mode multijoueur (jusqu’à quatre en local ou online) fun et addictif ! Et l’on sent en permanence que le jeu de Rocket Vulture a d’abord été pensé pour le multijoueur. Car la recette devient beaucoup plus fade dès lors que vous jouez en solo. Et ce malgré un univers pourtant à la fois travaillé et original.

Avec un prix mini, il est difficile de ne pas vous le recommander si vous êtes en quête d’un jeu d’action/arcade fun, dans la veine d’Overcoocked dont il s’inspire ouvertement. Mais attention : j’insiste sur le fait que le jeu est une belle réussite pour son multijoueur. Et en conséquence, je vous le recommande vivement si vous avez des amis… Dans le cas contraire, je suis beaucoup moins convaincue par son mode solo plus difficile et moins savoureux.


Cannibal Cuisine

Testé sur une version Switch fournie par l’éditeur.
Points positifs :
  • Jouable jusqu’à 4
  • Très fun en multijoueur
  • Gameplay facile à prendre en main
  • Un univers bien à lui, tant au niveau du dessin que de la bande-sonore
  • Un bon challenge
  • En VF
  • Tout petit prix
Points négatifs :
  • En mode solo, on s’ennuie assez vite
  • Un rythme parfois frénétique qui peut rendre le jeu difficile
  • Certains pouvoirs plus anecdotiques que d’autres
  • Jouabilité : on se loupe parfois