Une fois n’est pas coutume, nous allons revenir aujourd’hui sur un jeu qui commence un peu à dater, puisqu’il est sorti en octobre 2013, sur PlayStation 3. Si je l’avais raté à l’époque, j’ai quand même eu cette envie de tester ce titre dont j’ai entendu tant de choses, en bien comme en mal d’ailleurs. Et le verdict est sans appel : dans un monde où les consoles next-gen ont pris leurs marques, Beyond : Two Souls parvient à vous coller une claque comme jamais vous n’en avez reçu…

Unis pour la vie ?

beyondtwosouls_screens3_0001Jodie Holmes est la jeune héroïne que nous allons incarner et suivre… Sur 25 années de sa vie ! Le jeu se découpe en chapitres qui, de manière non-chronologique, vous permettent de vivre des épisodes de la vie de la jeune femme alors qu’elle est enfant, ado ou adulte.

Dès son plus jeune âge, Jodie a grandi dans un laboratoire, dirigé par Nathan Dawkins, qui devient très vite un substitut du père qu’elle n’a jamais eu. Car on dit Jodie aflublée de pouvoirs télékinésiques, mais il n’en est rien.

En réalité, Jodie est liée ad vitam eternam à un spectre, une entité dont elle ne peut se détacher : Aiden. Et lui a des pouvoirs : Aiden peut traverser les murs, interagir avec des éléments du décor, ou avec des personnages (leur donner froid, les contrôler ou les étrangler).

Et vous, en tant que joueur, serez de nombreuses fois amenés à résoudre les énigmes du jeu en passant de l’un à l’autre, par une simple pression de touches. Le choix vous est laissé entre deux configurations : soit vous dirigez les deux personnages avec une seule manette, soit vous attribuez une manette à chacun (ce qui peut aussi être une sorte de « mode deux joueurs »), passant d’une manette à l’autre au besoin.

A noter que, si vous ne possédez pas de seconde manette, l’éditeur vous propose une expérience assez intéressante, qui consiste à prendre le contrôle d’Aiden via une application gratuite pour Ssmartphones : Beyond Touch (sur Android et AppStore).

Plus facile, tu meurs…

beyond_screens4_0004Ce point est de ceux que vous pourrez considérer comme une grande qualité, ou comme un défaut. Toujours est-il que, en terme de difficulté tous jeux confondus, Beyond : Two Souls se situe en bas de tableau, juste avant Animal Crossing !

Comprenez par là que dans ce jeu, il vous sera impossible de mourir ou de perdre. Peut-être à la limite, en le cherchant, et encore !

La raison ? Tout simplement parce qu’il n’existe aucune façon de « mal faire ». A de nombreuses reprises, le jeu vous propose de faire des choix, d’agir ou d’effectuer une commande indiquée à l’écran, mais si vous ratez votre séquence, vous ne ferez que générer une situation alternative, qui influera sur le reste de l’histoire.

Un parti pris de l’éditeur, qui aura rebuté plus d’un joueur en quête de challenge. Toujours est-il que ce choix permet au titre d’être accessible à tous, et même une personne qui s’essaye ici pour la première fois à un jeu vidéo aura une chance d’aller jusqu’au générique de fin.

En fait, rappelons que nous sommes ici dans un jeu du studio français Quantic Dream. Et comme pour Heavy Rain, David Cage propose ici un titre qui mise davantage sur les sentiments du joueur que sur le gameplay.

Casting choc

beyondtwosouls_screens3_0003Le studio Quantic Dream a décidé de faire les choses en grand ! Et si l’on connait son attachement particulièrement prononcé pour la technique de la « motion capture », il offre aux joueurs un casting de rêve, avec les deux rôles principaux distribués à deux pointures du septième art.

Ainsi, votre jeune héroïne Jodie Holmes, est incarnée par Ellen Page. La jeune actrice canadienne de 27 ans est notamment connue pour ses rôles dans Juno (pour lequel elle a été oscarisée), X-Men L’Affrontement final ou Inception. Les cinéphiles remarqueront au passage que, dans le jeu vidéo comme dans ses films, elle est doublée en VF par Jessica Monceau.

Autre rôle, et pointure plus grande encore, puisque Ellen Page donne la réplique à « môssieur » Willem Dafoe, incarnant ici le professeur Nathan Dawkins. Difficile d’énumérer ici la presque centaine de films, films d’animation, séries où l’acteur américain de 59 ans apparaît au générique. On retiendra notamment Platoon, Sailor et Lula, Le Patient Anglais, Spiderman (de Sam Raimi), ExistenZ ou encore Aviator…

Et pour finir sur ce volet cinématographique, les mélomanes relèveront que la sublime bande-originale est signée par un autre « monstre sacré » du 7e Art, à savoir Hans Zimmer, compositeur de génie de musiques de film.

Pour cette mission, il est assisté par Lorne Balfe, compositeur écossais de 39 ans. A vrai dire, les deux hommes se connaissent déjà, puisqu’ils ont collaboré sur de nombreuses musiques de films, telles que Inception, Megamind, Sherlock Holmes, The Holiday, Da Vinci Code…

Et si vous êtes un gamer, le nom de Lorne Balfe vous parle obligatoirement puisqu’il signe les OST de Call of Duty MW, Assassin’s Creed III, Skylanders… Initialement, sur la BO de Beyond : Two Souls, Hans Zimmer devait collaborer avec Normand Corbeil, mais le compositeur étant décédé pendant le développement du jeu, Zimmer a pensé à son complice de longue date, Lorne Balfe.

Au final

beyondtwosouls_screense313_0004Avec ses graphismes sublimes, sa musique poignante, son scénario captivant… Beyond : Two Souls s’impose comme l’un des meilleurs jeux de la PS3 ! Non, la console n’est pas morte. Au contraire, ce titre est de ceux qui nous font réaliser que la console est aujourd’hui suppléée par sa cadette sans avoir pu dévoiler ne serait-ce que 75% de ses véritables capacités.

Certes, certains pourront lui reprocher son aspect trop cinématographique, ou encore la nécessité de refaire l’aventure si l’on veut connaître tous les dénouements possibles… Mais le jeu est d’une telle force que l’on s’y remet avec plaisir. Quantic Dream joue la carte de l’émotion, et ça marche !

A mi-chemin entre cinéma et jeu vidéo, Beyond : Two Souls parvient à être au top des deux domaines dont il est le croisement. Un hit absolu qui ne laisse pas indifférent : longtemps après l’avoir terminé, on y pense encore !

Un titre qui fait un gros bras d’honneur à ceux qui pensent que le jeu vidéo est violent, idiot, moche, sans imagination, n’apporte rien…


 

Verdict

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Une expérience unique, à laquelle on peut attribuer tous les superlatifs possibles et imaginables !

Les + :

  • Graphismes à tomber
  • Bande originale sublime
  • Les performances de Ellen Page et Willem Dafoe
  • L’un des meilleurs scénarii à ce jour dans un jeu vidéo (le cinéma aussi peut prendre ici quelques leçons)
  • Un jeu accessible à tous, y compris à ceux qui n’ont jamais touché à une manette
  • Les différents chemins empruntables
  • Durée de vie consistante si vous voulez tout voir du jeu
  • L’appli Beyond Touch apporte une expérience supplémentaire.
  • Un jeu bourré d’émotions
  • Les séquences se suivent mais ne se ressemblent pas
  • Un jeu qui marque véritablement

Les – :

  • Sa facilité rebutera les hardcore gamers
  • Quelques lourdeurs de caméra ou de déplacements
  • On aurait aimé que certaines actions aient des conséquences sur le plus long terme
  • Parfois un peu trop « film interactif »

Beyond : Two Souls, par Quantic Dream, en exclusivité sur PlayStation 3.