Lorsque l’on évoque la Sega Megadrive, des hits nous viennent en tête. Comme Sonic the Hedgehog, Thunder Force, Strider, Phantasy Star, Shining Force… Et bien évidemment Streets of Rage. Et c’est justement de ce jeu de baston, ou beat’em all, dont nous allons parler aujourd’hui. La console de Sega nous aura offert trois volets, mais nous ne parlerons ici que du premier…

De l’or en Bare (Knuckle)

C’est donc à un monstre sacré de Sega que nous nous attaquons aujourd’hui. Car Streets of Rage fait partie de ces hits incontournables, que tout rétro-gamer se doit de posséder, ou de connaître ! Et pour un collectionneur MegaDrive, il est au beat’em all ce que Sonic est à la plate-forme, ou Thunder Force au shoot’em up !

Créé par le fameux studio Sega AM7 (Shinobi, Phansasy Star, Sakura Taisen…), Bare Knuckle : Ikari no Tekken (ベア・ナックル 怒りの鉄拳) de son nom japonais, a été développé par des membres de l’équipe derrière Shinobi, le studio interne Overworks.

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En Europe et aux USA, il sera rebaptisé Streets of Rage. Notez que le jeu est aussi sorti sur Master System, Game Gear, Arcade, Mega-CD (avec des voix refaites)… Il reviendra aussi dans de nombreuses compilations rétro, ou dans les services Console Virtuelle de la Wii ou Sega Ages de la Switch chez Nintendo. Il est aussi sorti sur mobiles…

Enfin, on pourrait aussi parler de sa bande-son exceptionnelle, signée Yūzō Koshiro. Pour la première fois, Sega consentait à introduire de la musique électro-techno digne d’une boîte de nuit dans un jeu vidéo… Et le résultat est là : l’OST de Streets of Rage est aussi mémorable que le jeu lui-même ! Ses musiques accrocheuses vont rester dans votre tête pendant des années (et j’en sais quelque chose).

Le 1 ou le 2 ?

Franchement, je vous avoue m’être posé la question. Devais-je consacrer ce « rétro-test » au premier ou au second opus de la série ? Le deuxième m’ayant, je l’avoue, davantage marqué pour ses graphismes, ses musiques encore plus fines…

Mais, c’est la raison qui a tranché ! Car si Streets of Rage II est un excellent jeu, que je vous recommande fortement… Il reste à mon sens moins emblématique que son aîné. Il n’est qu’une suite, qui améliore le produit initial, mais qui en reprend essentiellement la substance, comme le scénario ou le gameplay.

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Le tout premier Streets of Rage est celui qui a planté le décor. Qui a initié les bases. Et qui plus est, il offre également une meilleure durée de vie dans le sens où sa suite est beaucoup plus facile. En ce sens, c’est Streets of Rage 1 qui aura retenu notre attention. Bien qu’encore une fois, SoR2 soit un excellent titre !

N’oublions pas non plus que Streets of Rage est une trilogie, sortie notamment sur Megadrive/Genesis. Mais que début 2020, un quatrième opus est sorti sur consoles actuelles. Une suite considérée comme canon, développée par Dotemu, Lizardcube et Guard Crush Games, avec notamment le retour des compositeurs de la série, Yūzō Koshiro et Motohiro Kawashima.

Trois personnages, et des gueules à casser

L’introduction du jeu, sur un texte défilant, plante le décor. On y apprend que l’histoire se déroule dans une grande ville, tombée aux mains du crime. Autrefois si prospère, elle est désormais entièrement contrôlée par un syndicat du crime, dont le leader est parvenu à rester anonyme. Alors, le jeu va simplement désigner son grand méchant sous le nom de Mister X, vous réservant la surprise de son identité…

Face à cette corruption, trois membres de la Police décident de partir en guerre contre le crime. Trois jeunes officiers répondant aux noms de Adam Hunter, Axel Stone et Blaze Fielding (un blond, un black baraqué, une fille en mini-jupe… Ah, les stéréotypes des années 90 !!).

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Ils sont experts en arts martiaux, et bien décidés à casser des bouches et botter des culs de punks, maîtres karatékas et autres adeptes de sado-masochisme (aaah, les stéréotypes des années 90 !!).

Oui mais voilà : au sein de la Police, il y a principalement deux types de personnes. Ceux qui ont la trouille, et ceux qui sont corrompus. Alors, puisqu’ils sont seuls, Adam, Axel et Blaze décident de démissionner pour mener à bien leur quête contre Mister X et son syndicat, à titre personnel.

Vous avez dit « beat’em all » ?

Streets of Rage est donc un beat’em all, en scrolling horizontal (de la gauche vers la droite), avec parfois quelques passages en scrolling vertical. Autrement dit, son concept maintes fois vu sur consoles consiste à arpenter des rues, frapper les ennemis qui arrivent à l’écran. Tantôt à coups de pieds ou poings, tantôt en ramassant des objets comme des katanas, couteaux, tessons de bouteilles… Chaque niveau est gardé par un boss qui, une fois vaincu, ouvre la voie vers le level suivant. Fait très appréciable : Streets of Rage est jouable en solo, mais aussi à deux en local. Deux éléments auront leur importance, à l’écran : le timer (vous devez finir le niveau dans les temps)… Et le décompte de points, pour les amateurs de scoring.

Ici, pas de boules de feu ou de techniques délirantes. Les combats se déroulent au corps à corps, chacun disposant de ses propres techniques, de son style de combat. La manette dispose de trois boutons, alors, on aura trois manipulations principales : une touche pour les poings, une pour les pieds, et la dernière pour un coup spécial… Mais en combinant ces boutons, le joueur découvre quelques subtilités, comme la prise avec coup de genou dans les gencives, projection contre le décor après une salve de coups de tatanes…

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Chacun a son style ! Adam est un boxeur, Axel un expert en arts martiaux, et Blaze maîtrise le judo. Outre les commandes basiques, le joueur dispose aussi d’enchaînements et de projections, et de la possibilité (limitée) d’appeler un policier en renfort, qui fait le ménage à coup de bazooka (une fois par vie) ou de gatling (pour le second joueur).

Le jeu se découpe en huit niveaux (ou rounds) : City Streets, Inner City, Beachfront, Bridge, Aboard Ship, Factory, Freight Elevator, et Syndicate Headquarters. Notez que, si le round 7 (ascenseur) ne contient pas de boss, vous devrez vous en farcir 5 dans le dernier niveau… Avant d’être confrontés à Mister X, et voir l’une des deux fins du jeu.

Il a vieilli, mais c’est un bon jeu

C’est sûr ! Si vous regardez le jeu aujourd’hui, juste après une partie sur PS4/Xone, voire sur PS5/Series X (si votre magasin n’est pas en rupture de stock), vous risquez une conjonctivite. Pourtant, je puis vous assurer qu’en son temps, le titre de Sega a marqué !

Oui, les sprites sont petits (ils gagnent en qualité dans SoR2) et manquent de détails… Mais quel plaisir de se replonger dans un jeu qui transpire autant les années 80 par sa direction artistique. Des punks aux tenues et aux crètes criardes, des méchants qui font vraiment « méchants » dans leurs tenues de cuir tout droit venues de soirées BDSM, des rues bardées de néons aux couleurs pas forcément toujours très harmonieuses… Juste génial ! Aaah, les stéréotypes des années… Attendez, j’ai déjà lu ça quelque part !

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Toujours est-il que, s’il passe outre un scénario très naïf et peu inspiré (des gentils qui cassent des gueules de méchants), le joueur va prendre un plaisir énorme. Sans doute grâce à un gameplay aussi accessible que dynamique. On s’amuse vite et longtemps, encore plus si l’on a un pote à coté de soi (ah, le plaisir de coincer un ennemi en sandwich et de le tabasser jusqu’à ce que mort s’en suive…).

En revanche, on pourra être vite agacé par le sound-design. Car si les musiques sont superbes… On ne peut pas en dire autant des bruitages. En effet, si les sons des grosses pêches dans la figure sont convaincants… Les cris, tantôt des ennemis vaincus et tantôt du héros au moindre saut, on tendance à vite saouler… Mais pour être honnête, une fois lancé, on ne le remarque qu’à peine…

Au final

Dans les années 90, la fameuse « Guerre des Consoles 16 Bits » se jouait aussi sur le terrain des « beat’em all de rue » ! Chez Sega, il y avait Streets of Rage, et chez Nintendo un certain Final Fight (de Capcom, en 1989). Deux jeux tellement proches que l’on ne peut s’empêcher de comparer ces deux clones.

Pourtant, et bien que davantage attaché à la Super-Nintendo, Streets of Rage est selon moi le grand gagnant du match… Final Fight ayant perdu tout son charisme lors de son passage de l’Arcade aux consoles. SoR est instantanément fun, très accessible, on pige son fonctionnement instantanément… Et il suffit, encore aujourd’hui, de le relancer, pour prendre un plaisir fou et ne plus lâcher la manette. D’ailleurs, si vous le possédez, ne le gardez pas dans une vitrine, faites-le tourner 😉

Vous l’aurez compris : Streets of Rage est un monument ! Un jeu tellement maîtrisé par ses créateurs qu’il demeure au statut de hit, près de 30 ans après son lancement. En d’autres termes, si vous collectionnez sur Megadrive, vous devez posséder Streets of Rage. Point barre (knuckle) !


Streets of Rage

  • Par : SEGA AM7.
  • Sur : Megadrive, Master System, Game Gear, Mega CD…
  • Date de sortie : 1991
  • Genre : Beat’em all
  • Nombre de joueurs : 1 ou 2
  • Estimation : Le prix du jeu, selon son état et son degré de complétion, peut aller de 10 à 50€ sur le web. Le site Argusjeux.fr estime le jeu à 15,40€, avec une cote stable.
Points positifs
  • L’ambiance générale
  • La musique électro-techno de Yūzō Koshiro
  • Jouable à 2
  • La prise en main immédiate
  • Durée de vie correcte, rejouabilité grâce au multi
  • Deux fins différentes
  • Juste un classique
Points négatifs
  • Les cris incessants « yaaaaahh » qui finissent par saouler
  • Des niveaux assez courts
  • Un scénario que l’on oublie à la vitesse de la Lumière

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