Après l’immense succès de Final Fantasy VII en 1997, Square Enix doit confirmer. Voire doit faire mieux ! Et un nouvel épisode, mis en chantier la même année, est annoncé pour la PlayStation 1. Et c’est le 11 février 1999 que sort, au Japon, Final Fantasy VIII, un épisode qui tranche littéralement avec l’opus précédent. Notamment pour son aspect visuel, résolument plus réaliste, tout comme son propos voulu plus adulte. Si Final Fantasy VII a marqué de nombreux joueurs, Final Fantasy VIII n’a pas à rougir, tant il a apporté à la licence. Et il est temps de lui rendre hommage !
Un certain 27 octobre 1999…
Nous sommes le 27 octobre 1999, et les joueurs européens découvrent enfin Final Fantasy VIII, disponible au Japon depuis le mois de février. Et je m’en souviens comme si c’était hier. Afin de bien me préparer, j’avais investi 49 Francs dans un hors-série spécial du PlayStation Magazine. Un numéro d’octobre-novembre 1999 livré avec une démo de 30 minutes du jeu, un poster… Et qui vous proposait de vous procurer LE t-shirt Final Fantasy VIII. Contre un envoi d’un bulletin et du code-barre de la boite du jeu. Chez mon revendeur habituel de jeux vidéo, c’est cette fois contre 499 F que je me procurais le gros boitier contenant les 4 CD du RPG de la dream-team de Square, composée de Sakaguchi, Kitase, Nojima, Uematsu, Nomura…
Fithos Lusec… Wecos Vinosec… Ce sont les tout premiers mots que vous entendrez au démarrage de Final Fantasy VIII. Tandis que démarre la cinématique d’introduction, sur un travelling au dessus de la mer. Du latin dans une cinématique ? Le compositeur Nobuo Uematsu n’a pas caché son admiration pour le Carmina Burana de Carl Orff. Dont il s’était notamment inspiré dans Final Fantasy VII pour le thème de Sephiroth. Pourtant, l’intro de Final Fantasy VIII parvient encore à nous surprendre avec ses airs d’opéra. Et sa séquence incroyable pour l’époque.
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Deux ans après un Final Fantasy VII qui a marqué toute une génération, Squaresoft (qui deviendra ensuite Square-Enix) envoie du lourd avec ce Final Fantasy VIII qui prend un virage très appuyé dans la série ! Au revoir « ambiance heroic-fantasy » (que l’on retrouvera cependant plus tard avec Final Fantasy IX)… Et bonjour « récit futuriste » avec des personnages plus réalistes. Mieux encore, l’histoire s’articule autour d’une histoire d’amour, comme en témoigne le logo du jeu. Un thème que l’on retrouvera d’ailleurs à plusieurs reprises dans le jeu. Car l’amour n’est pas une exclusivité réservée à Squall et Linoa (ou Rinoa en VO). Mais on en reparle plus bas.
Pour ses prises de risques, pour oser s’écarter des sentiers battus, Final Fantasy VIII est parfois injustement considéré comme le « mal aimé » des Final Fantasy. Beaucoup de joueurs lui préférant le 6e ou le 7e épisode. Par exemple. Mais pour beaucoup, peut-être tout simplement parce qu’il est LEUR premier Final Fantasy, ce 8e opus reste un épisode culte. Parfois même le meilleur. Quoi que l’on en pense, FF8 est un jeu que vous devez connaître tant il a contribué à construire une époque où Squaresoft cultivait l’excellence. Et c’est justement de lui, le jeu aux plus de 7,8 millions de copies vendues, dont on va parler aujourd’hui…
De quoi ça parle ?
Il ne faudra pas attendre très longtemps pour être plongé dans le bain : Final Fantasy VIII vous largue en pleine guerre ! La superpuissance Galbadia a déclaré la guerre à la petite province indépendante de Dollet. L’histoire débute alors que Dollet reçoit le soutien des SeeD, des soldats d’élite étudiants, provenant de l’université voisine de Balamb Garden (ou BGU pour les intimes). L’histoire nous présente déjà la plupart des personnages principaux : Squall (le héros) et Zell, pour qui cette opération militaire fait aussi office d’examen… L’instructrice Quistis, ou encore Seifer, le rival de Squall qui tient ici aussi un rôle d’examinateur pour son cadet.
Un peu plus tard, l’univers de Squall est bouleversé lorsqu’il rencontre Linoa Heartilly. Lui qui n’a toujours juré que par la discipline, il se voit fasciné par l’insouciance naturelle de cette jeune fille. Il commence aussi à faire des rêves dans lesquels il incarne Laguna Loire, un soldat de l’armée galbadienne… Pendant ce temps, une puissante sorcière manipule les dirigeants de Galbadia. Squall et ses amis parviendront-ils à vaincre cette magicienne maléfique et sauver le monde ? Quel est le rôle du mystérieux Laguna Loire ?
Un scénario plus adulte ?
Des châteaux, des princesses, de braves chevaliers… La série Final Fantasy a toujours lorgné du côté de l’Heroic Fantasy, de la fable, du conte de fées. Jusqu’à ce que la saga ne passe à la 3D avec Final Fantasy VII (sur PS1) et son scénario plus adulte, plus mature. On y parle alors d’écologie, de surexploitation des ressources naturelles, d’eugénisme… Final Fantasy VIII confirme cette tendance. Et va encore faire évoluer le propos de la série vers un public plus mature. Les thématiques de Final Fantasy VIII sont variées et interconnectées, offrant une réflexion profonde sur des questions universelles. Ce sont ces explorations thématiques qui, combinées à son gameplay et à son scénario, font de ce jeu une expérience mémorable pour de nombreux joueurs.
Le thème de l’Amour est le thème central du jeu. Avec pour point d’orgue la relation entre Squall et Linoa (qui inspire même le logo du jeu, mais on y revient plus bas). Une relation qui va faire évoluer notre héros, au départ très introverti, vers quelqu’un capable d’accepter l’amour des autres. Cette relation représente l’ouverture émotionnelle et le besoin de connexion humaine. Des éléments qui s’avèrent essentiels pour surmonter les épreuves du jeu. D’ailleurs, Squall incarne l’isolement, la distance et le repli sur soi, marqué par l’abandon et la perte. Au fil du jeu, il apprendra comment sortir de cet état en s’ouvrant aux autres.
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La perte de mémoire et son impact sur l’identité sont aussi des thèmes récurrents dans Final Fantasy VIII. Les personnages principaux ont perdu leurs souvenirs à cause de l’utilisation des Guardian Forces (GF). Cette amnésie collective soulève des questions sur la nature de l’identité : sommes-nous définis par nos souvenirs, ou bien par nos actions présentes ? Final Fantasy VIII interroge également sur la notion de destin. Les personnages sont souvent confrontés à des événements qui semblent inévitables… Cependant, le jeu met aussi en avant l’importance du libre arbitre.
Le voyage dans le temps est un élément clé de l’intrigue. Permettant d’explorer la manière dont le passé, le présent et le futur sont interconnectés. Le jeu examine comment les actions des personnages influencent non seulement leur propre avenir, mais aussi celui de toute la réalité. Cela amène à réfléchir sur l’effet papillon et sur la manière dont même les plus petits actes peuvent avoir de vastes répercussions. La guerre est un cadre omniprésent dans Final Fantasy VIII. Les personnages sont des mercenaires formés pour la bataille. Et ils sont souvent confrontés aux réalités brutales de la guerre, y compris la perte et le sacrifice.
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Le jeu aborde aussi la question du pouvoir, en particulier à travers les figures des sorcières comme Edea et Ultimecia. Qui sont des représentations de la manière dont le pouvoir peut corrompre. Cela interroge sur les dangers de l’absolutisme et de la perte de contrôle lorsqu’on est investi d’un grand pouvoir.
Une équipe de choc
Final Fantasy VIII a aussi marqué par la qualité d’écriture de ses protagonistes. Qu’il s’agisse de ses personnages principaux ou secondaires, le jeu brille par le traitement qu’il leur réserve. Et par leur place dans un récit qui devient très vite passionnant. Justement par ses personnages et les conséquences de leurs choix, de leurs actes.
Ainsi l’équipe principale est constituée de six protagonistes. Le héros, Squall Leonheart, étudiant Seed solitaire et peu loquace, tout de noir vêtu. On le reconnaît aussi à l’énorme cicatrice qui lui barre le visage (un souvenir échangé avec son rival Seifer, que vous verrez dès la scène d’intro). Pour se battre, Squall utilise une Gunblade, qui comme son nom l’indique est un mélange d’épée et de revolver. C’est sur les bancs de l’école qu’il rencontre Zell Dincht, adepte des arts martiaux reconnaissable à son tatouage sur le visage. Zell est le trublion de la bande, qui aime autant les blagues que la nourriture. Plus tard, on rencontre aussi Selphie Tilmitt, la joyeuse de la bande, fan de véhicules, transférée à Balamb depuis l’académie de Trabia Garden. Quistis Trepe est instructrice à Balamb Garden, mais rejoindra l’équipe. Enfin, la team est complétée par Linoa Heartilly, qui fait appel aux Seeds au début du jeu, et Irvine Kinneas, le sniper séducteur originaire de Galbadia.
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En parallèle, lors de quelques épisodes, le joueur incarne aussi un autre groupe, sur une timeline différente. Cette équipe se compose de trois soldats galbadiens. Maladroit et attachant, Laguna Loire semble être le chef du groupe. Il est assisté par Kiros Seagill, un homme assez fin et rusé, armé de deux lames. Et Ward Zabac, à la stature imposante et armé d’une sorte de harpon. Ce trio constitue, au départ de l’aventure, une véritable énigme, puisque Squall semble les incarner lors de rêves qui semblent très réels… Par la suite, le joueur suivra l’évolution de ces personnages, jusqu’à une surprenante conclusion…
Enfin, on pourrait parler de tous les autres personnages secondaires, tout aussi intéressants. Le trio rival composé de Seifer Almasy (élève surdoué de la BGU, lui aussi manipulateur d’une Gunblade et grand rival de Squall) et de ses deux lieutenants Raijin et Fujin… Ou encore le proviseur de la BGU, Cid Krammer (qui m’a toujours fait penser, physiquement, au regretté comédien Robin Williams), qui est LE personnage qui portera le prénom récurrent de la série, Cid, dans cet épisode… Et comment ne pas parler de la complexe antagoniste Edea, sorcière qui vous réserve bien des surprises. Ou de Raine et de sa fille adoptive Ellone. Squall garde de vagues souvenirs de cette dernière, qu’il considérait comme une grande sœur avant de la perdre de vue.
L’amour est partout dans Final Fantasy VIII
SPOILER ALERT ! Avant de commencer, un DISCLAIMER s’impose. Car évidemment, dans cette partie, ça va SPOILER à fond !! Donc, si vous ne connaissez pas l’histoire, si vous n’avez pas fini le jeu, et si vous souhaitez découvrir le récit par vous même, on vous conseille fortement de scroller jusqu’à la partie suivante. En revanche, si vous connaissez déjà le jeu, ou si le scénario vous importe peu, vous pouvez rester avec nous 😉
L’amour avec un grand A, donc ! Et d’entrée de jeu, on pense au lien amoureux qui lie très tôt dans l’aventure Squall et Linoa. Deux personnages qui se complètent, puisque Linoa est celle qui peut ouvrir Squall, héros taciturne et solitaire. Qui refuse toute forme d’amour par peur de l’abandon, suite à un traumatisme d’enfance. Linoa est celle qui crée une brèche dans la carapace du héros… D’ailleurs, l’amour est tellement important dans l’histoire qu’il s’immisce même dans la rivalité qui oppose Squall et Seifer. Puisque l’on découvre que Linoa est l’ex-petite amie de ce dernier.
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Mais l’amour ne touche pas que ces personnages dans le jeu. On pense évidemment à l’histoire un peu compliquée qui se tisse entre Selphie et le volage Irvine. En lisant entre les lignes, on comprend aussi que Quistis ressent plus que de l’amitié pour Squall (mais là, si sentiment il y a, il est à sens unique). Enfin, l’amour est aussi omniprésent à travers ses Sorcières. Qui sont toujours accompagnées d’un chevalier protecteur, souvent motivé par des sentiments amoureux. Et le chevalier servant d’Edea n’est autre que son époux, Cid Kramer, directeur de l’université de Balamb. Avant que Seifer ne reprenne le rôle.
Et puis, l’amour dans Final Fantasy VIII, c’est évidemment aussi celui que l’on voit naître, puis grandir entre Laguna Loire et Raine, habitante du petit village de Winhill. Une histoire qui est d’ailleurs plus émouvante que celle entre Squall et Linoa. Car si vous êtes restés jusqu’au générique de fin, vous aurez découvert que Laguna a épousé la jeune femme (qui est donc devenue Raine Loire). Tous deux auront ensuite un enfant, que nous connaissons tous !
Un système de combat qui tranche avec les habitudes de la série
Final Fantasy VIII « casse » le système de combat de la série, et les habitudes des joueurs. Avec notamment deux mécaniques inédites : les Junctions (jonctions), et une réforme du système d’XP. Le système de combat du jeu est une combinaison complexe de gestion de ressources (avec le vol et l’association de sorts), d’invocations via les GF… Et de stratégies de combat basées sur les statistiques des personnages. Ce système a été à la fois salué pour son originalité et critiqué pour sa complexité. Mais il reste un élément marquant de l’expérience du jeu.
Le cœur du système de combat réside donc dans la mécanique de Junction. Comprenez que, contrairement aux précédents volets où la magie était acquise ou assimilable, et se développait avec votre niveau d’expérience… Ici, les joueurs peuvent associer (ou « junctionner ») des sorts magiques à leurs personnages. Dans le but d’améliorer leurs statistiques comme la force, la défense, la vitesse, etc. Plutôt que de consommer des MP (points de magie), les sorts sont stockés en quantités limitées. Et peuvent être liés à des attributs spécifiques pour les augmenter. Par exemple, associer un sort de Foudre (Thunder) à la statistique de Force rendra votre personnage plus puissant en attaque.
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Dans Final Fantasy VIII, les personnages n’apprennent donc pas de sorts magiques de manière traditionnelle. Au lieu de cela, ils doivent voler des sorts (via la commande « Draw ») aux ennemis ou les collecter sur des points spécifiques sur la carte du monde. Ces sorts peuvent ensuite être stockés pour être utilisés en combat. Ou associés via le système de Junction. Les Guardian Forces ou GF (les invocations) jouent un rôle crucial dans ce système. En plus de pouvoir être invoquées pour des attaques puissantes, elles permettent d’augmenter les statistiques des personnages via le système de Jonction. Ou de débloquer des compétences spéciales, et d’apprendre des capacités qui influencent les combats de manière significative.
Contrairement à d’autres jeux de la série, le niveau des ennemis dans Final Fantasy VIII augmente proportionnellement à celui de vos personnages. Cela signifie qu’il n’est pas toujours avantageux de monter en niveau rapidement. Car les ennemis deviennent aussi plus forts. Enfin, pour terminer sur le gameplay, Final Fantasy VIII est le premier volet de la série qui introduit les jeux de cartes, que l’on retrouvera ensuite dans la série sous diverses formes et appellations. Ici, le jeu du Triple Triad est captivant, et a un impact sur les stats de votre personnage…
Un écart graphique significatif pour l’époque
Si Final Fantasy VIII sort deux ans après le précédent opus, le bond graphique est considérable, et représente un jalon important dans l’évolution visuelle de la série. Et des jeux vidéo de l’époque en général. Le jeu a repoussé les limites de ce que la console pouvait offrir en termes de qualité visuelle et de cinématiques. Tout en établissant de nouvelles normes pour les RPG. On parle d’une époque où Squaresoft écrase littéralement les autres studios en matière de rendu visuel, et de cinématiques.
L’un des aspects les plus marquants de Final Fantasy VIII est l’évolution vers un style graphique plus réaliste. Surtout en ce qui concerne les personnages. Les protagonistes de Final Fantasy VII avaient un design plus stylisé et chibi en dehors des combats. Final Fantasy VIII opte pour des modèles 3D avec des proportions réalistes, même en dehors des cinématiques. Cela permet aux joueurs de mieux s’immerger dans l’histoire. Par ailleurs, le jeu utilise des arrière-plans prérendus, une technique courante à l’époque, pour créer des environnements détaillés.
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Les cinématiques en images de synthèse (CGI) sont un des points forts du jeu. Final Fantasy VIII a marqué un tournant avec des séquences animées qui étaient, à l’époque, parmi les plus impressionnantes jamais vues dans un jeu vidéo. La scène d’ouverture, avec le combat entre Squall et Seifer, reste l’une des plus emblématiques. Mêlant musique orchestrale et visuels époustouflants pour plonger les joueurs dans l’univers du jeu dès les premières minutes.
Les graphismes des combats ont également été grandement améliorés par rapport à Final Fantasy VII. Les personnages, les invocations et les ennemis sont représentés en 3D avec un niveau de détail supérieur. Les attaques spéciales et les séquences d’invocation bénéficient de superbes animations. Un autre point notable est l’effort mis sur les expressions faciales et les animations des personnages. Le design artistique du jeu est fortement influencé par des éléments européens et modernes, avec une touche de futurisme. Les décors, les costumes des personnages, et même les interfaces utilisateur reflètent un monde où la technologie et la magie coexistent. Tout en conservant une esthétique cohérente et distinctive qui diffère des autres jeux de la série.
Eyes on me, un theme-song inoubliable
La musique de Final Fantasy VIII est une composante essentielle de l’expérience de ce jeu vidéo. Largement saluée pour sa qualité et son impact émotionnel. Composée par Nobuo Uematsu, la bande originale de Final Fantasy VIII se distingue par sa variété de styles musicaux, son orchestration riche, et son usage créatif des thèmes récurrents. Ainsi, le thème d’ouverture Liberi Fatali est une pièce épique qui combine chœurs latins et orchestre symphonique. Eyes on Me est l’un des morceaux les plus célèbres de la bande originale, interprété par la chanteuse chinoise Faye Wong. La chanson joue un rôle central, étant le thème romantique associé aux personnages principaux, Squall et Linoa. C’est aussi la première chanson vocale de la série Final Fantasy.
La bande-son de Final Fantasy VIII est richement orchestrée, avec des thèmes récurrents qui renforcent la narration du jeu. Par exemple, le thème principal de Squall, Balamb Garden, et le thème de combat Force Your Way sont tous deux des exemples d’orchestrations distinctes qui contribuent à l’immersion du joueur. Uematsu a également utilisé des leitmotivs, des mélodies associées à certains personnages ou situations, qui réapparaissent tout au long du jeu. Créant ainsi une continuité musicale qui renforce l’expérience narrative.
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Final Fantasy VIII a également innové avec l’introduction de nouveaux styles musicaux. Par exemple, Man with the Machine Gun, le thème de combat de Laguna, a une sonorité plus moderne et électronique. Contrastant avec les morceaux plus orchestraux du reste du jeu. Le jeu utilise aussi de manière inventive la musique pour le gameplay, comme dans le morceau Waltz for the Moon qui accompagne une scène de danse clé entre Squall et Linoa.
La musique de Final Fantasy VIII a laissé une empreinte durable dans la culture du jeu vidéo. Les morceaux comme Eyes on Me sont devenus emblématiques. Et la bande-son continue d’être jouée lors de concerts de musique de jeux vidéo à travers le monde. L’album original a été bien accueilli par les critiques et les fans. Et a été suivi de plusieurs arrangements et rééditions. Y compris des versions orchestrales et piano. En somme, la musique de Final Fantasy VIII est non seulement un accompagnement des scènes du jeu, mais aussi un élément clé qui élève l’ensemble de l’expérience narrative et émotionnelle.
Et aujourd’hui ?
Final Fantasy VIII va connaître plusieurs sorties, sur différents supports. Ainsi, après la PS1 en 1999, il sort sur PC l’année suivante. Neuf ans plus tard, ceux qui l’ont raté à l’origine peuvent enfin se le procurer en numérique. Dans une version PS1 Classics sur le PSN, pour la PS3 et la PSP. Entre décembre 2013 et mai 2014 (selon la région), il est réédité sur PC. Une version Dive-In est lancée sur mobiles en décembre 2014, mais elle ne sortira jamais du Japon.
Si vous souhaitez vous procurer le jeu, une version Remastered est également sortie le 3 septembre 2019. Une version qui offre un lissage des graphismes in-game, mais aussi quelques bonus. Comme la possibilité de supprimer les combats aléatoires, ou la possibilité de déclencher les Limit-Breaks à tout moment. Ou encore la possibilité d’accélérer x3 les cinématiques (plus d’infos ici). Mais cette fois, on parle d’un jeu disponible sur PC, Switch, PlayStation et XBox.
Au final
Final Fantasy VIII a marqué un tournant, à la fois dans la série et dans le jeu vidéo. Avec son scénario original, qui sort des canons du J-RPG, Squaresoft sort de sa zone de confort pour nous proposer une histoire qui aura captivé toute une génération de joueurs. Parfois boudé pour son orientation plus futuriste ou pour sa romance qui prend énormément de place dans le script… Final Fantasy VIII est pourtant un jeu au scénario profond, et qui, plus que les autres épisodes, vient aborder des thématiques plus matures. Autrement dit, il fait partie des titres qui ont contribué à faire basculer le jeu vidéo à l’âge adulte !
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25 ans après, le propos ou le gameplay de Final Fantasy VIII n’ont pas pris une ride ! Et si une refonte graphique suffirait à le remettre au goût du jour, on peut espérer que Square-Enix lui accordera un remake… Comme c’est actuellement le cas avec Final Fantasy VIII. Ce huitième opus est une réussite à tous les niveaux : Une intrigue riche avec des rebondissements marquants ; Un système de combat innovant ; Des graphismes épatants pour l’époque ; Une musique de Nobuo Uematsu (en particulier le thème Eyes on Me) qui a marqué des générations de joueurs ; Des personnages comme Squall, avec son évolution personnelle, et Seifer, le rival charismatique, mémorables et bien développés…
25 ans après, le taciturne et solitaire Squall Leonheart nous manque ! Final Fantasy VIII brille par son histoire poignante, son gameplay original et sa direction artistique impressionnante. Qui en font un pilier incontournable de la série.
Final Fantasy VIII
- Par : SquareSoft (aujourd’hui Square-Enix).
- Sur : PlayStation 1
- Genre : J-RPG.
- Classification : PEGI 12.
- Conditions de test : testé sur la version d’origine PAL sur PlayStation 1.
- Estimation : Comptez aujourd’hui environ 35€ pour une version d’occasion selon ArgusJeux.fr
Les points positifs :
- Le scénario
- L’écriture des personnages
- Les musiques de Nobuo Uematsu
- Le chara-design de Tetsuya Nomura
- Le style visuel plus occidental
- Son côté « grand spectacle »
- Une bonne durée de vie
- Le nouveau système de magies (jonctions)
- Triple Triad, le premier jeu de cartes dans les Final Fantasy
- Les invocations, toujours aussi impressionnantes
Les points négatifs :
- Des graphismes in-game qui ont quand même un peu mal vieillis sur la version d’origine (textures, visages…)
- Quelques passages un peu gnan-gnan
- Le Moomba, un nouveau personnage totalement sous-exploité
- Les combats qui paraissent très lents aujourd’hui, et trop nombreux sur le dernier CD
- On n’aurait pas craché sur quelques mini-quêtes en plus