Tous les ans, c’est la même chanson ! En cette période de rentrée, les sports débutent leur nouvelle saison, l’occasion pour les éditeurs de jeux vidéo de lancer les nouveaux opus de leurs séries respectives. Chez EA Sports « Tsénégame » la star de cette rentrée est évidemment FC 24, qui remplace l’historique Fifa. Mais s’il est une série plus confidentielle en France, mais qui m’intéresse infiniment plus que le football, c’est bien le jeu de hockey sur glace, NHL. Et justement, il me tardait de retrouver les crosses virtuelles ! Il est temps de se remettre dans le bain ! Et NHL24 va être parfait pour ça !

Vous avez dit « Aynetchelle » ?

Si, en France, EA Sports réalise chaque année de véritables cartons avec Fifa, devenu cette année FC24, le football étant très populaire chez nous, d’autres séries plus confidentielles de l’éditeur méritent qu’on s’y attarde. Et là, je pense en particulier à NHL, comme National Hockey League et qui, comme son nom l’indique, est un jeu de hockey sur glace. Une série dont je suis particulièrement fan depuis mes premiers coups de crosse virtuels sur NHL96, jeu Super-Nintendo que je conserve précieusement (c’était déjà EA Sports). Et une série dont j’attends chaque épisode avec impatience.

Mais comme je l’ai écrit, le Français n’est pas forcément un grand connaisseur de ce sport très populaire aux USA, et encore plus au Canada et au Québec (bien qu’EA Sports mette plus de moyens dans Madden NFL, encore plus populaire chez l’oncle Sam). Alors, une piqûre de rappel s’impose. La NHL est à la fois une ligue, et une association sportive professionnelle nord-américaine, qui réunit non pas des équipes, mais des « Franchises » (c’est le terme officiel), actuellement au nombre de 32. Ces équipes s’affrontent dans une compétition qui se divise en deux parties : une saison régulière (d’octobre à avril), suivie des séries éliminatoires (d’avril et juin).

► LIRE AUSSI NOTRE TEST : NBA 2K24 : un jeu brillant, mais un modèle économique discutable

Et c’est là que l’on aborde la partie vraiment technique : accrochez vous et préparez une aspirine au cas où ! Ces 32 franchises sont réparties au sein de deux associations : La Conférence Est, et la Conférence Ouest qui comptent donc 16 équipes chacune. Mais au sein de chaque Conférence, les équipes sont à nouveau séparées en deux divisions de huit équipes chacune : Pacifique et Centrale pour l’Ouest, et Atlantique et Métropolitaine pour l’Est. Voilà de quoi organiser un beau calendrier, avec 82 matchs pour chaque équipe en saison régulière. Soit 41 à domicile et 41 à l’extérieur. À l’issue des phases éliminatoires (ou Play-offs), le vainqueur de la Conférence Est affronte celui de la Conférence Ouest, et le gagnant soulève la prestigieuse Stanley Cup ! Et si vous vous posez la question, les tenants du titre sont les Golden Knights de Vegas.

Ça, c’était pour la vie réelle. Mais si le hockey sur glace est populaire dans les patinoires, il l’est aussi sur consoles de jeux vidéo. Notamment en Amérique du Nord, patrie d’origine de l’éditeur EA Sports, branche sportive d’Electronic Arts. Et éditeur qui porte la série NHL depuis 1991, date de sortie de NHL Hockey, sur MegaDrive (ou sur Genesis outre-Atlantique). Depuis 32 ans, donc ! Et c’est justement le nouvel opus de la franchise qui nous attend aujourd’hui. Il est donc temps de vous parler de NHL 24 ! Que vous allez différencier des autres épisodes par sa jaquette qui met en scène Cale Makar, défenseur des Avalanche du Colorado.

Un jeu toujours aussi généreux ?

On ne va pas faire durer le suspense plus longtemps : OUI, NHL24 est un jeu extrêmement généreux ! Une fois validées les conditions habituelles, c’est un menu bien connu qui vous accueille : en effet, et bien que je n’aie pas encore pu essayer FC24, la charte graphique et la présentation du menu me rappellent un autre jeu EA : F1 23. On peut donc deviner qu’EA Sports cherche à harmoniser la présentation de ses jeux. Et si vous êtes un consommateur de la marque, ce n’est pas plus mal, à vrai dire ! On s’y retrouve plus facilement.

Un jeu généreux donc… Avec beaucoup de choses à faire, tant online que offline soit dit en passant. Avec des classiques comme les matchs rapides, les entraînements, les parties en local… Et si vous lancez une partie, vous remarquerez aussi que le jeu est également généreux en matière de roster. Vous pourrez ainsi choisir les équipes de la ligue NHL bien sûr, mais aussi les sélections internationales, des équipes constituées d’anciennes légendes, différentes ligues… Avec également la possibilité de choisir des équipes féminines. Petite nouveauté appréciable pour les parties en ligne et World of CHEL : le jeu propose du cross-plateform, sur consoles de même génération (PS4 et XBox One, ou PS5 et Series X/S).

► LIRE AUSSI NOTRE TEST : MotoGP 23 : aussi sur Switch, mais dans une version « light »

Le mode Carrière est toujours là, mais très clairement, vous ne l’apprécierez pleinement que si vous n’avez pas touché à un NHL depuis pas mal de temps. En effet, si vous êtes comme moi un fan de la série, vous allez très vite remarquer que ce mode n’évolue plus vraiment depuis deux ou trois ans. Avec cette impression de revoir les mêmes cinématiques, d’entendre les mêmes dialogues que l’an passé. D’ailleurs, c’est un constat que j’avais également fait dans une autre licence EA Sports qui me passionne : F1 23. Et dans NHL 24, on pourra d’ailleurs faire le même constat avec le mode Manager.

En revanche, vous retrouverez aussi toujours le chronophage mode Ultimate Team, puisque c’est devenu un classique dans tous les jeux de sport. Dans ce mode, vous allez devoir vous constituer un deck de cartes de joueurs (ou effets), pour construire votre équipe idéale. Et comme dans la plupart des jeux qui proposent ces cartes à collectionner, vous pouvez soit obtenir des packs gratuitement, soit passer en caisse pour aller plus vite. Autre mode de jeu devenu incontournable, le World of CHEL qui vous permet de faire évoluer votre joueur, dans la rue ou sur les patinoires… Toujours aussi bon, il risque d’occuper les trois quarts de votre temps sur le jeu.

Réalisation : ça évolue peu, mais on va vers du mieux

Voilà, tout est dit avec cet intertitre. Attention : cela ne signifie pas que le jeu soit moche, bien au contraire. Cependant, l’évolution graphique n’est pas forcément flagrante, en comparaison avec les derniers opus. Rien à dire pour la mise en scène : entrée des joueurs sur la glace, replays, ralentis, animations de victoire… Le jeu est magnifique pour ce point. Et la remarque vaut pour la plupart des jeux de sport aujourd’hui, mais le joueur est plongé dans un véritable show. Le jeu vidéo s’inspire énormément, dans sa construction graphique, de ce que vous pouvez voir si vous avez l’opportunité de regarder des retransmissions de matchs de la NHL.

Mais nous arrivons à la remarque précédente, une fois sur la glace, quand la partie est lancée. Ici, avec la même vue plongeante que dans les précédents opus, le changement visuel n’est pas si flagrant. Au premier abord, du moins. Car si vous regardez plus attentivement, vous remarquerez que les développeurs ont amélioré la physique, et les animations des joueurs (on en a même de nouvelles). Cela se ressent notamment avec le gardien, ou lors des mises en échec, qui s’appuient encore plus sur la physique des joueurs. Et qui proposent donc de nouvelles animations.

► LIRE AUSSI NOTRE TEST : EA Sports F1 23 : la Formule 1 en mode « grand spectacle »

De plus, sur la nouvelle génération, on apprécie un meilleur rendu des jeux de lumière, des reflets, des expressions faciales ou de l’usure de la glace. Sans parler des nombreux détails sur les joueurs, ou dans les arenas. De nouveaux angles de caméra ont été ajoutés, ainsi que 75 nouvelles célébrations de buts. Donc si l’on y regarde de plus près, on constate qu’effectivement le jeu évolue vers du mieux sur ce point. Malgré tout, on a encore quelques petits bugs mineurs (les mêmes d’une édition à l’autre), sans doute une amélioration future…

Du coté de la bande sonore, les menus s’accompagnent d’une playlist dans le ton, et éclectique. Sur la glace, c’est tout bon : Cheryl Pounder, joueuse plusieurs fois médaillée d’or aux JO d’hiver avec l’équipe du Canada, rejoint la cabine des commentateurs. Et ça fait du bien d’entendre une voix féminine apporter son expertise au micro. En revanche, le jeu est toujours en Anglais, toujours pas de VF à l’horizon. Étonnant quand on sait que, sur la patinoire, quand les Canadiens ou les Sénateurs marquent, c’est bien en Anglais ET en Français que le but est annoncé. Ici, vous devrez vous contenter de la langue de Joe Biden. Du coté des gradins, c’est de la pure folie : le public compte parmi les plus impliqués du jeu vidéo (au point, parfois, de couvrir les commentaires). On aime entendre les supporters gueuler littéralement pour encourager leur équipe, ou lui ordonner d’aller marquer : on n’est plus devant un écran, mais dans le stade !

Gameplay : le changement c’est maintenant !

Du coté de la jouabilité, il y a de très gros changements ! Et si vous avez pu précédemment être habitués à des scores de basket, avec un but marqué pour quasiment chaque tir… Préparez vous, car ça va changer ! La principale raison est la Pression Constante. Une nouvelle mécanique qui fait que, comme son nom l’indique et comme dans la vraie vie, la pression est omniprésente sur la patinoire. Comment ça marche ? Quand vous entrez dans la zone adverse, vous pouvez voir apparaître une jauge de pression (un cercle). Celle-ci se remplit quand vous mettez vos adversaires en échec, quand vous pilonnez le gardien, quand vous réussissez des passes, ou quand vous êtes souvent en possession du puck.

Quand cette jauge de pression constante est à fond, c’est la débandade ! L’équipe occupée passe sous « pression totale » et perd entre 5 et 7 points d’attributs. Les joueurs ont plus de mal à garder le palet, perdent en vitesse, en précision de passes… Ce qui peut très vite vous donner un avantage indéniable ! Mais attention, car ça fonctionne aussi dans l’autre sens, et si vous ne dégagez pas rapidement la rondelle de votre camp, c’est vous qui vous exposez à un but ! Et le seul moyen de faire baisser cette jauge de pression, c’est évidemment d’envoyer le palet (et donc les joueurs) dans l’autre zone, pendant plusieurs secondes. Une mécanique très intéressante, et qui change énormément de choses dans votre façon de jouer. Encore plus si vous avez de vieilles habitudes avec la licence !

► LIRE AUSSI NOTRE TEST : WWE 2K23 : enfin le jeu de catch ultime ?

Autre changement intéressant, le gardien subit maintenant la fatigue et la pression pendant les matchs. Autrement dit, si vous le pilonnez ou si vous l’obligez à se déplacer latéralement, le gardien de buts perd de sa précieuse énergie. Conséquence : il perd en précision, en efficacité et en rapidité, et peut commettre des erreurs. Avec des fins de matchs qui peuvent vous offrir de plus en plus d’opportunités. Dans le Hockey Ultimate Team (HUT), vous pourrez aussi vous amuser avec les X-Factors, des compétences spéciales offensives ou défensives, à obtenir sous forme de consommables et à affecter à vos joueurs. Mais attention : chaque joueur a ses propres compétences (par exemple, le skilled-up X-Factor de Trevor Zegras va améliorer son jeu de crosses).

Les plus anciens regretteront sans doute la disparition de la « jouabilité à l’ancienne » façon NHL94. Il va donc falloir vous habituer aux sticks analogiques (en même temps, on est en 2023). D’autant que le jeu est plus difficile qu’auparavant, notamment par les nombreuses améliorations apportées. Comme les gestes techniques désormais en contrôle total, ou la nouvelle capacité qui permet de réaliser des feintes ou des passes, et déjouer les adversaires à partir de n’importe quel mouvement. À l’écran, on remarque aussi que les développeurs ont revu le système de vision des passes, avec de nouvelles infographies au-dessus des receveurs. Ce qui permet des passes plus directes, et la possibilité de passer n’importe où et à n’importe quel moment par la pression d’une seule touche.

► LIRE AUSSI NOTRE TEST : Forza Motorsport : un jeu magnifique, mais incomplet

Les développeurs ont aussi touché aux mises en échec : si elles sont capitales pour défendre, elles sont désormais plus réalistes, tenant compte des aptitudes réelles des joueurs IRL en la matière. Elles sont aussi plus fréquentes, le but étant de séparer le joueur du puck. Et là encore, on a une nouveauté qui change la façon de jouer, puisque NHL24 voit apparaître les mises en échec offensives. Autrement dit, elles ne sont plus réservées à la défense, et le porteur du palet peut maintenant lui aussi ouvrir un passage à coups d’épaules : si ses attributs sont assez bons, il conservera le palet.

Au final

Au premier abord, on pourrait presque penser que ce NHL 24 est exactement, à quelques détails près, le même jeu que NHL 23. Ou même NHL 22. Car à bien y regarder, ce n’est pas vraiment sur son aspect visuel que le jeu va nous surprendre cette année. En revanche, une fois que vous tenez la manette, ce n’est plus la même musique ! Le gameplay a été littéralement repensé pour devenir plus technique, certes. Mais surtout pour vous permettre de véritablement construire votre offensive, ou vos lignes de défense. Un meilleur système de passes, une meilleure gestion des actions ou des mises en échec… Et surtout un tout nouveau dispositif de pression constante qui vous immerge réellement dans l’ambiance d’une patinoire. En vous faisant ressentir la chappe de plomb qui peut peser sur les épaules des joueurs sur une rencontre capitale.

► LIRE AUSSI NOTRE TEST : Mortal Kombat 1 : taillé pour être le N°1 des jeux de combat ?

Sur le plan technique, si le changement n’est pas aussi marqué que pour le gameplay, il est pourtant bien présent. Sur ce point, le jeu évolue plus lentement, mais sûrement. Ce qui ne signifie pas que NHL24 soit à la traîne. Loin de là : c’est beau, la modélisation des joueurs est plus crédible et détaillée que jamais… Et la mise en scène est digne des shows TV. Et que dire du son, notamment du public qui vit pleinement le match qui se joue sous vos yeux ?

Vous l’aurez compris : cette édition 2024 de NHL est un vrai nouveau jeu, qui surclasse réellement les versions antérieures ! L’inconvénient, c’est qu’il va falloir réapprendre pas mal de choses, et investir du temps pour se familiariser avec ces commandes en apparence plus complexes (en réalité, elles ne sont pas plus compliquées, mais il y en a beaucoup plus). En revanche, une fois le gameplay et les nouvelles mécaniques assimilés, ce NHL 24 est le volet qui va vous offrir la meilleure immersion possible dans le monde du hockey sur glace. Avec cette impression d’acheter réellement un nouveau jeu. Si vous êtes fan de hockey, c’est un jeu pour vous, et les nouveautés justifient l’achat de cette version 2024. Et si vous ne connaissez pas la discipline, le jeu d’EA Sports est l’ambassadeur parfait… Bref, c’est un gros oui !!


NHL 24

  • Par : EA Vancouver, pour EA Sports.
  • Sur : PS4 et PS5, XBox One et Series X/S.
  • Genre : Hockey sur glace
  • Classification : PEGI 12
  • Prix : 79,99€ pour la version standard
  • Conditions de test : testé sur une version PS5 fournie par l’éditeur. Après une quinzaine d’heures de jeu dans les différents modes.

Les points positifs :

  • C’est vraiment beau
  • De vraies nouveautés
  • Un niveau plus relevé
  • La fatigue des gardiens
  • La Pression Constante, nouveauté qui change tout
  • Le casting XXXL
  • Le cross-plateform sur consoles de même génération
  • World of CHEL
  • Cheryl Pounder aux commentaires
  • L’interface du menu plus agréable et moderne

Les points négatifs :

  • Le mode Carrière, plus du tout original (un clone de celui de NHL23)
  • Visuellement, il reste encore quelques petits détails à améliorer, quelques bugs à régler
  • La disparition de la jouabilité « à l’ancienne  » de NHL94