Après une pause en 2021, la série WWE 2K a repris son rythme annuel, comme beaucoup de jeux de sport ! Et après un WWE 2K22 qui mettait en avant Rey Mysterio, c’est l’immense John Cena qui est au centre de WWE 2K23. Alors, finalement, ce nouvel opus n’est-il qu’une version 2022 à peine mise à jour ? Ou bien propose t-il suffisamment de nouveautés pour que vous vous y intéressiez ? La réponse, c’est maintenant avec notre test.

Les Superstars du Catch !

https://youtu.be/2fc819wHw6I

Je ne vais pas vous mentir : mes connaissances, en matière de catch (comme de jeux vidéo de catch) sont assez limitées, et étalées dans le temps. Quand j’étais adolescent, je me souviens avoir regardé à l’occasion Les Superstars du Catch, émission diffusée sur Canal+ entre décembre 1985 et janvier 2002. Adaptation française de WWF Superstars of Wrestling. À une époque, me concernant, durant laquelle les superstars s’appelaient Hulk Hogan, The Undertaker, Randy Savage, Papa Shango, Sid Justice… Ma première expérience avec les jeux de catch ? Tecmo World Wrestling sur NES, en 1989. Puis, en 1992, l’incontournable WWF Super WrestleMania, sur Super Nintendo.

Un bon dans le temps plus tard, me voici sur PlayStation 2, sur WWE Smackdown VS Raw 2008 et 2010. Des jeux estampillés THQ, qui ne m’avaient pas marqué plus que cela : pas vraiment fan de la discipline, j’avais alors décidé de les tester, pour le fun et par curiosité. Mais en février 2013, THQ fait faillite. Et pour vous faire la version courte, la licence liée officiellement à la WWE est récupérée par Take-Two Interactive, donc 2K. Donc dès 2013, les joueurs découvrent la nouvelle évolution de la licence, devenue WWE 2K14. Et pour ma part, c’est d’ailleurs avec WWE 2K15 (sur PS3) que je vais redécouvrir la franchise.

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À chaque opportunité de tester un jeu WWE, c’est toujours la même chose ! Chouette, un jeu de baston ! Sans doute abusé par l’illusion d’une discipline où tout est mis en scène, où les chutes sont des simulacres. « Une telle manchette dans la réalité aurait des effets dévastateurs. Mais sur un ring de catch, ce n’est rien que du show. Un spectacle amusant ! Il faut vraiment aimer pour acheter ce jeu ! » Et puis, manette en main, l’impression n’est plus la même ! De la baston, oui ça en est techniquement, mais…

Ici, nous parlons surtout d’un sport. Ne devrait-on pas parler de chorégraphies plutôt que de simulacres ? Retomber sur la colonne de son adversaire sans le laisser dans un fauteuil roulant nécessite une précision incroyable, et un geste extrêmement maîtrisé. Le catcheur est un sportif, et sa réussite passe par un entraînement sans faille… De la même manière, WWE 2K23 n’est pas qu’un jeu de catch, mais avant tout un jeu de sport ! Dans lequel vous allez mener une carrière, pour atteindre les sommets. Les matchs qui s’enchaînent n’ont d’autre raison d’être que de vous faire progresser. De ce point de vue, connaisseur ou pas, l’envie de démarrer le jeu est là. Je ne suis pas un amateur de catch, mais je sais que je vais passer un bon moment…

Showcase ! Cena… Rio : You can’t see me !

Globalement, WWE 2K23 est un titre très généreux ! Il va vous en donner pour votre argent et vous occuper pendant des mois, si vous accrochez au genre. Son roster, composé de Superstars et de Divas d’hier ou d’aujourd’hui est juste incroyable : Raw, Smackdown, MXT ou légendes du passé… Je me suis arrêté de compter autour de 170 combattant(e)s (une grosse partie à débloquer en jouant). Lors de votre première prise en main, vous risquez de vous perdre sur la page d’accueil. Elle est plutôt limpide et bien organisée, mais elle propose tellement de choses, de sous-menus dans les menus ! Je vous épargne les classiques modes versus en local ou en online, ainsi que les différents championnats, matchs, entraînements et autres que vous pourrez choisir, en solo ou avec des amis…

La (très) bonne surprise de cet épisode est son mode Showcase, qui est en quelque sorte le gros morceau, le plat de résistance, de WWE 2K23 ! Et quand l’édition 2022 était consacrée à Rey Mysterio, on change le casting cette année, avec une nouvelle superstar à l’honneur ! Et quelle superstar ! Car nous allons cette fois nous focaliser sur le catcheur/acteur reconnaissable à sa casquette, ses shorts en jean’s et ses t-shirts aux couleurs pétantes… Jooooooohn Ceeeeeennnaaaaaaaa !! Comme vous vous y attendez, ce mode vous permet de revivre les épisodes marquants de 20 ans de carrière de l’homme aux 16 titres. Mais ce qu’on n’avait pas vu venir, c’est le fait que vous n’incarnez pas John Cena, mais ses différents adversaires à qui John offre une potentielle seconde chance. L’art de prendre un mode trop attendu, pour le rendre passionnant !

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Avec le mode MonAscension (ou MyRise, l’autre gros morceau du jeu), les développeurs prennent cette année deux trajectoires distinctes, afin de séparer les parcours féminin et masculin. On aura donc deux menus distincts : L’héritage et The Lock. Le premier vous met dans le costume d’une jeune catcheuse fraîchement arrivée dans le circuit pro. Et accessoirement nièce d’une Diva six fois championne, et éminente membre du Hall of Fame. De même, The Lock est un parcours similaire, mais cette fois de l’autre coté des chromosomes avec un jeune catcheur qui va devoir gravir les échelons pour se faire un nom. Soit encore deux lignes scénarisées qui vont allonger la durée de vie. Une durée de vie gonflée à bloc par d’autres modes comme le Univers, un gigantesque bac à sable permettant de créer votre catcheur(euse) pour le faire évoluer… Ou le MyGM qui vous offre la possibilité d’affronter d’autres managers, dans un « combat » de shows TV et d’audience.

Petite nouveauté très sympa à jouer, le mode Wargames vous propose des matchs en 3vs3 ou 4vs4, sur deux rings posés cote à cote et entourés d’une cage. On ne va pas y passer des journées entières (quoique), mais ce mode est fun à jouer, et apporte de la variété aux matchs d’exhibition et autres. Enfin, MyFaction est un classique dans les jeux de sport. Équivalent de FUT ou de MyClub chez nos voisins footballeurs, par exemple… Ce mode vous propose de collectionner des cartes de combattants, avec leurs stats, afin de constituer votre propre dream team. Attention, car si le jeu vous offre des paquets de cartes à ouvrir quotidiennement, on peut vite, avec ce mode, céder au démon de la microtransaction.

Comment on joue, au fait ?

Première partie, on appuie un peu au hasard en espérant décocher un punch dévastateur dans la figure de son adversaire, et… Bim ! Quelques valses dans les cordes plus tard, c’est la débandade ! Vous pensiez sérieusement jouer à un jeu de baston ? Je l’ai écrit plus haut : WWE 2K23 est un jeu de sport, une simulation. Alors, si on veut apprivoiser la bête, il va falloir s’entraîner, ou pratiquer en mode exhibition. Histoire de se faire la main et de commencer à vraiment jouer avec de sérieux atouts. Pour la baston « arcade » il faudra attendre Street Fighter 6 ou Tekken 8 ! Ce qui ne signifie aucunement que WWE 2K23 ne soit pas accessible à tous, bien au contraire ! Mais il se mérite.

Une fois que vous aurez mémorisé les fonctions de base, le tableau de commandes s’avère riche, mais pas inabordable. Une touche pour courir, une pour esquiver, une autre pour contrer et une pour bloquer… Le jeu vous permet aussi de grimper dans les cordes pour sauter de plus haut… Ou choper des objets du décor (chaises, tables, etc) pour les éclater sur le dos ou sur la tête de votre rival. C’est du catch, n’oubliez pas. Et justement, puisque c’est du catch, les provocations font aussi partie de l’équation. Et là, ça devient drôle ! Car non seulement vous pouvez provoquer l’adversaire (provoc’ simple ou spéciale, au choix)… Mais vous pouvez aussi provoquer le public. Et là, ça devient vraiment savoureux de pouvoir passer pour le troll ultime, qui envoie ch… Les centaines de personnes réunies autour du ring, surtout si elles sont venues soutenir votre rival.

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L’amélioration qui m’a le plus séduit est ce que j’ai envie d’appeler la barre de fatigue, que l’on appelle barre d’endurance ou stamina, dans la plupart des jeux. Mais qui, ici, représente concrètement votre état de fatigue, pour le coup. Qui ne se vide plus, comme auparavant, bêtement lorsque votre personnage sprinte trois mètres dans les cordes… Mais bien au fil du combat, selon les actions que vous réalisez ou les coups que vous encaissez. Cela peut sembler anecdotique, mais cette petite modification fait toute la différence entre une barre de stamina totalement aléatoire, et une jauge de fatigue beaucoup plus crédible, beaucoup plus réaliste. Un vrai plus en matière d’immersion. Et qui va vous obliger à jouer stratégique pour aller au bout du match.

Pour gagner, vous allez devoir oublier les vieux réflexes qui consistent à bourriner l’adversaire jusqu’à ce que sa barre de vie soit vide, l’emmenant vers le KO. Le catch est un jeu de patience, où le plus fort doit aussi être le plus endurant pour gagner. Ici, vous allez devoir vider la barre de vie de votre concurrent, tout en l’épuisant. Car une fois plaqué au sol, s’il a encore assez d’énergie, il n’aura aucun mal à se libérer de votre tombé (lorsque vous lui plaquez les deux épaules au sol et que l’arbitre compte jusqu’à trois, vous accordant la victoire). Le but est de le fatiguer afin de pouvoir le clouer sur le ring. Une variante consiste à le sortir du ring (oui, on peut aussi se battre à l’extérieur des cordes). Et à se débrouiller pour qu’il ne remonte pas dans l’arène avant le décompte légal.

Et la réalisation, on en parle ?

Du coté de la réalisation, le constat est assez mitigé. Testé sur une version permettant de s’essayer au jeu à la fois sur PS4 et PS5, il est surprenant de constater que le jeu est plutôt joli sur PS4, mais que le gap n’est hélas pas fou vers la PS5. Globalement, et on va y revenir souvent au fil de ce chapitre, on a souvent l’impression que le jeu est une version optimisée pour les PS4/XOne, que l’on peut aussi lire sur PS5/SeriesX/S. Et sans parler du rendu visuel des combattants (on va y revenir), il est presque choquant de voir autant de temps de chargement sur une PS5 dont on nous a vendu le disque SSD comme une bête de course !

Si on apprécie de voir autant de combattants, et globalement assez bien modélisés, le jeu jure notamment pour ses collisions un peu étranges. Ou pour les déplacements trop rigides de vos protagonistes sur le ring. Lorsque l’on déplace un catcheur, on est tantôt surpris de le voir un instant en lévitation au dessus du vide… Ou faisant du moonwalk contre son adversaire. Lors des déplacements, les personnages semblent parfois glisser sur le sol. Alors certes, une fois pris dans le jeu, c’est un aspect qui nous passe au dessus… Mais il faut avouer qu’en 2023, ça pique quand même un peu ! Encore plus sur une console de nouvelle génération. Heureusement, la mise en scène se charge de nous faire oublier tout ça : à l’image du catch IRL, c’est un show, la mise en scène est fantastique, et vous plonge direct dans l’ambiance !

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Durant mes parties, j’ai aussi pu être surpris par les animations faciales de certains personnages. Notamment lorsque ceux-ci sont censés provoquer l’adversaire, mais donnent davantage l’impression de mâcher salement un vieux chewing-gum. Vous savez, comme dans les PES (désormais eFootball) d’il y a cinq ou six ans. Et de manière générale, le rendu visuel perd en précision dès que le jeu zoome sur les visages. En témoigne par exemple la modélisation des cheveux (et il y a beaucoup de cheveux longs dans le catch). Là encore, le rendu est bizarre et manque de finesse, avec une texture en aplat qui semble flotter au gré du vent. Mais à la décharge des développeurs, on leur pardonne au regard de la masse d’aspects techniques à gérer dans le jeu.

Pour le reste, si les commandes sont moins réactives que dans un jeu de combat traditionnel, WWE 2K23 fait le job. Si vous faites l’effort d’apprendre à contrôler vos combattants, le jeu est agréable à prendre en main. J’ai pu lire dans de nombreux forums que le jeu a une fâcheuse tendance à crasher lors de l’utilisation du mode MyGM (comme My General Manager, un mode dans lequel vous constituez une équipe et gérez des transmissions TV, dans le but de réunir le plus de spectateurs possibles). Pour ma part, je n’ai eu aucun soucis technique avec ce mode. Si ce n’est que j’ai décroché assez vite, j’avoue : fatalement, comme il y a énormément à faire dans ce jeu, il faut faire des choix si on veut garder une vie sociale…

Au final

WWE 2K22 était bon, WWE 2K23 est le même, mais en mieux, avec de nombreuses améliorations notables. On garde le même gameplay, la même générosité de contenu, mais on remet le tout au goût du jour, avec quelques petits trucs en plus… Il en résulte un jeu extrêmement complet, qui va vous occuper pendant très longtemps si vous êtes un fan du genre. Sans doute même n’aurez vous pas le temps de poncer le titre à 100% avant la sortie de son successeur, dans un an ! C’est dire si le jeu en vaut la chandelle, c’est le cas de le dire !

On pourra lui reprocher quelques imperfections, notamment sur le plan de la technique, mais le plus gros point noir du jeu, et je n’ai pas encore abordé ce point, c’est sa politique tarifaire. Car si vous voulez posséder l’intégralité de WWE 2K23 (avec son season-pass, ses boosts et son contenu encore plus généreux), il faudra faire monter la note. Comptez 99,99€ pour l’édition Deluxe, et 119,99€ pour l’édition Icône (une collector avec encore plus de bonus). Sans parler des microtransactions en pagaille pour booster encore plus vite MyFaction ou autres modes… Et WWE 2K23 peut vite devenir un jeu qui coûte (très) cher ! Heureusement, comme je l’ai dit plus haut, il est tellement généreux et tellement riche que l’édition standard peut suffire amplement, et vous occuper pendant des mois, si vous n’êtes pas un fan hardcore de la discipline.

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Il n’empêche que les jeux de catch n’étant pas légion, si vous voulez vous lancer dans ce genre, ce sera forcément un WWE 2K. Et en partant du principe que WWE 2K23 est le meilleur épisode de la série, avec un gameplay au top et un contenu qui donne le vertige… On n’hésitera pas très longtemps ! C’est un grand oui si vous êtes fan de catch. Et si ce n’est pas le cas, c’est aussi un grand oui, car cet épisode est le titre parfait pour découvrir, voire pour apprendre à apprécier, cette discipline.


WWE 2K23

  • Par : Visual Concepts, pour 2K Games
  • Sur : PS4 et PS5, XBox One, Series X/S, et PC.
  • Genre : Sport (catch)
  • Classification : PEGI 16
  • Prix : à partir de 69,99€
  • Conditions de test : Testé sur une version Deluxe sur PS5, fournie par l’éditeur, avec quelques heures de jeu sur la version PS4. Tous les modes pratiqués.
  • Site officiel.
Points positifs :
  • Le mode Showcase de John Cena
  • Très grosse durée de vie, on ne l’aura sans doute pas fini à la sortie de WWE 2K24
  • Le système de fatigue
  • MyRise pour prolonger le plaisir
  • MyGM ou MyFaction pour faire autre chose
  • L’arène Wargames très fun à jouer
  • Une prise en main agréable
  • Un roster colossal
  • Un contenu très très très généreux
  • La tracklist plutôt cool
Points négatifs :
  • Les bugs de collision
  • Un moteur graphique vieillissant
  • Beaucoup de microtransactions, un système pay-to-win abusé
  • Beaucoup de contenu intéressant exclusif au season pass
  • Les temps de chargement