Avec Hogwarts Legacy : L’Héritage de Poudlard, Avalanche et Warner Bros nous replongent dans l’univers étendu de Harry Potter. Dans ce RPG, vous ne croiserez pas le sorcier à lunettes, puisque l’histoire se déroule longtemps avant, à la fin du XIXe siècle. Le jeu a fait énormément parler de lui, que l’on aime ou non son univers, et il était temps que nous vous donnions notre avis.

Harry n’était même pas encore né !!

Lorsque le jeu est sorti, le 10 février dernier, il était amusant de voir les médias généralistes, et notamment les journaux télévisés, nous parler du « nouveau jeu Harry Potter  » ! Alors, avant de commencer, je pense qu’il est bon de rappeler certains éléments concernant ce Hogwarts Legacy (ou L’Héritage de Poudlard dans la langue de Molière). Et, non, il ne s’agit pas d’un jeu Harry Potter. D’ailleurs, non seulement vous n’incarnerez pas le sorcier à lunettes, mais vous ne croiserez non plus ni Hermione, ni Ron, ni Voldemort, encore moins Dumbledore, Rogue ou Hagrid.

Hogwarts Legacy n’est pas un jeu Harry Potter, mais un jeu qui nous plonge dans le monde de sorcellerie imaginé par J.K. Rowling (bien qu’elle ne soit pas impliquée dans le développement du jeu, n’en déplaise aux détracteurs qui ont appelé au boycott du titre à sa sortie). Même univers, donc, mais qu’on se le dise une bonne fois pour toutes : les faits racontés dans Hogwarts Legacy sont antérieurs à l’histoire de Harry Potter. Plus exactement, l’histoire se déroule à la fin des années 1800. De ce fait, pour porter la remarque à tout l’univers étendu, le jeu se déroule même avant Les Animaux Fantastiques.

► SUR LE MEME THEME : Hogwarts Legacy est repoussé sur PS4 et XBox One

Cette introduction est aussi l’occasion de vous apporter quelques explications sur les nombreux noms que vous verrez sur la boite. Car plusieurs acteurs sont impliqués dans le développement du jeu, et on peut vite s’y perdre. Hogwarts Legacy est donc développé par Avalanche Software (à ne pas confondre avec Avalanche Studios derrière les Just Cause, Rage 2 ou Mad Max). Il est édité (distribué) par Portkey Games, un tout nouveau label créé (et appartenant) par Warner Bros en 2017, et qui sera exclusivement dédié aux jeux inspirés par l’univers de J.K. Rowling. Oui, vous l’aviez deviné : « Portkey » étant la traduction pour « Portoloin » dans la VO !

Initialement (on ne compte pas ici les fuites de screens dès 2018), le jeu a été annoncé lors d’un événement PlayStation en septembre 2020, pour une sortie datée à 2021. Mais son développement ne sera pas de tout repos, et il sera finalement repoussé plusieurs fois. Pour être à nouveau annoncé pour 2022, puis encore repoussé à février 2023 sur les nouvelles générations (Series X/S et PS5), et avril pour les versions antérieures (PS4 et XOne, finalement repoussées à mai). Avec aussi une improbable sortie sur Switch cet été.

Bienvenue à Poudlard !

Dès son annonce, Hogwarts Legacy a suscité une énorme hype par la promesse qu’il représentait : un RPG en openworld vous permettant de circuler en totale liberté dans l’école de Poudlard et ses environs. Un engouement qui offre un joli record au jeu : selon Sony, c’est la bande-annonce qui a été la plus rapide à atteindre les 10 millions de vues sur la chaîne YouTube de PlayStation. Et pour cause : le jeu touche à l’une des licences les plus populaires et lucratives de ces 20 dernières années.

Comme tout bon RPG des années 2020 qui se respecte, le jeu s’ouvre sur la création de votre personnage, homme ou femme. Donc, à voir si vous allez jouer avec la voix de Martin Faliu (Jaskier dans The Witcher), ou Adeline Chetail, la voix de Zelda dans Breath of the Wild, Steph dans Life is Strange True Colors, ou Ellie dans The Last of Us part II. Avec beaucoup de choix dans l’apparence de votre avatar. Vous allez donc incarner ici une jeune sorcière ou un sorcier exceptionnellement admis(e) à Poudlard directement en 5e année. Pour quelle raison ? Et bien ça, c’est le scénario qui va vous l’apprendre. Et comme dans les livres/films Harry Potter, votre arrivée à l’école des sorciers passe tout d’abord par la salle commune, sa cérémonie d’intégration, et le passage sous le choixpeau.

► SUR LE MEME THEME : Hogwarts Legacy : comment ouvrir les portes à symboles

Allez vous intégrer le dortoir des ambitieux Serpentard, des loyaux Poufsouffle, des intellectuels Serdaigle ou des audacieux Gryffondor ? En cernant votre personnalité (et grâce à vos réponses lors d’un petit questionnaire), le choixpeau va très vite rendre son verdict… Que vous pouvez accepter, ou bien contredire en choisissant une autre maison que celle proposée. Mais sachez que vos couleurs n’auront aucune incidence sur le déroulé de l’histoire (hormis une seule quête annexe qui varie selon vos couleurs). C’est un bon point : le jeu ne tient pas vraiment compte de l’image des maisons dans les films. On peut même dire qu’il casse les codes de la série, grâce à des personnages secondaires juste exceptionnels : les Serpentards Sébastian et Ominis, la Poufsouffle Poppy défenseuse de la cause animale… Ou encore Natsai, la Gryffondor… Ils constituent les « amis » dont vous serez le plus proche. Et que vous devrez aider dans des quêtes plus ou moins longues, en parallèle de l’histoire principale.

Bien que le scénario du jeu soit antérieur à l’histoire de Harry Potter, le titre multiplie les références qui raviront les fans. Poudlard Express, virées à Pré-au-Lard et sa célèbre Bièraubeurre, la reproduction du château de Poudlard fidèle aux huit films (hormis les escaliers qui se déplacent d’une manière un peu différente), les fantômes de Poudlard, la population de la Forêt Maudite… Et même les thèmes musicaux… Tout est fait pour faire vibrer les amoureux du sorcier à lunettes. Le jeu est indépendant des films, mais nous ramène subtilement dans l’univers créé par Joanne Rowling, avec ses nombreux easter-eggs.

C’est juste magique !

La prise en main du jeu est bonne. Le jeu d’Avalanche est brillant pour son ambiance, son gigantisme ou ses sublimes décors gothiques. Il est, de très loin, le plus bel hommage au monde imaginé par J.K.Rowling. Les sensations et l’immersion sont juste incroyables lorsque vous arpentez les couloirs bondés d’étudiants dun château de Poudlard qui semble avoir été reproduit à l’échelle 1:1. Quelle sensation que de pouvoir admirer, dans leurs moindres détails, la salle de cours contre les forces du mal, la tour d’astronomie, le dortoir de votre maison (vous ne pourrez pas visiter les autres)… Ou encore d’aller vagabonder dans les superbes rues médiévales de Pré-au-Lard. Quel bonheur que de survoler le château illuminé, en pleine nuit, en entendant le Poudlard-Express au loin. Seul un fan de Harry Potter peut comprendre !

Comme je l’ai écrit plus haut, Hogwarts Legacy est un RPG. Et croyez moi, il déborde de quêtes ! Outre la trame principale, les nombreux points d’intérêt qui apparaissent sur la carte feraient pâlir d’envie les jeux Ubisoft ! Dans le château ou à l’extérieur, il est facile (et il est même recommandé) de s’éloigner de la quête principale pour se perdre pendant des heures à filer des coups de main à ses camarades de classe. Ou à chercher des pages du Guide des Sorciers. Ou à rechercher des statues de Demi-Guise. À capturer des créatures magiques. À chercher des coffres. Ou à combattre des serviteurs du mal. Ou à résoudre les énigmes de Merlin… Bref, pour ma part, après plus de 80 heures de jeu, il me reste encore pas mal de quêtes annexes à boucler pour viser le 100%.

► LIRE AUSSI NOTRE TEST : Lego Harry Potter Collection : revenir à Poudlard sur PS4, c’est pas sorcier !

Il serait très long de vous détailler tout ce que vous allez pouvoir faire ou rechercher dans le jeu. Mais sans spoiler, il est fortement recommandé d’alterner entre les missions de la quête principale et les quêtes annexes. Car si l’histoire se découpe en quatre grosses parties, quatre « épreuves des gardiens » que vous devrez résoudre… Malgré les apparences, le fil principal ne suit pas vraiment le rythme des saisons. Aussi, si vous gérez mal votre tempo, il est tout à fait possible de terminer l’histoire principale en plein hiver. Ne vous fiez pas au cinéma : il n’y a que dans les films Harry Potter que l’arc principal se termine avec l’année scolaire !

Le gameplay se décompose en trois mécaniques principales. La première, la plus importante, est l’exploration. Inutile de vous expliquer de quoi il s’agit. Tout comme le second aspect, les combats. Ceux-ci vont vous demander un peu d’habitude, car si une touche est affectée au bouclier Protego, vous devrez aussi apprendre à jongler avec la pression R2+ touche affectée aux magies que vous aurez sélectionnées. Enfin, la troisième phase est le crafting, puisqu’ici, vous pourrez cultiver des plantes, concocter des potions, ou upgrader votre équipement. Ne négligez aucun de ces aspects : envoyer vos « plantes Pokémon » au combat peut vous éviter de vous salir les mains. Et savoir fabriquer les bonnes potions peut vous rendre quasi-invincible. Quant aux vêtements, une fois que vous maîtriserez leur upgrade, vous pourrez donner un énorme coup de boost à vos stats.

Un jeu qui n’est pas exempt de défauts

Sur le papier, on pourrait facilement se demander si 2023 ne vient pas de nous livrer son premier gros hit. Un jeu parfait, qui coche toutes les cases du GOTY 2023 ? Et bien, sachez que Hogwarts Legacy a aussi des défauts. Et bien pires que le fait que le Quidditch ne soit pas présent dans le jeu. Ou qu’il n’existe aucun système de moralité dans le jeu : vous comporter comme le dernier des co… N’aura aucun impact sur votre parcours scolaire.

Le principal défaut du jeu, ce sont ses bugs : affichage, collisions, chutes de framerate, mais pas que ! S’il vous arrivera rarement de mourir en combat, la mort est hélas plus fréquente à cause de bugs qui vous font passer à travers le décor (et donc chuter à travers la map)… Ou qui vous font transplaner au milieu de rochers, qui vous tuent instantanément. Et puis, il y a aussi tous ces petits bugs, qui peuvent vous planter des quêtes en vous empêchant de les finir. Un personnage qui reste bloqué sur un dialogue, une touche X qui devient inactive (et vous empêche de sauvegarder), un PNJ qui reste invisible… Si le gros du travail a été fait, il reste quand même quelques améliorations à apporter au jeu. La dernière mise à jour du jeu a corrigé quelques uns des bugs cités plus haut, mais… Il en reste encore…

► LIRE AUSSI NOTRE TEST : Pokémon Écarlate/Violet : le renouveau tant attendu ?

Ensuite, on peut aussi évoquer la difficulté mal calibrée. Comprenez par là qu’il y a comme un décalage dans les niveaux, et le mode difficile correspond en réalité à un mode normal. Donc si vous jouez en mode normal, facile ou spectateur (juste pour profiter de l’histoire)… Vous allez littéralement rouler sur le jeu, sans véritable challenge. Dès lors que vous allez déverrouiller vos sorts et maîtriser les plantes ou les potions, que vous allez débloquer vos talents grâce à l’XP acquise, vous allez devenir surpuissant. Il en découle une impression agréable au départ, mais qui peut nuire au jeu sur le long terme. La meilleure illustration n’est autre que le sort Revelio, qui fait apparaître les coffres, mécanismes, parchemins… Et tout ce que vous pouvez/devez trouver dans le jeu. Un peu à l’image de la Vision d’Aigle dans Assassin’s Creed. Un sort que vous allez spammer à outrance, tous les 2 mètres dans le jeu. C’est bien pratique, mais ça risque de pas mal vous gâcher le plaisir de l’exploration.

D’autant que le jeu, malgré les apparences, n’est pas si long que ça ! Si vous privilégiez la quête principale, attention : son dénouement arrive très vite ! Comme je l’écrivais plus haut… Je me suis moi-même laissé surprendre, à enchaîner les missions, pour finir à ma grande surprise face au boss final du jeu. Heureusement, le jeu vous laisse boucler les quêtes annexes avant de déclencher son ultime mission… Mais malgré tout, je ne puis que vous conseiller de profiter un maximum ! N’hésitez pas à faire des pauses dans la quête principale, entre deux épreuves des Gardiens, pour vous offrir des parenthèses avec les quêtes secondaires. D’une part pour obtenir des améliorations importantes, d’autre part pour profiter du cycle des saisons. Et éviter de rusher l’été et l’automne en deux heures, pour rester 60 heures en hiver…

► LIRE AUSSI NOTRE TEST : Like a Dragon : Ishin ! : un Yakuza à la sauce Samouraï !

Si on nous a vendu le jeu comme un RPG, ses mécaniques sont simplifiées à l’extrême. Les trois seules stats que modifie votre équipement sont votre attaque, votre barre de santé et votre défense. Les nombreux vêtements à trouver dans le jeu sont aussi une déception : certes, ils sont très nombreux, et on les trouve quasiment partout, mais… Les tenues ne sont que des skins, et n’ont qu’un rôle cosmétique. D’une part, vous trouverez de nombreux doublons dans les coffres, mais leur qualité « de bonne facture, exceptionnel ou légendaire » n’apporte rien, si ce n’est de l’argent en plus à la revente (plus ou moins selon la qualité). On peut d’ailleurs changer notre apparence comme bon nous semble, en choisissant l’aspect d’une tenue que l’on a eu dans notre inventaire. Dès lors, on se prend vite à tout revendre, le stockage étant limité et la collection inutile…

À savoir :
Pour le moment, les seules versions disponibles sont les versions PC, PlayStation 5 et XBox Series X/S. Le jeu sortira aussi sur PS4 et XBox One le 5 mai. Enfin, une version Switch est aussi annoncée, pour le 25 juillet.

Au final

Hogwarts Legacy est un titre incroyable, exceptionnel ! Si le jeu est perfectible, notamment à cause de nombreux bugs ou à cause d’une difficulté relative, force est de reconnaître qu’il procure une sensation unique. Le joueur retombe en enfance et réalise de vieux fantasmes qui remontent à la sortie des films Harry Potter. Le premier d’entre eux étant de se balader avec une quasi liberté totale dans le gigantesque château de Poudlard. Ou de survoler les superbes paysages sur un balai volant ou sur le dos d’un Hippogriffe. Oui, Hogwarts Legacy a des défauts, mais il compte parmi ces rares jeux qui vous obsèdent : quand vous éteignez la console, vous pensez déjà à votre prochaine partie…

À mon sens, après plusieurs patchs correctifs, Hogwarts Legacy sera l’un des sérieux prétendants au titre de jeu de l’année 2023. En tout cas, si vous n’avez pas encore craqué pour une console de nouvelle génération, ce Hogwarts Legacy est clairement LE jeu qui peut vous faire franchir la ligne ! À moins que vous ne préfériez attendre la sortie des versions XBox One et PS4 en mai. Pour la version Switch, il faudra attendre encore plus longtemps. Un titre incontournable, pour ne pas dire indispensable si vous aimez les romans de J.K. Rowling. Et un jeu à posséder si vous aimez les belles aventures en monde ouvert. Bref, il y a des choses à revoir, mais on survalide !! Méfait accompli !!


Hogwarts Legacy : l’Héritage de Poudlard

Points positifs :
  • L’ambiance générale digne de l’univers de J.K. Rowling
  • Les musiques de Chuck E. Myers, J. Scott Rakozy, Peter Murray et Alexander Horowitz
  • Visuellement, c’est magnifique
  • Entièrement en VF, avec un doublage excellent
  • Se balader librement dans l’univers de Harry Potter
  • L’openworld et la sensation de liberté
  • Des personnages secondaires vraiment intéressants
  • Une durée de vie dingue, des wagons de quêtes annexes
  • Poudlard modélisé à l’échelle 1:1
  • De la magie partout, c’est grisant !
  • L’outil de personnalisation de votre avatar
  • Un jeu très accessible
  • Les nombreux easter-eggs
Points négatifs :
  • Les bugs : ralentissements, bugs de collision, d’affichage, voire bugs qui vous bloquent
  • Des missions qui finissent par devenir redondantes
  • Où est passé le Quidditch ?
  • Une fin (histoire principale) qui arrive beaucoup trop vite
  • Un antagoniste qui manque de consistance
  • Les (trop nombreux) accessoires vestimentaires qui ne servent à rien
  • Pas de système de moralité
  • Un RPG très très light
  • Certains commentaires qui tournent en boucle