Mortal Kombat 1 : taillé pour être le N°1 des jeux de combat ?

Décidément, 2023 sera l’année du renouveau du jeu de baston ! Après un Street Fighter 6 qui aura renouvelé son approche du versus-fighting, c’est au tour de Mortal Kombat de tout effacer et de repartir d’une feuille blanche. Quatre ans après Mortal Kombat 11, NetherRealm reprend tout à zéro pour un douzième épisode qui s’intitule en réalité Mortal Kombat 1. On l’a attendu, on y a enfin joué et… On n’était pas prêts pour ça !

Boucler la boucle

Cela va être un peu compliqué de tenir ici, comme à notre habitude, une introduction « historique » pour ce test (on va faire au mieux). Car nous parlons aujourd’hui d’un véritable mythe du jeu vidéo. Mortal Kombat ne peut se résumer en une simple introduction, tant la série a écrit une histoire complexe, dense, riche… Une histoire qui, comme le savent les fans, a débuté en 1992 sur bornes d’Arcade Midway. Avec pour objectif de devenir le concurrent direct du mastodonte Street Fighter II, sur la scène du versus fighting.

Misant sur une direction artistique ambitieuse pour l’époque, des personnages en motion capture (oui oui vous avez bien lu, dès le début des années 90), John Tobias et Ed Boon veulent un rendu ultra-réaliste. L’autre trait de caractère de la série Mortal Kombat, c’est bien évidemment son aspect gore. Très gore ! C’est d’ailleurs parce que des associations et des hommes politiques dénoncent cette ultra violence que nous verrons apparaître, dans les années 90, les différents systèmes de classification (CERO au Japon, ESRB aux USA, PEGI en Europe…).

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Très vite, la série Mortal Kombat devient Kulte ! Les suites s’enchaînent, sur tous les supports, traversent les générations, jusqu’à un autre gros changement majeur dans la série, une date clé : 2011. Cette année là, le studio NetherRealm Studios récupère le développement de MK, pendant que Acclaim, Williams et Midway, les éditeurs historiques, cèdent l’édition de la licence à Warner Bros Games. D’ailleurs, cette année là, la nouvelle équipe marque le coup avec un Mortal Kombat qui se vend à plus de 3 millions d’exemplaires. Ce qui permet de rembourser ce rachat.

La suite, vous la connaissez : NetherRealm amène la licence encore plus loin dans le réalisme, et MK rappelle à chaque sortie que la scène du versus fighting ne peut se passer de ses Fatalities. Mortal Kombat X en 2015, Mortal Kombat 11 en 2019… Des cartons ! Au point qu’on se demandait quand arriverait un Mortal Kombat 12. Le mystère est levé en juillet 2021, date de l’annonce de ce douzième épisode. Et le 18 mai 2023, NetherReam et Warner surprennent tout le monde en annonçant que ce nouvel opus s’appellera Mortal Kombat 1. Mais si on a cru un temps à un reboot, il y a une nuance : la série redémarre, en débutant une toute nouvelle chronologie.

Nouveau départ, nouvelle chronologie

NetherRealm aurait pu se contenter de rebooter sa série sans plus d’explications, se heurtant sans doute à l’incompréhension des fans. pas forcément ravis de découvrir un nouveau chara-design, une nouvelle histoire… Mais le plus fort est que ce nouveau départ est le cœur même du scénario du jeu. Sub-Zero, Johnny Cage, Scorpion, Liu-Kang, Raiden, Kung-Lao… Tous les personnages que vous aimez sont là, mais ne sont pas ceux que vous connaissez. Pourquoi ? Et bien, le jeu vous l’explique justement.

Attention, ce paragraphe contient un spoiler. – Contre toute attente, le jeu est bien une suite chronologique de Mortal Kombat 11. Si vous avez terminé ce dernier, (alerte spoiler) vous savez déjà que Liu Kang, le dieu du feu, est parvenu à vaincre la déesse du temps, Kronika (le boss) dans MK11 Aftermath. Ce qui lui a octroyé de nouveaux pouvoirs, devenant lui-même un dieu capable de maîtriser le temps (fin du spoiler).

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Mortal Kombat 1 s’inscrit donc dans cette continuité, avec un Liu Kang qui a décidé de réécrire, ou plutôt de remettre à zéro le monde, pour mieux le façonner à l’image de son idéal. Le dieu du feu souhaite la paix pour tous les habitants, et ambitionne de devenir le nouveau protecteur du Royaume Terre. Le continuum est donc nouveau, mais le cadre vous est familier. Les personnages eux-mêmes sont des classiques : Raiden, Kung Lao, Sub-Zero, Scorpion, Smoke, Kitana ou Johnny Cage… Ils sont tous là, mais plus jeunes, au départ de nouveaux arcs narratifs, avec pour chacun une histoire à écrire…

De son côté, afin de garantir la paix entre le Royaume Terre et l’Outre-Monde, dirigé par l’impératrice Sindel, Liu Kang a relancé le tournoi Mortal Kombat, mais en l’affranchissant de la possibilité d’achever son adversaire. Souvenez vous, il est beaucoup plus pacifiste que Shao Kahn ou Shang Tsung. Mais il s’avère finalement qu’un ancien ennemi, qui aurait dû normalement se réincarner sans avoir accès au pouvoir, ait réveillé ses ambitions passées pour revenir au devant de la scène malgré les plans de Liu-Kang…

Jouabilité : c’est un Mortal Kombat

La jouabilité de base reste assez similaire aux précédents opus, et les connaisseurs ne seront pas vraiment dépaysés, avec tout ce que cela implique : si vous êtes fan, vous serez aux anges, mais si vous n’aimez pas le gameplay de MK, vous n’aimerez pas davantage ici. Du coté du menu, le jeu reprend là encore les classiques, avec le mode Histoire, le Jeu Libre, du Online, et bien évidemment le mode Tours (vous enchaînez les combats jusqu’au sommet de la tour, dont la hauteur varie avec la difficulté). Pour la première fois, le roster de base ne propose pas de nouveau personnage, les 21 sont déjà connus. Pour la nouveauté, il faudra passer par le season-pass 1 qui ajoutera Takeda, Quan Chi, Ermac, Peacemaker, Le Protecteur et Omni-Man.

Toutefois, certaines nouveautés méritent que l’on s’y attarde. La plus évidente (Warner nous l’agite sous le nez depuis des semaines), c’est le nouveau système de kaméos. Si vous regardez le roster attentivement, vous remarquerez que Kano, Sonia Blade, Jax, Syrax, Frost ou Goro… Ne sont pas jouables. Ils sont bien présents, mais sous forme de kaméos : des assists que vous pouvez appeler à n’importe quel moment du combat, pour parfois en retourner l’issue. En début de partie, vous choisissez donc deux protagonistes : un kombattant (oui, on met des « K » partout dans MK) et son kaméo. Entre les coups de base ou un special-move en duo (Fatal Blow), cette assistance apporte une nouvelle dimension aux combats. Et on ne va pas s’en plaindre.

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Autre nouveauté qui va venir rallonger la durée de vie du titre : un mode Invasions assez sympa. Ici, ce mode vous propose une sorte de jeu de plateau sur lequel vous déplacez votre personnage. Pour chaque case, un combat, un chemin à débloquer, des clés à trouver… Ce mode fonctionne à la manière d’un RPG, avec un système de niveaux qui augmentent avec l’expérience. Et avec pas mal d’items à débloquer. Mine de rien, ce mode qu’on n’attendait pas nous a occupé un bon moment. Enfin, sur le menu d’accueil, vous trouverez aussi le Sanctuaire, une statue de dragon à laquelle vous allez sacrifier 1000 pièces pour obtenir aléatoirement des objets. Des skins… ou des illustrations. Beaucoup moins intéressant que la Krypte, pour ceux qui s’en souviennent…

Si un débutant apprendra vite les bases (à condition d’investir un peu de temps dans les tutos), il s’agit avant tout d’un Mortal Kombat. Donc un jeu de combat qui s’apprécie encore davantage quand vous connaissez vos combos en profondeur. En effet, le gameplay s’articulant beaucoup autour des juggles (jonglage) et des combos (enchaînements), il est recommandé d’en connaître un minimum pour survivre. La jouabilité change peu par rapport aux opus précédents, donc si vous êtes hermétique à cette jouabilité dynamique mais un peu rigide, cet épisode ne sera pas une révélation pour vous. En revanche, si vous souhaitez vous initier au Kombat Mortel, cet épisode est juste parfait.

Visuellement, c’est une Klaque !

Tout est dit, les images parlent d’elles mêmes ! Si le jeu sort sur la nouvelle génération, et non sur l’ancienne, ce n’est pas un hasard. Il est clairement pensé pour tirer le meilleur de la PS5 et de la Series X/S (et des meilleures cartes PC). Graphismes ultra-détaillés, couleurs chaleureuses, jeux de lumière époustouflants, et on ne parle pas du rendu des personnages, plus réalistes que jamais… On pourrait presque écrire que Mortal Kombat 1 est une véritable leçon. Avec toutefois un gros bémol : le jeu est aussi disponible sur Switch (cette fois développé par Shiver Entertainment et Saber Interactive). Pas sur PS4/XOne mais sur Switch ? Et le résultat est là : malgré un patch conséquent, cette version n’est pas comparable aux autres versions, et se fait littéralement défoncer sur le web !

Mais revenons à nos moutons ! Mortal Kombat 1 est visuellement magnifique, et techniquement maîtrisé de bout en bout. Le seul bug rencontré pendant ce test est un freeze au lancement du mode Invasions. Outre le fait qu’il soit dynamique, fluide, et sans bavure, le jeu brille autant dans ses cinématiques que dans ses séquences de gameplay. D’ailleurs, la transition entre les deux est aussi une réussite (on pourrait plutôt parler de fusion, plutôt que de transition). Je m’explique : une séquence montre un dialogue entre deux personnages. Les plans se suivent au fil de la discussion, jusqu’à arriver à la provocation, glissant vers des personnages de profil, prêts à en découdre. Et vous devez vous bouger car vous n’êtes plus dans une séquence animée. Sans vous en rendre compte, vous avez basculé en mode kombat… Et c’est là toute la force du disque SSD : le jeu camoufle subtilement ses temps de chargement.

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On pourrait aussi parler de la revisite réussie du chara-design, avec ses « nouvelles têtes » qui restent crédibles si vous suivez la saga depuis le début… Ou son doublage en VF, qui est juste excellent ! Même si le casting US affiche des noms très connus tels que Megan Fox, J.K. Simmons ou John Cena (ces deux derniers pour des personnages du season-pass). Enfin, les fans de la première heure apprécieront le skin spécial glissé dans le Kombat Pack, pour l’acteur Johnny Cage : l’apparence de Jean-Claude Van Damme, dans le film Bloodsport sorti en 1988. Drôle quand on sait que c’est justement JCVD qui a inspiré le personnage de Johnny Cage !

Puisque l’on parle de Mortal Kombat, c’est sans doute une question que vous vous posez. Alors… Oui, les Fatalities, Brutalities et autres séquences bien sanglantes sont toujours de la partie. Avec un soucis du détail qui pourrait parfois vous faire grimacer. Et oui, le jeu est interdit aux moins de 18 ans, justement à cause de cet aspect visuel assez cru. Mieux, quand on sait prendre le jeu au second degré, on apprécie de voir le sang recouvrir le sol de la zone de combat, ou les vêtements des combattants garder les stigmates d’un combat sans pitié. Quand on vous dit que les développeurs ont le soucis du détail !

Au final

Mortal Kombat 1 est une masterpiece ! Un jeu Mortal Kombat, mais en mieux ! Un bijou que l’on vous recommande si vous avez plus de 18 ans ! Quelques mois après la sortie de Street Fighter 6 et en attendant Tekken 8, le jeu de NetherRealm Studios se paie le luxe de s’imposer comme ce qui se fait de mieux actuellement en matière de versus-fighting. Et accessoirement comme l’un des plus beaux jeux du moment sur PS5 et Series X/S. Et s’il est accessible aux débutants, il devient de plus en plus gratifiant au fur et à mesure que vous apprenez à maîtriser ses techniques. Les fans de la série, quant à eux, retrouveront leurs marques tout en découvrant une histoire qui n’est pas une énième version de ce que l’on connaît depuis les années 90.

Au premier abord, le renouveau de la série tant vanté semblait concerner uniquement le volet narratif du jeu. Pourtant, force est de constater que, si Mortal Kombat 1 ne révolutionne pas la série, il pose de nouvelles bases, passe un cap. La franchise affiche clairement ses ambitions, et nous rappelle à quel point MK est un acteur majeur dans le monde du jeu vidéo. Et finalement, c’est une réussite totale : ce nouvel opus se donne des airs de « meilleur de la série » et peut-être même de « jeu de baston numéro 1 du moment » ! C’était donc ça le chiffre 1 ?

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Mortal Kombat 1

• Par : NetherRealm Studios, pour Warner Bros Games
• Sur : PS5, XBox Series X/S, Switch, PC.
• Genre : jeu de combat
• Classification : PEGI 18
• Prix : 69,99€ sur Switch et PC, 74,99€ sur PS5 et Series X/S pour la version standard, 99,99€ pour la version Premium.
• Conditions de test : testé sur PS5, sur une version fournie par l’éditeur. Modes principaux terminés.