Envie de licornes, d’arcs-en-ciel, de petits angelots et de beaucoup de beaux sentiments ? Alors, vous êtes au mauvais endroit ! Car ici, nous allons vous parler de Mortal Kombat 11, dernier né de chez NetherRealm Studios pour le compte de Warner Bros. Et, fidèle à sa légende, ce jeu de combat mythique va nous offrir des images bien gores. Éloignez les enfants, c’est l’heure de notre test, disponible seulement au rayon boucherie !
27 ans, mais toujours aussi vaillant !
Aussi incroyable que cela puisse paraître, Jean-Kévin écarquille les yeux, en essayant de comprendre de quoi nous sommes en train de parler. Visiblement, c’est la première fois qu’il entend parler de Mortal Kombat ! Alors, rien que pour toi, Jean-Kévin, qui te réveilles d’un coma de plus de 30 ans, un petit rappel s’impose ! Et pose tout de suite cette VHS de Mortal Kombat le film !!
Comme son nom l’indique, Mortal Kombat est un jeu de… Combat ! La franchise est apparue en 1992, avec pour but de faire de l’ombre à un poids-lourd sorti un an plus tôt, nommé Street Fighter II : The World Warrior. À l’époque, ce sont Midway et Acclaim qui sont aux commandes, pour un jeu qui se démarque de la concurrence par ses graphismes plus réalistes, basés sur des photos numérisées, et surtout sur de la motion-capture, bien avant que le cinéma ne s’en empare.
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Si l’on compte les spin-offs, Mortal Kombat a été décliné en 13 jeux. Avec un vrai renouveau lorsque Warner Bros a eu la bonne idée de reprendre la franchise en main, en 2011 (MK9). Histoire de bien marquer le changement, les développeurs ont aussi changé de nom, pour devenir NetherRealm Studios. NetherRealm qui signait en 2015 l’excellent MKX (le premier jeu PS4 testé sur notre site, instant nostalgie)… Et qui rempile en toute logique pour ce 11e épisode !
Et c’est en décembre dernier, lors des Game Awards, que ce « EmKa11 » a été annoncé, à notre grande surprise. Plus étonnant encore, sitôt dévoilé, sa sortie était annoncée pour quelques mois plus tard, seulement…
Scénario : mais ça ne s’arrêtera donc jamais !
Si vous pensiez avoir rétabli la paix en finissant Mortal Kombat X (ou MK XL si vous l’avez mis à jour), détrompez-vous ! Car en réalité, la mort de Shinnok a foutu un beau bordel ! Liu Kang et Kitana sont passés du coté obscur, Raiden a pété les plombs… Et lorsque vous décidez de partir dans l’Outre-Monde pour détruire la cathédrale de Shinnok, les choses ne font qu’empirer…
Car, profitant de ce joyeux boxon, Kronica (la grande méchante de ce 11e opus) décide de passer à l’action. Afin de prendre le contrôle sur les différents mondes, la déesse du temps décide tout simplement de figer celui-ci… Doc Brown vous expliquerait alors que cela crée un paradoxe spatio-temporel, qui a pour effet de mélanger le passé et le présent. Le but de Kronica ? Réécrire l’histoire (dont elle est elle-même à l’origine) en faisant disparaître ce trouble-fête de Raiden, dieu protecteur du Royaume Terre, et réinstaller Shao Kahn au pouvoir. Oui, elle a vu Avengers : Endgame !
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Pour les scénaristes, ce pitch un peu tordu est le moyen de justifier ce qui constitue l’un des arguments de vente de cet opus. Vous permettre de jouer à la fois avec les personnages d’aujourd’hui, mais aussi avec ceux d’hier. Un vieux Johnny Cage contre son fringant double du premier Mortal Kombat, par exemple. À ce niveau, je pense que l’on peut parler de fan-service !
Une réalisation qui klaque !
Porté par l’Unreal Engine 3, le jeu est tout simplement magnifique. La direction artistique est une pure merveille ! Que l’on adhère ou pas à l’ambiance parfois macabre des décors, il faut avouer que les environnements sont beaux, colorés, et très détaillés. Avec parfois de petits détails qui vous échapperont peut-être, mais qui ont été pensés pour apporter du réalisme au jeu. Tels que le sang qui éclabousse parfois des éléments du décor.
Le constat est le même pour les personnages. Les modélisations sont encore mieux réussies que par le passé, avec une mention spéciale pour les visages extrêmement détaillés et réalistes. De même, on admire nos combattants qui se salissent et qui se tâchent en temps réel durant le combat. Et c’est ce genre de petits détails qui rendent le jeu crédible, pour ne pas dire réaliste.
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Le jeu tape dans les ressources de la console (j’ai un avion à réaction dans mon salon), pourtant, je n’ai pas constaté de bugs majeurs. Si ce n’est un peu de lag en tout début de combat. Pour le reste, c’est fluide, rapide, les chargements plus que corrects… Et on ne peut que se régaler avec un affichage à 60 fps quasi-constant. Les développeurs maîtrisent le volet technique, et nous le font sentir !
Puisque l’on parle d’aspect technique, il est aussi important d’aborder la question de la bande-sonore. Avec des musiques qui ne sont pas inoubliables (voire parfois très génériques), mais qui collent bien à l’ambiance des jeux NetherRealm (et pas uniquement Mortal Kombat… J’ai même cru reconnaître un thème de Injustice 2). En revanche, gros big-up pour les dialogues intégralement en VF. MK nous y a habitués avec ses volets précédents, mais ça fait toujours son petit effet quand de nombreux autres développeurs nous collent encore paresseusement des dialogues en Anglais.
Rigidité kadavérique ?
C’est un peu la marque de fabrique de Mortal Kombat : la rigidité de ses personnages. Caractéristique que s’est parfaitement approprié NetherRealm, au regard de Injustice 2, qui nous laissait lui aussi cette impression de contrôler des poupées Action-Man, plutôt que de vrais combattants. Et bien, figurez-vous que cette rigidité est de retour dans ce Mortal Kombat 11… Et notre premier réflexe sera de chercher la manipulation qui déclenche une scène où l’on retire le balai du derrière de notre adversaire.
Blague à part, outre cet aspect que certains apprécieront, d’autres moins (c’est la patte de MK), le jeu reste très fluide, comme je l’ai dit plus haut. Et demeure très agréable à jouer. Les fans ne seront pas dépaysés, même si du coté de la jouabilité, Mortal Kombat 11 tient davantage d’Injustice 2 que de MKX. Ainsi par exemple, le jeu reprend les interactions avec le décor, certes déjà présentes dans le dixième «combat mortel», mais véritablement sublimées par «Super-Heroes Simulator 2». Mais j’y reviendrai plus bas.
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Pour l’heure, il est temps de se lancer dans le jeu, avec quatre menus principaux qui vont vous offrir généreusement de nombreux sous-menus, pour une durée de vie considérable. Le premier est le mode Konquête (mode histoire, tours du temps, tours klassiques et krypte). Le mode suivant est le mode Kombat, avec ses duels en versus contre un ami ou contre l’IA, et ses matchs en ligne. On poursuit avec le mode Kustomiser, et ses options de personnalisation dont je vous reparle plus bas. Enfin, Apprentissage regroupe les tutos, entraînements et consors.
Toujours aussi Krado !
Si la série Mortal Kombat a longtemps été réputée pour ses Fatalities gore, la série a passé un cap depuis quelques épisodes déjà ! Les « Fatality » ne sont plus qu’une cerise sur le gâteau, et les séquences cra-cra n’attendent plus la fin du match pour vous faire rendre votre petit dej !
Pour clore les rencontres, Fatalities, Brutalities et autres réjouissances sont toujours de la partie, évidemment. Dans MK11, on casse des mâchoires comme jamais, on découpe de la cervelle, on écorche, on éviscère, on crève des yeux, on démembre… Et le tout avec des angles de vue très rapprochés… Un petit paradis pour médecin légiste ! Et ce ne sont pas les sons qui vont adoucir la chose : les effets sonores sont réussis, et risquent de vous refroidir si vous êtes allergique aux os qui craquent.
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Les X-Ray de MKX sont ici remplacés par les Fatal Blow, une manip (L2+R2) que vous pouvez envoyer dès lors qu’il ne vous reste plus que 30% de votre barre de vie. Ces coups spéciaux vont aussi retirer 30% de la vie de l’adversaire, à condition de pouvoir les placer… Mais toujours avec une mise en scène bien ficelée, qui vous fait réviser vos cours d’anatomie. De même, la jauge EX disparaît pour être remplacée par une double barre (défense et attaque), qui rééquilibre les stratégies.
Pour le reste, vous devrez aussi accepter la disparition des courses, et vous réhabituer avec la garde calée sur le bouton R2 (on aime ou pas). L1 sert toujours à envoyer les chopes (encore une animation qui fait craquer des os), et R1 sert à amplifier vos attaques spéciales. Avec cet opus, Mortal Kombat se remet en question, et le fait plutôt bien. Il en résulte un gameplay agréable à prendre en main, et facilement accessible (si ce n’est pour la garde, je ne m’y fais pas)… Ce qui ne signifie aucunement que le jeu n’est pas plus technique et plus exigeant, bien au contraire. Les compétiteurs y trouveront aussi leur compte.
Roster complet ou demi-roster ?
Ma première surprise, en lançant ma toute première partie, fut de découvrir un roster qui, bien qu’assez complet et équilibré, reste tout de même assez chiche au regard des jeux de combat contemporains. Ça rassure, et ça inquiète à la fois. Ça rassure si l’on a une confiance aveugle en NetherRealm, en se disant que nos amis les développeurs ont tout simplement fait des choix, en ne gardant que le meilleur du casting, en misant sur la variété et l’équilibrage, plutôt que sur la quantité.
On appréciera d’ailleurs le fait que le mode Histoire, avec son chapitrage qui alterne les points de vues des personnages, va vous obliger à jouer chaque membre du casting. Si vous terminez le mode scénarisé, une fois en versus contre vos amis, vous ne pourrez pas dire « celui là, c’est la première fois que je le joue » !
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Mais cela peut aussi inquiéter, en se disant que l’on est en 2019 ! Et que la pratique actuelle consiste à multiplier le casting par deux (ou plus) en vous vendant des DLC, des « packs Kombattants » pour reprendre le lexique de MKX. D’ailleurs, un premier personnage est disponible en DLC, contre 4,99€ : Frost, l’élève la plus dangereuse de Sub-Zero. Et ceux qui ont précommandé le jeu pourront aussi ajouter Shao-Kahn à la liste.
Cette impression se renforce en jouant au mode Histoire, dans lequel vous allez affronter des adversaires bien connus, mais qui ne sont pas jouables (coucou Cyrax, par exemple). Et je ne puis m’empêcher de penser que, s’ils ont été modélisés pour le jeu, il y a de fortes chances pour qu’ils apparaissent en mode versus, grâce au season-pass ou vendus à l’unité sur le store de votre machine.
Un p’tit tour… Dans les Tours
C’est un mode incontournable de Mortal Kombat : les Tours sont de retour pour vous proposer des défis. Ici, on enchaîne les combats jusqu’au sommet. Selon la hauteur de la tour, le niveau de difficulté ne sera pas le même. Tout en sachant que, puisque l’on parle de difficulté, il va falloir vous entraîner un minimum avant de visiter ce menu. Car si la première tour se termine sans grande difficulté, les suivantes sont plus compliquées. Pour ne pas dire que les dernières tours sont de véritable purges.
En réalité, deux types de défis vous seront proposés ici. Tout d’abord, vous allez y retrouver les tours dites «Klassiques». Inutile de vous expliquer de quoi il s’agit, c’est un principe que vous connaissez depuis longtemps, ces enchaînements d’adversaires étant déjà présents depuis l’ère 16 bits.
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Le second type, ce sont les «Tours du Temps», pour des défis encore plus relevés, ces tours plus difficiles étant en rotation et en changements constants. C’est aussi ici que les gains d’objets de la Krypte trouveront leur utilité. Hélas, avec une difficulté élevée, et un équilibrage parfois mal pensé, ces gains s’avèrent au final laborieux. Heureusement, les développeurs ont annoncé qu’une mise à jour va rééquilibrer le tout, avec un niveau de difficulté revu à la baisse.
Contes de la Krypte
La fameuse krypte, véritable paradis des chasseurs de loot, est de retour ! Comme dans l’épisode précédent, ce mode vous propose d’explorer un monde divisé en plusieurs parties (en réalité, il s’agit de l’île de Shang Tsung). Au beau milieu du paysage délicieusement macabre qui s’offre à vous, vous pourrez dilapider votre argent pour ouvrir des coffres. Et dans ces coffres, de nombreux items : skins, musiques, artworks, mais aussi argent, objets procurant des effets pour le mode Tours du Temps…
Si sur le fond, ce mode change peu par rapport à l’opus précédent, c’est sur la forme qu’il devient plus intéressant. En effet, vous pouvez oublier l’étrange vue FPS de MKX, loin d’être la plus ergonomique, pour une nouvelle vue TPS beaucoup plus appréciable et plus maniable. En revanche, les jumpscares sont toujours de la partie 😉
Ce qui nous amène à la vraie nouveauté pour la licence : un système de customisation très poussé, qui s’inspire énormément (encore une fois) de celui d‘Injustice 2. Chaque personnage dispose de plus d’une vingtaine de tenues à débloquer (parfois juste des couleurs alternatives)… Et vous pourrez également changer certaines parties des costumes (masques, corps, etc) afin de booster telle ou telle statistique. D’ailleurs, si l’on s’attarde sur la personnalisation des kombattants, on ne pourra nier qu’elle est plus poussée qu’auparavant. Car outre l’apparence, ce sont aussi les coups spéciaux, les intros et les poses de victoire, les Fatalities et Brutalities… Que vous pouvez changer à la carte, via ce procédé.
Au final
J’avoue avoir un peu de mal à traduire ma pensée, lorsqu’il s’agit de dresser le bilan de ce nouveau Mortal Kombat. Oui, le jeu est encore plus beau, et oui, il est excellent, c’est indéniable ! Et une fois lancé, il est difficile de décrocher, ce qui est un très bon point. Pourtant, pour des raisons qui m’échappent encore pour la plupart, j’ai eu du mal à ne pas lui préférer Mortal Kombat X, jusqu’alors mon épisode préféré. De même, j’avais cette impression que tout ce qui aurait pu me surprendre dans ce Mortal Kombat 11, je l’avais déjà vu et vécu dans le très bon Injustice 2, des mêmes créateurs.
Pourtant, je dois être franc avec vous. Je ne peux pas nier que ce MK11 a littéralement aspiré mon temps libre, me faisant même oublier que je dois aussi vous rédiger le test de Days Gone ! Car, à l’image de ses Fatalities, c’est en allant voir ce que MK11 a dans les tripes que l’on apprend à en aimer ce qu’il est ! Pas forcément original en surface, c’est en l’explorant en profondeur que l’on découvre toute la richesse du dernier né de NetherRealm, qui maîtrise ici sa licence mieux que jamais.
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Comme je l’ai dit dans mon titre, ce retour de la série est brillant… Tant il revisite ses fondamentaux, sans dénaturer pour autant ce qui constitue l’essence même de Mortal Kombat. Cerise sur le gâteau, le jeu est extrêmement généreux en termes de contenu. J’ai toujours eu une nette préférence pour Street Fighter, voire pour Soulcalibur… Pourtant, force est de reconnaître que ce MK11 est un must-have si vous êtes fan de versus… À condition bien évidemment d’éloigner les gosses de l’écran !
Mortal Kombat 11
- Par NetherRealm Studios, pour Warner Bros Interactive Entertainment.
- Sur PS4, Xbox One, Switch (en démat’, version physique fin mai) et PC.
- Genre : versus fighting.
- Classification : PEGI 18+.
- Prix : 69,99€ sur consoles, 59,99€ sur Steam.
Points positifs :
- Beaucoup de cinématiques, de grande qualité
- Visuellement, c’est une claque
- Gros contenu très généreux, beaucoup d’unlockables
- Un mode Story interminable
- La customisation
- Effets sonores réussis
- Les dialogues en VF
- Un gameplay plus exigeant
- Scorpion a toujours une pu… de classe !
Points négatifs :
- Personnages toujours aussi rigides
- Un scénario plein de clichés
- Évitez de jouer juste après avoir mangé
- Le jeu nous fait (très) souvent penser à Injustice 2
- Un roster un peu chiche
- On sent venir le « kramage » de carte bleue