Il y a des choses qui ne se refusent sous aucun prétexte ! Pouvoir incarner l’une des icônes les plus emblématiques du cinéma en fait partie ! Et c’est justement ce que vous proposent MachineGames et Bethesda avec Indiana Jones et le Cercle Ancien. Un jeu d’aventure en vue FPS disponible sur XBox Series et PC depuis le 9 décembre. On ne pouvait rêver d’une meilleure façon de conclure l’année 2024 ! Ah, et on a oublié de vous dire : histoire d’enfoncer le clou, XBox a intégré ce jeu, dès sa sortie, dans le GamePass. Autrement dit, si vous êtes abonné, il est gratuit pour vous ! Joyeux Noël !
Le père des aventuriers
S’il est un héros qui a marqué le cinéma d’aventure des années 80, c’est bien Indiana Jones. Un aventurier fictif inventé par George Lucas, aussi créateur de la saga Star Wars… Et qui refilera d’ailleurs le rôle principal à l’acteur qui y incarne Ian Solo, Harrison Ford. D’ailleurs, pour l’anecdote, sachez qu’un temps avait été envisagé de confier le fouet et la veste de cuir d’Indy à Tom Selleck, acteur de la série Magnum. L’archéologue américain fait son apparition à l’écran en 1981, dans Les Aventuriers de l’Arche Perdue, film d’un certain Steven Spielberg. Et en 1984 sort un second film, Indiana Jones et le Temple Maudit. Qui, contrairement à ce que beaucoup pensent, n’est pas une suite mais un préquel du premier film.
Indiana Jones est incontestablement une icône de la culture populaire. Inspirant de nombreuses autres œuvres dans la littérature, le cinéma… Et même le jeu vidéo ! Car quand on y pense, de nombreux jeux vidéo ont été influencés par Indiana Jones. Soit en s’inspirant directement de l’univers, soit en reprenant les thématiques de l’aventure archéologique, des trésors anciens… Parmi les plus connus, on citera évidemment Pitfall en 1982, mais aussi Spelunky, La-Mulana… Ainsi que les mastodontes Tomb Raider et Uncharted !
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Entre Indiana et le jeu vidéo, ça ne date pas d’hier ! Le premier titre à s’inspirer de l’aventurier est Indiana Jones and the Temple of Doom (1985), sur Arcade, Commodore 64, ZX Spectrum, MSX, Amstrad CPC, NES, Atari ST, PC, Amiga, Apple II. Mais sur la quinzaine de jeux, tous supports confondus, le plus marquant est sans doute Indiana Jones’ Greatest Adventures (1994) sur Super-Nintendo. Après le succès de Super Star Wars sur le même support, Lucasfilm retente. Si l’on excepte Lego Indiana Jones 2, en 2009, Indiana Jones et le Sceptre des Rois (Wii, PSP, Nintendo DS, PlayStation 2) sera, cette même année 2009, le dernier titre en date s’inspirant de ce bon vieux Indy.
Cela faisait donc 15 ans que les fans attendaient un nouveau jeu Indiana Jones. Alors, imaginez leur bonheur lorsque, début 2021, XBox annonçait la mise en chantier d’un jeu Indiana Jones ! Qui plus est un jeu édité par un énorme studio que XBox Game Studios venait tout juste d’acquérir : Bethesda Softworks (studio derrière Fallout, Skyrim, Deathloop, The Elder’s Scrolls…). On apprenait aussi que ce jeu Indiana Jones serait développé par MachineGames, que vous connaissez notamment pour les Wolfenstein. Et avec bien évidemment la collaboration de LucasFilm games.
« Je » tue « il » : l’aventure à la première personne
Indiana Jones et le Cercle Ancien est un jeu d’aventure solo à la première personne. Son intrigue se déroule entre les 2e et 3e épisodes de la saga (du point de vue chronologique, et non par rapport aux dates de sortie). Donc entre Les Aventuriers de l’Arche Perdue et La Dernière Croisade. Nous sommes ainsi en 1937, les Nazis étendent leur emprise sur le monde. Après une intro (tuto) qui s’inspire d’une séquence culte des films, et va faire un immense plaisir aux fans, on est lâchés dans l’aventure avec un grand A. Un cambriolage, un artefact volé au musée de l’université… Et voilà notre intrépide aventurier dans un avion en partance pour le Vatican, à la poursuite d’un mystérieux Cercle Ancien qui procure un pouvoir immense à ses détenteurs. Donc un objet qui intéresse les Nazis…
Comme on l’a dit plus haut, Indiana Jones et le Cercle Ancien est un jeu d’aventure à la première personne. Avec quelques passages à la troisième personne lorsque, par exemple, Indy doit escalader un mur à l’aide de son fouet. Globalement, trois types de gameplay vont s’offrir à vous. Tout d’abord, des énigmes que vous devrez résoudre en actionnant des mécanismes ou en déplaçant des objets… Rien de bien compliqué, et encore moins si vous avez réglé la difficulté sur l’option la plus faible. Mais les puzzles s’intègrent bien à l’aventure, et les cartes visitées sont propices à ces casses têtes. Seconde mécanique : les phases d’acrobaties et de plateformes. Où il faudra escalader, sauter, se balancer au dessus du vide, etc. Franchement, si on n’avait pas eu ces phases dans un jeu Indiana Jones, il y aurait eu un très gros problème !
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Et puis, la troisième phase de jeu, c’est la bonne grosse vieille bagarre, en alternant entre coups et parades ! Et là, il faut avouer que les développeurs ont été inventifs ! Pour neutraliser un adversaire, tous les moyens sont bons. Du simple coup de poing dans la mâchoire, jusqu’à des méthodes plus originales. Comme ramasser une pelle sur votre chemin pour l’incruster dans la face de l’ennemi. Ou frapper les voyous dans bijoux, pour les mettre à genoux et les envoyer dans les choux ! Ou tout simplement en les poussant dans le vide… Mais vous pouvez aussi opter pour l’évitement. Le soft devient alors un jeu d’infiltration où la discrétion prime. Là encore, le jeu est permissif : vous pouvez tout simplement vous faufiler sans un bruit, ou lancer un objet au loin pour détourner l’attention…
Si le gameplay est particulièrement efficace sur les points énoncés plus haut, j’avoue avoir eu beaucoup de mal avec les phases d’infiltration trop redondantes… J’avoue avoir failli décrocher dès le Vatican, avec ces nombreuses missions de discrétion, ainsi que les quêtes FedEx qui s’enchaînent (tout ce que je déteste dans les jeux vidéo !)… Le gameplay peut aussi être déroutant avec une IA parfois aux fraises… Et quelques erreurs de calibrages : on a par exemple des combats assez faciles, d’autres très punitifs avec une mort quasi instantanée… Mais pas de juste milieu. De même, on peut rapidement être frustrés par des points d’intérêt qui sont inaccessibles tant que la mission correspondante n’est pas débloquée. À l’époque des openworlds, on n’a plus l’habitude. Au final, comptez une quinzaine d’heures pour finir le jeu en ligne droite, mais entre 25 et 30 heures si vous visez le 100%. Ce qui est déjà plus intéressant.
Digne des films
Du côté de la technique, les images parlent d’elles mêmes ! Les cinématiques sont superbes, et n’ont pas à rougir face aux CGI ratées du dernier film. In game, on a parfois quelques loupés sur les animations des PNJ, sur les animations faciales, ou encore des dialogues qui semblent désynchronisés… Mais globalement, le jeu reste superbe ! L’immersion est quasi-totale, et on se laisse porter. Indiana Jones et le Cercle Ancien est de ces jeux qui vous obsèdent une fois la console éteinte, et qui ne vous lâchera plus tant que vous n’aurez pas vu le générique de fin. Pour le dire autrement, on passe un bien meilleur moment devant le jeu de Bethesda, que devant les films Indiana Jones et le Crâne de Cristal ou Indiana Jones et le Cadran de la Destinée. Et de très loin.
Le point fort du jeu, et son aspect le plus séduisant, c’est la fidélité à l’œuvre cinématographique dont il s’inspire ! Il reprend tous les codes et tout l’ADN de la trilogie originelle, pour les transposer dans une aventure dont vous êtes le héros. Efficace, solide, et terriblement immersif ! Surtout si vous êtes un fan de l’explorateur pilleur de tombeaux ! Mieux, le jeu parvient aussi à reproduire le ton des films. Avec le même humour, les mêmes vannes, les mêmes dialogues décalés, les mêmes situations cocasses… C’est du Indiana Jones tout craché ! Et là encore, Bethesda nous ferait presque oublier que l’on est dans un jeu vidéo !
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Cette réussite visuelle est tout simplement due au fait que les développeurs se sont réellement attachés à reproduire l’aspect visuel des films des années 80. Ils ont étudié les techniques de tournage de l’époque. Notamment les palettes de couleurs utilisées à cette période. Ou encore les méthodes de post-production. Voire les types de pellicules utilisées. Et c’est ce qui explique que le jeu nous transporte davantage dans la première trilogie cinématographique que dans les films plus récents. De plus, les développeurs ont collaboré avec un directeur de la photographie lors des sessions de motion capture. Et ont utilisé les mêmes équipements que ceux des tournages, afin de reproduire fidèlement les mouvements de caméra et les cadrages caractéristiques des films Indiana Jones.
À un moment donné, il va bien falloir aussi que l’on parle de la bande-son du jeu ! Et là, on ne sait pas trop par où commencer, tant il y a des choses à dire. Comme par exemple le fait qu’en VF, Indiana soit doublé par Richard Darbois (voix de Harrison Ford, Patrick Swayze, Richard Geere, ou de Buzz l’Éclair…) : rien que ça, c’est déjà un immense cadeau ! En VO, c’est Troy Baker qui double Indiana. La bande-originale est signée par Gordy Haab. Un compositeur respectueux du matériau d’origine. Et qui, à défaut de reprendre les arrangements de l’immense John Williams, s’en inspire pour nous concocter une OST fortement inspirée de celles des films. Et forcément, autant vous prévenir que vous allez passer votre temps à siffloter The Raiders March.
Au final
Indiana Jones et le Cercle Ancien est un jeu qui souffre du même soucis que Star Wars Outlaws, sorti plus tôt cette année : dans les deux cas, nous sommes face à un jeu vidéo qui a été égratigné par la critique (pour ne pas écrire qui a été défoncé, dans le cas du jeu d’Ubisoft). Pourtant, si on gratte un peu, et surtout si on fait l’effort d’aller voir au delà du second niveau du jeu (ce que tout le monde n’a visiblement pas fait, justement)… Le nouveau jeu de Bethesda s’avère beaucoup plus riche et captivant qu’on a pu le lire.
Alors, certes, la jouabilité à la première personne peut être déstabilisante dans un jeu d’aventure. Idem pour ce monde faussement semi-ouvert, où l’on butte un peu trop souvent sur des limites et des murs invisibles. Et que dire de ces missions d’infiltration qui peuvent vite devenir lourdingues. Mais bon sang, cette ambiance et cette réalisation technique !! Indiana Jones et le Cercle Ancien se distingue par une réalisation technique et artistique de haut vol. Un jeu pensé non pas comme un jeu vidéo, mais comme un film. Recréant fidèlement l’esthétique et l’ambiance des œuvres de Lucasfilm. Mais à un détail près : ici, Indy c’est vous !
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En résumé, Indiana Jones et le Cercle Ancien offre une expérience fidèle à l’univers de la saga. Au menu, une exploration et des énigmes captivantes. Le tout porté par une reproduction fidèle des films, du contexte à la technique, jusqu’aux vannes de notre aventurier. Sans parler des nombreuses références plus ou moins bien cachées à l’univers cinématographique. Malgré quelques imperfections dans la structure des niveaux et les mécaniques de combat, Indiana Jones and the Great Circle (de son nom anglais) est une bien belle manière de clore cette année 2024 ! Un dernier hit pour la route, mais celui-ci, on vous conseille de le consommer sans aucune modération !
Indiana Jones et le Cercle Ancien
- Par : développé par MachineGames, édité par Bethesda Softworks
- Sur : XBox Series et PC (aussi au printemps sur PS5)
- Genre : action/aventure
- Classification : PEGI 16
- Prix : 79,99€ pour l’édition standard, gratuit avec le GamePass
- Conditions de test : Testé sur XBox Series
Les points positifs
- Une ambiance digne des premiers films Indiana Jones
- Certaines séquences cinématiques visuellement impressionnantes et épiques
- La direction artistique qui s’inspire énormément des techniques de tournage des années 80
- Une durée de vie correcte
- L’histoire
- Le scénario rythmé
- La jouabilité bien pensée et immersive à 200%
- L’OST de Gordy Haab ne dénature jamais l’œuvre mythique de John Williams
- Le sound-design au top
- De nombreux secrets à trouver
- En VF, Indy est doublé par Richard Darbois !!
Les points négatifs
- Les PNJ qui font trop artificiels
- L’IA des ennemis pas toujours bien calibrée
- Les énigmes ne sont pas super-compliquées
- On fait quand même pas mal d’allers et retours
- Un monde semi-ouvert avec un peu trop de limites de zone
- En voiture, dans la rue, au boulot… Quand on a goûté au jeu, on se surprend à chantonner toute la journée « The Raiders March«