Pendant que vont s’enchaîner les Triple A, prêts à « faire les beaux » sur les consoles de nouvelle génération… Un petit jeu, beaucoup plus modeste et discret, se démarque du reste. Car Fuser est une belle surprise, et sans doute LE jeu musical de cette fin d’année ! Il n’est certes pas le plus beau jeu du moment, mais je puis vous assurer qu’il a mis une putain d’ambiance à la maison !
Ça me dit quelque chose…
Fuser, donc ! Et si vous êtes un habitué de jeux musicaux, vous allez comprendre à qui vous avez à faire dès l’apparition des logos. Le jeu est édité par NCSoft, mais développé par un certain Harmonix Music Systems. Une société créée en 1995 que vous connaissez déjà, puisque dans son catalogue, on trouve des hits comme les séries Rock Band, Dance Central ou Guitar Hero !
Autant vous dire qu’ici, nous allons avoir affaire à des connaisseurs, des spécialistes du genre ! Si ce n’est qu’ici, ils opèrent un virage assez marquant puisque, après ce bon gros vieux rock, place aux platines et au mixage. Un univers que vous connaissez peut-être déjà si vous vous étiez essayés à DJ Hero, par Activision, en 2009.
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D’ailleurs, pour les connaisseurs, plutôt que de mixage, on parlera plus précisément ici, dans Fuser, de mashup. Autrement dit, une discipline qui consiste à créer vos propres chansons en mélangeant plusieurs autres singles. Prenez les voix de l’un, superposez-y les basses ou les rythmes d’autres morceaux… Et vous obtenez une création totalement différente et originale.
Voilà ! Vous avez maintenant les contours de Fuser ! Un jeu au style graphique très cartoonesque, mais réussi. On oublie d’ailleurs très vite son aspect visuel tant on plonge à une vitesse folle dans ses rythmes et dans la composition musicale. Même si les scènes de fête qui accompagnent vos prouesses artistiques ont tendance à vous plonger encore davantage dans cette ambiance survoltée. Je ne l’ai pas précisé, mais le jeu sera disponible le 10 novembre sur PS4, Xbox One, PC et Switch… Et sortira plus tard sur PS5 et Xbox Series.
Un scénario qui tient en deux lignes
Je pense que vous vous en doutez : Fuser n’est clairement pas le type de jeux qui va vous détruire la tête avec un scénario hyper élaboré. Ici, pas de dragon à combattre, pas de princesse à sauver… Et encore moins d’aventure spatio temporelle provoquée par un paradoxe dans la mécanique quantique, déclenché par un bug de la matrice…
Non ! Ici, vous incarnez un jeune DJ (ou une, à vous de choisir le sexe de votre avatar), dont le but sera « d’ambiancer » les plus gros festivals du monde ! Ceci afin de gravir les échelons… Et passer du simple novice qui mixe à 14h, à la tête d’affiche qui mettra Martin Solveig, David Guetta ou Bob Sinclar en PLS à la nuit tombée.
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Pour y parvenir, première mission : vous allez devoir tout d’abord créer votre avatar. Ceci en passant par un mode créatif assez classique, qui vous permettra de façonner votre « Sims » musicien. Fringues, sexe, taille, couleur de peau, de cheveux, accessoires… Ensuite, vous devrez d’une part séduire, voire conquérir votre public… D’autre part débloquer tout ce qui peut l’être, des disques aux tenues (oui, il y en a plein à débloquer, outre celles présentes de base), afin de devenir le DJ le plus stylé de la planète.
Simple, mais efficace. En quelques mots, vous venez de comprendre ce que le jeu attend de vous… Et ça tombe bien, puisqu’il vous attend, justement ! Alors, on lance une partie en mode Campagne… Et un premier niveau qui va faire office de tutoriel ! De ce fait, c’est par ce mode Campagne que nous vous recommandons de débuter le jeu.
Comment joue t-on ?
Premier bon point : le nouveau titre d’Harmonix se joue sans « jouet » ! Je voulais dire sans platine ou sans guitare qui prend de la place lorsque vous abandonnez le jeu, et que vous revendrez 10 balles en vide-greniers. Ici, tout se joue à la manette, rien qu’avec les touches ! Et finalement, ça marche tout aussi bien ! En revanche, on vous conseille fortement de brancher un casque, pour encore plus de plaisir !
Oubliez les jeux musicaux qui vous demandent de presser des touches en rythme lorsqu’elles défilent à l’écran. Quel que soit le mode que vous choisissez (campagne, freestyle, multijoueur…), vous apparaissez sur une scène, face à quatre platines (quatre slots, quoi). C’est ici que vous allez switcher entre les disques (plus de 100 morceaux rock, rap, dance, pop… au catalogue du jeu, pour le moment) pour balancer vos plus beaux mashups. Chaque disque peut être affecté à la rythmique (carré), clavier (croix), instruments (triangle) ou voix (rond). Oui, je teste le jeu sur PS4, mais vous avez compris le principe !
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Après avoir sélectionné vos chansons préférées (dans la limite de ce que permet votre caisse de disques), libre à vous de les mixer comme vous le souhaitez… Mais tout en respectant le tempo, voire en réalisant des combos : Fuser n’est rien d’autre qu’un jeu de scoring. Sur un rythme en quatre temps, vous devez poser et enlever les vinyls à la fin de chaque temps. Ni avant, ni après. Parfois, le public vous demandera des morceaux ou des genres précis. Faites leur plaisir pour engranger des points de satisfaction supplémentaires… Mais en cas d’erreur, votre popularité en prend un coup, tout comme votre jauge. Et une fois vide, c’est le game-over. Inutile de préciser que l’objectif est de la remplir, pas de la vider ! Cependant, Fuser se voulant très accessible, vous avez moyen à n’importe quel moment de désactiver ces pénalités, le jeu ne prenant alors plus en compte vos erreurs.
Un peu plus tard, le jeu se complexifie. Vous pouvez moduler les BPM, ou utiliser des effets, des skills que vous aurez obtenu en progressant. Vous apprendrez aussi à superposer deux ou trois modules du même type (mixer deux voix, ou trois claviers en même temps, par exemple), ou à mettre des morceaux en attente, pour mieux enchaîner les disques. Ou encore à engranger plus de points en positionnant vos vinyls pile au moment de la « levée » (le moment où vous enlevez un autre single).
Plein de trucs à faire
Le mode Campagne risque de vous occuper très longtemps. Non pas parce qu’il est long (seulement six scènes thématiques, avec six concerts chacune, à différentes heures de la journée), mais parce qu’il vous faut gagner de l’expérience, et les points qui vont avec, pour accumuler des crédits. De deux natures, ces crédits seront d’une part dépensés dans les costumes et divers éléments de personnalisation… D’autre part dans les disques que vous pourrez acheter.
En revanche, prenez garde au mode libre, ou Freestyle, qui est un véritable piège !!! On s’y essaie deux minutes pour tester le jeu, puis on réalise que deux heures viennent de passer ! Je me suis fait avoir ! Ici, vous trouverez un mode complètement affranchi des jauges de popularité et des points à collecter. Il se joue juste pour le fun (ou pour s’entraîner), sans limite de temps (et c’est bien là le problème, si vous voyez ce que je veux dire).
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Le jeu soigne aussi sa dimension sociale, avec plusieurs aspects très plaisants. Je passerai rapidement sur le Freestyle coopératif online, son nom est suffisamment éloquent. Mais le volet social est intéressant à plusieurs titres. D’une part parce qu’il vous permet de partager vos set-up, de relever des défis hebdomadaires, ou de regarder le mix des autres (juste parfait pour apprendre)… Ou encore d’affronter d’autres joueurs dans des Battles où il ne pourra en rester qu’un : le meilleur. Dans ce dernier mode, deux joueurs se font face, et le but est de vider la jauge de l’autre en profitant d’une part de ses erreurs… D’autre part en utilisant des disques ayant plus de points de popularité que les siens (un peu comme dans un combat de cartes Pokémon : le disque qui a le plus de points de popularité l’emporte sur l’autre).
Pour le reste, vous remarquerez aussi deux derniers menus : la Personnalisation (j’en ai parlé plus haut. C’est l’onglet qui permet de personnaliser votre avatar avec les anciens et nouveaux objets)… Et la Boutique, qui renvoie vers le store de votre machine. Ce qui sous-entend qu’Harmonix va publier de nouveaux contenus, et que l’énorme playlist risque encore de s’allonger.
Les défauts du jeu
À la fois créatif, original, fun… Fuser est LE titre qui nous démontre que l’on peut accrocher les joueurs sans faire dans la débauche de graphismes réalistes, ou sans être un Triple A attendu depuis des mois… De plus, le jeu d’Harmonix se veut volontairement accessible à tous (il propose même un mode « sans échec » pour éviter toutes les pénalités, comme je l’ai écrit plus haut).
Pourtant, il a bien quelques défauts, minimes (mais pas au point de vous dégoûter du jeu, d’ailleurs, je parlerai plus de reproches que de défauts). Le premier que j’ai pu relever est tout simplement les requêtes qui vous sont soumises par le public, pendant que vous mixez. Alors certes, le but du jeu est justement de leur faire plaisir, mais… Ces p… de demandes arrivent toujours pendant que vous lancez votre plus beau mix. Vous pensiez enchaîner sur un Dolly Parton ? Pas de bol, Jean-Kévin a envie d’entendre Benny Benassi. C’est moche, hein ?
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Le second reproche concerne votre progression dans le titre. Car pour gagner la monnaie virtuelle du jeu, vous allez devoir enchaîner, pour ne pas dire « farmer » les sets dans le mode Campagne. À raison de 200 crédits en moyenne pour un disque… Et bien, il va falloir enchaîner les concerts ! Et pas qu’un peu ! Ce qui renvoie à ce qui peut être un nouveau défaut : si vous n’êtes pas plus fan que cela, vous risquez de vite voir, à la longue, une redondance s’installer.
On pourrait aussi évoquer quelques petits loupés dans l’interface. Comme par exemple les possibilités d’enregistrement de vos sets, que l’on aurait aimé autre qu’un simple replay… Avec plus de possibilités. Ou le fait que, lorsque vous possédez beaucoup de disques, ça peut vite devenir brouillon, pour s’y retrouver.
Le prix pourra aussi vous faire hésiter. Car le jeu de base s’affiche à 69,99€, soit le même tarif que les grosses productions du moment. Donc ça peut piquer en ce mois de novembre bien chargé. D’autant que Fuser est aussi proposé dans une version VIP (25 morceaux supplémentaires et des costumes), cette fois proposée à 109,99€.
Au final
Très objectivement, Fuser est LA bonne surprise de ce mois de novembre, pourtant très chargé en termes de sorties vidéoludiques. D’ailleurs, si j’attends avec impatience Yakuza : Like a Dragon et Assassin’s Creed Valhalla… Je vais quand même oser lui remettre notre sacro-saint titre de « Coup de coeur », et c’est mérité !
Harmonix et NCSoft parviennent à nous surprendre d’une part avec un genre qui tranche avec le reste des productions du moment… D’autre part en nous offrant un jeu fun, et particulièrement addictif. Et puis, hormis les jeux musicaux que l’on a désormais l’habitude de voir arriver tous les ans (Let’s Sing, Just Dance), on ne peut pas dire que le genre soit très représenté sur consoles.
Si vous aimez la musique (et les jeux musicaux), Fuser est un must-have. On aime notamment sa playlist hétéroclite, son gameplay accessible à tous, le fun qui s’en dégage… Et surtout son originalité, qui apporte un vrai vent de fraîcheur sur le genre ! Sans doute le tarif demandé est-il trop élevé, mais quoi qu’il en soit, la réalisation de ce test a été un pied monumental (et je n’en ai pas fini avec le titre d’Harmonix) ! Et quand on parle de JEU vidéo, c’est plutôt bon signe !
Fuser
- Par : Harmonix Music Systems, pour NCSoft.
- Sur : PS4, Xbox One, Switch et PC.
- Genre : jeu musical, simulateur de festival.
- Classification : PEGI 12.
- Prix : 69,99€ (jeu de base).
- Sortie : le 10 novembre.
Points positifs :
- Une énorme playlist, très hétéroclite
- La personnalisation assez complète
- Le gameplay vraiment très fun
- Harmonix maîtrise son jeu de A à Z
- Un titre très accessible
- Un tutoriel qui vous accompagne bien
- L’aspect communautaire
- Grosse durée de vie
- Plein de choses à faire
- On devine que le jeu va encore évoluer
Points négatifs :
- Les « requêtes » du public qui vous coupent dans votre élan
- Un prix trop élevé
- Et le multijoueur local ?
- Pour les enregistrements des sets, on aurait aimé des options plus poussées.
- Un peu le bordel pour gérer ses disques quand on en a beaucoup