On l’a attendu, il est enfin là ! Terminé, les vidéos de preview de PES 2018 ! Le dernier né de chez Konami est enfin entre nos mains ! On l’annonce meilleur que les précédents ? C’est ce que nous allons voir, et pas plus tard que maintenant !

Septembre, un mois qui coûte cher

Pour les amateurs de football sur consoles, c’est chaque année le même petit rituel ! En septembre, on dilapide toutes ses économies dans la nouvelle mouture de sa licence de foot préférée. Elles sont deux ! Et avant même d’entrer sur la pelouse, c’est chez votre revendeur préféré que va se jouer le premier match !

À ma gauche, nous avons le rouleau compresseur Fifa, qui écrase tout devant lui. À ma droite, son challenger, PES. Autrefois leader incontesté, sur un marché désormais dominé par EA Sports, le titre de Konami multiplie cependant les efforts pour revenir au top-niveau. Et chaque année, on ne peut que constater un mieux. Qu’en est-il cette année ? C’est la question à laquelle nous allons essayer de vous répondre dans ce test.

La question va donc se poser aujourd’hui : PES peut-il encore nous surprendre ? Le hit de Konami peut-il prendre le contre-pied des standards imposés depuis des années ? Et surtout peut-il tirer avantage de ses défauts récurrents pour en faire une force ?

Comme vous allez le constater, et comme on a pu le voir lors de ses phases de beta, Pro Evolution Soccer a plein de choses à nous dire…

« Je choisis quoi ? »

Cet intertitre est représentatif de vos premières parties entre potes. Lorsque votre ami Jean-Louis aura pris les commandes avec la manette 1. Et devra choisir dans le copieux menu. « Je choisis quoi ? » Très bonne question Jean-Louis ! Car si l’interface d’accueil reste quasiment la même que celle de PES2017 (et de PES 2016), il y a beaucoup de choses à faire !

Et on commence avec l’onglet « match » qui vous invite à « jouer maintenant » contre un ami ou contre l’IA (partie rapide, quoi). On passe ensuite aux « divisions en ligne » qui vous proposent de disputer des saisons de 10 matches.

Pour les fans de gestion, le mode semi-scénarisé « vers une légende » est toujours de la partie, avec la joie de suivre l’évolution d’un joueur tout au long de sa carrière. « Semi-scénarisé » car, si ce mode vous permet de suivre l’évolution de votre avatar, il s’avère beaucoup moins complet et moins narratif que les modes analogues, que l’on trouve aujourd’hui dans la plupart des jeux de sport. Un « moins » pour le contenu solo de PES2018.

Et bien évidemment, vous retrouverez aussi le chronophage mode « MyClub » qui va vous permettre de bâtir votre propre équipe, avec de préférence les meilleurs joueurs d’hier et d’aujourd’hui (avec des Légendes comme David Bekham, Diego Maradona ou… Usain Bolt). Mais à condition d’avoir la patience de les récupérer (cartes à acheter contre les points gagnés lors des rencontres). Ce mode très complet est le plus chronophage du jeu et, outre vos joueurs, vous permet aussi de recruter un manager, un entraîneur, des recruteurs…

L’excellente idée du soft est l’intégration de modes coopération en 2vs2 ou 3vs3. La configuration parfaite pour briller sur le terrain avec vos meilleurs amis, chacun contrôlant un joueur.

Y’a d’l’ambiance dans le stade !

Voici le moment d’aborder la question de l’ambiance sonore du jeu. Et autant prévenir tout de suite : à la moindre chanson des One Direction, je sors le carton rouge ! Mais soyons confiants : PES déçoit très rarement sur le choix de sa playlist.

Donc sur ce point, rien à dire ! Comme à son habitude, pour ses menus, PES2018 nous propose une playlist bien choisie. Il y en a pour tous les goûts, dans des styles musicaux assez variés. Avec une sélection (trop courte à mon goût) de John Legend à Linkin Park, en passant par Bruno Mars, Clean Bandit, Blondie, ou encore Chainsmokers et Coldplay… Chacun y trouvera son compte.

Dans les stades, ça chauffe ! Chants de supporters (officiels chez les équipes partenaires), coups de sifflets, appels des joueurs ou des entraîneurs… Jusqu’aux explosions du public lorsque le cuir se plante au fond des cages… Il n’y a pas à dire : PES 2018 propose une ambiance assez réaliste, et vraiment réussie. Le titre de Konami ne reproduit pas l’ambiance du stade, il vous y emmène !

The Tullett show…

Reste la question des commentaires, assurés cette année encore par le désormais légendaire duo de PES. Et dans ses intonations, je soupçonnerais presque Grégoire Margotton d’être gêné face aux vannes pas toujours réussies d’un Darren Tullett qui peine à se renouveler.

Ses blagues font rarement mouche, et il ne vous faudra que trois ou quatre matches pour avoir une grosse impression de « déjà entendu dix minutes plus tôt » . Je ne jette pas la pierre au commentateur, mais il faudrait songer à lui écrire un peu plus de deux pages de répliques, qui tournent en boucle.

Dans l’ensemble, la mise en scène est encore plus réussie que l’an passé. Le rendu des joueurs (motion-capturés) est plus fidèle aux modèles d’origine. Les puristes apprécieront également, notamment en Ligue des Masters, de suivre des rencontres mises en scène de A à Z, incluant les interviews et les scènes dans les vestiaires.

La question qui fâche : les licences

Evacuons tout de suite la question qui fâche. On ne va pas se mentir : comme chaque année, c’est LE point faible de PES face à son adversaire ! L’absence de certaines grosses licences phares ! Ces équipes sont bien présentes, mais sous un autre nom. Et cette année encore, beaucoup trop manquent à l’appel.

On notera cependant que, pour combler ce manque, Konami est allé encore plus loin cette année dans ses contrats d’exclusivité. Nous allons donc retrouver le FC Barcelone, et le Borussia Dortmund (reconduits cette année), ainsi que le FC Liverpool, Fulham, le Regato Vasca da Gama ou encore l’Inter de Milan. Vous retrouverez aussi les clubs français de Ligue 1 ou Ligue 2.

De plus, PES détient aussi des droits exclusifs sur certains championnats, comme ceux de l’UEFA Champion’s League (avec son hymne) ; l’Europa League ; la Champion’s League d’Asie ; le Campeonato Brasileiro de la Confédération Brésilienne de Football (CBF)…

De gros clubs aux abonnés absents

Mais, si vous êtes un fan du Real Madrid, il vous faudra donc chercher dans le roster (je vous aide un peu : l’équipe est rebaptisée MD White). Konami n’a pas les noms officiels des équipes, mais les joueurs sont bien là ! De même, la Juventus se trouve sous l’onglet PM Black White, Manchester devient Man Red, Chelsea se nomme ici London FC et Manchester City devient Man Blue

Comme l’an passé, les championnats anglais, espagnols ou italien subissent une véritable purge… Et je ne parle même pas des clubs allemands !! Eux sont carrément absents ! Tant pis pour les fans du Bayern, puisque seulement trois clubs allemands sont présents : Dortmund, Leipzig et Schalke 04.

Est-ce réellement un défaut ? Pour un puriste, qui veut retrouver toutes ses équipes préférées, oui, c’en est clairement un ! Le fan de football ne demande qu’une chose : retrouver ses équipes favorites à la couleur de cheveux près… Il estimera sans doute que ce manquement nuit au réalisme du soft, et que de ce fait, l’herbe est plus verte en face.

Un patch day one

Mais je dois vous avouer que je ne me range pas dans cette catégorie : suivant le foot de très très loin, et cette absence de licences ne nuisant nullement à la jouabilité du titre, j’avoue passer au dessus de cet aspect. Qui me semble surtout cosmétique. Les joueurs PC pourront quant à eux bénéficier de patches correctifs, réalisés par des fans.

Avant de lancer le jeu pour la première fois, je ne puis que vous recommander d’installer le patch day-one, nécessaire si vous comptez jouer avec des effectifs actualisés. Sans lui par exemple, Neymar ne jouera pas avec le maillot du PSG, mais sous les couleurs du FC Barcelone. Ceci dit, je ne jette pas la pierre à Konami ! Sachant que les effectifs du jeu ont été arrêtés en mai, je ne pense pas que l’éditeur ait des dons de voyance extralucide.

Coup d’envoi !

Assez discuté ! Il est temps d’entrer sur le gazon ! Histoire de jouer un match totalement équilibré, sans favoriser un camp plus que l’autre, j’ai décidé d’opposer le FC Barcelone à Bourg-en-Bresse… Quoi ? Il y a un truc qui vous choque ? Calmez-vous, j’ai pris Bourg-en-Bresse ! ^^

Coup de sifflet, et premier échange de balle… Les premiers pas confirment ce qui nous a été dit par l’éditeur depuis plusieurs semaines : plusieurs aspects de la jouabilité ont été revus en profondeur ! Sans complètement tout reprendre à zéro (on reste proche de PES2017), ces améliorations se constatent par petites touches, ici et là. Au final, les nouveautés dans le gameplay sont suffisamment nombreuses pour offrir un coup de frais à la licence.

Cela se vérifie dès les premiers déplacements, avec un jeu moins rapide (ou plutôt moins accéléré). Et des joueurs qui semblent plus lourds sur le terrain (dans le bon sens du terme). Ils se déplacent avec beaucoup plus de réalisme, on ressent davantage la gravité. Finie l’époque des joueurs qui semblaient parfois glisser sur l’herbe ! Et, point fort de la série PES, la physique du ballon est encore une fois réussie.

Au chapitre des nouveautés de gameplay, on note l’apparition du Dribble Stratégique qui vous offre un meilleur contrôle du ballon lors des possessions. De même, le Real Touch + vous permet de mieux maîtriser la balle, avec différentes parties du corps (épaule, pied, poitrine). En tenant compte de l’imprévisibilité du comportement du ballon.

Jeu de construction !

Autre nouveauté très intéressante : le double curseur ! Un curseur plein indique le joueur que vous dirigez, et une icone translucide matérialise celui que vous aurez si vous changez de joueur. Un petit détail absolument génial, qui vous permet véritablement d’anticiper vos passes et autres actions.

Vous parler des actions justement va être aussi compliqué que de prendre le jeu en main, puisque absolument toutes les touches de la manette vont être utilisées (sticks compris). Avec aussi des combinaisons de touches, et autant d’actions et de gestes techniques que vous pourrez sortir pour épater la galerie.

Fait très appréciable : l’IA a été améliorée, et le positionnement de vos alliés est désormais vraiment pertinent. Un point qui va dans le sens du vrai jeu d’équipe : le but va se chercher à plusieurs !

PES 2018 offre tant de possibilités que les phases de construction sont un pu… de bonheur ! Finies les traversées de terrain en solo ! PES2018 vous oblige à réfléchir, à construire votre offensive. Et la récompense est à la hauteur de votre stratégie. Plus développées que jamais dans un PES, les phases de constructions sont l’un des gros points forts de cette mouture 2018. Une fois que vous aurez assimilé plus de quatre techniques, le soft vous laissera une incroyable sensation de liberté, quasi totale.

Un jeu qui favorise aussi les « premières intentions »

De même, les phases défensives vous offrent de nombreuses possibilités de pressing (et double pressing). Suffisamment en tout cas pour vous faire oublier le simple tacle. Les contacts ont été optimisés, pour devenir beaucoup plus réalistes, plus crédibles.

Seul point gênant, selon moi : cette micro-latence lorsque vous switchez d’un joueur à l’autre. La course de votre champion semble alors marquer une pause le temps d’un quart de seconde. En phase défensive, ça peut surprendre.

Pour le néophyte, le jeu reste instantanément accessible ! Le débutant pourra s’en sortir largement avec la passe, le tir et l’accélération. Et c’est peut-être là aussi l’un des défauts de ce PES : la simplification des phases défensives, avec des positions de défense quasi automatiques. Et des appels de vos coéquipiers qui passent quasiment à tous les coups.

Mais au fur et à mesure que le joueur apprendra à découvrir les autres innombrables commandes, le plaisir grandira. Et après (beaucoup) de pratique, vous aurez la sensation d’avoir une liberté infinie, des centaines de possibilités pour aller chercher le but. PES 2018 contentera les néophytes… Mais offre aussi, aux plus techniciens, de quoi s’exprimer.

La réussite est dans le jeu aérien

Sur le gazon, ce nouveau Pro Evolution Soccer est une franche réussite ! Vous contraignant à privilégier les actions de première intention, et offrant une énorme marge de progression, PES 2018 est un jeu vraiment gratifiant. A court terme, on ressent une réelle fierté lorsque l’on plante le cuir au fond des cages. Sur le long terme, il est vraiment agréable de voir son équipe progresser, s’améliorer…

Le seul bémol viendra, comme souvent, des gardiens qui prennent un peu trop de risques à mon goût. Chopant parfois tardivement la balle, ou sortant trop loin de leurs cages pour stopper une action. Les gardiens vont vous donner de belles frayeurs. A plus forte raison lorsque vous aurez compris qu’ils sont plus vulnérables après une combinaison centre+tir (avec un tir lobé ou un tir de la tête, ça passe presque à chaque fois).

Quelques points à corriger pour PES 2019

Monsieur Konami, si tu lis ce test, voici les points qu’il faut absolument que tu corriges dans la prochaine édition de Pro Evolution Soccer. Nous proposer le jeu parfait, cela ne tient vraiment pas à grand chose, mais voilà ce qui déconne.

Et on commence avec le mode entraînement. En soi, c’est une bonne idée de proposer ce mode, qui permettra aux débutants d’appréhender les phases techniques du jeu. Mais pour les joueurs qui pratiquent PES chaque année, peut-être serait-il judicieux de ne pas proposer les mêmes défis depuis trois ans ?

L’interface est sympa, et l’on s’y retrouve assez facilement, malgré la pluralité du contenu. Cependant, l’interface commence sérieusement à vieillir, nous laissant cette impression de jouer à un PES 2016 mis à jour. Peut-être sera t-il temps de penser à la moderniser un peu.

Après l’impression de déjà vu vient celle du déjà entendu. Et là, je pense évidemment au duo de commentateurs Margotton-Tullett. Entre le premier qui semble se demander ce qu’il fout là, et le second qui nous fait du Philippe Candeloro avec un accent anglais… Là aussi, il faut que ça change !

Sur le terrain, on pourra reprocher des décisions arbitrales parfois un peu trop aléatoires. L’arbitre est tantôt trop sévère, tantôt complètement aveugle. Avec un peu de mauvaise foi, on pourrait peut-être même l’accuser de prendre le parti de l’équipe adverse…

Enfin, au niveau technique, on trouve encore dans PES des temps de chargement beaucoup trop longs.

Au final

Les éditions de PES se suivent, et ne se ressemblent pas ! Avec, à chaque fois, ces petites touches qui font que Konami se rapproche des sommets. Oui, PES 2018 est encore meilleur que son prédécesseur ! Et oui, l’écart avec Fifa se réduit, devient encore plus mince cette année.

PES 2018 est-il, cette année, le meilleur jeu de football ? Malgré ma très grande affection pour le titre japonais, je dois reconnaître que non ! Car Fifa conserve l’avantage grâce à deux points qui font encore la différence. Le premier est son mode « story » très complet (pas forcément utile dans un jeu de foot, mais qui lui donne une durée de vie supplémentaire). Le second, plus important, est bien évidemment la question des licences officielles, qui font défaut à PES.

Pourtant, PES 2018 honore son contrat sur ce qui me semble essentiel : le plaisir du beau jeu. A la fois très accessible et suffisamment technique, la dimension « fun » me semble plus intéressante cette année du coté de l’offre Konami. 

PES 2018 frappe encore plus fort, pour venir retrouver ses lettres de noblesses. Il reste encore le numéro 2 cette année, mais cela tient désormais à peu de choses !


Pro Evolution Soccer (PES) 2018

Par Konami Digital Entertainment BV, sur PS3, PS4, X360, Xbox One et PC (version optimisée aux standards actuels). PEGI : 3.

Illustrations de ce test : screenshots, et visuels sous crédit ©Konami

 

Les + :

  • Visuellement superbe
  • jeu rapide et très fluide
  • le fun répond présent dès le début
  • l’animation des joueurs
  • la physique de la balle
  • incroyable liberté dans la construction des attaques
  • la marge de progression
  • les contacts affinés
  • Champion’s League et Europa League au menu
  • accessible aux débutants comme aux techniciens
  • les matches coop 2vs2 et 3vs3
  • une playlist bien choisie

Les – :

  • Toujours beaucoup de licences absentes
  • patch obligatoire pour actualiser les effectifs
  • les balles aériennes quasi-systématiquement au fond des filets
  • les temps de chargement un peu longuets
  • les entraînements « déjà vus »
  • Le mode solo manque de consistance
  • l’interface a besoin d’un coup de neuf…
  • … les commentaires aussi
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