Généralement, le mois de septembre est synonyme de sortie de jeux de foot, avec Fifa (EA Sports) et PES (Konami). Mais cette année 2020, c’est Bandai-Namco qui engage en premier le ballon rond, avec un jeu de football plus « arcade » : Captain Tsubasa : Rise of New Champions ! Autrement dit, les icônes des années 80 Olive et Tom sont de retour !

Le retour d’un mythe des années 80

Si vous avez grandi dans les années 80/90, vous n’avez pas pu passer à coté de la série animée Olive et Tom (Captain Tsubasa au Japon) ! Elle a été créée en 1983 d’après le manga de Yôichi Takahashi, et diffusée en France à partir de 1988. Rediffusée de nombreuses fois, elle connaîtra deux suite, au début des années 2000, puis en 2018.

En résumé, l’histoire raconte le parcours et l’ascension dans le monde du football, d’Olivier Atton (Tsubasa Ozora en vo), un enfant passionné par le ballon rond. Très vite, il se lie d’amitié avec son ballon Thomas Price dit « Tom » (Genzô Wakabayashi), réputé comme le meilleur gardien de tous les temps. L’histoire débute tout en bas de l’échelle, avec des matchs inter-écoles… Et se termine tout en haut, avec une Coupe du Monde de Football Juniors.

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Si vous avez connu la série, l’évocation d’Olive et Tom vous fera irrésistiblement penser à ses terrains de foot démesurés (une traversée de terrain, qui semblait mesurer des kilomètres, durait des épisodes entiers)… À ses techniques spéciales de fous (tir du faucon, du tigre et autres…)… Ou à son générique à jamais gravé dans vos têtes !

Si, sous nos latitudes, la série est peu connue en jeux vidéo (hormis sur iOs et Android), elle est très populaire au Japon, depuis des décennies. On pourrait ainsi citer deux épisodes sur Famicom, quatre sur SNES, un sur PlayStation et un sur Gamecube, PS2… Mais des jeux que vous deviez alors importer ! Alors, inutile de dire que nous allons savourer cette sortie européenne officielle sur PS4, Switch et PC, chez Bandai-Namco

C’est du jeu d’arcade, mon bon ami !

Autant vous le dire d’entrée ! Si vous comptiez trouver ici un jeu dans la veine de Fifa ou PES, passez votre chemin ! Ici, nous sommes dans de l’arcade pure et dure, dans du « quickly playable » ! Captain Tsubasa ne vous offrira à aucun moment la technicité des autres simulateurs de football. Loin de là !

Concrètement, on fait des passes avec la touche croix, rond (centrée) ou triangle (longue portée), on charge son tir avec carré (s’il est chargé à fond, vous déclenchez un spectaculaire tir spécial)… Et on dribble avec R1 ou R2. Des dribbles qui ont d’ailleurs davantage l’allure d’une téléportation dans DBZ que d’une simple passe d’armes. Sachez quand même que l’adversaire dispose des mêmes facultés, et peut vous piquer la balle ! Une fois face au gardien, on envoie sa plus belle technique pour le clouer, mais attention : celui-ci dispose d’une jauge d’endurance. Et forcément, plus elle est pleine, plus il résistera. Ça, c’est pour les commandes globales !

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En réalité, manette en main, les matchs deviennent vite répétitifs, pour la simple et bonne raison qu’ils reposent tous sur le même schéma : vous allez spammer la touche de passe et les dribbles pour conduire la balle dans les pattes de la « star » de votre équipe. C’est majoritairement lui qui va planter la balle dans les filets, et ici, la notion d’équipe est relative. Avec d’ailleurs quelques petits soucis, parfois, lorsque vous faites une passe mais que le joueur a bougé sur le terrain : votre ballon ne partira pas forcément là où vous le souhaitiez.

Ajoutez à cela des soucis de caméra en pleine partie (souvent trop basse), des infos un peu trop nombreuses à l’écran… Et l’action sur le terrain peut vite manquer de lisibilité. Mais après quelques matchs de pratique, ça rentre, et l’on commence vraiment à s’amuser ! Néanmoins, pour l’aspect répétitif évoqué plus haut, ce jeu est un titre sur lequel on revient régulièrement, mais pas au point de passer une journée entière manette en main (à moins d’être ultra-fan).

Du pur fan-service

Heureusement, c’est sur cet aspect très réussi que le jeu va miser… Très ouvertement, Captain Tsubasa joue la carte du fan-service à 200% ! Notamment grâce à ses cinématiques de folie, qui semblent vous replonger (pour votre plus grand plaisir) dans l’anime. Ou à ses tirs spéciaux qui sont un pur régal pour nos yeux.

Ne vous attendez pas à retrouver ici tous les noms de votre enfance. Vous savez : les noms des personnages composés d’un prénom français et d’un nom à consonance anglophone pour faire plus cool ! Ici, ce sont les noms japonais d’origine qui ont été conservés. Vous incarnerez donc Tsubasa Ozora (Olivier Atton), Genzô Wakabayashi (Thomas Price), Tarō Misaki (Ben Becker), Ryō Ishizaki (Bruce Harper), Hyuga Kojiro (Mark Landers), Jun Misugi (Julian Ross)… Ou encore Ken Wakashimazu (Ed Warner).

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Histoire de titiller davantage le fan qui sommeille en vous, le jeu propose aussi un musée, avec les musiques du jeu à débloquer (que vous pourrez aussi mettre en fond), ou des cartes de joueurs… Mais surtout avec des cinématiques narratives à collectionner. Non pas les cut-scenes du mode story, mais de véritables remakes de moment clés de l’anime, avec des graphismes contemporains. Ces séquences bonus vous en apprendront donc davantage sur les personnages, sur les raisons qui font que Tsubasa considère le ballon comme son meilleur ami, par exemple… Cerise sur le gâteau : tout est gratuit, Captain Tsubasa est de ces (rares) jeux qui ne vous demandera pas de sortir la carte bleue.

In-game, on ne pourra pas rester insensible à une réalisation qui reproduit fidèlement les joueurs, en reprenant les techniques de l’animation (effets, ombrage des celluloïds…). Des séquences toutefois frustrantes tant elles donnent envie de se refaire la série animée avec des graphismes de 2020 ! Alors, si vous êtes un grand fan d’Olive et Tom et de jeux vidéo… Vous savez ce qu’il vous reste à faire !

On est en 2020 : il y a aussi du online

Rien à dire du coté du contenu, le jeu s’avère plutôt généreux. Globalement, le menu se partage en trois axes principaux : le mode Histoire (divisé en deux parties), les matchs offline qui vous permettront de jouer jusqu’à quatre… Et évidemment du online qui, si vous aimez affronter d’autres joueurs, va vous occuper un petit moment.

Ainsi, le mode Story se partage en deux arcs distincts : Episode : Tsubasa et Episode : Nouveau héros. Le premier, qui se plie en environ 6h, raconte l’histoire de Tsubasa, capitaine de l’équipe de Nankatsu (la New Team en VF), en quête d’un 3e titre national. Le second mode, Nouveau Héros, est le plus intéressant, le plus profond. Ici, vous allez créer votre avatar, et le faire progresser pour, au final, se faire détecter pour rejoindre la sélection nationale, pour la Coupe du Monde Juniors. Un mode très complet, avec une vrai progression, et une durée de vie deux fois plus longue que le précédent mode.

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Les développeurs ont particulièrement soigné le mode online. Et histoire de bien vous lancer dans la bataille, vous allez débuter par l’énorme kiff de pouvoir construire votre plus belle Dream-Team. Vous souvenez vous de la fin de la série, lorsque se joue la Coupe du Monde Juniors et que les meilleurs joueurs de l’anime se retrouvent dans la même équipe ? Et bien, désormais, c’est à vous de faire de même !

Avec des rencontres assez classiques, le mode online fonctionne plutôt bien : pas vraiment de soucis durant mes runs pour trouver des parties et des joueurs, et une connexion qui m’a semblé relativement stable (avec un seul petit soucis de connexion à déplorer).

Quelques petits défauts pour la fin

Si nous avons déjà abordé quelques défauts du jeu, comme sa technique en cours de matchs, il reste encore quelques points que je dois aborder.

Tout d’abord, dans les modes scénarisés, il est regrettable que la difficulté ne soit pas paramétrable. Autrement dit, vous aurez un mode de difficulté, et c’est tout, vous ne pourrez pas le changer.

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Fan-service oblige, la narration est très importante dans le jeu. Parfois un peu trop. Au point de vous offrir régulièrement des lignes de textes longues, très longues, qui pourront vous sembler interminables dans le feu de l’action. De même, on qualifiera certains buts de « contextuels » : ils font partie du scénario à un instant T, votre héros doit marquer… Donc le jeu déclenche une cinématique que vous ne pouvez zapper. Visuellement, c’est chouette à regarder mais… cette mécanique est typiquement de celles qui vont casser le rythme du jeu.

En jeu, j’ai déjà abordé la question du manque de lisibilité, due notamment à une interface un peu trop envahissante. Mais… Le plus gênant, manette en main, est selon moi un équilibrage à revoir, notamment pour les tirs spéciaux. Pour faire court, la frappe du tigre de Hyuga Kojiro (Landers en VF), par exemple, est complètement pétée et va défoncer le gardien. Mais la plupart des autres tirs auront des effets moindres. Et vous devrez marteler le goal plusieurs fois pour réduire sa jauge d’endurance… Et planter le ballon au fond des cages.

Au final

Captain Tsubasa : Rise of New Champions est très clairement un jeu qui a été développé pour les fans de la série. Avec cet objectif de leur faire verser leur petite larme à l’apparition des héros connus de la série, de leurs premières pralines qui défoncent… Le jeu de Bandai-Namco est une réussite tant sur le plan du fan-service que sur celui de l’ambiance. La rivalité entre les équipes, les protagonistes, à la fois ennemis et meilleurs amis, est fidèle à l’anime/au manga, l’immersion est juste parfaite. Les fans sont sur un nuage.

Hélas, c’est sur sa partie technique que Captain Tsubasa se loupe : pour de l’arcade, la jouabilité parfois trop lourde est loin d’être instinctive, et c’est parfois le bordel à l’écran. C’est d’autant plus dommage que ce titre était l’opportunité d’initier les plus jeunes à une série devenue culte. Mais ils risquent de décrocher (et de revenir à leurs classiques) à cause d’un gameplay qui demande un minimum d’investissement. Mais le sacrifice en vaut la peine.

Quoi qu’il en soit, le titre parvient à nous rappeler que, dans un jeu de foot… Mettre un but n’a jamais été aussi jouissif qu’en explosant les filets avec un boulet de canon lancé à Mach 3. Et malgré une jouabilité qui demande un temps d’adaptation, le constat est globalement positif : on a passé un très bon moment, et c’est bien là l’essentiel.


Captain Tsubasa : Rise of New Champions

  • Par : Tamsoft, pour Bandai-Namco.
  • Sur : PS4, Switch, PC.
  • Genre : football arcade
  • Classification : PEGI 7.
  • Prix : 59,99€ sur consoles, 49,99€ sur Steam.
Testé sur une version PS4 fournie par l’éditeur
Points positifs :
  • C’est joli à regarder
  • L’ambiance de la série y est avec une grande fidélité
  • Du fan-service à 200%
  • Pas de micro-transactions
  • Grosse durée de vie
  • Les deux modes scénarisés
  • La création de votre Dream-Team
  • Jouable jusqu’à 4 offline
  • Traduit en VF
Points négatifs :
  • Une jouabilité qui demande un temps de prise en main
  • Des dialogues un peu long
  • Les buts contextuels qui cassent le rythme
  • La caméra pas toujours terrible
  • L’interface chargée qui peut nuire à la lisibilité
  • Pas de choix dans la difficulté