Si Zoink était parvenu à nous enchanter il y a un an avec Fe… On s’est franchement demandé ce que cela allait être avec Ghost Giant, son nouveau jeu en VR. Et croyez-moi, on n’a pas été déçus du voyage. Aussi, on se devait de vous parler de cette petite merveille en réalité virtuelle !
On a toujours besoin d’un ami géant
Je me souviens encore de ma découverte du nouveau titre de Zoink Games. En préambule de l’E3 2018, Sony dévoilait un jeu chaque jour. Jusqu’à un certain samedi, avec un trailer qui nous dévoilait un Ghost Giant qui m’a instantanément tapé dans l’oeil.
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Face à ce titre encore inconnu, avec ce besoin de comparer cette découverte avec des références connues… J’ai eu comme cette impression de voir un Animal Crossing soudainement visité par la poésie d’un studio Ghibli, dans son esprit. Ou Tearaway Unfolded dans son aspect visuel (avouez qu’il y a pire, comme références). Les premiers plans du jeu, au bord de l’eau, me faisaient alors quant à eux penser fortement aux premières minutes de Moss, un autre excellent jeu PS-VR !
Et comme le personnage de Louis, Zoink Games a aussi travaillé avec l’aide d’un géant : le studio suédois s’est associé à l’écrivaine Sara Bergmark Elfgren. Celle-ci est connue pour son parcours souvent acclamé, à travers des romans et des séries de podcasts de fiction, ou encore des livres pour enfants et des scénarios de films d’horreur. En Suède (et dans le Monde), elle est aussi très connue pour sa trilogie Engelsfors, co-écrite avec Mats Strandberg. Cette fantasy urbaine/horreur pour ados a été traduite en 25 langues et publiée dans plus de 30 pays.
Louis et son nouvel ami
Le personnage principal de Ghost Giant s’appelle Louis, mais ce n’est pas lui que vous allez incarner. Le casque VR sur la tête, un PlayStation-Move dans chaque main (non, pas possible de jouer sans), vous vous retrouvez donc dans la peau (si on peut dire) de ce fameux ectoplasme gigantesque qui donne son titre au jeu.
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Les premières scènes du jeu vous font faire connaissance avec Louis, un jeune garçon solitaire. Louis est triste, et il a visiblement besoin d’aide. Et ça tombe bien, puisque voici votre mission dans le jeu : aider ce jeune garçon, à surmonter des obstacles qui lui semblent gigantesques… Mais qui sont en réalité bien dérisoires, lorsque l’on est un géant comme vous.
Par la suite, l’univers de Ghost Giant va s’enrichir, et vous allez découvrir le village de Sancourt, où se déroule l’aventure. De même, vous allez faire la connaissance des villageois qui, eux non plus, ne cracheront pas sur un petit coup de main de temps en temps. Vos grands pouvoirs vont ainsi contribuer à améliorer le quotidien de chacun. Si le scénario semble assez classique au premier abord, on aime le background autour de ses personnages, et une ambiance qui est elle aussi cultivée par l’écriture (une ambiance parfois « frenchy » avec ses maisons, et ses noms comme Madame Lafève ou Madame Melville ^^)… Ghost Giant n’a rien du récit épique, mais il a le mérite de raconter quelque chose, de manière originale.
Une direction artistique qui tape dans l’oeil
Le plus marquant dans Ghost Giant, c’est sa direction artistique. Avec ses graphismes tout mignons, ses habitants anthropomorphes, son horizon en arrondi et son univers qui vous donne l’impression de vous déplacer dans un diorama, fait à la main. Les objets, les décors, les personnages semblent physiquement présents… Ghost Giant est un jeu qui vous donnera l’irrésistible impression de voyager dans un monde de jouets et de poupées, proche visuellement de Tearaway Unfolded.
Lorsque le jeu est sujet à l’aliasing, le joueur ne le remarque quasiment pas. De même, je n’ai pas repéré de flou véritablement gênant. La réalisation du jeu est propre, et l’on sent que les développeurs maîtrisent la réalité virtuelle dans son aspect technique, jusque dans ses effets de profondeur particulièrement réussis. Et on connaît quelques titres qui devraient en prendre de la graine 😉
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Enfin, est-il nécessaire de le dire tant le phénomène devient marginal avec le temps : pas de motion-sickness (maux de tête ou nausées dues à la VR) en vue. Et ce même après de longues sessions de jeu. Le seul problème est propre au casque en lui-même : cette maudite buée qui s’installe sur les lentilles, et qui vous oblige à vous interrompre pour passer un coup de chiffonnette !
Je ne l’ai pas encore précisé, mais le jeu est en Anglais, avec un doublage globalement agréable à écouter. Fort heureusement, il bénéficie de sous-titres localisés, en VF entre-autres. Et VR oblige, vous pouvez toujours vous rapprocher pour mieux lire si le texte vous semble trop petit ^^.
Comment on joue à Ghost Giant ?
Comme expliqué plus haut, le jeu se joue à l’aide des PlayStation-Moves. Un dans chaque main, un pour chaque bras de votre fantôme géant. La touche centrale et la gachette de chaque Move vont vous permettre soit de toucher les objets (ou les personnes) avec votre doigt, soit de les saisir. Vous pouvez aussi parfois retirer les toits ou retourner les maisons, pour en observer l’intérieur comme vous le feriez avec des maisons de poupées.
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Chaque niveau vous propose sont lot de petites énigmes à résoudre (rien de bien compliqué). Cela va des simples objets à ramasser, ou autres interactions pour le compte de Louis (arracher des fleurs fânées, trouver les rouages d’une grue, etc)… Jusqu’à des énigmes un peu plus complexes (retrouver un objet précis pour débloquer la suite de l’histoire). Et pour rallonger la durée de vie, les développeurs ont eu la bonne idée de cacher des objets bonus dans chaque niveau. Un ballon de basket et un panier à marquer, un insecte à débusquer, des chapeaux à collectionner… Dans Ghost Giant, vous allez aussi devoir vous attarder pour explorer.
Très utiles, les touches X et O servent quant à elle à switcher l’angle de vue… Faisant parfois apparaître des objets ou des personnages jusqu’alors hors-champ. Votre personnage ne se déplace pas, si ce n’est en changeant l’angle de vue, ou en tapotant les panneaux en fin de mission, pour passer au tableau suivant. Et quand la situation semble bloquée, il suffit parfois de changer de point de vue pour que la solution devienne évidente. Mais si toutefois vous êtes bloqué, chatouillez Louis pour qu’il vous donne un indice.
Quelques soucis d’ergonomie ?
Le premier défaut que j’ai pu relever dans le jeu est le capteur de mouvements qui décroche parfois, et le placement qui n’est pas toujours optimal. J’ai cru au départ que ce problème était dû au fait que je jouais proche de ma caméra, mais le soucis s’est représenté en m’éloignant. Concrètement, il arrive que votre personnage ne puisse pas atteindre l’objet avec lequel il doit interagir. Et si vous tentez de vous rapprocher pour combler les quelques centimètres qui vous manquent, vous passez « hors zone de jeu » ! On peut aussi parfois sentir une certaine latence dans les commandes.
Et ce n’est pas la pression sur la touche « Options » qui y remédiera, puisque le reboot de la caméra a parfois tendance à vous emmener encore plus loin. Ces approximations dans le placement de votre personnage se ressentent notamment avec les phases de tir au panier (avec le ballon de basket), qui prennent parfois une tournure plus fastidieuse. Petite astuce : pensez à changer d’angle avec X ou O, ça peut parfois débloquer la situation. Notez aussi qu’une option vous permet, en début de partie, de calibrer la hauteur de vos yeux, afin d’être placé au mieux pendant le jeu (mais le soucis que j’évoque plus haut n’est pas lié à la verticalité, mais se fait ressentir sur la profondeur, sur le plan horizontal).
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Enfin, ce qui, selon moi, constitue le point noir de ce Ghost Giant, c’est sa durée de vie. On sait que les expériences VR sont toujours plus courtes que les autres jeux. C’est un aspect qui se vérifie dans la plupart de nos tests de jeux en réalité virtuelle. Mais au grand mot, et en traînant un peu, comptez grand max 6 heures pour arriver à la fin des 13 niveaux de Ghost Giant. Pour un jeu en VR, c’est une durée de vie tout à fait honorable (à plus forte raison avec un jeu qui n’est vendu que 30€). Mais les développeurs nous ont plongé dans un monde tellement poétique, tellement agréable à visiter, que l’on aurait volontiers prolongé l’expérience.
Et la rejouabilité ?
Reste donc la question de la rejouabilité, pour prolonger votre expérience. Et comme nous l’avons vu plus haut, pour cet aspect, Ghost Giant mise sur les collectibles à trouver ici et là. Cependant, le jeu n’étant pas très compliqué, vous risquez de compléter ces missions annexes dès votre premier run, à quelques objets près. C’est donc simplement pour le plaisir (et éventuellement pour marquer les derniers paniers ou trouver les trois chapeaux qui vous manquent), puisque le menu le permet, que l’on retournera visiter les niveaux une fois l’aventure terminée.
Au Final
Allez ! On ne distribue pas les bons points aussi facilement, mais ici, ce n’est pas volé ! Et Bim ! Zoink Games mérite sa petite pastille qui signifie que nous tenons là notre jeu du mois ! Ghost Giant est un enchantement de tous les instants. Un conte bienveillant dont on a un mal fou à sortir, tant son univers nous happe, et tant on aime côtoyer ses personnages.
Si le casque VR de Sony nous a offert quelques pépites (et nous réserve encore de belles surprises), je place pour ma part ce Ghost Giant sans problème dans mon TOP 3 des meilleurs jeux PS-VR, aux cotés de Astro Bot et Moss ! Ghost Giant est non seulement une chouette expérience VR, mais en plus de cela le jeu nous a séduit pour son caractère enfantin, mignon, voire pour son scénario bienveillant qui démontre que tout n’est pas violence dans le jeu vidéo. Très accessible pour les plus jeunes, il se joue « à la cool » si vous êtes un adulte, dessinant un grand sourire sur votre visage.
Le PlayStation VR commence à proposer de vrais bons jeux, qui vont au delà de la simple expérience. Et Ghost Giant est de ceux-là, de ces jeux qui justifient l’achat du casque de réalité virtuelle de Sony. On ne peut qu’approuver, surtout à ce tarif très raisonnable !
Ghost Giant
- Développé par Zoink Games, édité par Thunderful Publishing (version numérique) et Perp Games (physique).
- Sur PlayStation VR (exclusivité).
- Genre : Puzzle/Aventure interactive.
- Classification : PEGI 3.
- Date de sortie : mardi 16 avril en téléchargement, vendredi 19 avril en physique.
- Prix : 29,99€.
Points positifs :
- C’est vraiment super-mignon !
- Un univers coloré
- Une aventure contemplative
- Le découpage par scènes, qui laisse toutefois le temps d’explorer
- Des interactions intéressantes
- La musique, discrète mais réussie
- Louis, un personnage attachant
- Des sous-titres en VF
- Un prix plus que correct
Points négatifs :
- Parfois quelques soucis de calibrage et de positionnement
- Pas vraiment de gros challenge
- Certains jugeront l’aventure trop courte
- Faible rejouabilité