C’est sans doute le jeu Switch qui était le plus attendu cette année. Et qui entre incontestablement dans le Top 3 des meilleurs jeux de la console. Super Smash Bros Ultimate marque le grand retour tant espéré des soirées « baston » entre potes, à se poiler sur le canapé devant une bonne pizza ! Faites chauffer les joy-cons !
Le retour du phénomène SSB
Non, le terme n’est pas usurpé ! Je pense que, lorsque l’on parle de Super Smash Bros, on peut véritablement parler de phénomène ! Apparue en 1999 sur N64, la franchise a conquis, au fil des éditions, à la fois ses galons et le coeur des joueurs. Au point que de nombreux gamers, allergiques à Zelda ou Mario, seront encore une fois capables de craquer pour la Switch, pour jouer à Super Smash Bros Ultimate.
Illustration ? Et bien, je pourrais vous dire que le jeu a littéralement explosé les records de préventes de Nintendo ! C’est en tout cas ce que qu’on avait pu lire sur Twitter quelques jours avant la sortie du jeu, le 7 décembre. Ou encore qu’il s’est écoulé, au Japon, à plus de 1,3 millions d’exemplaires en seulement deux jours… Tout simplement le meilleur lancement de la Switch, et le meilleur démarrage pour la série Super Smash Bros !
Depuis les origines, c’est le studio interne Hal Laboratory qui signe le développement, sous la direction de Masahiro Sakurai.
Un casting tout simplement démentiel !
S’il existe encore (on ne sait jamais) des personnes qui ignorent de quoi nous allons parler ici, il faut retenir que Super Smash Bros Ultimate est un jeu de combat. Sa particularité était autrefois de mêler les personnages de divers univers Nintendo (Mario, Link, Zelda, Wario, Fox McCloud, Captain Falcon…). Et puis, avec le temps, la licence s’est complétée avec des personnages de jeux vidéo d’éditeurs tiers, comme Capcom, Bandai-Namco, Square-Enix, Konami… Ont ainsi débarqué, dans la licence, Pac-Man, Mega-Man, Solid Snake, Ryu (Street Fighter), Cloud (Final Fantasy 7)…
Outre le fait d’être un jeu de combat, Super Smash Bros est donc aussi devenu un incroyable cross-over. Le plus gros melting-pot consacré aux jeux vidéo existant à ce jour. Il est donc inutile d’insister sur le fait que le jeu va aussi briller par un coté « fan-service » qui frise l’indécence !
Le casting au grand complet
Cet épisode Switch se veut, comme son nom l’indique, la version ultime de SSB ! Nintendo a donc construit son marketing autour d’un slogan : Tout le monde est là ! Comprenez par là que ce SSBU met à l’écran TOUS les personnages qui sont apparus dans la licence depuis ses débuts (certains avaient disparu dans les volets récents). Autrement dit, le roster de base se compose de 74 combattants ! Rien que ça !
Pour couronner le tout, de nouvelles têtes font aussi leur apparition avec cet épisode, histoire de gonfler un peu plus le roster. Ridley (Metroid), King K.Rool (Donkey Kong Country), Ken (Street Fighter), Félinferno (Pokemon Soleil/Lune) ou encore Simon et Richter Belmont (Castlevania)… On va finir par ne plus savoir où donner de la tête ! Et comme si cela ne suffisait pas, vous pouvez aussi rajouter vos propres créations Mii.
Bien sûr, il y a des manques. Les fans n’auront ainsi pas manqué de souligner que le grand absent du jour est Waluigi. Mais Nintendo ayant annoncé un Challengers Pack (season-pass) embarquant cinq nouveaux héros (le premier sera Joker de Persona 5), on croise les doigts !
L’art de la démesure
Si cela ne se limitait qu’aux personnages ! Mais pour cet épisode, Nintendo a vu grand, très grand ! Et à ce niveau là, je crois que l’on peut effectivement parler de démesure. Ainsi, j’aurais aussi pu vous parler des arènes, inspirées par les différents jeux de la licence. Elles aussi sont toutes là, depuis l’époque N64 jusqu’à nos jours. Soit 103 terrains de jeux, sans compter leurs alternatives.
Et tant qu’on y est, parlons un peu des musiques du jeu, que vous pouvez aussi écouter en mode « baladeur » en transportant votre Switch dans votre poche. Comme un vulgaire lecteur MP3. Et cette fois, on va parler de plus de 800 thèmes musicaux à écouter, ou à mettre en fond lors des combats. Certains se sont amusés à calculer, et je crois me souvenir que l’on parle de plus de 27 heures d’écoute…
De manière plus anecdotique, et si j’ai omis d’en parler jusqu’à présent, sachez que le jeu accepte aussi les figurines Amiibo. Si vous scannez une figurine, elle apparaîtra dans le jeu sous le nom de Combattant FIG, que vous pourrez aussi faire évoluer. Toute la série SSB que vous avez bien entendu entraînés sur la version Wii-U de la licence… Mais aussi tous les petits nouveaux qui arrivent pour l’occasion (Wolf de Starfox, Ridley de Metroid, etc)..
Plus technique qu’il n’y paraît
Super Smash Bros est donc un jeu de combat. Mais contrairement aux versus-fighting habituels, il ne s’agit pas ici de vider une barre de vie… Mais au contraire de faire monter un pourcentage correspondant aux dégâts subis par l’adversaire, pour l’éjecter du terrain. Plus ce pourcentage est haut, plus le prochain coup peut être fatal ! Chaque personnage dispose, de manière assez classique, de coups de base, de coups spéciaux, de chopes, d’un bouclier, et d’un ultime « Smash Final » joliment animé.
Un jeu qui a la particularité d’être à la fois très accessible aux débutants, et suffisamment technique pour propulser la licence sur la scène eSport, au même titre qu’un Street Fighter ou un Tekken ! Et c’est ici que j’évacue la question que beaucoup se poseront : oui, SSBU offre une jouabilité excellente, et une technicité digne de Super Smash Bros Melee (sur GameCube), qui reste pour moi la référence inégalée.
Pour un néophyte, le jeu offre de longues heures de fun entre potes, à spammer les coups les plus forts pour virer l’adversaire de la manière la plus inattendue qu’il soit. Mais pour le technicien, les possibilités sont tellement étendues que l’on sent déjà venir les longues heures à apprendre à maîtriser son personnage fétiche. Car si le débutant rechignera à utiliser des personnages en apparence plus insignifiants, tels que Kirby ou Rondoudou… Toute la beauté de SSBU réside justement dans le fait que chaque perso est différent des autres, et qu’une fois maîtrisées, même les deux boules roses citées ci-dessus peuvent mettre la misère à un Link ou un Marth.
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La jouabilité a encore été affinée, par rapport à la version Wii-U. Le jeu gère encore mieux la physique de chaque personnage (et leur poids). C’est fluide, rapide, nerveux, avec de chouettes effets à l’écran. Le gameplay est plus précis, mais derrière son apparente simplicité se cache une exigence qui comblera les fans.
De base, un combat repose sur le chrono, avec un timer défini. Mais vous pouvez changer les règles de chaque combat. Nombre de vies, objets de soutien qui apparaissent au rythme que vous souhaitez, type précis de combattants, changement d’arène en cours de combat… Tout est paramétrable à loisir !
Tout le monde dégage !
Le menu d’accueil de SSBU classe les sous-menus en familles. On y trouve entre autres le mode solo (combats en solo jusqu’à 8 joueurs, tournois jusqu’à 32 joueurs, combats à 3vs3 ou 5vs5…). Ou encore le mode Classique, plus arcade, avec son enchaînement de combattants, sa difficulté progressive, son niveau bonus et son boss CréaMain. En finissant ce mode, votre tâche sera de dévoiler une fresque réunissant tous les personnages du jeu. Le Smash en masse est aussi de retour, avec ses combats en 1 vs 100. Enfin, un mode bonus vous permet de relever des défis, ou de regarder les vidéos débloquées… On a fait globalement le tour, il ne reste plus que le mode Aventure, ici appelé Lueur du Monde.
Ce mode scénarisé nous place face à Kilaire, un grand méchant qui, dans une scène qui rappellera à beaucoup d’entre vous la fin de Avengers : Infinity Wars (no spoil), ne vous laissera que Kirby pour seul et unique personnage jouable. C’est donc avec le glouton rose que vous allez devoir parcourir une immense map, pour combattre les autres joueurs et reformer votre équipe. Les autres combattants deviennent jouables une fois débloqués.
Chaque combat vous rapporte aussi de l’argent, de l’expérience, et des jetons que vous ne manquerez pas d’aller dilapider sur un arbre de compétences qui vous rappellera le sphérier de Final fantasy X. Plus de résistance, course mieux contrôlée, plus d’attaque… C’est ici que vous allez booster vos stats, afin de pouvoir supporter une difficulté qui évolue avec votre progression.
Un jeu d’esprit
Les combattants sont une chose, les Esprits en sont une autre ! Et voici donc LA grosse nouveauté de cet opus. Chacun de vos combattants devra être associé avec les innombrables « esprits » qui parsèment le jeu. Ils sont répartis en trois catégories : attaque, défense et chopes. L’ennemi utilisant lui aussi des esprits, vous devrez faire les bons choix, le rapport de force se basant sur un principe proche du shifumi. Autrement dit, l‘attaque l’emporte sur les chopes, qui l’emportent sur la défense, qui l’emporte sur l’attaque.
Chaque combattant du jeu dispose de plusieurs slots, pour y associer des esprits. Ceux décrits plus haut sont les « esprits primaires » ! Mais il en existe aussi une seconde catégorie, les « esprits secondaires » ou « esprits de soutien » ! Associés aux premiers, ils ont quant à eux pour effet, de vous attribuer des capacités supplémentaires.
Prenez soin de vos esprits
Les esprits primaires débutent tous au niveau 1. Et le but sera donc de les booster jusqu’au maximum, le niveau 99. Pour cela, il existe deux options : combattre, ou leur donner de la nourriture, gagné après chaque combat. Pour cela, il suffit de se rendre dans le menu « Améliorer » , à ne pas confondre avec « Libérer » , option qui permet d’échanger un esprit contre des orbes, nécessaires pour invoquer des esprits plus rares.
Les différents esprits s’obtiennent de plusieurs manières. Soit en combattant leur propriétaire (et en gagnant : mais attention, pour valider l’esprit, il faudra aussi gagner un mini jeu de tir et d’adresse après le combat) ; Soit en les achetant ; Ou en les invoquant (pour les plus rares) ; Ou encore en affrontant des esprits journaliers (plusieurs niveaux de difficulté). De plus, vous pourrez aussi leur confier des missions annexes, comme s’entraîner au dojo, ou partir chercher des trésors. De vrais petits Tamagochis !
Cette nouvelle mécanique, qui peut sembler compliquée au premier abord, est un choix malin de Nintendo. En effet, la collecte des Esprits rallonge considérablement, d’une part, la durée de vie du jeu. D’autre part, leur association avec votre combattant apporte une dimension plus stratégique aux combats.
C’est moi, ou il manque des trucs ?
Bien évidemment, je ne reviendrai pas ici sur l’absence de personnages comme Waluigi. Encore une fois, attendons de voir ce que nous réserve l’avenir. En revanche, je m’étonne de voir des menus, pour la plupart historiques dans la série, être totalement passés à la trappe !
C’est le cas par exemple des Trophées, ces figurines représentant des personnages de jeux vidéo, que vous deviez autrefois collectionner. Certes, la collectionnite porte désormais sur les Esprits… Mais… Les trophées manquent tout de même ! Ils contribuaient à leur manière à la durée de vie du soft. Qui n’a pas vraiment besoin de ça, je le reconnais… Et puis, il existe des trophées parmi les objets de soutien, qui viennent vous aider en plein combat.
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De même, dans le mode Entrainement, on s’étonne de ne plus trouver le Target Mode. Ce mode qui vous permettait de dégommer des cibles pour gagner quelques points en plus. Aussi, le mode Home Run (qui n’était pas mon préféré, ceci dit) a, lui aussi, disparu de la circulation. Est-ce un oubli de Nintendo, ou une volonté de se recentrer sur des menus déjà archi-complets ? Ces absences sont-elles momentanées ou définitives ? On se pose la question qui, venant de fans, est légitime…
Un jeu qui n’est pas sans défauts
Au chapitre des défauts du jeu, je risque de tomber dans la redite, comparé aux précédents tests de la franchise ! Car le plus gros soucis de ce SSBU, selon moi, est un problème inhérent à la série : sa lisibilité très perfectible !
Aucun soucis lorsque l’action est rapprochée ! Mais dès que la caméra s’éloigne un peu de l’arène, on a davantage de mal à comprendre ce qui se passe sous nos yeux. Si deux adversaires se placent de chaque coté du niveau, la vue s’éloigne et devient globale, mais vos personnages deviennent minuscules. Et l’indicateur marquant chaque joueur ne devient plus suffisant. À plus forte raison lorsque les effets pyrotechniques s’en mêlent. L’écran devient brouillon, et l’on se perd vite. Lorsque plusieurs personnages sont affichés à l’écran simultanément, on tombe malencontreusement après avoir perdu son protagoniste de vue…
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Le second gros point noir du jeu, selon moi, est son prix ! Car si la cartouche se vend à un tarif « normal » et si le coût de l’abonnement au Online de Nintendo met la concurrence en PLS… Les soucis financiers vont arriver si vous avez une famille nombreuse, et que vous envisagez de jouer avec toute votre fratrie. Car outre le prix du jeu (et de la console si vous ne la possédez pas encore), Nintendo aura beau multiplier les façons de jouer à SSBU, le coût du matériel ne change pas, lui… Et un couple de joy-cons supplémentaire chiffre environ à 60€. Jouer avec vos vieilles manettes GameCube (si vous les possédez encore) nécessite un adaptateur (vendu séparément). Quoi qu’il en soit, pour jouer à plus de deux en local, il faudra donc compter sur autant de nouvelles manettes à acheter que de joueurs…
Enfin, je terminerai sur un mode online qui ne m’a pas vraiment convaincu. Certes, les possibilités sont, encore ici, extrêmement nombreuses… Mais les joueurs aussi, sans doute. Ce qui pourrait expliquer l’instabilité du système, sans doute bridé par des serveurs surchargés. À moins qu’il ne s’agisse de petits détails nécessitant encore quelques réglages. Le jeu a été déployé avec une MaJ day one qui, pour ma part, n’a pas réglé tous les soucis. Mais il serait très étonnant que Nintendo n’y remédie pas très vite. Si ce n’est déjà fait au moment où vous lirez ces lignes.
Au final
Voici sans doute le test le plus frustrant qu’il m’ait été donné d’écrire ces derniers mois. Le jeu est tellement riche que j’ai cette impression d’avoir oublié de vous parler d’un milliard de choses… Mais le propos ici est de vous donner un avis, sur un jeu qui est sans conteste l’une des plus grosses réussites de la Switch. Si vous ne deviez acheter que trois jeux sur cette console, SSBU a toute sa place aux cotés de The Legend of Zelda : Breath of the Wild et Super Mario Odyssey.
Du fun à gogo, un contenu immensément riche, une jouabilité quasi parfaite, du fan-service à outrance, des décors et des musiques sublimes et un casting de rêve… Super Smash Bros Ultimate est tout simplement LE jeu vidéo dont on n’aurait osé rêver ! Et si, comme je l’ai dit plus haut, je reste profondément attaché à SSB Melee, je dois reconnaître que Ultimate pousse la jauge encore plus loin, comme jamais auparavant.
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Bien entendu, il n’est pas dénué de défauts, loin de là. Mais la barre a été placée tellement haut que l’on passe très vite sur les petites imperfections du nouveau hit de Nintendo. Ne reste plus que le mode online, qui va devoir faire ses preuves. Toujours est-il que Super Smash Bros Ultimate est un jeu que l’on vous recommande évidemment… À plus forte raison si vous avez plein d’amis…
Super Smash Bros Ultimate
- Par Hal Laboratory, pour Nintendo.
- En exclusivité sur Switch.
- Genre : combat.
- Classification : PEGI 12.
- Prix : 69,99€.
On aime :
- Un roster de malade !
- Toujours aussi fun
- Plus de 100 niveaux, plus de 800 musiques
- Globalement, un contenu gigantesque
- Le gameplay digne de SSB Melee, sans doute même meilleur
- Accessible à tous
- Très chouette et très propre sur tablette, magnifique sur la TV
- Délicieux en solo, génial en multi
- Le plus gros fan-service vu dans un jeu vidéo
- Le mode aventure interminable
- Le système d’esprit bien pensé
On n’aime pas :
- Action pas toujours lisible à l’écran
- Mode online, ce n’est pas encore ça
- Du contenu a disparu (trophées, home-run, target mode…)
- Peut occasionner un surcoût