Sorti en 2017, NieR: Automata refait parler de lui ce début d’année, avec une édition Game of the YoRHa (Game of the year) qui embarque le jeu et tous ses DLC. Cerise sur le gâteau : cette pépite est vendue à petit prix. Il fallait absolument qu’on vous en parle !

Le même jeu, mais avec ses DLC

NieR: Automata est un action-RPG publié en 2017. Il se déroule dans l’univers de NieR, qui est lui-même un spin-off de Drakengard. Une suite de NieR que l’on n’attendait plus, puisque son développeur, le studio Cavia, a fermé ses portes en 2010 (NieR a été son dernier jeu publié).

NieR pêchait sous plusieurs aspects, aujourd’hui bien mieux maîtrisés avec Automata, et pour cause ! Tout d’abord, toujours publié par Square-Enix, le jeu est désormais développé par Platinum Games, aussi connu pour Bayonetta (et je risque de souvent comparer les deux titres). Ensuite, l’équipe de développement comprend aussi Yoko Taro (créateur de la série), Yosuke Saito (Dragon Quest) à la production, Akihiko Yoshida (Final Fantasy) au chara-design… Bref, on démarre sur de la bonne grosse « dream-team » !

Je ne vais pas vous mentir : cette nouvelle version de NieR: Automata est strictement la même que celle sortie il y a deux ans ! Pas d’optimisation en plus ! La différence consiste en son contenu, plus riche puisque, outre le jeu, cette édition YoRHa embarque tous les DLC de NieR: Automata :

  • le DLC 3C3C1D119440927
  • quatre apparences de pod (Grimoire Weiss, Pod gris rétro, Pod rouge rétro, et Pod en carton)
  • l’accessoire Masque de machine
  • Un thème pour votre PS4.
► Lire aussi : TEST : Kingdom Hearts III : une conclusion à la hauteur du rêve féerique de Square-Enix et Disney ?

Hormis la mission DLC très riche, j’avoue que les contenus cosmétiques sont parfaitement dispensables, sauf bien entendu si vous êtes un collectionneur. Ceci dit, cette nouvelle version du jeu propose aussi une jaquette réversible stylée (sans le bandeau PS4, avec de chouettes artworks recto et verso). Et puis, un jeu de cette qualité à moins de 40€, on ne va franchement pas cracher dessus !

Le monde va (très) mal

NieR: Automata va vous plonger dans un monde post-apocalyptique. La Terre a été ravagée par une invasion Alien. La civilisation humaine a quasiment été rayée de la surface de la planète, et les rares survivants se sont réfugiés dans des stations orbitales, sur la Lune. Quelques noyaux de résistance existent cependant toujours sur Terre. Nous sommes très très loin dans le futur, puisque la reconquête de la Terre a débuté en l’an 5204.

Le seul moyen, pour les humains, d’essayer de reconquérir leur Terre natale est d’envoyer des androïdes au combat : la fameuse unité YoRHa. C’est ainsi que le joueur va diriger certains d’entre eux : 9S, A2 et surtout la très charismatique 2B. Une cyborg à l’allure de frêle jeune-fille, mais aux capacités de combat hors-normes.

► Lire aussi : TEST : Devil May Cry 5 : le beat’em all « à papa » qui va botter des culs

Le scénario est excellent, et très complexe. À plus forte raison si vous n’avez pas joué auparavant au premier NieR (en 2010, NieR Gestalt en Europe, et NieR Replicant au Japon), tant les références seront nombreuses. Et pour booster la rejouabilité du titre, les développeurs ont prévu de nombreuses fins à débloquer : cinq principales, mais 26 au total… Non, vous ne rêvez pas !

Action ou RPG ? Les deux mon capitaine !

NieR: Automata est un action-RPG. Autrement dit, il va vous offrir de chouettes phases d’action, avec des combats dynamiques, principalement au corps à corps. Des combats dans la tradition de Bayonetta, ou Metal Gear Rising, pour les noms qui me viennent à l’esprit. Mais histoire de varier les plaisirs (et le gameplay), les développeurs vous ont aussi concocté quelques surprises, comme ces phases en mode shoot’em up à l’ancienne. Bien vu !

Mais il est aussi très RPG dans ses rencontres (et dialogues) avec des PNJ… Mais aussi dans sa gestion, dans sa customisation de votre héroïne, qui pourra upgrader ses armes, son pod, ses tenues… Le jeu allant jusqu’à vous offrir un système de puces, modifiables à chaque instant, qui vont véritablement influer sur la difficulté du soft. Oui : autrement dit, la difficulté est paramétrable à chaque instant !

► Lire aussi : TEST : Dead or Alive 6 : simple suite ou véritable rupture avec la série ?

Les développeurs ont pensé à de nombreux petits détails, qui font à chaque fois leur petit effet. Comme par exemple le fait de pouvoir appâter des animaux (cerfs, sangliers) pour les chevaucher… Mais je n’irai pas plus loin dans les surprises et autres easter-eggs, car NieR: Automata est d’une richesse incroyable, il y a tant à faire et à découvrir ! Mais je ne puis m’empêcher cependant de vous parler des trophées du jeu, que vous pouvez étrangement acheter avec l’argent in-game (oui oui)… Il y a ceux qui aimeront, d’autres qui penseront à juste titre que ça tue le plaisir…

Je vous avais prévenus, je ne peux éviter la comparaison : si je devais résumer le système de combats en un seul mot, je vous dirais « Bayonetta » ! Si vous connaissez cet autre excellente licence de Platinum, vous avez compris ! C’est nerveux, dynamique, agréable à regarder tant les combats sont stylés, et ça procure un vrai plaisir, manette en main ! Votre androïde enchaîne les tirs ou les coups de sabre en virevoltant autour de l’adversaire… Accompagné de son pod, lui aussi customisable à loisir.

Une réalisation qui date, mais s’en tire plutôt bien

Puisqu’il faut parler de la réalisation de NieR: Automata, on va évacuer tout de suite le gros point noir du jeu : Oui, sa réalisation date ! Les décors sont souvent ternes, un peu grossiers, et parfois un peu trop vides. En même temps, dans un monde dévasté, on ne s’attend pas vraiment à trouver foule… Mais quelques détails en plus n’auraient pas été de refus… Notamment au niveau des textures des sols, qui affichent souvent, sans scrupules, de bons gros polygones dignes d’une PS3. On remarquera aussi, parfois, des scripts qui se déclenchent bizarrement lors des transitions vers les cinématiques.

Autre manip’ qui semble sortie d’une autre époque : le système de sauvegarde. Car ici, oubliez tout de suite la sauvegarde automatique ! Dans NieR: Automata, elle n’existe pas, et l’on enregistre sa partie à l’ancienne, en trouvant un point de sauvegarde. Évitez, donc, de quitter le jeu à l’arrache, sous peine de perdre votre progression. On se croirait revenu dans notre jeunesse : «Oui, j’arrive ! Mais je dois trouver une sauvegarde avant…»

Mais à bien y regarder, on aimera très vite son architecture tout en contrastes. Ici, les plaques de métal rouillé côtoient la végétation luxuriante. Végétation qui, d’ailleurs, se marie à merveille avec les buildings en ruine. Un tel rapprochement entre la nature et une civilisation presque éteinte… Horizon Zero Dawn est, à mon sens, le seul jeu qui soit parvenu à marier ces deux éléments aussi bien. Clairement, NieR: Automata n’est pas le jeu le plus beau (on sent le poids de ses deux ans), mais il n’est pas moche non plus, bien au contraire !

L’ambiance du jeu elle-même joue avec ces contrastes. Des niveaux paisibles où il fait bon flâner, pour mieux vous préparer à la tempête mécanique qui va suivre… On s’arrête un instant pour observer un paysage verdoyant, avant de replonger dans un déluge de feu… Un effet miroir avec l’OST (j’en parle plus bas) qui offre de magnifiques plages mélancoliques, d’une grande douceur, suivies de morceaux symphoniques qui envoient du lourd…

Une héroïne charismatique

Autre élément important, et qui contribue au succès du jeu : son personnage principal ! Si le chara-design signé Akihiko Yoshida fait inévitablement penser aux J-RPG comme Final Fantasy (on aime ou pas), on va encore une fois retrouver la notion de « contraste » évoquée plus haut avec 2B (prononcez two-bi). Si ses allures de « poupée lolita-gothique » inspirent une certaine forme de douceur et de fragilité… 2B est aussi une véritable machine à défourailler du robot et du monstre de tôle.

Hormis le fait qu’elle est un androïde appartenant à l’unité YoRHa, on sait finalement peu de choses de 2B. Elle n’est qu’un androïde, un robot parmi les autres, juste un numéro. Et le jeu lui-même renforce cette « dépersonnalisation » par son système de respawn. Lorsque vous mourrez, vous ne ressuscitez pas comme dans les autres jeux vidéo. Vous incarnez alors une copie de vous-même, envoyée par YoRHa (vous pouvez même récupérer votre loot sur la dépouille de votre version précédente).

► Lire aussi : PREVIEW : A Song in the Void : le titre indé à surveiller, ce mois de mars

Le pari des développeurs était osé, tant il peut éloigner le joueur de son héros, installer de la distance. Pourtant, s’appuyant sur un scénario fort, il produit l’effet inverse : on s’attache malgré tout à cette poupée complètement pétée.

Et c’est sans doute l’un des points qui m’intéressent le plus, dans ce scénario post-apo bien ficelé. Le personnage de 2B est intéressant pour sa quête identitaire… Et pour la réflexion qui en découle, autour du transhumanisme, de l’existentialisme (d’ailleurs, vous allez croiser pas mal de PNJ avec des noms de philosophes). En un sens, je me suis attaché à 2B car elle me rappelle deux de mes personnages de mangas préférés : Gally de Gunnm, et Kusanagi de Ghost in the Shell. Les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? s’interrogeait Philip K. Dick (titre de son livre dont s’inspire Blade Runner).  En tout cas, 2B nous donne envie d’y croire !

Deux mots sur l’OST du jeu

Je ne pouvais passer à coté de cet aspect, tant il a contribué à me donner envie de faire le jeu. Car je dois vous l’avouer, je suis totalement passé à coté de NieR: Automata à sa sortie. Et ceci malgré les recommandations très enthousiastes de Rob, qui a visiblement adoré le jeu. Dès lors, NieR: Automata faisait partie de ces jeux que je souhaitais acquérir, mais dans une version un minimum intéressante. Jusqu’à ce que j’apprenne qu’une édition GOTY était en préparation…

Et en attendant la sortie de cette version, je me suis procuré, il y a plus d’un an, l’OST du jeu sur le site de Square-Enix (attention, ce CD est souvent en rupture de stock). J’en avais découvert des extraits via les trailers du jeu, et je n’ai pas été déçu de mon achat ! Trois disques pour ce qui est, selon mes goûts, l’une des plus belles soundtracks de jeux vidéo.

Elle est signée Keiichi Okabe, avec Keigo Hoashi et Kuniyuki Takahashi. Des musiques orchestrales, avec des chœurs (A Beautiful Song, Grandma), ou mélancoliques (Amusement Park, City Ruins)… Et certains y reconnaîtront des remix de l’OST de NieR. Avec aussi quelques pistes comme Possessed by Disease qui me font irrésistiblement penser à Kenji Kawai, le compositeur notamment de Ghost in the Shell… Je ne sais quel morceau est le meilleur tant cette OST est magnifique !

Revenons à nos moutons : ça vaut le coup ?

Et oui, c’est la question qui vous intéresse, en réalité : cette édition YoRHa vaut-elle le coup ? Et contre toute attente, j’ai envie de vous répondre… Oui et non, ça dépend !

Car pour être honnête, malgré son prix très attractif, vous pouvez oublier cette nouvelle édition si vous possédez déjà le jeu d’origine ! Et encore plus si vous vous êtes déjà procuré ses DLC. Ce Game of the YoRHa n’est autre que le jeu de base, avec un code pour récupérer le contenu bonus. Et de mon point de vue, seul le DLC 3C3C1D119440927 m’a intéressé (celui où vous pouvez notamment affronter le patron de Platinum Games ^^), les autres n’étant que des effets cosmétiques. Il aurait été intéressant, par exemple, que Square-Enix nous offre l’OST en bonus. Et ce n’est pas la néanmoins chouette jaquette réversible qui suffit à justifier cet achat.

► Lire aussi : TEST : Ace Combat 7 : Skies Unknown est-il taillé pour vous envoyer au 7e ciel ?

En revanche, si vous ne connaissez pas encore NieR: Automata, cet investissement n’est pas un conseil, mais une très forte recommandation ! Pour le fan de RPG que je suis (doublé d’un amoureux de SF), il n’est autre que l’un des jeux de cette génération qui m’a le plus touché. Malgré ses graphismes datés, NieR: Automata est un titre que tout fan de jeux vidéo se doit de faire au moins une fois dans sa vie, tant il constitue une pépite vidéoludique, à tous les étages. Si vous ne connaissez pas encore ce soft, ruez-vous dessus : il doit figurer dans votre logithèque !

Au final

Aujourd’hui, je comprends beaucoup mieux l’engouement autour de NieR: Automata. Le titre n’est pas forcément le jeu le plus connu, mais ceux qui l’ont pratiqué vous diront tous que ce soft est un petit bijou. Ce qui se confirme aujourd’hui : NieR; Automata fait partie de ces rares jeux qui m’ont vraiment transporté. Et pour cause : NieR: Automata est sans doute l’un des meilleurs jeux de cette génération. Pour ne pas dire qu’il entre dans mon classement des meilleurs jeux « ever » !

Très clairement, ce Game of the YoRHa a été pensé pour être une séance de rattrapage pour les ceusses qui avaient loupé sa sortie initiale. Car il n’offrira pas grand chose de nouveau aux autres joueurs, ceux qui le connaissent déjà.

► Lire aussi : TEST : Life is Strange 2 (épisode 1) : la claque émotionnelle made-in-France est de retour !

Mais si vous ne l’avez pas encore essayé, voici l’occasion de découvrir cette pépite, à pris très modéré. Si vous n’êtes pas regardant sur la réalisation technique, NieR: Automata risque de vous envoyer une claque monumentale ! Un titre que l’on vous recommande très fortement : deux ans après sa sortie, il reste un chef-d’œuvre, une baffe, comme on aime tant en prendre à travers la figure ! Après un premier NieR qui calmait déjà pas mal de monde, ce Automata est de ces titres qui doivent impérativement figurer dans votre ludothèque !


NieR: Automata, édition Game of the YoRHa

 

Points positifs :

  • Un scénario de dingue, avec plusieurs points de vue
  • Une conception vraiment aboutie
  • Les combats dynamiques et très stylés
  • Une bande-son extraordinaire
  • Le jeu tourne en 60fps
  • Une vraie atmosphère, une vraie identité
  • Des personnages charismatiques
  • Tellement de choses à découvrir !
  • 26 fins à débloquer
  • Le système de « puces » pour adapter la difficulté
  • Un prix mini

Points négatifs :

  • Des graphismes un peu datés
  • Des décors un peu vides
  • Les missions un poil répétitives à la longue
  • Des scripts qui se déclenchent parfois avec un décalage
  • Pas de sauvegarde auto
 .