L’année 2019 démarre sur les chapeaux de roues ! Enfin, si l’on peut dire, puisque nous allons plutôt aujourd’hui nous envoler, avec Ace Combat 7 : Skies Unknown. Sorti du giron de Bandai-Namco, ce simulateur de combat aérien prend enfin son envol, après nous en avoir mis plein la vue ces derniers mois, à grands coups de trailers… Décollage immédiat pour notre test !

Une série qui fête ses 20 ans

Si je m’intéresse à de nombreux jeux vidéo, de tous genres… Je réalisais en installant le jeu que Ace Combat est une licence à coté de laquelle je suis passé allègrement. J’ai bien connu le premier opus sur PS1 qui, pour des raisons obscures, est devenu Air Combat en Europe (et aux USA)… Avant de revenir à son véritable nom, Ace Combat, par la suite. J’ai ensuite eu l’opportunité d’essayer le 3e opus (toujours sur PS1) avant de m’essayer brièvement au premier épisode sur PS2 mais… C’est à peu près tout !

Les « simulateurs d’avions fortement typés arcade » n’ont jamais été ma grande spécialité. Bien entendu, j’ai aussi pu, dans un style légèrement différent, m’essayer à G-Loc sur MegaDrive ou Super Strike Eagle sur Super-Nintendo mais… Je dois bien reconnaître que le titre que j’ai le plus tâté reste effectivement Ace Combat. Bien que je n’en sois pas un fan-boy absolu, je reconnais volontiers qu’il s’agit ni plus ni moins du meilleur jeu de sa catégorie : chaque épisode est généralement très beau, avec un scénario plaisant, et une campagne intéressante… Et c’est donc là que je réalise que nous en sommes déjà au septième opus canonique de la série.

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Je remarque aussi qu’il y a comme un « couac » dans la communication autour du jeu. En effet, l’éditeur introduit tous les trailers de ce Ace Combat 7 par un « 20th anniversary » qui me semble inapproprié. Car si je ne m’abuse, la série Ace Combat est née sur arcade en 1993, et est arrivée un an plus tard sur PlayStation. La franchise, selon moi, ne fête donc pas ses 20 ans, mais bel et bien ses 25 ou 26 ans, selon la version de référence ! Toujours est-il que, 12 ans après Ace Combat 6 : Fires of Liberation (et oui), et après avoir été reporté (AC7 devait initialement sortir en 2017), les gros navions de Bandai-Namco sont de retour !

Le jeu est développé par le studio Project Aces. On y retrouve aussi quelques noms connus, tels que Sunao Katabuchi au scénario (auteur de celui de Ace Combat 5). Ou encore Keiki Kobayashi à la bande son : il est le compositeur attitré de la série depuis le 4e épisode.

La tête dans les nuages

Le scénario de ce Ace Combat 7 ne va pas vraiment vous dépayser si vous êtes un habitué de la série. Le jeu se déroule toujours dans un monde totalement fictif, mais qui s’inspire d’événements bien réels tels que la Seconde Guerre mondiale, la Guerre Froide ou encore la Guerre du Koweit. Et si toutefois vous vous posez la question, non vous n’avez pas besoin d’avoir fait les précédents opus pour apprécier pleinement les missions scénarisées qui vous seront proposées ici. Le jeu a été pensé pour être apprécié tant par les fans de la première heure que par les petits nouveaux.

Ce nouvel épisode nous emmène donc une nouvelle fois dans le monde imaginaire de Strangereal. Mais devinez quoi ? Nous sommes ici en 2019, soit 20 ans après la chute de l’astéroïde Ulysses ! Élément très important puisque c’est la découverte de ses débris qui a permis de grosses avancées technologiques, notamment au niveau de l’armement. Oui : si la date est contemporaine, la technologie est très avancée dans AC7 !

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Le scénario demeure assez générique, globalement. Le joueur y incarne Trigger, un pilote d’exception qui se retrouve accusé, à tort, d’assassinat. Il se retrouve alors très vite enrôlé dans un corps d’élite au service du gouvernement Oséen, composé de marginaux, répondant au nom de Space Squadron. Et bien entendu, le tout se déroule sur fond de guerre entre la Fédération Oséenne et le Royaume d’Erusea. Les deux étant séparés par la mer, c’est dans les cieux que vont se dérouler les batailles.

Pourtant, le scénario sait nous surprendre dans son écriture, et il est un point très intéressant que j’ai envie de souligner ici. Comme dans les précédents épisodes, les cinématiques nous présentent d’autres points de vue de la guerre, vue par des éléments extérieurs, par des civils (notamment Avril Mead, une mécanicienne civile ayant retapé un F-104C, qui devient prisonnière de guerre).

Un aspect qui vient tuer le coté « film patriotique des années 80 » du jeu. La guerre nous offre un terrain de jeu, mais pourtant elle est crade ! On a certes l’impression d’enfoncer des portes ouvertes en disant que la guerre c’est mal, mais le jeu a le mérite de nous offrir un point de vue autre que celui du bon petit soldat… Le scénario est générique, mais repose sur un contexte géopolitique particulièrement léché.

Une réalisation stratosphérique

Si vous avez vu les trailers du jeu, ou simplement des screens, alors vous avez dû déjà vous apercevoir que nous avons ici affaire à un titre qui va vous décoller la rétine. Dopé par l’Unreal Engine 4, assisté par la technologie TrueSKY pour le rendu atmosphérique, Ace Combat 7 n’est pas beau, il est juste magnifique ! Et si, lors des cinématiques, certains personnages offrent encore un rendu très CGI, nous sommes quasiment dans un rendu photo-réaliste en 60 fps.

Globalement, le titre de Project Aces est très propre, à l’exception de quelques textures un poil trop sommaires… Voire quelques textures qui ont une fâcheuse tendance à baver lorsque vous jouez en VR. Les temps de chargement sont plutôt rapides, un point positif qu’il est bon de souligner. Enfin, on appréciera aussi l’OST qui, sans vous mettre en transe, est plutôt réussie et colle parfaitement à l’ambiance du jeu.

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Alors, histoire de titiller la petite bête, j’ai comme une envie d’aller chercher AC sur l’un de ses points faibles récurrents : les textures dégueulasses des sols. Et… Waow ! Ici encore, les développeurs ont bossé leur copie. Dites « adieu » aux aplats ternes, aux cubes approximatifs censés représenter des villes… Voici venu le temps des paysages chouettement modélisés. Champs, bâtiments, végétation, montagnes… L’ensemble gagne considérablement en réalisme et en crédibilité. Au point que l’on se perd, au début, à admirer le paysage, au lieu de se concentrer sur la mission.

Mais la vraie nouveauté de ce Ace Combat 7 est apportée par le réalisme des nuages, qui constituent à eux seuls un élément de gameplay non négligeable. Ici, ils ne sont pas uniquement bien modélisés, mais viennent aussi changer votre façon d’appréhender la mission. Mais j’y reviens plus bas…

Le manche entre les mains

Si la technologie est très avancée dans Ace Combat 7 (avec des super-armes telles que Stonehenge ou le satellite Solg)… Le fan d’aviation va retrouver ici des engins bien connus tels que des F-15, Rafale, Mig, Typhoon ou Gripen. Avant de vous lancer dans la partie, vous devrez choisir l’un des trois modes de difficulté proposés : facile, normal, difficile. La différence résidant principalement dans la sensibilité du manche et la rigidité des commandes. Le jeu reste malgré tout assez loin des simulateurs d’avions purs et durs, et reste accessible en optant pour une approche plus arcade. La jouabilité est délicieuse, fluide, et l’on ressent la différence de physique entre les différents types d’avions.

La campagne solo va vous proposer une vingtaine de missions, aux objectifs très variés (escorte, infiltration, combat, ravitaillement en vol…), et entrecoupées de nombreuses cinématiques. Une carte qui offre à ce Ace Combat 7 une diversité certaine, vous n’allez pas vous ennuyer ! Chacune se terminera en approximativement vingt minutes, pour une durée de vie totale d’un peu plus de dix heures (mais je ne compte pas les fois où vous allez refaire certaines missions).

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S’il est un aspect très réussi du gameplay sur lequel j’aimerais attirer votre attention, c’est l’arbre de compétences, plutôt bien pensé. Car si de nombreux appareils vous sont proposés pour mener à bien vos missions, autant dire qu’il sera nécessaire d’améliorer vos armes afin de maximiser vos chances. Pour cela, vous gagnez des points PAM (des points de recherche) qui, avant chaque mission, vous permettront d’upgrader votre armement (trois catégories : air-air, air-sol ou multi-rôles), ou débloquer de nouveaux appareils. Et je peux vous dire que cette mécanique est loin d’être accessoire !

In-game, votre but consistera à locker des ennemis (matérialisés en rouge sur la map), puis à les descendre à coups de missiles… Tout en évitant leurs propres attaques en réalisant des loopings, tonneaux et autres figures qui vous envoient des G dans la tronche. Mais les offensives ne sont pas le seul propos du jeu, et vous devrez aussi escorter des personnalités, défendre vos équipiers, ou vous infiltrer dans des zones interdites, en échappant aux radars.

Je vous parlais plus haut de la météo dynamique et des nuages qui influent sur le gameplay. En effet, un nuage, c’est utile pour se planquer ! Mais gare aux fines gouttelettes ou au gel qui finissent par complètement changer votre champ de vision, ou qui peuvent vous coûter la vie. Le cockpit, voire l’avion, réagissent en temps réel à ce changement climatique très localisé. Et je ne vous ai pas parlé du fait qu’en vous planquant dans les nuages, vous ne voyez plus les montagnes voisines ou les autres avions : gare au crash !

Quelques petites boulettes

Cependant, malgré ce tableau élogieux, quelques petites erreurs demeurent. C’est par exemple le cas avec le doublage. Si l’on apprécie, selon ses affinités, de pouvoir entendre les protagonistes en anglais ou en japonais, seuls les sous-titres amèneront la langue de Molière dans l’équation. C’est déjà ça, me direz-vous… Si ce n’est que, en pleine mission, vous allez louper de précieuses indications faute de pouvoir les lire… Car une police blanche sur le fond blanc des nuages, ça ne se lit pas très bien, à moins d’avoir le nez collé à l’écran (et encore).

Ce qui nous amène à un autre défaut du jeu : vous allez souvent devoir refaire une mission parce que vous l’avez foirée au dernier moment. L’objectif de mission vous est donné en début de partie, lors du briefing. Jusque là, tout va bien… Si ce n’est que les missions sont très dynamiques, tout va vite. Elles peuvent aussi évoluer en cours de partie, en fonction des événements qui y surviennent. Et si vous manquez de concentration, ou si vous loupez une ligne de dialogue justement parce que vous étiez trop concentré sur l’ennemi, vous pouvez tout rater à 2 minutes de la fin de votre mission qui a duré 25 minutes…

Autre point qui me dérange : le multijoueur, que les développeurs nous avaient promis bien copieux. Notamment avec un mode co-op en écran splitté qui est ici aux abonnés absents. Sans multi-local, on se tournera donc vers le online. Celui-ci est beaucoup plus famélique que prévu. Il ne se limite qu’à deux modes de jeu : match à mort et match à mort par équipe (jusqu’à 8) sur six maps. L’intention est bonne, mais on en fait très vite le tour. Dommage car le jeu se serait justement prêté à une campagne en mode co-op, par exemple.

La VR : oui, mais…

Il est maintenant temps d’aborder le point pour lequel je tenais à tester ce jeu, et en particulier à le tester sur PlayStation 4 : il est compatible PS-VR ! Une excellente initiative de la part de l’éditeur. Hélas, comme vous allez le voir, cet aspect souffle vite le chaud et le froid. Je m’explique !

Rien à redire du coté de la technique. Comme je m’y attendais, le résultat est vraiment très chouette ! Dans le casque, le jeu reste très beau, et les sensations sont au top ! Et ce malgré quelques textures baveuses, liées aux limites techniques du casque de Sony. L’immersion est géniale, les sensations très réalistes et particulièrement grisantes… Et cerise sur le gâteau : pas de motion-sickness ou de nausées en vue. Pour quiconque s’intéresse à l’aviation, ou rêve de voler un jour… Voici le « vol à la maison » !

Mais… Peut-être ai-je été un peu naïf ! Et je ne sais pourquoi, j’avais fini par me dire que TOUT le jeu serait jouable en VR… Ou du moins une grande partie de ce AC7 ! Hélas, il n’en est rien ! Et votre casque ne pourra être utilisé que sur trois missions d’environ 20 minutes. Avec ce mode exclusif à la PS4, vous pourrez aussi faire du vol libre (sans ennemis), ou participer à des meetings, avec des figures de voltige imposées.

Ça passe vite, et ça génère une frustration ! Les sensations sont excellentes, les développeurs maîtrisent… Mais le plaisir ne sera que de courte durée ! Vraiment dommage !

Une pilote de haute-voltige pour ambassadrice française

Mélanie Astles Ace Combat 7

Voici un point qui n’apporte rien au gameplay, mais dont j’avais envie de vous (re)parler, pour l’anecdote… Comme nous vous l’indiquions il y a quelques jours, Bandai-Namco a fait appel à la Française Mélanie Astles pour devenir l’ambassadrice tricolore du jeu.

Une reconnaissance supplémentaire pour cet incroyable bout de femme, qui a forgé sa renommé à la sueur de son front. Nourrissant depuis le lycée l’envie de devenir pilote de chasse, c’est sur Ace Combat 4 que Mélanie a découvert les loopings et les vrilles…

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Quelques années plus tard, et après des centaines de vols à démontrer son talent, Mélanie Astles est cinq fois championne de France… Et figure parmi les meilleurs pilotes du Monde. Respect total !

Au final

Même si on l’a vu venir de loin, Ace Combat 7 : Skies Unknown confirme qu’il est bel et bien la première grosse claque de cette année 2019 ! Si j’apprécie le jeu sans en être pour autant un fan hardcore, je dois vous avouer que j’ai pris un pied énorme à me prendre pour Maverick (référence cinématographique ^^). Que voulez-vous que je vous dise de plus : le jeu est maîtrisé tant en termes de graphismes que de jouabilité. Et si le scénario est un poil trop générique, on se laisse entraîner volontiers « à la cool » dans cette histoire qui nous offre quelques chouettes rebondissements.

Le jeu n’est, bien entendu, pas dénué de petits défauts… Mais les développeurs ont placé la barre tellement haut dans la stratosphère que l’on ne peut que valider ce nouvel opus de cette série mythique. Avec cependant une grosse réserve : il faut aimer le genre, ou être curieux. Car si vous n’aimez pas les avions, ou les commandes inversées, je ne vais pas vous cacher que le temps d’adaptation risque d’être un poil plus long. D’autant que ce Ace Combat 7 a son petit caractère, et ne s’offre pas au premier venu : c’est un jeu typé arcade, ce qui ne veut pas dire qu’il est excessivement accessible. Il se mérite, au prix de plus ou moins d’entraînement.

Alors, finalement, ça donne quoi, globalement ? Et bien, je vous l’ai dit : si vous passez outre une technicité qui peut conduire le néophyte aux crashs en série, ainsi que quelques petites maladresses… Ce jeu est une merveille, à plusieurs niveaux ! Ace Combat 7 s’est fait attendre, mais la récompense est largement à la hauteur de la réputation qu’il porte sous ses ailes. Il ne manque vraiment pas grand chose pour que je devienne fan absolu… Là, tout de suite, maintenant…


Ace Combat 7 : Skies Unknown

  • Par Project Aces pour Bandai-Namco.
  • Sur PS4, Xbox One et PC (le 1er février).
  • Genre : Simulation de combat aérien/arcade.
  • Classification : PEGI 12.
  • Prix : 69,99€ (version standard).

 

On aime :

  • Plein la vue du début à la fin
  • C’est maniable, fluide, les dogfights sont un pur bonheur
  • L’ambiance du jeu en général, les sensations qu’il procure
  • Des missions assez longues
  • Les sols superbement texturés
  • La météo dynamique
  • Les nuages et leur rendu
  • L’arbre de compétences
  • L’OST qui colle bien à l’ambiance
  • Durée de vie plus que correcte (une dizaine d’heures)
  • La version VR très immersive

On n’aime pas :

  • Pas de doublage VF
  • Sous-titres parfois illisibles
  • Objectifs pas toujours clairs
  • Assez répétitif à la longue
  • Scénario générique
  • Multijoueur pas à la hauteur des promesses
  • La VR : seulement quelques missions
  • Quelques textures qui bavent en VR
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