Nouveau rebondissement dans le litige qui oppose Nintendo à l’UFC Que Choisir, à propos du Joycon-Drift. Ce mardi 22 septembre, une plainte est entre les mains du procureur.

Une mise en demeure en 2019

Assez rapidement après la sortie de la Switch (en mars 2017), des utilisateurs se sont plaints de défaillances du joy-con gauche, et plus particulièrement de son stick analogique. Un mal identifié sous le nom de « joycon drift » ! Autrement dit, votre contrôleur réagit tout seul, sans que vous ne le sollicitiez. On parle aussi de « mouvements fantômes ».

Petit soucis : ce problème peut survenir n’importe quand, quelques semaines ou quelques mois après votre achat. Comme votre console peut ne pas être concernée du tout… C’est un peu la loterie !

► LIRE AUSSI : Joy-Con Drift : Nintendo mis en demeure par l’UFC Que Choisir

Face à une multiplication des cas en France, l’UFC Que Choisir se saisissait de l’affaire. Et il y a quasiment un an (mi-novembre 2019), Que Choisir mettait Nintendo en demeure de réparer gratuitement ce « joycon drift » assimilé à de l’obsolescence programmée. En effet, jusqu’alors, Nintendo réparait la casse, mais facturait l’opération 45€. Et quelques semaines plus tard, la réparation devenait gratuite.

Mais depuis un an, l’UFC Que Choisir a continué son enquête, et a effectué des tests laboratoires.

plus de 5000 consommateurs se sont manifestés auprès de notre association, en seulement 48h, pour dénoncer la même panne récurrente du « Joy-Con Drift » touchant leurs manettes… En janvier 2020, suite à l’intervention de notre association, le PDG de Nintendo France s’est engagé à réparer les manettes sans difficultés, même hors garantie. Pourtant, les signalements ont continué d’affluer auprès de l’association. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 65 %  des consommateurs victimes ont constaté cette panne moins d’un an après l’achat des manettes. Elle apparaît quel que soit le profil ou l’âge du joueur, même en jouant moins de 5h par semaine. 25 % des consommateurs ont même vu la panne survenir dans les 6 mois après l’achat, malgré la faible utilisation de la console.

UFC Que Choisir

Des analyses, un bilan, et une plainte déposée

Devant l’ampleur des plaintes, l’UFC a fait diligenter une expertise sur plusieurs manettes défectueuses, plus ou moins récentes, afin d’analyser l’origine de cette panne.

Les experts ont relevé que des modifications ont été réalisées par Nintendo dans la conception de ses manettes, il y a quelques mois, mais pas sur le problème à l’origine des pannes. Alors que Nintendo était informée de ce dysfonctionnement, le géant nippon a choisi de ne pas intervenir sur les composants sujets à cette panne.

UFC Que Choisir
► LIRE AUSSI : Joy-con drift : Nintendo France répare gratuitement les manettes défectueuses

Ces échantillons ont parlé. Et les experts sont unanimes concernant les deux causes qui seraient à l’origine de la panne :

  • une usure prématurée des circuits imprimés
  • un défaut d’étanchéité qui entraîne une quantité inquiétante de débris et poussières au sein du joystick… Dont l’origine paraît être à la fois interne et externe.

Si Nintendo a présenté ses excuses en juillet, l’UFC dénonce une inertie depuis trois ans. Nintendo connaît le problème, mais continue à fabriquer des joycons défectueux.

Aussi, face à ce qu’elle considère comme de l’obsolescence programmée, l’association française de défense des consommateurs a déposé une plainte auprès du procureur de la République, de Nanterre.

Lire aussi nos dernières news :