S’il faudra sans doute attendre 2024 pour jouer à un nouveau Farming Simulator sur consoles PlayStation et XBox, la version 2023 vient de sortir pour les joueurs nomades. Comprenez par là que Giants Software vient de sortir un nouvel épisode intitulé Farming Simulator 23… Mais qu’il est exclusif à la Switch. Une version est aussi disponible pour les appareils iOs et Android. Est-ce que bonheur est vraiment dans le pré ? C’est ce que nous allons voir avec notre test.
Cette année, c’est « nomade » !
Pour les deux du fond qui n’ont pas suivi, Farming Simulator, comme son nom l’indique, est un simulateur de ferme. On va même carrément oser le dire sans détour : le jeu de Giants Software est même LA référence en la matière. La série a été lancée en 2008 sur PC et, depuis, connaît un succès grandissant. Un simulateur de tracteurs et de labour ? Oui, tout à fait… Avec une très grosse communauté, et une énooorme attente pour chaque nouvel opus. Notez que, si depuis le début, on avait l’habitude d’associer le jeu au Suisse Giants Software (développeur) et au Français Focus Home (éditeur)… Il est désormais développé et édité par Giants Software depuis Farming Simulator 22.
Souvenez-vous : l’an passé, nous vous avions proposé le test de l’excellentissime Farming Simulator 22, qui dégueulait de contenu ! Et on ne va pas s’en plaindre : avec autant de contenu, vous en avez pour votre argent. Cette année, ne cherchez pas de Farming Simulator 23 sur PlayStation ou XBox, ni même sur PC… Puisque depuis 2017, un numéro sur deux sort sur Switch et mobiles, et le suivant sur les autres supports. Farming Simulator – Nintendo Switch Edition en 2017 sur Switch, suite à Farming simulator 18 sur 3DS, Vita et mobiles… Puis Farming Simulator 19 sur PlayStation, XBox et PC (et Stadia)… Puis Farming Simulator 20 sur Switch et Mobiles… Une année de pause durant laquelle la licence quitte le giron de Focus Home, puis Farming Simulator 22, et enfin le 23 cette année…
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Pour être plus précis, la version Switch est un portage de la version mobiles. À un détail près : ici, vous n’aurez pas la foultitude de microtransactions, juste la cartouche, le jeu, et son copieux contenu ! Mais ce qui signifie aussi que cette version sera techniquement moins aboutie. Ce qui est une aubaine pour une Switch qui commence sérieusement à accuser le poids des années. Car si les jeux mobiles n’ont pas à rougir, il aurait été plus difficile de sortir un portage des versions FS22 sur la console nomade de Nintendo. Ici, ce FS23 ne va occuper que 1309MB dans la mémoire interne de votre console. Ce qui est plus que raisonnable.
Pour les amoureux du monde agricole, tout l’intérêt de Farming Simulator porte à la fois sur la variété de ses cultures et élevages (on a même de la sylviculture), et sur les nombreux partenariats officiels. J’entends par là que Farming Simulator est aussi un formidable catalogue numérique pour des marques aussi connues dans le milieu que Case IH, Claas, Deutz-Fahr, Fendt, John Deere, Krone, Massey Ferguson, New Holland, Valtra… Alors, c’est justement tous ces engins bien réels que vous allez retrouver dans le jeu.
Prise en main



Le scénario est le point qui sera développé le plus rapidement… Puisqu’il n’y en a pas vraiment. Le jeu vous propose d’incarner un agriculteur. Vous allez devoir vous occuper de vos cultures, pour gagner de l’argent, pour pouvoir payer vos factures… Ou acheter de nouveaux champs, développer d’autres cultures et élevages pour gagner encore plus d’argent… Bref, votre objectif sera de devenir le king de l’agroalimentaire…
La prise en main est quasiment instantanée, et encore plus si vous avez déjà joué à un opus précédent. Ici, on entre directement dans le vif du sujet, avec la possibilité de lancer foule d’explications. Vous devez tout d’abord choisir votre environnement, parmi… Deux destinations seulement ! Neubrunn qui est le cadre européen du jeu, et Amberstone qui vous emmène en Amérique du Nord. Comme très souvent avec les portages Switch (coucou Fifa), on a très vite l’impression de jouer sur une version light. Notamment au regard des maps, qui semblent beaucoup plus petites que sur PS4/PS5 ou XBox. On traverse plus vite la carte, les points d’intérêt semblent plus rapprochés les uns des autres, on ne se perd pas vraiment… Le jeu est davantage calibré pour des parties rapides que ses aînés.
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Comme je l’ai écrit plus haut, on entre très vite dans le vif du sujet. Dès que vous aurez choisi votre carte, vous voilà déjà sur votre exploitation, avec plusieurs engins, 100 000 $ en poche, et un champ de blé à récolter. Libre à vous de prendre le contrôle des véhicules, ou d’embaucher de la main d’œuvre pour le faire (mais il faudra payer vos salariés). Cependant, il faut reconnaître que, pour les débutants, les fenêtres faisant office de tuto seront bien utiles pour guider vos premiers pas.
Dans vos champs, vous allez pouvoir cultiver pas mal de choses : blé, colza, soja, orge, canne à sucre, tournesols…). Par ailleurs, vous pourrez aussi vous adonner à la sylviculture, ou élever des animaux comme des poules, des moutons, des chevaux… On sent que Farming Simulator 22 est passé par là, et a planté de nouvelles bases. Bien que cette version Switch soit une version allégée, son contenu est très copieux. En témoignent les très nombreux engins sous licence officielle que vous pourrez vous procurer. Une fois lancé, la plus grosse difficulté que vous rencontrerez sera de poser la manette !
Une version grand public ?



Farming Simulator 23 n’est pas un jeu difficile. On va même aller plus loin : le jeu nous a laissé l’impression très marquée d’avoir été développé pour toucher le public le plus large possible. Enfants ou joueurs plus aguerris, néophytes comme les habitués de la série qui voudraient avoir une version à emporter lors de leurs déplacements. Je me souviens d’avoir galéré sur Farming Simulator 22, le temps de me remettre vraiment dans le bain. Ici, même en zappant les tutos (FS23 vous accompagne plutôt bien), il aura fallu une petite heure pour retrouver tous les réflexes. Et tous n’auront pas été utiles, dans cette version simplifiée.
Farming Simulator 23 est une version privée de nombreux éléments qui sont habituellement utiles. Comme par exemple la possibilité de faire un emprunt à la banque. Ou le multijoueur online qui vous permettait de coopérer dans FS22. Le jeu a aussi été simplifié dans sa gestion des saisons : c’est super de voir que le jeu peut se dérouler en temps réel (vous pouvez aussi accélérer le temps), en suivant un cycle jour/nuit, et en voyant le calendrier défiler sous vos yeux, mais… Pourquoi ? Pourquoi le décor n’évolue t-il pas au fil des saisons, avec de la neige au sol en hiver par exemple ? Et surtout, pourquoi les saisons ne sont-elles qu’un concept abstrait, qui ne vous empêchera jamais de cultiver des variétés estivales en plein mois de décembre ? Un rétropédalage par rapport à FS22 !
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Les premiers pas sur le jeu auraient dû nous mettre la puce à l’oreille. Un champ avec du blé à récolter, et un autre à préparer à proximité… Parfait pour s’y mettre. Mais aussi pour cerner une jouabilité pas vraiment compliquée. Les touches gauche et droite vous permettent de switcher entre vos engins, Y sert à monter dedans. Si vous avez la flemme de faire le tour de votre champ, le bouton A vous permet d’embaucher un ouvrier qui sera contrôlé par l’IA. Vous laissant donc le temps de faire autre chose, comme partir vendre votre production dans les différents points de vente.
S’il est une mécanique excellente qui a été reprise de FS22, c’est celle qui va vous permettre de prendre le contrôle de toute une filière : plutôt que d’être dépendant de revendeurs et sous-traitants… Pourquoi ne pas racheter une usine de céréales, ou une boulangerie ? Achat compulsif qui vous permet de maîtriser tout le circuit : producteur, transformateur, revendeur ! Et donc forcément d’engranger des bénéfices supplémentaires. Car les nouveaux engins et les terrains, ça coûte cher ! Et ce ne sont pas les quelques collectibles à débusquer et à revendre qui vont vous rendre riche.
Technique : là encore, c’est une version « light »



Pour tout vous dire, c’est LE point sur lequel on attendait le jeu au tournant. Et sur l’aspect technique, il y a des choses à dire. Des bonnes comme des moins bonnes. Et la première est évidemment le fossé visuel entre Farming Simulator 22, et cette version 2023 sur supports nomades. C’est beaucoup moins joli, les textures nous ramènent dix ans en arrière, et certains aspects sont techniquement décevants, même sur une Switch. Typiquement ? L’effet de la pluie par exemple, qui ne nous a pas vraiment convaincu. Ou les effets de poussière. Là encore, c’est un voyage dans le temps que nous propose le jeu, à l’époque de la PS2 ou de la PS3. On ne parlera pas non plus du fait que la carte, beaucoup plus petite, est désespérément vide : excepté une ou deux voitures de temps en temps, vous ne croiserez AUCUN PNJ durant votre expérience. Et trois maisons côte à côte, ce n’est pas vraiment ce qu’on appelle une ville. Vous avez vu le film Seul au Monde ?
Mais mis à part ces petites lacunes techniques, force est de reconnaître qu’il y a une véritable volonté de bien faire de la part des développeurs. Partenariats obligent, le rendu des plus de 100 engins et outils présents dans le jeu est agréable à l’œil, tout comme les animaux. La physique des véhicules, sans être totalement folle, s’approche d’un comportement plus ou moins réaliste. Avec la possibilité de régler la sensibilité des commandes. Pour une fois, on n’a pas l’impression de conduire des tracteurs qui pèsent 20 grammes, comme dans beaucoup de simulateurs. Même remarque pour les cultures, que vous reconnaîtrez assez vite si vous avez quelques notions du monde végétal qui nous entoure. Le jeu ne déclenche pas une soudaine admiration, mais il n’est pas moche non plus. Soyons honnête !
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Et c’est presque un exploit ! Parce que, encore une fois, quand on a joué à un Farming Simulator sur PS4/PS5 ou sur XBox (ne parlons même pas du PC), le passage sur Switch peut piquer les yeux. La console de Nintendo nous rappelle hélas qu’elle est la machine la moins puissante du marché. Et là, ça devient un festival ! Non seulement, le jeu peine en 30 fps, mais en plus, le joueur va subir la totale : temps de chargement, chutes de framerate, clipping, aliasing… La distance d’affichage est faible, et en 2023, ça surprend de voir un arbre apparaître ou se déformer en temps réel, à peine à 10 mètres de votre avatar. On trouvera aussi évidemment les classiques comme les soucis de collision, avec des végétaux qui passent à travers la carrosserie de votre tracteur, ou la texture très étrange des cultures que vous transportez dans votre remorque.
Du coté de la bande son, là encore, avec seulement quelques musiques dans les menus d’accueil, c’est hyper minimaliste. Quelques chants d’oiseaux en jeu, les cris de vos animaux domestiques, les voitures qui passent, et le bruit du moteur de vos tracteurs et autres engins… Ou le bruit de vos pas quand vous vous déplacez à pied. Même remarque que pour l’aspect visuel : ça manque cruellement de vie, de voix humaines, de présence… Je l’ai déjà dit mais… On se sent parfois un peu trop seul !
Au final



Farming Simulator 23 peut vous décevoir sur un malentendu. Alors, pour vous éviter ce désagrément, quelques précisions s’imposent. Si vous recherchez un jeu de gestion de ferme hyper complet, technique et précis, sur une map immense… Tournez vous vers Farming Simulator 22, qui est sans doute actuellement la meilleure offre du marché. Ne comptez pas retrouver toute cette complexité dans la version Switch (ou mobiles) de cette année 2023, vous seriez à coté de la plaque. Le jeu promet certes beaucoup de contenu, mais pas autant que son aîné.
Et pour cause ! Farming Simulator 23 vise un tout autre public, avec une approche très différente ! FS23 cible les jeunes joueurs, ou les débutants, qui seront pris par la main et ne seront pas vraiment largués. Cette version simplifiée est une entrée pour tous les nouveaux ! C’est aussi un jeu qui va vous permettre des sessions plus courtes, dans le bus ou entre midi et deux. FS23 est un jeu taillé pour être ultra accessible, pédagogue, pour vous initier à la simulation de ferme façon Giants Software. Pour les habitués, c’est aussi le jeu auquel vous jouerez sans vous prendre la tête. Logique quand on y pense : sur cette console Switch qui se revendique nomade, il sera le compagnon idéal.
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Car si nous avons testé le jeu sur Switch, la version dont nous vous parlons ici… N’oubliez pas ce qu’on vous a dit plus haut : Farming Simulator 23 Switch Edition est le portage de la version mobile, sur iOs et Android. Partant de ce principe, la simplicité du jeu, sa configuration pour des parties plus courtes, sa grande accessibilité… Tout fait sens ! Se pose alors la question du prix, puisque les versions mobiles sont affichées à un prix très raisonnable de 7,99€, pour 44,99€ sur Switch. Oui c’est plus cher chez Nintendo, mais… Pour le moment, il n’y a pas de microtransactions chez BigN. Contrairement aux versions mobiles qui peuvent vite vous coûter cher.
Bon alors, finalement, faut-il craquer ? Et bien, si vous aimez les jeux de gestion, et en particulier les simulations de ferme… Malgré un prix qui peut paraître un poil trop élevé, l’investissement est intéressant, et c’est un OUI. Car Malgré son aspect simplifié, et sa map clairement plus réduite, Farming Simulator 23 vous promet pas mal d’heures à semer, récolter, revendre, labourer, semer, etc. Quand son coté « light » pourrait nous donner l’impression d’avoir une version bâclée, ce n’est pas le cas : le jeu reste généreux malgré tout, en proposant pas mal d’activités, cultures et élevages… Il nous a surtout laissé l’impression d’être un jeu reposant, qui nous permet de passer un bon moment sur la console sans s’énerver. Reste la question de sa réalisation en dessous des standards actuels. Mais même remarque que pour le dernier Zelda : le problème vient sans doute d’une console qui s’avère de plus en plus limitée.
Farming Simulator 23 : Nintendo Switch Edition

- Par : Giants Software
- Sur : Switch. Aussi disponible sur mobiles (iOs et Android)
- Genre : simulateur de ferme
- Classification : PEGI 3
- Prix : 44,99€
- Conditions de test : testé sur Switch, sur une version fournie par l’éditeur. Après une vingtaine d’heures de jeu.
Les + :
- En VF
- On tombe vite dedans, pour ne plus lâcher ce jeu extrêmement chronophage
- Beaucoup de véhicules, cultures, animaux… Un jeu aussi complet que le blé
- Jouabilité simplifiée par rapport à FS22
- Prise en main très rapide
- Très bonne durée de vie
- Des collectibles à trouver pour varier les plaisirs
- Ici au moins, la cartouche est dans la boite (ce n’est pas une boite avec un code)
Les – :
- C’est pas très beau, technique datée
- Le multijoueur online (en coop) de FS22 a disparu
- Certaines options qui ont disparu, le coté simulation parfois trop simplifié
- Des menus austères
- Seulement deux maps, et petites en plus
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