Ce 19 mai, Farming Simulator revient sur consoles, et pour la première fois sur « new-gen ». Et forcément, les performances de ces consoles aidant, le jeu considéré comme le « meilleur jeu de simu » dispose aujourd’hui d’une puissance de frappe sans pareil. Le jeu est enfin mûr, c’est l’heure de récolter les bons et les mauvais points !
La « simu » en force !
Et bien, ce n’est pas trop tôt ! Si le monde des PC est plutôt bien doté en termes de jeux de simulation, pour les amateurs du genre sur consoles, c’est plutôt une longue traversée du désert. Certes, la génération précédente vous propose de bons jeux de gestion, mais sur new-gen, après un an (grosso-modo) d’exercice, on ne peut pas dire qu’ils soient légion !
Et sur PS4, plus particulièrement, on n’en parle même pas ! Pourtant, ces derniers temps, la bécane de Sony se rattrape ! Et à peine quelques semaines après la sortie de l’excellent Tropico 5 (lire notre test ici), voici une véritable légende des jeux de simulation qui débarque : voici le très attendu Farming Simulator 15 !
Pour les ceusses qui ne le connaissent pas, Farming Simulator est tout simplement considéré comme le meilleur jeu de simulation, accrochant des fans qui se comptent par millions, tous supports confondus… Sur PC, il est tout simplement considéré comme le meilleur jeu de simulation.
Le bonheur est dans le pré
Comme son nom vous le laisse deviner, Farming Simulator est un jeu qui va vous mettre dans la peau d’un agriculteur : gérer vos cultures, votre cheptel, vendre vos productions… Tel sera désormais votre quotidien, que vous choisissiez de vous installer sur une exploitation américaine ou scandinave, les deux choix proposés par le jeu.
Le titre va même jusqu’à simuler votre crédit : comme tout bon agriculteur, vous installer vous aura demandé de passer par la case « prêt à la banque », crédit que, bien évidemment, vous devez désormais rembourser, intérêts compris.
On retrouvera donc les classiques de Farming simulator, des moissons à la gestion des silos. Vous devrez également gérer vos stocks, le niveau de carburant de vos véhicules, et veiller au bien être de vos animaux, gérer votre personnel, vendre votre production…
Cet épisode introduit une nouveauté : le bûcheronnage la sylviculture. Autrement dit, vous avez désormais la possibilité de gérer les espaces boisés, en tronçonnant et en agrémentant votre pécule grâce à la revente de vos bûches, en plantant des arbres… Vous voilà également sylviculteur.
Autre nouveauté plutôt sympa : vous pourrez également vous faire aider dans votre progression, grâce à un mode coopératif en ligne. Pas de multi en local hélas, mais c’est déjà un plus indéniable.
Vous l’aurez compris, Farming Simulator 15 est un jeu hyper-complet avec une durée de vie colossale ; la seule chose qu’il ne vous propose pas, c’est de trouver l’âme soeur en accueillant Karine Lemarchand sur votre exploitation, ce qui finalement n’est pas plus mal quand on y pense !
« Gran Turismo » du fermier
Quel bonheur de se lancer dans des courses de tracteurs, sur des circuits bucoliques… Non, bien sûr que je déconne ! Si je fais référence à un jeu de courses dans cet intertitre, la raison est tout autre…
Car la petite fierté de Farming Simulator est d’aligner un nombre incalculable d’engins agricoles existants, le jeu se targuant d’avoir les licences les plus prestigieuses en la matière : Amazone, Horsche, Liebherr, Man, Stoll, Husqvarna, New Holland… Plus de 40 grands constructeurs se prêtent au jeu.
Des constructeurs qui déballent ici leur catalogue, soit plus d’une centaine d’engins (DLC non compris) allant du simple tracteur à la moissonneuse de compétition, en passant par les semeuses, épandeurs, bennes, chargeuses… Votre avatar veut monter au top, le jeu lui en donne les moyens !
A noter au passage que la modélisation des véhicules est tout simplement magnifique, les capacités des nouvelles consoles permettant d’afficher les détails les plus infimes.
Arrivée sur « new gen »
L’aspect qui nous intéresse aujourd’hui est l’arrivée de la licence sur les nouvelles générations de consoles, en l’occurrence sur PlayStation 4 pour ce qui est de ce test. Car la dernière fois que nous avions eu un « Farming » entre les mains, c’était sur X360, soit une génération plus tôt…
Et force est de constater que le jeu respecte ses engagements : si les environnements semblent encore un peu vides, ils sont de toute beauté, les champs en fleurs fourmillent de détails, le rendu du sol ou de l’herbe sont très réalistes, tout comme la boue ou la poussière qui s’accumulent sur les engins, les micro-particules de pollen qui volent dans l’air, les effets de lumière…
Les capacités des new gen viennent également faire disparaître les soucis de framerate et les lags qui nous avaient quelque peu gâché le plaisir lors de notre précédent test. Excellente profondeur de champ, peu de bugs à l’horizon… Juste quelques micro-clipings à déplorer sur cette version PS4, mais qui tiennent davantage de l’anecdote que du véritable handicap. Voilà un travail propre, et bien fait !
Autre aspect pénible, aujourd’hui corrigé : la jouabilité ! Les engins répondent au doigt et à l’oeil, et le tutoriel ne vous sera utile que pour apprendre les subtilités de la gestion ; pour ce qui est de la prise en main de vos différents engins, elle est instinctive, et leur physique est beaucoup plus réaliste… Disons qu’ils s’envolent moins lorsqu’ils sont harponnés par d’autres véhicules, mais je vais y revenir un peu plus loin.
Les nouvelles générations offrent de nouvelles possibilités au développeur, qui saisit là l’occasion de nous en mettre plein la vue. Un vrai plaisir !
Des défauts ?
Les plus mélomanes regretteront le quasi-vide en termes de musique : elles demeurent assez classiques dans les menus, inexistantes en pleine partie. En même temps, peut-on considérer cet aspect comme un véritable défaut ? A titre perso, cette absence renforce l’aspect simulation, et à mon sens, facilite l’immersion dans cette simulation agricole (excepté pendant des raves sauvages, que celui qui a déjà vu des enceintes dans un champ me jette la première pierre).
Le défaut qui me semble le plus gênant est sans conteste un manque, assez permanent, d’indications lors des missions… Il peut arriver que vous cherchiez pendant des heures un élément ou une action qui se situent juste à coté de vous… Si vous êtes débrouillard, vous vous en sortirez… Si vous aimez les jeux qui vous prennent par la main, vous êtes mal !
La physique des véhicules, dans Farming Simulator 13, était affreuse. Il y a un mieux. Mais certains défauts sont toujours là, comme le fait que les engins les plus colossaux semblent peser le poids d’un enfant de douze ans ; très vite, votre moissonneuse vous donnera davantage l’impression de piloter un aéroglisseur qu’un engin de quelques tonnes. Et lorsque votre véhicule se retourne, une touche pour le redresser aurait été une bonne idée…
En pleine partie, et à tout moment, le joueur peut changer l’angle de la caméra à l’aide du stick droit. Excellent ! Si ce n’est que cette manip’ aura aussi des conséquences sur votre conduite. Autrement dit, si vous aviez calé votre trajectoire en ligne droite, mais que vous bougez l’angle de vue, ce changement de caméra va aussi modifier la trajectoire de votre engin… Pas cool !
Dernier regret : aussi beaux qu’ils soient, les environnements sont désespérément vides. Au bout d’un moment, vous allez vous sentir un peu seul dans cette campagne immense, mais où vous n’allez croiser que quelques rares humains, bien souvent au volant sur les routes de campagne, parfois près des boutiques ou dans les gîtes. Je ne parle même pas de la gare, complètement déserte. Sans demander des foules à la « Assassin’s Creed Unity », Farming Simulator manque un peu trop de vie à mon goût.
Au final
Si le mot « farming » vous évoque des massacres en masse pour monter vos niveaux dans Call of Duty, passez votre chemin, vous risquez de vous ennuyer. Mais si vous avez des portraits de José Bové partout dans votre chambre, ou que vous êtes un amateur de jeux de gestion, ce jeu est une référence absolue. On attendait un nouvel opus meilleur que les précédents, nous avons là, tout simplement, un Farming Simulator encore plus beau, encore plus fort !
L’invité vedette du dernier Salon de l’Agriculture n’usurpe pas son titre : Bien qu’il présente encore quelques petits défauts, Farming Simulator 15 est visuellement magnifique, son aspect gestion est hyper complet et vous promet un trèèèèès long séjour à la ferme !
Farming Simulator 15 est la nouvelle référence et honore son cahier des charges sur cette nouvelle génération de consoles. Les allergiques aux jeux de simulation n’y trouveront qu’un profond ennui, les amateurs du genre, eux, ont désormais un jeu à la hauteur de leurs attentes ! Voici sans conteste le meilleur épisode de la série Farming Simulator !
Verdict !
Encore perfectible, ce nouveau Farming Simulator honore son contrat sur consoles new-gen et s’impose comme « meilleur épisode de la série ».
Les + :
- Visuellement magnifique, un énorme bond en avant et une vraie bouffée d’oxygène
- Jouabilité instinctive, prise en main immédiate
- Nombre de licences et de véhicules colossale
- Durée de vie gigantesque
- Mode multijoueurs en ligne
- Jeu hyper-complet
- Gestion et simulation, deux aspects proches et ici tous deux très aboutis
- La sylviculture apporte de la variété à la licence
- Un prix très attractif (49,99€ sur PS4/X1, 39,99€ sur PS3/X360, 29,99€ sur PC et Mac).
Les – :
- Quelques micro-bugs
- Certaines missions manquent clairement d’indications
- Seulement deux (immenses) maps ?
- Comment on remet son tracteur à l’endroit ?
- Environnements qui manquent de vie ; vous allez vous sentir seul !
- Des sons parfois un peu bizarres (colisions notamment)
- Des engins monstrueux qui pèsent 27 kilos
- Les changements de caméras au stick qui influent sur la conduite
Farming Simulator 15, par Giants Software et Focus Home Interactive, sur PS4 et PS3, Xbox One et X360, PC. Pegi : 3.