Cela faisait deux ans que l’on attendait un nouvel Assassin’s Creed. Et des mois (depuis avril) que l’on sait que ce 12e épisode, intitulé Assassin’s Creed Valhalla, va nous emmener chez les Vikings. Ubisoft vous propose d’incarner Eivor, guerrier venu du Nord, dans sa conquête de l’Angleterre. Et c’est l’heure de vous donner notre verdict. Hit incontournable ou jeu dispensable ? Voici notre avis !

Les Vikings à la mode ?

Ah, Assassin’s Creed ! Après avoir frôlé l’indigestion des joueurs, Ubisoft a décidé de sortir ses jeux (autrefois annuels) sur un laps de temps plus étendu. La série est donc de retour cette année, avec ses fameux assassins encapuchonnés. Deux ans après la Grèce antique dans Assassin’s Creed Odyssey, nous découvrons donc un nouveau personnage (masculin ou féminin) répondant au doux nom d’Eivor. Ubisoft Montréal met cette fois le cap sur la Scandinavie, sur le Pays des « barbus qui boivent dans des cornes » et qui croient au Valhalla : pour ce douzième épisode, bienvenue chez les Vikings !

Depuis quelques années, les Vikings et la culture scandinave ont le vent en poupe. On pourrait parler bien évidemment de la série Vikings, dont le jeu d’Ubisoft s’inspire très fortement, voire la série The Last Kingdom… Mais on peut aussi par exemple citer God of War sorti sur PS4 il y a maintenant deux ans, ou même Skyrim pour l’inspiration… Ou encore le manga Vinland Saga (qui a d’ailleurs eu un cross-over avec Assassin’s Creed Valhalla dernièrement au Japon)… Pour ne citer qu’eux !

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C’est donc dans le Grand Nord que va débuter cette aventure. Et après une grosse introduction tutorielle de trois heures, le logo du jeu apparaît. Il lance notre voyage vers le vrai cadre de cette épopée : l’Angleterre du VIIIe et IXe siècle. Une Angleterre, soit-dit en passant, qui nous offre des paysages superbes, avec des jeux de lumière à tomber… Le tout sur une map gigantesque !

On y incarne donc Eivor, avide de découvrir de nouveaux territoires et de nouvelles cultures. Le cadre du jeu prend place peu après la série Vikings, alors que les fils de Ragnar Lodbrok sont déjà en Angleterre. Évidemment, on est dans un jeu Assassin’s Creed, donc les Assassins et les Templiers se mêlent aux guerres qui opposent à la fois les Nordiens et les Saxons… Et les Saxons entre eux.

Attention : publicité et jeu, ce n’est pas pareil !

La campagne marketing d’Ubisoft est parfaitement huilée, mais la pub peut vous induire en erreur. Alors, une précision s’impose. Car il faut bien faire le distinguo entre le jeu Assassin’s Creed Valhalla, et la campagne de communication mise en place par Ubisoft ces dernières semaines autour du jeu, à la TV ou dans les médias spécialisés. Car le propos ne sera pas vraiment le même.

Et si vous vous fiez aux pubs, vous devez vous attendre à jouer un gros barbu musclé et brutal, qui défonce tout à coups de hache… Qui casse des bouches à coups de bottes… Qui enfonce des tronches dans la boue, qu’il s’agisse de soldats, de femmes ou d’enfants. Aucune pitié, on est là pour faire la guerre à la barbare ! Vous y verrez un Eivor violent, des Vikings bourrins qui égorgent, et défoncent tout sur leur passage… Bref, un « carnage-simulator » !

Dans les faits, une fois le jeu lancé, ACV est beaucoup plus crédible, il colle davantage aux réalités historiques. Il nous montre un Eivor plus réfléchi, plus « humain » ! Celui-ci s’intéresse à la culture, la religion, s’avère être un fin stratège… Eivor est un gentil, en fait ! Si un PNJ lui demande d’aller acheter du pain à l’autre bout du pays, il y va sans broncher (et en plus, il rend la monnaie) ! Dans son esprit, dans sa personnalité, il me fait beaucoup penser à Connor (Assassin’s Creed III). Peut-être un peu trop d’ailleurs, et beaucoup reprocheront ici à nos Vikings d’être un peu trop politiquement corrects.

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Ce qui nous rappelle que ces Vikings, comme dans la série éponyme, sont avant tout des fermiers en quête de nouvelles terres. Le terme de « Viking » est d’ailleurs souvent mal utilisé, et désigne un statut, un titre, et non un peuple… Bref, rien à voir avec l’image de barbares cruels ! Une fois dans le jeu, on retrouve le soucis de la marque de « coller au plus près à l’Histoire » ! Car c’est bien là toute la force de la série Assassin’s Creed : le jeu est fidèle à la réalité historique. Il s’appuie sur l’expertise de scientifiques, archéologues ou historiens, ayant collaboré à l’écriture de ce Assassin’s Creed Valhalla.

Et sur ce point, c’est de l’excellent travail, les développeurs ayant pensé au moindre détail. On apprend par exemple que les Vikings avaient pensé à la possibilité de démâter en un instant leur Drakkar pour pouvoir passer sous les ponts. Ou encore qu’ils ne brûlaient pas tout sur leur passage, mais savaient aussi créer des alliances, ou des échanges commerciaux avec les autres peuples, Anglais compris… Le jeu fourmille d’anecdotes de ce type ! Ubisoft retrouve ici sa casquette de « prof d’histoire » ! Et on attend avec impatience la sortie du Discovery Tour, DLC gratuit et instructif, attendu pour 2021.

Prise en main : « Odyssey » chez les Vikings

Vous aviez aimé Assassin’s Creed Odyssey ? Alors ça tombe bien. Car globalement, ce Valhalla est le même, avec un changement de héros et de cadre mais… Des mécaniques globalement similaires, et le même moteur graphique (et ça se sent). Et les similitudes commencent dès la création de votre avatar, dont vous pourrez choisir le sexe. Si ce n’est que dans cet épisode 2020, ce choix n’est pas définitif. Vous pourrez changer le sexe d’Eivor quand bon vous semble, en choisissant entre trois possibilités : homme, femme, ou choix déterminé au hasard par l’Animus.

Vous retrouverez ainsi tous les aspects qui ont fait le succès de la série, ainsi que les mécaniques RPG ou le monde ouvert introduits avec Assassin’s Creed Origins. Les nombreux points d’intérêt sur la carte, la mission principale, l’escalade de tout ce qui peut l’être, le monde ouvert gigantesque… Et bien entendu votre compagnon volant, Synin, qui sera ici un corbeau (incarnation d’Odin dans la mythologie nordique)… Tout est là !

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Les mécaniques RPG des deux derniers épisodes sont donc de retour. Tenues personnalisables, système de level-up de votre avatar grâce à l’XP accumulée par les combats, ou encore aptitudes à développer sur un arbre de compétences… Sans oublier le fait que, dans les camps ou dans les villages, vos ennemis ont eux aussi un niveau de puissance. Et aller attaquer un trop gros morceau se soldera bien souvent par une désynchronisation, et un retour à la dernière sauvegarde.

Pour revenir à la comparaison avec AC Odyssey, les développeurs en ont aussi conservé quelques options. Comme les choix de réponses pour certains dialogues (mais globalement, quelles que soient vos réponses, ça ne change pas grand chose dans l’histoire)… Ou encore les liens sociaux que votre personnage pourra tisser avec ses contemporains, jusqu’à développer une histoire d’amour avec l’un ou l’une d’entre eux…

Un héros à la carte

Le choix du sexe de votre avatar est loin d’être la seule chose que vous pourrez personnaliser dans le jeu. Nous sommes, comme nous l’avons vu, dans un titre qui reprend beaucoup de mécaniques aux RPG. Et cela concerne aussi vos très nombreuses compétences, que vous devrez améliorer grâce aux points d’expérience acquis en jeu.

Ainsi, vous pourrez forger votre héros en lui faisant suivre trois voies distinctes sur l’arbre de compétences. La voie de l’ours (les nœuds en rouge), du loup (bleu) ou du corbeau (jaune). Progresser sur ces sphériers améliorera votre personnage (santé, force, endurance, etc)… Mais chaque classe vous permettra aussi de débloquer de multiples compétences spéciales, propres à chacune. Ainsi, la voie du loup vous donne l’avantage sur les ennemis à distance, celle de l’ours avantage le corps-à-corps, celle du corbeau favorise la furtivité. Et si vous voulez tester une autre voie, la répartition de vos points est rebootable à n’importe quel moment.

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Lors de vos pillages, vous allez aussi trouver des livres qui, cette fois, vous permettront d’affecter des Aptitudes. Vous pourrez les placer sur des roulettes de commandes rapides que vous pourrez afficher pendant les combats… Avec L1 pour les aptitudes à distance, et R1 pour les aptitudes au corps à corps (flèches incendiaires, aide d’un familier, etc). Vous l’avez compris : vous allez pouvoir configurer Eivor pour en faire LE guerrier de vos rêves, avec votre style de combat, et les statistiques qui vous conviennent le mieux…

L’équipement (tenues, armes) est aussi customisable. Mais, il n’est pas nécessaire de s’équiper du dernier objet acquis pour devenir plus fort. Ainsi, une hache trouvée au début du jeu peut être forgée, améliorée, équipée de runes… Et vous accompagner tout au long de l’aventure (idem pour les tenues ou les boucliers). Autrement dit, vous pouvez, si vous le souhaitez, garder votre équipement préféré pendant tout le jeu, mais en l’améliorant. Une excellente idée !

Un city-builder dans le jeu ?

Mais Assassin’s Creed Valhalla fait aussi revenir deux features très appréciées des fans, mais absentes du dernier volet. Deux aspects que l’on n’avait pas vus depuis fort longtemps… Mais qui viennent ajouter en consistance à ce héros que l’on a un peu de mal, au début de l’aventure, à imaginer dans le costume d’un Assassin. Enfin… Le costume oui il le porte bien, mais le crédo, c’est une autre histoire…

La première est tout simplement la lame secrète, fixée à votre poignet, pour accomplir des assassinats en règle, et la notion de furtivité qui va avec. Après un précédent épisode où elle avait été remplacée par la lance de Léonidas (ou ce qu’il en reste), qui amenait elle-même de nouvelles mécaniques… La lame revient, ramenant la furtivité et les assassinats en toute discrétion dans l’équation. De même, les fans d’AC II seront heureux de revoir l’option permettant de se dissimuler… Voire de disparaître aux yeux des soldats (dans la foule ou dans des groupes, ou encore détourner l’attention en s’appliquant sur un métier à tisser, en s’asseyant sur un banc…) grâce à votre cape d’assassin.

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La seconde feature est la colonie, que vous allez devoir améliorer au fil du jeu, pour créer votre propre village où il fait bon vivre. Un peu comme Monteriggioni dans Assassin’s Creed II, la colonie d’AC3, ou encore la crique de Black Flag. Ici, il ne suffit pas de payer, et le développement de Ravensthorpe (c’est le nom de votre village) passe par la collecte de ressources durant les raids. Au fil de votre progression, de nouvelles boutiques et bâtiment s’ajouteront, afin de satisfaire votre population qui augmente en conséquence.

Construisez une écurie, une forge, un camp d’entraînement, un magasin… Mais cette option revêt aussi une part de stratégie, car vous devrez déterminer (du moins au début) ce qui sera votre priorité. Un camp d’entraînement pour vos soldats ou une boutique… Seront plus importants qu’un tatoueur, bien qu’il ait aussi son importance. Et en tant qu’intendant, vous devrez à la fois prendre les bonnes décisions, mais aussi écouter les suggestions de vos villageois.

Mon beau drakkar

Phase de gameplay introduite par Assassin’s Creed III, la bataille navale est ici mise entre parenthèses. Il faut reconnaître que, dans des rivières, il est plus difficile de s’affronter sur l’eau. Alors, votre Drakkar vous servira principalement à déplacer vos pillards d’un point A à un point B. Jusqu’à lancer un pillage une fois que vous aurez atteint le point lumineux permettant de déclencher l’action, près d’un village ou un monastère.

Mais dans ce Assassin’s Creed Valhalla, le drakkar reste néanmoins personnalisable. Pour son aspect cosmétique, on regrettera de devoir passer par la boutique d’Ubisoft pour acquérir des skins payants (contre les fameux points Helix). Mais une fois que vous aurez équipé votre village d’un chantier naval, vous pourrez aussi en optimiser les performances.

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En revanche, il est très intéressant de pouvoir aussi personnaliser son équipage. Ce qui nous amène à une autre option du jeu : la création des Jomsvikings ! Autrement dit, des vikings mercenaires qui vont constituer votre équipage, mais qui pourront aussi être recrutés ailleurs (vous rapportant ainsi de l’argent). Vous pourrez d’ailleurs aussi déterminer celui qui sera votre bras-droit lors des raids. De même, vous pourrez recruter les jomsvikings d’autres joueurs, qui apparaissent un peu partout dans les villes, pour vous aider (mais vous devrez les rémunérer).

Pendant que vous naviguez, vos hommes se mettront à chanter (différents chants sont disponibles). Ce qui m’amène à un point dont je ne vous ai pas encore parlé : la bande-son (Jesper Kyd, Sarah Schachner & Einar Selvik) très réussie. Les musiques sont superbes, avec quelques thèmes mémorables comme celui que l’on entend durant les pillages… Et qui n’a rien à envier aux compositions de la série Vikings.

Raids : à plusieurs, c’est plus rigolo

Les raids sont tout simplement des attaques que vous allez mener sur les villages ou les monastères autour de vous. Ces pillages en règle ont un double intérêt : asseoir votre réputation sur ce nouveau territoire… Et vous permettre d’obtenir de nombreuses ressources pour améliorer soit votre colonie, soit votre équipement. Mais attention, car chaque raid aura son propre niveau de difficulté. Il s’affiche lorsque vous passez le curseur sur les deux haches rouges qui le matérialisent sur la carte. Et si les raids sont accessibles quand vous le souhaitez, un trop grand écart de niveau peut vous conduire à l’échec.

Les raids se déroulent ainsi : près d’un village, un cercle lumineux jaune vous permet de lancer un pillage. Un coup de corne de brume, vos soldats chargent et brûlent tout ! Attention lors de l’assaut, à bien veiller à la santé de vos alliés : lorsqu’un point d’exclamation apparaît sur l’un de vos hommes, il faut le soigner pour qu’il continue le combat. Mais cette attaque groupée vous permet de choisir votre approche : foncer dans le tas aux cotés de vos hommes… Ou laisser les soldats faire diversion pendant que vous videz les coffres, ou que vous dégommez les Saxons à l’arc, à distance.

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Bien entendu, Eivor peut aussi se lancer seul à l’assaut d’un village. Mais tout ne sera alors pas accessible : certains gros coffres ou portes nécessitent de se mettre à plusieurs pour les défoncer ouvrir. Alors, une option permet, à n’importe quel moment, de sonner un coup de corne pour lancer l’assaut, et appeler les renforts.

Mais les raids ont aussi des aspects négatifs. D’une part, vous allez vite les retrouver redondants. D’autre part, ils pourront aussi surprendre par la stupidité de l’IA, et ce dans les deux camps : entre les ennemis qui font la queue pour vous attaquer ou prendre les flèches que vous leur envoyez à distance, ou se suicident devant vos yeux… Et vos équipiers qui mettent le feu au toit sur lequel vous vous étiez positionné pour dégommer les gardes à l’arc… C’est pas joli joli, tout ça ! Mais ça défoule, et ça rapporte !

Une tonne de choses à faire

C’est le gros point fort du jeu ! Si vous comptez le finir à 100%, il vous tiendra sans doute jusqu’au prochain Assassin’s Creed ! En témoignent les nombreux points d’intérêt qui parsèment la carte, une fois dévoilés par la synchronisation (trouvez des points en hauteur pour révéler ces points, vous connaissez déjà, normalement).

La construction des tâches, dans Assassin’s Creed, c’est un peu une pyramide. Nous avons tout d’abord la quête principale (le scénario), le gros morceau, la base solide du jeu, indispensable ! Puis, toutes les quêtes annexes qui vont vous permettre de la mener à bien : les raids, les trésors à trouver pour upgrader votre équipement, les missions secondaires du scénario…

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Puis, viennent tous ces dialogues avec des PNJ, qui déclencheront d’autres quêtes annexes. Pas forcément intéressantes et indispensables, car principalement des quêtes FedEx, pour glaner encore plus de richesses ou d’objets : notre Viking devient alors bien souvent un livreur de La Poste… Enfin, restent tous les petits secrets à trouver : des pages d’histoires, des Templiers à débusquer grâce à des indices, des chasseurs de prime (Zélotes) à tuer (comme dans Odyssey)…

Mais au bout d’un moment, une certaine lassitude s’installe, et certaines missions donnent vraiment l’impression de n’être là que pour remplir. Sans autre justification que de rallonger la durée de vie de manière forcée. Je vous donne un exemple (sans spoiler) : pour aider l’un de vos villageois, Eivor se retrouve face à un individu détestable. Pour résoudre le problème, ce personnage demande, sous la menace, d’aller chercher un objet dans un camp ennemi. Nous allons donc devoir partir à cheval, faire des kilomètres pour trouver le camp, le « vider » pendant vingt minutes, trouver l’objet, le rapporter… Alors certes, on a gagné des ressources au passage, mais… Avec un bon coup bien placé dès le début, le problème aurait pu être réglé en dix secondes…

Technique : la foire aux bugs

Il est maintenant temps d’aborder LE point qui fâche : la réalisation ! Car ne mâchons pas les mots : sans son patch day-one, l’aspect technique du jeu sur PS4 est juste scandaleux pour un titre vendu au minimum 70€ ! Après avoir installé le premier patch du jeu, c’est plus beau et plus fluide, mais… De gros bugs d’affichage et de collisions persistent ! Je crois qu’Ubisoft est sentimental, et ne veut pas briser cette longue histoire d’amour entre Assassin’s Creed et les bugs !

Car Assassin’s Creed a toujours été une licence critiquée pour ses nombreux bugs au lancement des jeux (voire après pour certains) ! Ici, c’est un festival ! On se croirait dans Red Dead Redemption II à sa sortie. Un cadavre de PNJ qui pope de nulle-part sur mon drakkar… Un aliasing comme je n’en avais pas vu depuis dix ans (le décor qui se dessine sous nos yeux en temps réel, mais c’est une blague !!).

Des chevaux qui passent à travers les murs, ou des drakkars (sans doute fabriqués par SpaceX) qui s’élèvent, à la verticale, à 15 mètres au dessus du ponton ? Parfois même en tournoyant sur eux-même tels des toupies. Des corps qui disparaissent dans le sol… Vous en avez rêvé, Ubisoft l’a fait ! Mais le pire, ce sont sans doute quelques freezes du jeu, ou des quête qui se bloquent, sans raison apparente. Sauvegardez sur plusieurs slots, on ne sait jamais !

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Tous ces bugs pourraient être juste amusants, nous faire rire avant de passer à autre chose (ou à un autre bug). Hélas, ils ne sont pas que visuels, ils ont aussi des conséquences sur le gameplay. Ils peuvent parfois complètement gâcher votre expérience comme lorsqu’une mission principale ne se déclenche pas pour une raison inconnue. Vous voici bloqué dans l’histoire, mais heureusement, vous pouvez charger une précédente sauvegarde puisque vous avez suivi mon conseil ci-dessus ! Et puis, c’est un aspect récurrent dans la série : Le gameplay… Ce sont aussi les problèmes de collision, qui vous font escalader un mur alors que vous ne vouliez que passer une porte… Ou qui vous poussent dans les pattes de gardes, car vous venez de stopper net votre fuite en escaladant une barrière, parce que vous l’avez collée de trop près…

Heureusement, la plupart des problèmes sont corrigés par le patch day-one (notamment l’aliasing ultra-prononcé), mais beaucoup de bugs de collision, et les soucis de caméra, demeurent. Sans parler des transitions entre le gameplay et les cinématiques, pas toujours raccord… Bref, vous l’aurez compris : Assassin’s Creed Valhalla manque cruellement de finition. De plus, j’espère que les versions next-gen sont mieux optimisées que les versions old-gen. Car je puis vous assurer que sur une PS4 classique, c’est un avion qui décolle dans le salon. Et je ne parle pas des temps de chargement interminables, en début de partie ou lorsque vous utilisez le voyage rapide.

Au final

J’ai beaucoup de mal à comprendre les tests dithyrambiques publiés à la sortie du jeu… Par ceux qui y ont joué en avance, donc sans le fameux patch magique qui corrige nombre de défauts majeurs… Alors non, soyons clairs : Assassin’s Creed Valhalla est un très beau jeu, assez long et très intéressant… Mais sa technique en dents de scie en fera rager plus d’un (le jeu qui freeze après 1h30 de mission, croyez-moi, vous aurez envie de lui mettre autre chose qu’un 10/10).

Comme je l’ai écrit, le titre a de nombreux aspects attachants, des personnages intéressants, une histoire qui s’imbrique dans l’Histoire (avec un grand H), un scénario qui nous fait accrocher (hormis la partie avec Layla, encore plus secondaire qu’auparavant), de bonnes idées, mais… Il a été développé avec le derrière, pour rester poli ! Et c’est bien dommage, car avec un tel potentiel, on espérait beaucoup mieux. Assassin’s Creed Valhalla cochait toutes les cases d’un jeu excellent, jusqu’à ce que sa réalisation et son optimisation ne viennent foutre le bordel !

Assassin’s Creed Valhalla reste au dessus de la moyenne, et s’il est très proche de AC Odyssey, le nouveau cadre et les quelques nouveautés suffisent à vous faire changer d’ambiance, d’univers… Donc à avoir l’impression d’être dans un tout nouveau jeu. Si vous avez déjà poncé AC Odyssey à 100%, vous aurez globalement une impression de déjà-vu. Mais si vous êtes fans, vous pouvez y aller, le jeu reprenant tout les éléments qui ont fait la renommée de la saga. Y compris les bugs, hélas…


Assassin’s Creed Valhalla

Testé sur PS4, sur une version commerciale
Points positifs :
  • L’ambiance générale, et l’immersion
  • La bande-son
  • Le retour de la Colonie
  • Les cut-scenes sont chouettes
  • Globalement, le scénario
  • L’immense map anglaise, et ses superbes paysages
  • Le système de craft
  • Eivor, plus subtil que dans les pubs
  • Durée de vie colossale
  • La jaquette réversible (Eivor homme ou femme), en physique
Points négatifs :
  • Réalisation : sans son patch day-one, c’est une catastrophe : bugs, aliasing, soucis de caméra…
  • Les transitions gameplay/cinématiques
  • Des Vikings politiquement corrects
  • L’IA à la ramasse
  • les raids répétitifs à la longue
  • Les visages et l’animation des PNJ, pas toujours réalistes
  • Les temps de chargement
  • Le scénario de Layla, moins passionnant et davantage en arrière-plan