TEST. Avant de marquer une nouvelle pause en 2019, la série Assassin’s Creed est de retour, avec un nouvel opus, Assassin’s Creed Odyssey. Il nous emmène en Grèce 400 ans avant notre ère. Très prometteur sur le papier, que vaut ce nouvel épisode manette en main ? Trop proche de son prédécesseur Origins ? Ou véritable must-have ? C’est ce que nous allons voir aujourd’hui… 

Deux héros pour le prix d’un

C’est sur une scène d’intro qui nous laisse penser que les développeurs ont regardé en boucle le film 300 (de Zack Snyder) que s’ouvre ce nouveau voyage dans le monde d’Assassin’s Creed. Si le précédent volet, AC Origins se construisait autour des origines des Assassins (dans l’Égypte de Ptolémée XIII, en -49 av. JC), cet épisode remonte encore plus loin sur la timeline. Car il nous emmène en Grèce, pendant la Guerre du Péloponnèse, entre -431 et -404 av. JC. Le prologue des origines des origines, quoi ! On ne parle pas encore d’Assassins, ni de capuches ou de lames secrètes…

Nous voici donc en Grèce, à la découverte d’un monde passionnant où règne un climat de tension entre deux cités-état : Sparte (Ligue du Péloponnèse) et Athènes (Ligue de Delos). Un monde où les dieux sont omniprésents dans le quotidien des populations… Où la philosophie façonne les esprits citoyens, mais où la démocratie de la grande Athènes fait place à la loi du plus fort dans les provinces.

C’est mon choix !

Et c’est justement sur une petite île de la mer Égée que l’on va retrouver nos deux héros. Oui deux, un homme ou une femme, Kassandra ou Alexios. C’est à vous de voir. Mais attention, car ici, Ubisoft pousse le concept plus loin que dans Assassin’s Creed Syndicate. Car si dans l’Angleterre victorienne, Evie et Jacob se relayaient, votre choix sera ici définitif. Vous n’incarnerez que le personnage choisi en début de partie. Un parti pris qui annonce la couleur : ici, tout sera question de choix ! Une fois votre décision prise, vous devrez en assumer les conséquences.

Pour l’anecdote, j’ai été surpris et amusé de constater que ce choix commence dès l’ouverture de la boite du jeu. Car la version standard reçue pour ce test présente une jaquette réversible. Libre à vous de présenter la boite du jeu en mettant en avant Kassandra ou Alexios.

Un scénario beaucoup plus crédible

Pour moi, voici l’aspect le plus convainquant du jeu : la qualité de son scénario ! L’écriture est beaucoup mieux maîtrisée (malgré quelques ficelles un peu grosses), et l’histoire plus crédible que dans Origins, c’est indéniable ! Si j’osais, je vous dirais même que le scénario d’AC Odyssey est le plus réussi de la série ! Je prendrai pour exemple le fait qu’on avait un peu de mal à comprendre pourquoi Ba’Yek, soldat royal et protecteur du peuple, devait se coltiner des missions FedEx sans véritable justification. Ici, nos héros sont des mercenaires (ou Misthios), il est donc plus « normal » qu’ils se coltinent parfois des missions moins gratifiantes, pour quelques pièces… Mais c’est un détail…

En toute logique, les scénaristes d’Ubisoft ne pouvaient que soigner leur écriture, pour pouvoir nous intéresser jusqu’au bout avec le nouveau système de choix (j’y reviendrai) que nous offre le jeu. Et ça marche ! Si le scénario principal est bon, il devient incroyable sur plusieurs niveaux de lecture, tant il se nourrit du contexte politique ou religieux de l’époque. Lorsque je me suis vite lassé de l’histoire de Ba’yek, celle de Kassandra (oui, j’ai choisi la jeune femme) m’a captivé ! Au point d’y penser une fois la console éteinte, et d’échafauder mes propres théories… Au point d’être toujours dans le jeu lorsque je n’y étais plus… Avant de replonger en toute hâte dans l’aventure…

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Assassin’s Creed Odyssey nous raconte donc l’histoire de Kassandra ou Alexios, séparés de leur famille lorsqu’ils étaient enfants. Recueillis (l’un ou l’autre) par Markos, le magouilleur du coin, ils ont grandi en apprenant les arts de la guerre sur l’île de Kephallonia. Adultes, l’un ou l’autre sont devenus mercenaires, vendant leur épée (et l’oeil perçant de leur compagnon à plumes Ikaros) au plus offrant. Aujourd’hui, nos deux mercenaires sont donc plongés en pleine guerre entre Sparte et Athènes. Mais autre chose se trame…

De même, la métahistoire est plus intéressante, et apporte plus de fond à l’intrigue générale que l’an passé, bien que pas assez présente à mon goût. On y retrouve sans surprise Layla Hassan, toujours en quête de vérité concernant la première civilisation. En plus de l’arc de Kassandra ou Alexios, le jeu va aussi vous tenir en haleine avec son intrigue autour du culte de Kosmos (l’équivalent de l’Ordre des Anciens de Origins, ou des Templiers dans les autres épisodes). Parmi les nombreuses missions annexes, vous devrez trouver des indices sur les partisans de ce culte, pour les éliminer. Point plutôt positif, ces missions liées au Culte s’imbriquent subtilement dans l’aventure principale, et ne donnent aucunement l’impression d’être là pour faire du remplissage. Quand je vous disais que le scénario avait été soigné !

La dimension RPG encore plus poussée que dans Origins

Vous le savez désormais : depuis Origins, Assassin’s Creed n’est plus un jeu d’action/aventure, mais s’est doté d’une grosse dominante RPG. Ici, on reprend les mécaniques qui ont marché sur le précédent opus, et on va plus loin… Notamment pour l’équipement qui ne se limite plus à des costumes, mais à des pièces d’armures pour chaque partie du corps. Ces équipements peuvent être forgés pour être améliorés… Mais vous pouvez aussi y ajouter des gravures, qui ont pour effet de booster les stats de votre choix (plus de points d’attaque, ou de vie, de discrétion, etc).

C’est aussi dans ce menu que vous allez dispatcher les points de compétences acquis après chaque level-up, sur un arbre de compétences divisé en trois branches : chasseur, guerrier et assassin. Chaque section vous permettra, au fur et à mesure, de débloquer de nouveaux skills, comme le fabuleux coup de pied spartiate emprunté au film 300. Je vous recommande toutefois de prioriser les compétences d’Assassin, tant le jeu (qui renoue avec son concept de base) va vous pousser dans cette direction.

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Ne négligez pas votre niveau, car comme dans Origins, ce vaste monde ouvert vous pose en réalité des limites d’accessibilité, qui reposent sur le niveau de vos adversaires. Et parfois, un écart de seulement deux ou trois niveaux entre vous et les gardes suffisent à vous mettre la misère. Un peu de farming et, dès que les choses sont équilibrées, tout devient plus simple à gérer !

Pour le reste, la gigantesque carte vous propose une infinité de points d’intérêt, d’objets et de quêtes secondaires à trouver, de PNJ avec qui échanger, de synchronisations à effectuer, de personnages à draguer… Et parfois des dialogues qui ne resteront pas sans incidences. Mais j’y reviens plus bas… Cinq heures ! C’est le temps qu’il vous faudra jouer avant de voir apparaître… Le titre du jeu ! Nan mais sérieux ? Quel jeu vous lance son générique de début au bout d’autant de temps ? Voilà qui fleure bon la durée de vie colossale ! Dans les faits, comptez une quarantaine d’heures pour finir le jeu en ligne droite (avec une map à peine dévoilée de moitié), et le double, voire le triple pour achever toutes les quêtes.

Une vraie question de choix ?

C’est en tout cas le principal argument de vente du jeu : vous allez devoir faire des choix importants et irréversibles, qui influeront sur le déroulement de l’aventure ! Et j’avoue que la proposition m’a alléché… Mais un peu déçu au départ ! Car en guise de choix, les premières heures ne vous offrent que des dialogues avec plusieurs possibilités de questions… Mais vous pouvez toutes les sélectionner avant de poursuivre. Oui, j’avoue avoir été déçu de constater que ces choix n’en sont pas vraiment… Et puis, je me suis ravisé !

Car les choix, d’une part, arrivent par la suite. Pas vraiment de mauvaise réponse, mais des conséquences, et une histoire qui prendra des cheminements plus ou moins différents en fonction de vos décisions. De plus, tout n’est pas que dans les fenêtres de dialogue, les choix sont aussi dans votre façon de jouer. Prenons l’exemple d’une attaque d’un camp de brigands. Vous pouvez aller directement au but, en épargnant les gardes… Ou massacrer tout le monde.

Ce choix d’approche va définir la façon dont vos ennemis vont vous traquer ensuite : plus vous serez sans pitié, plus grosse sera la prime sur votre tête. Car comme dans un GTA, une « barre de recherche » peut apparaître, avec des mercenaires bien décidés à vous traquer pour empocher la prime. La différence étant qu’une fois qu’un chasseur de primes est à vos trousses, le seul moyen de s’en débarrasser est de l’éliminer, ou de l’acheter.

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Vous pouvez aussi choisir la façon dont vous allez approcher les PNJ du jeu. Vous pouvez être sympa, les aider dans les quêtes annexes, les défendre contre les ennemis et ainsi passer pour un héros aimé de tous… Mais vous pouvez aussi vous conduire comme un connard (ou « malàka » en grec, un mot que votre héros utilise souvent ^^), les bousculer, piller leurs maisons et les envoyer bouler avec plus ou moins de tact. Ils s’en souviendront, vous éviteront, auront peur de vous… Attention : votre popularité peut aussi chuter si, lors d’un combat, vous assassinez par mégarde des PNJ un peu trop près de la scène d’action. Victimes collatérales, mais meurtre malgré tout…

Avec le recul, je ne vais pas vous mentir ! Ces « choix qui influent sur l’histoire » ne sont pas si nombreux qu’on aurait pu le penser, ou qu’Ubisoft nous l’a laissé croire. Je dirais même que de nombreux dialogues débouchent sur les mêmes résultats, quelles que soient les options que vous choisirez. De même, Kassandra ou Alexios, c’est un peu du pareil au même : l’histoire sera identique dans sa ligne principale, et seul le skin du personnage changera. Mais, car il y a un « mais » , je dois reconnaître qu’à de nombreuses reprises, certaines décisions vont effectivement conduire l’histoire dans des directions différentes. Parfois, ces choix sont anecdotiques, mais parfois ils sont cruciaux. Et lorsque l’on est confronté à ces dilemmes, il faut reconnaître que c’est très réussi !

On s’fait une bataille navale ?

Assassin’s Creed Odyssey, c’est aussi le retour des batailles navales. Je dois vous avouer que je craignais un peu la surenchère sur cette mécanique, apparue avec Assassin’s Creed III, mais qui atteignait véritablement son apogée avec le quatrième opus, Black Flag. Elle était même le cœur de ce jeu qui nous baignait dans l’époque de la piraterie. Un concept qui était alors nouveau, très prenant, mais qui devenait rébarbatif sur la fin (c’est ce qui m’avait poussé, à l’époque, à marquer une longue pause sur Black Flag… Mais certains ont adoré).

Pourtant, on sent ici que, encore une fois, les développeurs d’Ubisoft ont affiné leur copie. Et on devine que le développement de Skull & Bones (pour l’année prochaine) n’est pas étranger à ces améliorations notables. C’est la même chose que dans Black Flag, mais en mieux. Il suffit toujours de placer son navire au meilleur endroit, de presser L2 pour faire apparaître une zone de tir, puis R2 pour envoyer une pluie de flèches ou de javelots. Jusque là, les fans du quatrième épisode ne seront pas dépaysés.

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Cependant, Ubisoft pousse encore plus loin l’aspect gestion de cette partie. Et je ne parle pas que de la customisation du navire ! Car vous devrez aussi recruter un équipage. Comme dans Black Flag ? Oui… Presque ! Car si chez les pirates, on pouvait enrôler n’importe qui, prisonniers de guerre comme simples naufragés… Je vous conseille ici de regarder les stats de vos futures recrues, afin de débusquer des lieutenants potentiels. Vous pourrez même embaucher ces mercenaires qui vous traquent, si vous décidez de ne pas les exécuter. Odyssey ne vous demande pas de recruter un équipage, mais de constituer une « dream team » pour devenir le patron sur l’eau !

Globalement, cet aspect m’a littéralement séduit. Et je me suis surpris à enchaîner les batailles, les unes après les autres, juste pour le plaisir. Plus dynamiques, plus passionnantes qu’auparavant… Et si la lassitude des abordages s’installe, reste la possibilité de gagner du temps en frappant les navires adverses au flanc, en les coupant instantanément en deux avec votre éperon. Et en plus, ça rapporte plus de ressources ! Car votre trière est entièrement customisable… Je ne vous l’avais pas dit ?

L’art de la guerre

Dans Assassin’s Creed Odyssey, on fait parfois l’amour (vous pouvez vivre des romances avec plein de monde), mais surtout la guerre ! Et pas grand chose à ajouter concernant les combats, qui sont très proches de ce que vous connaissez déjà. Si ce n’est que, comme je l’ai écrit plus haut, le jeu vous pousse davantage vers la voie des Assassins, et donc de la furtivité, de la discrétion. Je m’explique : Qu’il s’agisse des villages ou des camps de soldats, si vous tuez devant témoins, la population vous craindra (vous attaquera même parfois), vous dénoncera et des primes seront mises sur votre tête. Et si vous n’apprenez pas à tuer sans être vu, vous allez vite vous  retrouver avec des mercenaires sur le dos.

Car vous n’êtes pas le seul Misthios du jeu, et on peut dire qu’Ubisoft a même vu très large pour ce point : en plus de l’armada de mercenaires pouvant vous traquer, des chasseurs de prime seront ajoutés chaque semaine… Soit un casting de brutes qui se renouvelle à l’infini. Possédant généralement plusieurs niveaux de plus que vous, ils vont vous mettre la misère ! Mais si vous parvenez à les vaincre, les récompenses seront à la hauteur de l’effort. De l’équipement, mais aussi des ristournes dans les boutiques locales, proportionnelles à votre niveau de défouraillage de mercenaires…

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Et puis, histoire d’apporter un peu de diversité au gameplay, Ubisoft nous a concocté un nouveau mode que l’on qualifierait de « pseudo-battle royale » si nous aimions faire des raccourcis… En surfant sur la popularité de ce mode que l’on nous sert à toutes les sauces. Alors, nous allons préférer parler de batailles massives, comme dans le film 300 (qui est décidément une référence des développeurs). Athènes contre Sparte, à 150 contre 150… Avec des boucliers qui s’entrechoquent, des lances et des flèches qui volent à tout va, des soldats qui s’effondrent… Ce n’est pas le meilleur aspect du jeu, mais il est plaisant et a le mérite d’apporter de la variété dans le gameplay !

Pour déclencher ces batailles, il suffit de faire diminuer l’influence du gouvernement en place dans une zone donnée. Pour cela, attaquez les camps, volez-y l’argent et les ressources pour les épuiser économiquement (et donc affaiblir les soldats)… Ou partez assassiner le gouverneur du coin… Notez que vous pourrez choisir le camp des assaillants ou des défenseurs mais, encore une fois, réfléchissez…

Un cours d’histoire

Il serait injuste de se limiter aux différents points évoqués plus haut, sans parler de cet aspect qui me fait aimer la série Assassin’s Creed : la richesse de son univers, et sa fidélité historique. Le jeu propose un véritable univers, qui vous pousse à y retourner. Le scénario s’inspire d’une période de l’Histoire, et se nourrit de ses événements, ses personnages, ses coutumes, des croyances. Sur ce point, l’expérience est à chaque fois authentique, et fidèle à ce que vous apprenait votre prof d’histoire.

Le scénario de ce nouvel épisode s’appuie donc sur la Guerre du Péloponnèse, et les équipes d’Ubisoft ont su s’entourer des meilleurs historiens et spécialistes. Bousculant même parfois certaines convictions, certaines croyances. Chapeau bas aux hommes de Jonathan Dumont pour le boulot abattu !

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Vous allez donc, comme dans chaque épisode, croiser des figures historiques notables. À l’image de Socrate, Périclès, Hérodote, Hippocrate, Phidias ou encore Léonidas… Ils viendront soit échanger quelques mots avec vous, soit vous apporter de l’aide dans votre quête. Le jeu se réfère aussi énormément aux événements, et à cette période de l’histoire dans ses moindres détails. Athènes qui met en place des blocus maritimes, le rôle des Perses dans cette guerre intestine, le poids des religions et de la philosophie dans ce contexte…

Ce qui me pousse d’ailleurs à vous recommander chaudement le dernier hors-série d’Historia, Athènes contre Sparte, très complet et très intéressant. De même, on attend avec impatience (d’ici quelques mois) qu’Ubisoft ne déploie son Discovery Tour consacré à la Grèce antique. S’il est aussi réussi que celui consacré à l’Égypte antique, l’an passé, on ne peut que saluer cette initiative qui tue dans l’œuf tout l’argumentaire de ceux qui vous serinent que l’on n’apprend rien dans les jeux vidéo. Avec Ubisoft, la frontière entre le loisir et la pédagogie est de plus en plus mince !

Des bugs handicapants

Pour tout vous dire, c’était l’une de mes principales craintes, et elle se vérifie hélas. Le gros point faible de ce AC Odyssey, c’est sa technique qui reste perfectible ! Comme dans chaque épisode, les bugs d’affichage sont hélas toujours d’actualité. Cadavres désarticulés dans des positions improbables, PNJ qui lévitent voire qui passent à travers le décor, parfois quelques chutes de framerate et un peu d’aliasing… Ou parfois aussi quelques bugs dans les traductions (notamment des PNJ qui vous parlent au masculin si vous avez choisi Kassandra et inversement)… Je peux ici refaire les mêmes reproches que pour Origins. Bien que le fait que ce test ait été réalisé sur une PS4 « classique » n’aide sans doute pas…

Les bugs graphiques sont une chose ! Et paradoxalement, on s’étonnerait aujourd’hui de ne plus en voir tant ils font partie de l’univers de la série. En revanche, je suis beaucoup plus embêté par des bugs qui viennent littéralement vous pourrir l’expérience. Et là, je pense par exemple à deux « adorateurs du culte de Kosmos » que vous devez exécuter… Si vous trouvez les indices permettant de les localiser, un bug fait que vous ne pourrez tout simplement plus les atteindre (mais ils sont pourtant marqués sur la carte). Pour pouvoir les tuer, et ainsi gagner l’XP nécessaire pour avoir votre lance à 100%… Il faut les assassiner avant même d’avoir trouvé les indices les concernant ! Ubisoft a promis que ce bug sera corrigé avec la mise à jour 1.03 du jeu ! On espère…

L’IA ne s’est pas améliorée !

Autre défaut récurrent dans la série, mais qui ne s’est pas amélioré : l’IA ! Certes, vous êtes le héros, et donc un personnage hors-normes. Mais là… J’avoue que les « simples » soldats sont bêtes à manger du foin. Entre ceux qui font la queue pour vous attaquer, ceux qui restent à vous regarder, ou ceux qui se bloquent dans le décor… L’IA ne vous oppose pas vraiment de challenge, si ce n’est qu’une frappe ennemie peut dévaster votre barre de vie si l’adversaire a quelques niveaux de plus que vous. De même, les « chefs » adverses miseront davantage sur leur force que sur leur QI. Et quand Origins nous opposait à des ennemis qui venaient parfois fouiller dans les buissons, Odyssey me semble plus simple. Je me revois par exemple exécuter un camp entier sans que personne ne bronche, ou ne remarque les corps laissés à même le sol.

Aussi beau, détaillé et coloré que puisse être le jeu, il pêche aussi parfois par ses textures un peu trop taillées à la machette, notamment pour certaines végétations. Et c’est bien dommage car, autant le jeu respire les trois dimensions, autant certaines textures sont trop plates et manquent de relief. Je pourrais aussi vous parler des PNJ, un peu trop clonés à mon goût. Croiser un jumeau c’est rigolo… Mais lorsque l’on croise un même skin pour la 25e fois sur une île aussi petite que celle du départ, ça peut choquer !

Les premières générations de consoles crachent leurs poumons

Les cinématiques sont absolument splendides. Hélas, j’avoue avoir été déçu de voir certaines d’entre-elles littéralement gâchées par des ralentissements et un effet de saccade pas très esthétique. Mais encore une fois, je n’écarte pas la possibilité que cette perte de fluidité soit lié au modèle de ma console, et non au jeu en lui-même !

Enfin, dernier défaut technique et non des moindres : les temps de chargement ! Oui, Assassin’s Creed Odyssey est un jeu qui utilise beaucoup de ressources, et oui, il va pomper toute l’énergie vitale de votre machine. Mais là, ça en devient presque inhumain ! Qu’il s’agisse du lancement de la partie, d’un changement de zone ou pire, d’un respawn si vous mourez… Vous allez avoir le temps de vous préparer un thé, de le laisser refroidir et de le boire…

Au final

Globalement, on ne va pas se mentir : Assassin’s Creed Odyssey, c’est AC Origins, mais transposé dans la Grèce antique. Pourtant, il ne suffit que de quelques heures de jeu pour constater que tout a gagné en profondeur : mécaniques de gameplay, scénario, graphismes… Ubisoft a repris les ingrédients du premier opus, mais les a affinés, améliorés. Un an sépare les deux titres… Pourtant, malgré leur couleur antique commune, ils sont difficilement comparables.

Quand l’aventure de Bayek tombait rapidement dans la répétitivité, celle de Kassandra et Alexios se réinvente sans arrêt, sans doute grâce à cette arborescence de choix complexe, qui fait que votre aventure ne sera pas la même que celle de votre voisin. De même, si vous relancez une partie, elle sera globalement différente de la première. La variété des mécaniques de gameplay fait également que l’on a l’impression de découvrir le titre pendant une bonne partie de l’aventure.

Mon épisode préféré de la série a très longtemps été Assassin’s Creed II. Aujourd’hui, Odyssey est, à mon sens, le volet le plus réussi de cette saga. Il reprend toutes les bonnes intentions d’Origins, mais les pousse encore plus loin. Cerise sur le gâteau, on sent un réel effort sur la narration, beaucoup mieux maîtrisée, passionnante et passionnée. Le jeu est à la fois ambitieux, et à la hauteur de ses ambitions ! Et rien que pour ça, on sait qu’on n’est pas prêts de le lâcher !


Assassin’s Creed Odyssey

  • Par Ubisoft Québec, distribué par Ubisoft.
  • Sur PS4, Xbox One, PC.
  • Genre : Aventure/RPG.
  • Classification : PEGI 18.
  • Prix : 69,99€ pour la version standard.

 

On aime :

  • La Grèce antique, un cadre parfait !
  • C’est vraiment très beau !
  • L’OST excellente
  • Le choix des personnages
  • Un scénario léché
  • Les multiples choix et leurs conséquences
  • Le retour des batailles navales
  • Globalement, plus de profondeur dans les mécaniques de gameplay
  • Une durée de vie colossale
  • Les multiples fins (dont une cachée 😉

On aime moins :

  • Des temps de chargement très (trop) longs
  • Les bugs d’affichage récurrents à la série
  • La traduction qui se goure de sexe
  • Un peu trop de farming sur la fin
  • L’IA à la ramasse
  • Quelques textures pas très jolies
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