Un jeu riche pour une année de transition

Oscar Piastri (McLaren), Carlos Sainz (Williams) et Ollie Bearman (Haas) ! Si vous voyez ces trois là sur la boîte de votre jeu, c’est que vous vous êtes bien procuré la toute nouvelle version (standard) du jeu officiel du championnat FIA de Formule 1 : EA Sports F1 25 ! Le générique officiel se lance (le même qu’en introduction des GP sur Canal+) et… Ah ? Tiens… Le jeu a déjà besoin d’une mise à jour : Jack Doohan chez Alpine… Visiblement, les développeurs n’ont pas eu le temps de récupérer la nouvelle version de l’intro. Celle avec Franco Colapinto qui remplace Doohan ! En même temps, avec Flavio Briatore qui joue au jeu des chaises musicales tous les 5 GP chez Alpine… Codemasters n’a pas fini de mettre son jeu à jour cette saison !

Si, comme pour beaucoup de jeux de sport, une nouvelle version tous les ans est désormais devenu la norme, on peut s’interroger sur la pertinence, et surtout sur l’intérêt, d’une nouvelle mouture de F1 cette année 2025 ! Car oui, il y a bien des nouveautés : Hamilton en rouge ; Red Bull qui a perdu sa suprématie ; Cinq rookies sur la ligne de départ ; Un leader du championnat que l’on n’avait pas vu venir… Mais si vous suivez la discipline, il ne vous aura pas échappé que 2025 est, pour beaucoup, une année de transition. On vise les points (et les chèques qui vont avec), mais… On se concentre sur 2026, avec de nouvelles règles qui vont considérablement changer la donne !

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Moteurs hybrides nouvelle génération et abandon du MGU-H (unité moteur-générateur chaleur) ; Dimensions et poids des F1 réduits ; Pneus plus étroits ; Suppression du DRS, remplacé par des systèmes aérodynamiques actifs ; Mode de dépassement électrique ; Coûts réduits… Sans parler du règlement : La F1 ne sera plus la même l’an prochain ! Et même du côté du plateau, 2026 sera marquée par de grosses évolutions. Sauber qui, on l’attend depuis de nombreuses années, va devenir Audi F1 Team. Et une onzième équipe sur la ligne de départ, Cadillac…. Même du côté des motoristes, ça bouge. Honda (si chère à Verstappen) va motoriser Aston Martin ; Ford rejoint Red Bull ; Mercedes propulsera aussi Alpine ; Ferrari livrera des moteurs à Cadillac… S’il y a une année qui va apporter de grosses évolution à la discipline, c’est bien la prochaine !

Du côté du jeu vidéo, on peut donc, de même, s’attendre à une édition 2026 avec beaucoup de nouveautés. Mais ça, on ne le saura qu’à l’annonce du jeu, vers mars ou avril 2026. Alors, en attendant, revenons à nos moutons, avec une édition 2025 qui propose malgré tout un gros contenu, comme on va le voir plus bas. Une édition marqué par un anniversaire : cette année, le championnat de Formule 1 fête ses 75 ans ! (D’où le logo F1 75 que vous voyez un peu partout). Le jeu, lui, est toujours développé par Codemasters, et édité par EA Sports (depuis 2021). Et pour la première fois, il est exclusif à la génération actuelle de consoles (il ne sortira pas sur PS4 et XBox One, comme F1 24). On a longuement poncé le jeu, donc il est temps de vous donner notre avis à travers un test complet.

Technique : c’est de mieux en mieux

Visuellement, on ne va pas se mentir : la licence s’améliore encore davantage cette année. Et le moteur EGO fait des merveilles ! Et la grosse nouveauté technique de 2025, ce sont les cinq circuits qui bénéficient de la technologie Lidar : Bahreïn, Miami, Melbourne, Suzuka et Imola. Grâce à cette technologie de détection et télémétrie par la lumière, ils sont beaucoup plus fins et détaillés que leurs modèles de 2024. Et là, on parle aussi bien de la piste que de ses abords. Au buisson près. Chacun ayant été « capturé » au laser en temps réel durant les vrais week-ends de Grands Prix. C’est beau, très beau même, mais ça coûte certainement très cher. Ce qui explique sans doute que seulement cinq circuits sur les 24 GP de la saison en bénéficient.

Rien à dire sur les modèles physiques des voitures. Ils offrent toujours un rendu qui va littéralement vous lécher la rétine en vous murmurant des mots doux à l’oreille ! Reflets sur le cockpit ou sur le casque, jeux de lumière, volutes de chaleur… Rien à dire, c’est magnifique, autant par temps sec que sous la pluie ! Avec un petit détail qui vous aura peut-être échappé... Mais qui ajoute encore plus à l’immersion : les salissures sur les pneus. Qui ramassent herbe et poussière dès que vous sortez de la piste. Dans le doute, on a vérifié sur F1 24, et c’est bien une nouveauté 2025 ! Plusieurs vues vous sont proposées. Bien évidemment, les différentes vues cockpit proposent les meilleures sensations… Quand la caméra éloignée (qui vous montre la voiture) vous donne l’impression de vous trainer sur le tarmac.

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Du côté de la modélisation des pilotes, c’est assez inégal, bien qu’il y ait un mieux. Les cinématiques (notamment les podiums) ont été refaites et semblent plus dynamiques, malgré le recyclage de quelques animations et commentaires. Et si certains modèles 3D ont été revus, ce n’est pas le cas de tous les pilotes. Certains restant encore assez approximatifs. Par exemple, j’ai beaucoup de mal avec l’avatar d’Oscar Piastri, qui fait quand même très artificiel. Tout comme beaucoup de pilotes de la catégorie F2. Qui n’ont pas bénéficié du même traitement que leurs aînés de F1. Globalement, on sent que tous les efforts ont été concentrés sur le mode Point de Rupture 3. Juste bluffant visuellement, avec ses protagonistes très réalistes car particulièrement expressifs.

Si les sons sont aussi une réussite sous le capot ou dans les tribunes… On a aussi des choses à dire sur la cabine des commentateurs. Comme les années précédentes, on retrouve un Julien Fébreau qui manque parfois de conviction (il est beaucoup plus pêchu et spontané à l’antenne de Canal+)… Et Jacques Villeneuve qui est décidément bien meilleur pilote que comédien ! Son jeu est parfois tellement aux fraises que l’on a l’impression d’entendre une mauvaise IA de synthèse vocale. Mais on apprécie les nouvelles lignes de commentaires. Avec quelques clins d’œil ou vannes qui nous ont bien fait rire. Hulkenberg vainqueur : « ses adversaires sont verts de jalousie de voir Hulk sur le podium » c’est drôle, avouons le.

Des livrées 2025 avec quelques évolutions ?

Manette ou volant en main, pas de gros changement par rapport à 2024 ! On est dans un jeu EA Sports. Donc dans un jeu qui se veut très accessible, cherchant le bon équilibre entre simulation et arcade. Avec toujours trois types de pilotage : Décontracté pour les débutants ou ceux qui ne veulent pas se prendre la tête (assistances au maximum) ; Pro pour les puristes du pilotage rigoureux et extrêmement exigeant (voire punitif) ; et Normal, qui assure le compromis entre le pilotage arcade et la simulation. Et au delà du pilotage en lui même, les différents paramètres du jeu permettent aussi de simplifier la course (5 tours, départ auto)… Ou au contraire de pousser le réalisme au maximum. Avec le nombre réel de tours à effectuer, le départ en mode manuel (attention à ne pas câler), ou le passage aux stands. Sans oublier les safety cars (réelle ou virtuelle), ou les drapeaux, rouge compris.

Cette année, bien que la jouabilité soit donc très proche de celle de F1 24, les voitures sont plus nerveuses, et plus légères. Avec une tendance à chasser de l’avant. Mais avec une conduite plus simulative, moins nerveuse et plus cohérente sur la durée d’un relais. Après les critiques sur le handling model trop arcade de F1 24, EA Sports F1 25 revient à une approche plus rigoureuse. Mais sans être moins accessible. Les comportements dynamiques du châssis, des suspensions et de l’aérodynamique sont affinés. Les mouvements verticaux, le grip longitudinal/latéral, et le travail de la suspension sur les vibreurs sont plus crédibles. La voiture communique mieux, les pertes d’adhérence sont plus progressives.

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Du côté des pneus, le modèle thermique et d’usure a été ajusté pour mieux refléter la gestion réelle des gommes. Température, pression et état de la piste influent directement sur le grip, avec une dégradation plus nuancée. Le dirty air est mieux simulé (tout comme le clean air, d’ailleurs). Et l’impact du DRS varie selon les profils aéro des équipes. Cela influence directement la gestion des dépassements et des batailles en peloton. Les mécaniques de gestion (pneus, ERS, moteur) sont approfondies, mais sans alourdir le gameplay. Pour les joueurs exigeants, F1 25 se rapproche aussi d’un pilotage crédible, exigeant et gratifiant. Mais sans pour autant atteindre le niveau d’une vraie simu. Comme iRacing ou rFactor 2, voire Assetto Corsa Competizione. Tout en étant au-dessus des itérations précédentes.

Attention, s’il est un changement qui peut aussi surprendre, c’est bien l’amélioration de la physique et du volume des vibreurs. Avec un relief plus marqué. Auparavant, lorsque vous rouliez en limite de piste, cela se traduisait par quelques vibrations dans la manette. Mais rien qui ne vienne perturber votre course. Ici, faire du hors piste peut avoir des conséquences plus graves. On sent la voiture décoller sur les vibreurs que vous coupez trop brutalement. Bien sûr, il est toujours possible de s’amuser avec les limites de piste (le contraire serait préjudiciable, dans un jeu de F1)… Mais si vous négociez vos virages et vos chicanes comme un barbare, le risque de planter la voiture dans le gravier est plus présent en 2025 !

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Enfin, dernière nouveauté : si l’an passé, le circuit de Portimao (Portugal) était disponible en plus des épreuves du calendrier… 2025 vous propose, pour la première fois, trois circuits en mode inversé : Spielberg, Silverstone et Zandvoort. L’idée est intéressante, mais seulement trois tracés, ça fait un peu chiche. On aurait aimé davantage. D’autant que le choix des circuits est discutable. Tous ne se prêtent pas forcément à cet exercice (et d’autres auraient été meilleurs). Dans le cas de Zandvoort par exemple, la version miroir offre une configuration totalement différente. Avec des zones DRS moins pertinentes que dans le sens normal. Mais on salue l’idée.

Carrière : un vrai changement

L’autre gros changement notable provient du mode Carrière en Équipe qui, cette année, subit un énorme lifting. Qui a pour effet immédiat de le rendre beaucoup plus intéressant. S’il était assez complet dans les jeux précédents, il ajoute de nombreuses options de gestion/management… Tout en tirant un trait sur la notion de propriétaire-pilote. Vous savez : les années précédentes, vous incarniez un avatar (homme ou femme), qui était à la fois propriétaire et pilote de l’écurie. Et bien, en 2025, c’est terminé ! Vous êtes désormais un manager… Et c’est tout !

Et le pilotage ? Ne vous inquiétez pas, il est toujours là ! Et vous pourrez aussi participer aux week-ends de GP dans leur version complète (essais, qualifs et course, avec parfois des sprints), ou abrégée (vous pouvez aller direct à la course). Si ce n’est que ce n’est donc pas votre propriétaire qui prendra le volant. Mais l’un des deux pilotes que vous aurez recrutés. Car oui, cette année, au départ de la course, vous pouvez choisir lequel des deux pilotes vous allez contrôler pendant le GP ! Tout comme vous pourrez aussi décider lequel des deux bénéficiera des améliorations développées par vos ingénieurs (on en parle plus bas)…

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En tant que manager, votre rôle consistera donc à gérer votre écurie : ingénierie, ressources humaines, réseaux sociaux… Afin d’optimiser à la fois vos performances, et le moral des troupes. Vous gardez aussi la main sur la branche R&D qui, cette année, est VRAIMENT une section recherche ET développement ! Car si autrefois, vous dépensiez quelques points pour lancer vos ingénieurs sur des améliorations aéro, chassis, chaîne motrice ou durabilité… Vous devrez cette année lancer les recherches, PUIS dépenser de l’argent pour développer la pièce concernée ! Parfois ça rate, mais parfois vous parvenez à débloquer une amélioration qui rend votre voiture meilleure.

Ce mode est assez complexe, et on pourrait encore en parler pendant des heures. Comme évoqué plus haut, vous pourrez aussi gérer l’image de votre écurie sur les réseaux sociaux, ou former votre manager pour qu’il s’améliore (un arbre de compétence où vous distribuez des points d’XP, quoi)… Le mode MyTeam apporte donc cette année une touche de gestion bien plaisante. Avec aussi des nouveautés comme l’apparence modifiable des stickers des sponsors, moins ternes que les années précédentes. Et un mode gestion qui ne devient pas barbant sur la durée, grâce aux phases de pilotage. Une réussite qui, avec le mode Point de Rupture, assure une grosse durée de vie au jeu. On sent ici qu’EA Sports veut progressivement marcher sur les plates bandes de Sega et son F1 Manager.

Point de Rupture… Acte 3 !!

Année impaire oblige, on va donc retrouver le désormais traditionnel mode Histoire de la licence F1. Après 2021 et 2023, il est donc temps de lancer Point de Rupture 3 (ou Breaking Point 3 en Anglais). Si vous connaissez déjà les deux premiers épisodes, vous ne serez donc pas dépaysés ! Dans cette 3e saison, on retrouve des têtes connues de chez Konnersport : Devon Butler et Casper Ackermann en chefs d’écurie, Davidoff Butler qui tient les finances, Callie Mayer (inspirée par la pilote anglaise Jamie Chadwick) et Aiden Jackson les deux pilotes au talent incontestable.

Au point que les jaune et mauve se font vite une place dans les top-teams, rivalisant pour la première marche du classement des constructeurs avec les Red Bull de Verstappen et Perez. Oui, au début de l’histoire, qui court sur deux saisons, on est bien en 2024 ! Je dirais même dans la première moitié de la saison, puisque Checo est encore une menace pour ses adversaires, mais pas encore pour sa propre équipe 😉 Et puis arrive… Un événement qui ébranle l’équipe Konnersport. Évidemment, votre but sera de gérer la crise pour finir en tête des championnats (pilotes et constructeurs).

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La forme ne change pas vraiment, si vous connaissez déjà ce mode. Si vous débarquez, Point de Rupture vous sert de chouettes cinématiques, dignes de Drive to Survive sur Netflix… Mais qui ne sont qu’un prétexte pour vous lâcher sur la piste en pleine course, pour relever des défis : « Oh ! Tu es 16e ! Voyons si tu peux remonter à la 5e place avant la fin, en dépassant Norris en seulement deux tours… » Une fois la course finie, on répond aux questions des journalistes, on gère sa team, et… On répond à ce pu… de téléphone qui n’arrête pas de sonner ! Papa… Maman… Votre coéquipier… Aussi lourds qu’un spammeur qui veut vous vendre des aides de l’État pour des panneaux photovoltaïques !

Sans forcément être une révolution en termes de narration, ce mode est vraiment plaisant à jouer. D’autant qu’avec une difficulté paramétrable, il est accessible à tous. On accroche à cette histoire, qui aborde des thématiques plus matures (mais on n’en dira pas plus). Et on suit avec plaisir le parcours de ce trio emblématique, bien que Aiden Jackson soit un peu plus effacé, par rapport à Devon et Callie. Par ailleurs, et c’est peut-être simplement une impression, mais ce mode m’a semblé beaucoup plus long que lors de ses deux premières saisons. Et ça tombe bien, puisque c’est aussi un peu pour lui que l’on a craqué pour ce nouveau F1 25 !

Le vrai Brad Pitt dans le jeu, mais…

Oui, vous avez bien lu ! Brad Pitt est bien présent dans EA Sports F1 25 ! Plus précisément sous les traits de Sonny Hayes, personnage principal du film F1 the Movie, attendu pour le 25 juin au cinéma puis sur Apple TV+. Dans ce film de Joseph Kosinski (Oblivion, Tron Legacy, Top Gun : Maverick…), Brad partage l’affiche avec Damson Idris (Joshua Pearce), Kerry Condon (Kate) et Javier Bardem (Ruben Cervantes). Et dont EA Sports est partenaire (et vous allez bien le sentir).

Le pitch du film : Sonny Hayes était le prodige de la F1 des années 90 jusqu’à son terrible accident. Trente ans plus tard, devenu un pilote indépendant, il est contacté par Ruben Cervantes, patron d’une écurie en faillite qui le convainc de revenir pour sauver l’équipe et prouver qu’il est toujours le meilleur. Aux côtés de Joshua Pearce, diamant brut prêt à devenir le numéro 1, Sonny réalise vite qu’en F1, son coéquipier est aussi son plus grand rival, que le danger est partout et qu’il risque de tout perdre (source : Allociné).

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Cette édition 2025 du jeu officiel du championnat de F1 nous propose donc un menu bonus, avec un second mode scénarisé, si l’on peut dire. Plus exactement, plusieurs chapitres inspirés par F1 the Movie, Une excellente idée qui permet de coller à l’actualité ciné (EA Sports est partenaire du film). Avec toutefois un bémol : ces missions liées au film sont payantes. Car soit vous les obtenez gratuitement en achetant l’édition Iconique (plus chère, car équivalente d’une Deluxe), soit vous payez pour le DLC.

Si vous avez accès à ce contenu, le premier chapitre est disponible, les autres arriveront plus tard, après la sortie du film évidemment (pour éviter les spoilers). Et on attend de voir la suite de ce mode narratif. Car pour le moment, le premier chapitre nous a simplement montré un mode « Point de Rupture bis » avec des skins de Brad Pitt et des livrées APXGP… Et avec non plus des cinématiques en CGI, mais avec des extraits du film. Un peu à l’image de la APXGP qui est en fait, dans le monde réel, une F2 reconditionnée pour avoir l’apparence d’une F1… Mais en soi, l’idée est très bonne, et apporte du contenu en plus. Et puis, avec la sortie d’un film tourné aussi près de la F1, ça aurait été bête de passer à côté de l’occasion !

Et sinon ?

Si vous pensiez que nous en avions fini avec le jeu, détrompez vous ! Car nous n’avons pas encore abordé la question des classiques, sur lesquels nous n’allons pas non plus nous éterniser ! Comme dans les volets précédents, vous pourrez jouer en multijoueur, online ou local, acheter des livrées, habits ou accessoires divers grâce à la monnaie in-game dans la boutique… Ou relever le niveau grâce aux courses de Ligue, à lancer avec un minimum de maîtrise. Les plus passifs poseront la manette, et se repasseront en boucle leurs meilleures performances grâce à la salle de projection. Dans le mode Carrière, on trouve aussi la Carrière Pilote (la même que l’an passé mais avec une meilleure mise en scène, plus cinématique)… Ou encore la carrière en duo pour jouer avec vos amis.

Le mode F1 World est lui aussi de retour, avec ses courses rapides, ses défis limités dans le temps, son garage qui vous permet de modifier votre voiture… Avec toutefois une réserve : il est un énorme recyclage du F1 World de F1 24 ! La nouveauté la plus notable de ce mode étant l’arrivée des défis sur invitation (tout est dans le nom)… Et la disparition des stickers et de leurs albums Panini virtuels, qui amusaient les fans de collectionnite. Mais la collection de trophées est toujours là, tout comme la Fan Zone, qui est strictement la même que l’an passé. Autrement dit, vous choisissez votre pilote et votre écurie préférée, et en fin de saison, les plus populaires empochent des bonus. Par ailleurs, un vote vous est proposé avant chaque GP réel : lequel de ces deux pilotes sera le plus rapide, le mieux classé, etc. Là encore, avec des récompenses si vous avez le nez fin.

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On constate aussi que, comme tous les ans, si la F2 est bien disponible (mode Carrière comme course libre), on ne parle que du plateau 2024 ! Pour la F2 2025, il faudra probablement attendre une mise à jour, un peu plus tard ! D’ailleurs, maintenant qu’on en parle, le contenu reste le même depuis pas mal d’années maintenant (depuis qu’EA Sports a repris les commandes). Et si on a définitivement fait une croix sur les voitures classiques, on n’aurait pas craché sur la F1 Academy, par exemple, histoire de féminiser la discipline 😉 On aurait aussi aimé pouvoir créer sa propre saison, et répartir soi-même les pilotes dans les écuries de notre choix. Ici, une fois la saison 2025 finie, la suivante est créée par l’IA, avec une répartition arbitraire. Verstappen chez Alpine et Hulkenberg chez McLaren… C’est le casse du siècle !

Mais aujourd’hui, et on aurait pu en parler dans la partie technique, la plus grosse nécessité pour la licence va être de revoir son IA de fond en comble ! Trop robotique, l’intelligence artificielle est un peu trop « propre » pour de la F1 ! Elle roule sur des rails, et n’en sort quasiment jamais. Comprenez que, si vous êtes sur sa trajectoire, elle vous explose l’aileron arrière. Mais elle ne prendra quasiment jamais de risques en course. Devenant donc assez prévisible. De même, si vous jouez avec les règlements, l’arbitrage a toujours tendance à vous saquer plus que l’IA. Qui, généralement et inexplicablement, perd peu de temps lorsqu’elle part à la faute. Et avouons le, quand on a tâté l’IA géniale de MotoGP25, tant pour les pilotes que pour les stewards, ça peut frustrer.

L’argent reste LE sujet qui fâche !

Évidemment, il va bien falloir que l’on aborde la question qui fâche ! Et spoiler alert : on va parler d’argent ! Avec un jeu standard qui est vendu à 79,99€. Ce qui, pour un joueur occasionnel qui ne consacre pas un budget de fou aux jeux vidéo (ou un ado qui a peu d’argent), n’est pas une paille ! Et comme pour beaucoup de titres, vous pouvez aussi améliorer votre jeu avec des contenus exclusifs : des crédits en plus, des effets cosmétiques, ou comme on l’a vu plus haut, du contenu en lien avec le film F1 ! Mais là, il faut passer à l’édition Deluxe Emblématique, avec Lewis Hamilton en cover… Qui coûte la bagatelle de 99,99€ !

Si on est encore loin des jeux 2K (en particulier NBA et WWE) qui sont de vrais aspirateurs à fric, il faut avouer que, pour un fan qui veut optimiser son jeu au maximum, la note peut vite devenir salée. Ici, pas d’équivalent de FUT, de jeu gacha… Mais un season-pass avec des cadeaux plus intéressants si vous choisissez l’option premium. À acheter avec des Pitcoins (PC). Et vu qu’une saison dure environ une cinquantaine de jours, ils vont défiler, vos PC. Alors, pour récupérer vite ces bonus, vous allez finir par investir. Et bonne nouvelle, les PitCoins s’échangent aussi contre des euros. De 1,99€ les 2000 PC, jusqu’à 34,99€ les 50 000 PC.

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Pour démarrer avec quelques bonus (et crédits) en plus, vous pouvez craquer pour l’édition Emblématique (digitale), avec Lewis Hamilton en couverture. Mais… 99,99€, bordel !! C’est une semaine de courses si vous avez une famille ! Un plein d’essence… Ou un Mario Kart World sur Switch 2 (désolé, c’était gratuit). Ça commence à devenir un budget conséquent. Comme évoqué plus haut, c’est aussi le seul moyen d’avoir gratuitement le contenu en lien avec le film F1 (avec Brad Pitt). Car avec l’édition standard à 80 balles, vous devrez l’acheter en plus (9,99€) ! Alors, après tout ce que je viens d’écrire, vous aurez sans doute envie d’upgrader votre jeu standard pour le passer en version Emblématique ? Cet upgrade existe : 20€ ! Evidemment.

Voilà donc le principal défaut de F1 25 ! C’est un excellent jeu ! Mais un excellent jeu qui coûte cher ! Alors, certes, on a vu pire. Son modèle économique n’est pas celui qui va le plus vous saigner à blanc (pas encore). Mais, quand on dit qu’il faut s’investir dans le jeu… On ne parle plus uniquement de skill ou de temps ! De ce fait, le jeu ne se destine pas à tout le monde. Et ferme la porte aux joueurs qui ont des budgets serrés. Et un fan de F1, qui a déjà copieusement investi dans F1 24, y réfléchira à deux fois… Bien que ce constat soit à tempérer. Car rien ne vous oblige réellement à investir. Et si Brad Pitt et APXGP vous importent peu, la version standard est amplement suffisante pour s’amuser. Il n’est pas vraiment nécessaire d’investir davantage pour profiter… Si vous n’êtes pas maniaque au point de vouloir avoir accès à TOUT le jeu.

Au final

Généralement, on connaît le principe : chaque année, avec la nouvelle saison, un nouveau jeu vidéo F1 sort, avec plus ou moins de nouveautés. En 2021, alors que le jeu passait sous le giron d’EA Sports, on a découvert Point de Rupture, un mode scénarisé, et mis en scène en s’inspirant de la série Drive to Survive (Netflix). Et qui faisait écho au mode scénarisé The Journey de Fifa (et oui, souvenez vous d’Alex Hunter). Mode narratif qui est cependant une idée de Codemasters, développeur du jeu. Ce mode, présent une année sur deux, booste l’intérêt du jeu.

Mais cette année, ce n’est pas que d’un simple petit coup de boost dont bénéficie F1 25 ! Le troisième volet de Point de Rupture est solide… Mais est accompagné d’un arc inspiré par F1 the Movie (qui sort le 25 juin au cinéma). Par ailleurs, le mode Carrière a été revu de fond en comble, pour offrir au joueur, cette année, un contenu plus axé gestion pour la carrière par équipe… Et aussi plus visuelle pour la carrière pilote. Ajoutez une bande-son au top, et des graphismes encore plus beau que d’habitude, et vous obtenez ni plus ni moins que le meilleur épisode de la série depuis longtemps !

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En conclusion, on vous recommande de foncer si vous êtes fan de F1 et appréciez les modes scénarisés comme Point de Rupture, et si vous êtes peu regardant sur un prix élevé. En revanche, on vous conseille de bien réfléchir si vous attendez des nouveautés majeures (voitures classiques, plus de circuits inversés, évolution en carrière de la F3 vers la F1 par exemple…), si vous jouez encore à F1 24… Ou si le mode scénarisé n’est pas votre tasse de thé. D’autant que la nouvelle règlementation de 2026 promet inévitablement un F1 26 avec de vrais gros changements !

EA Sports F1 25 est un très bon jeu de F1 (pour ne pas dire excellent)… Mais un jeu vendu trop cher pour une grande majorité des joueurs ! F1 25 est une belle évolution de la base posée par F1 24, avec des retouches notables en conduite, un contenu scénarisé plutôt balèze et une gestion enrichie… Mais si vous attendiez une refonte spectaculaire ou du contenu inédit, vous pourriez être déçu, surtout à plein tarif. Donc oui, le jeu mérite votre attention, mais idéalement à petit prix ou via abonnement (EA Play ?). Sauf, encore une fois, pour les passionnés, qui n’hésiteront pas à dépenser sans compter.


EA Sports F1 25

  • Par : développé par Codemasters, édité par EA Sports (Electronic Arts)
  • Sur : PlayStation 5, XBox Series X/S et PC.
  • Genre : courses (formule 1)
  • Classification : PEGI 3
  • Prix : 79,99€ pour l’édition Standard, 99,99€ pour l’édition Emblématique.
  • Conditions de test : Testé sur PS5, à la manette. Différents modes terminés.
  • Jouabilité au top !
  • Point de Rupture 3 : le mode narratif revient, deux fois plus long
  • Visuellement, c’est vraiment très beau, avec très peu de bugs
  • Le mode Carrière plus intéressant, dans la peau d’un Team Manager
  • Une physique de la voiture plus réaliste
  • La physique des vibreurs
  • Très grosse durée de vie
  • La bande-son dans le ton
  • Tout en VF
  • La sensation de vitesse en vue cockpit
  • La prise en main, un jeu très accessible : débutants et puristes y trouvent leur compte
  • Les stickers : plus de possibilités de personnalisation
  • Les épisodes narratifs liés au film F1
  • Pouvoir doser du Verstappen ou du Piastri avec « Hulk »
  • Courses, pilotes, écuries… C’est vraiment LE jeu officiel de la F1
  • Les temps de chargement venus de l’enfer !
  • Certaines animations ou commentaires recyclés
  • La F2 2025 qui, comme chaque année, arrivera sans doute plus tard
  • Jacques Villeneuve qui lit son texte
  • Le modèle économique : microtransactions et contenu F1 the Movie payant avec la version standard
  • Une IA aujourd’hui dépassée
  • L’arbitrage hyper-punitif envers le joueur (aides coupées), moins envers l’IA
  • Pas possible de configurer sa propre saison
  • En plus de la F2, ce serait tellement bien d’ajouter aussi la F1 Academy !