Le jeu officiel d’une discipline qui nous vient des USA

Doit-on encore présenter Milestone ? Le studio basé à Milan, en Italie, est aujourd’hui l’une, pour ne pas dire LA référence (avec Codemasters) en matière de sports mécaniques. Un studio qui possède une telle maîtrise des cylindrées et des bacs de vidange que, généralement, il y a très peu de chances que nous soyons déçus. À son palmarès, on citera par exemple les MotoGP, MXGP, SBK, Ride… Et parfois, le studio se tape un p’tit délire avec un jeu plus léger et plus arcade. À l’instar de Gravel, les très réussis Hot Wheels Unleashed ou aujourd’hui Monster Jam Showdown. Puisque c’est bien l’orfèvre italien qui récupère la licence, désormais distribuée par Plaion, après des épisodes plutôt moyens développés par Rainbow Studios pour le compte de THQ Nordic.

Un jeu qui fait donc référence à une discipline venue des USA. Un championnat de monster trucks, ces camions énormes avec des pneus gros comme des piscines gonflables et des moteurs rugissants qui avalent tout ce qui se trouve sur leur passage. Les stars du Monster Jam, ce sont évidemment ces fameux trucks, chacun ayant son propre design iconique. Parmi les plus célèbres, on trouve Grave Digger (la superstar de la discipline), Max-D, El Toro Loco ou encore Zombie. Ces mastodontes ne se contentent pas de rouler. Ils écrasent littéralement des voitures, des caravanes et tout un tas d’obstacles en ferraille pour le plus grand plaisir des fans. Ajoutez à cela des sauts impressionnants, des figures acrobatiques improbables (comme des backflips avec un engin de plusieurs tonnes !) et une compétition acharnée pour savoir qui fait le plus gros carnage.

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Le Monster Jam se divise en plusieurs types d’épreuves, comme la course chronométrée, où les pilotes doivent finir un parcours semé d’embûches le plus vite possible, ou encore le freestyle, où chacun a quelques minutes pour faire le show avec des figures complètement folles. Les juges, et souvent le public, décident qui a été le plus spectaculaire. Les pilotes de ces monstres d’acier sont de véritables stars, capables de contrôler ces bêtes avec une précision hallucinante malgré leur taille gigantesque. Parfait pour en faire un jeu vidéo, non ?

Pour les fans de jeux vidéo, justement, le Monster Jam a aussi fait son chemin sur console avec des titres comme Monster Jam Steel Titans en 2019 (on en parlait plus haut). Ou Monster Jam Urban Assault en 2008. On pourrait encore citer Monster Jam: Path of Destruction, Monster Jam Crush It! sur Switch… Bref, le Monster Jam, c’est du bruit, de la casse et de l’adrénaline à l’état pur ! Un spectacle qui combine la puissance brute des machines et le talent des pilotes pour un show qui fait vibrer petits et grands.

Ne vous fiez pas aux apparences : un jeu plus réaliste qu’on ne le pensait

La première erreur est de penser qu’après MotoGP24, Milestone s’accorde une petite pause tout en légèreté, avec un jeu plus délirant. Car oui, Monster Jam Showdown est plus fun, plus drôle à jouer. Mais cela ne signifie pas qu’il est plus simple, et moins réaliste. Il est vrai qu’au premier abord, avec Monster Jam Showdown, on est clairement dans la conduite typée Arcade. On est là pour s’amuser, voire pour se défouler en concassant la tôle adverse. Mais l’on doit cette sensation au fait que, comme MotoGP, Monster Jam bénéficie d’une IA qui s’adapte au joueur.

En prenant le jeu en main, on appuie sur l’accélérateur, on écrase, on laisse de grosses traces dans la boue en écoutant du rock country ! Et pour les plus acrobates, on peut même enchaîner du trick avec plus d’aisance qu’un Tony Hawks sur son skate-board. Pas grand chose à gérer à vrai dire, puisque vous bénéficiez d’une direction assistée, et l’adversaire n’est pas vraiment très violent. Puis, au fur et à mesure que vous vous sentez à l’aise, vous pouvez reparamétrer le jeu, sa difficulté, ou le niveau des autres concurrents. Petit à petit, Monster Jam Showdown bascule ainsi vers un jeu plus réaliste.

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Force est de reconnaître que le jeu est solide dans sa jouabilité. Et Milestone démontre une fois encore sa maîtrise en la matière ! Notamment en introduisant une manière aussi inédite que déroutante de piloter ! Car il ne faut pas oublier qu’un Monster Truck est un engin doté de quatre roues motrices et directrices. Alors, le stick gauche vous sert à diriger les roues avant, quand le stick droit est dédié aux roues arrière. Oui c’est un coup à prendre. Mais une fois que l’on a pigé le truc, on a cette sensation de découvrir une toute manière, plutôt jouissive, de jouer. Petit bémol : on aurait apprécié une vue intérieure, pour plus d’immersion.

Attention toutefois à bien désactiver les aides si vous corsez la difficulté. En effet, durant nos parties, on a pu constater que l’IA et le joueur peuvent se gêner. Si par exemple, vous arrivez à un croisement et que vous comptez prendre à gauche… Ça peut être compliqué si la machine estime qu’il est préférable d’aller à droite. D’ailleurs, puisque l’on parle de ce qui s’apparente à des bugs liés à la jouabilité… Il serait peut-être nécessaire que les développeurs améliorent les zones de collision. Il arrive en effet assez souvent que le joueur bloque ses roues dans celles de l’adversaire. Seule solution pour se dégager : freiner, et reprendre la course…

Un jeu généreux

S’il est un autre point sur lequel le jeu se montre solide, c’est son menu ! Car autant vous dire que son mode solo est plutôt généreux ! On commence ainsi avec le gros morceau, le mode Showdown Tour. Qui n’est autre que le mode Carrière, avec ses différentes épreuves. Mode course (classique) ; Mode horde (partez dernier et éliminez les adversaires en les doublant) ; Super 8 (course sur un circuit en forme de 8, où l’on peut percuter les concurrents aux intersections) ; Head To Heat (tournoi sur un mini-tracé où chaque adversaire part dans le sens opposé de l’autre) ; Freestyle (on y fait des figures en marquant un max de points) ; Showdown (course, en un contre un, avec pour but de remporter le monster truck que vous affrontez).

Les autres menus sont assez classiques. Le Garage permet de modifier ses véhicules. Le Multijoueur offre des parties à plusieurs online ou en local (écran splitté). Le Training Ground est un terrain d’entraînement pour répéter vos plus belles figures. Enfin, la Boutique vous permettra de récupérer les différents DLC du jeu via le store. Qu’il s’agisse de contenu gratuit, ou payant (nouveaux véhicules ou season-pass). Au total, on parle de  66 monster trucks officiels (40 dans le jeu de base et 26 avec les DLC gratuits ou premium). Et plus de 140 livrées pour personnaliser vos véhicules.

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À la fin de chaque course, et selon votre position, les récompenses pleuvent. De l’XP bien sûr, mais aussi différents cosmétiques pour votre profil (icônes de joueur, titres, vignettes…). Vous débloquerez aussi de nouveaux bolides, ou de nouvelles zones de la map, ainsi que de nouvelles épreuves. Quoi que vous fassiez dans le jeu, même la moindre séance d’entraînement, vous rapportera de l’XP. Ajoutons que les véhicules sont tous customisables, et peuvent être upgradés.

Enfin, nous n’avons pas abordé la partie technique, et là encore, c’est du très bon ! Le jeu est visuellement magnifique, qu’il s’agisse des environnements variés, ou des modèles de véhicules. D’ailleurs, on aime aussi le fait de voir les engins se salir petit à petit, se couvrir de boue ou de poussière… Mais aussi perdre des morceaux de carlingue lorsqu’ils se font toucher ou lorsqu’ils percutent un obstacle. Le soucis du détail ! Enfin, la bande-son country colle parfaitement à l’ambiance et nous fait voyager au fin fond du Texas ou de l’Alabama !

Au final

Faites du bruit pour Monster Jam Showdown, une agréable surprise, et un jeu qui va au delà de nos attentes. Osons même le dire : voici l’épisode le plus réussi de la franchise ! Manette en main, on sent la puissance, voire la brutalité de ces « monstres » qui défoncent littéralement la piste avec leurs gigantesques pneus. Le jeu est bon pour les sensations qu’il procure, pour sa générosité, pour son accessibilité au plus grand nombre ! Cerise sur le gâteau, il fait partie des ceusses qui vous proposent aussi du multijoueur en local, sur écran splitté. Comme à la grande époque des soirées console/pizzas entre potes !

Pourtant, le jeu a aussi ses limites : malgré son mode Carrière généreux, le joueur finit vite par tourner en rond. Avec cette impression (qui n’en est pas une) de refaire les mêmes épreuves encore et encore (comme dirait Francis). De plus, on vous conseille de désactiver l’IA dès que possible, puisqu’elle entrera souvent en conflit avec votre propre conduite. Mais pour le reste, on aime les sensations procurées par ce jeu décomplexé. Qui s’appuie certes sur un sport mécanique pas si connu que ça sous nos latitudes, mais qui nous donne un bon aperçu de cette discipline venue des USA.

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Vous l’aurez compris : si vous aimez la tôle froissée, les gros moteurs qui font du bruit et la gadoue… Si vous recherchez un jeu fun (d’une certaine manière, on y retrouve l’esprit d’un Hot Wheels Unleashed) à faire en solo ou avec des amis, qui plus est un jeu qui vous résiste un minimum (par sa durée de vie), alors Monster Jam Showdown est fait pour vous.


Monster Jam Showdown

  • Par : Milestone, distribué par Plaion
  • Sur : PlayStation, XBox, Switch et PC
  • Genre : courses
  • Classification : PEGI 3
  • Prix : 49,99€
  • Conditions de test : testé sur PS5, sur une version numérique fournie par l’éditeur.
  • De gros engins bien puissants
  • Visuellement, c’est assez joli
  • Des modèles qui parleront aux fans
  • Plein de modes à explorer
  • Une jouabilité au top (mais à prendre en main)
  • La bande-son dans le ton
  • Les bolides qui se salissent et se dégradent en temps réel
  • Présence d’un multi local en écran splitté, ou en online
  • Plus d’une quarantaine de véhicules à débloquer
  • Pas de vue intérieure
  • Des soucis de collisions
  • L’IA censée nous aider nous gêne parfois
  • Répétitif à la longue