Ça y est, l’automne est arrivé ! On ressort les plaids, on réchauffe la soupe… Et on file revendre son vieux Fifa pour se procurer la dernière mouture du jeu d’EA Sports. Le Fifa nouveau est arrivé ! Il est là, il fait le beau en chantonnant l’hymne de l’UEFA mais… Qu’est ce que Fifa 19 a de vraiment nouveau à nous dire ? 

Maintenant, l’UEFA c’est Fifa !

Ça y est ! On y est ! Sur le fond bleu de la jaquette, ce cher Cristiano Ronaldo prend cette année une pose étrange, en mode « célébration » de Fortnite (à condition que cette jaquette ne soit pas retirée suite à l’affaire de viol dont il est accusé) ! Le Fifa nouveau est arrivé, et on va le consommer sans modération ! À condition évidemment d’avoir craqué pour ce nouvel opus. Et c’est là, pour nous, la mission la plus difficile : vous dire si cet achat est justifié. Si Fifa 19 est un vrai nouveau jeu, ou une simple mise à jour de Fifa 18

Une fois le jeu installé, et lancé… Il s’ouvre sur l’hymne de la Champions League UEFA ! Nous allons en jouer la finale. Le match de lancement destiné à jauger votre niveau est devenu un classique dans Fifa. La nouveauté, c’est justement cet UEFA qui vous saute à la figure dès les premières minutes. Comme vous le savez, cette année la Champions League n’est plus chez PES, mais chez Fifa… Et si vous aviez loupé cette information, Electronic Arts semble bien décidé à vous marteler que la « Coupe aux grandes oreilles » est désormais chez papa !

C’est donc sur la finale de la Champions League que Fifa 19 va nous tester ! Une finale PSG contre Juventus… Mbappé contre Ronaldo ! Le match est au statu quo, et on attend donc de voir qui sera le premier à marquer. Le temps de retrouver ses repères, et ça revient vite. Une passe, une seconde, une feinte, un cadre et… Buuuuuuut ! Les commentateurs se lâchent. Tout en sobriété pour Hervé Mathoux, mais un Pierre Ménès délicieux ! Rien que pour ce cher Pierrot, je sens que je vais kiffer les commentaires de Fifa !

Un menu entrée + plat + dessert !

Le premier réflexe de tout joueur est, d’entrée, d’aller voir ce que propose la page d’accueil du jeu. Histoire de jauger la nouvelle mouture, et de voir si elle est assez consistante pour vous faire tenir pendant un an… Jusqu’au prochain épisode.

Et le premier constat est positif. Le menu est sobre, comme toujours présenté sous forme de fenêtres… Mais nous offre l’essentiel de ce que l’on attend d’un jeu de foot : des parties rapides, du online (la valeur sûre à long terme), des championnats à gogo, des modes Carrière… Sans oublier bien évidemment le mode FUT (Fifa Ultimate Team) pour les plus stratèges d’entre vous… Et la spécialité maison : The Journey, ou « comment un jeu de sport peut aussi vous scotcher sur un mode aventure scénarisé« . Mais je reviendrai plus bas sur ce point !

Évidemment, la grosse nouveauté, c’est l’arrivée de la licence UEFA et des championnats qui s’y réfèrent. Champions League en tête (avec son hymne, tout ça, tout ça)… Un nouveau terrain de jeu à explorer pour les inconditionnels de Fifa, qui avaient délaissé PES depuis plusieurs épisodes. Sachez cependant que les modes L’Aventure, les championnats UEFA et toutes les améliorations techniques ne sont pas disponibles sur X360 et PS3 ! La Switch récupère l’UEFA, mais est encore privée du mode Aventure cette année.

► Lire aussi : En Belgique, le mode FUT dans le colimateur de la justice

Le mode FUT (Fifa Ultimate Team) est bien évidemment de la partie. Encore plus riche, encore plus complet, et avec des divisions revues… Il va vous plonger dans le vaste monde de la collectionnite aigüe. Avec de nouvelles têtes comme EusebioMakélélé ou Cruyff. Plus transparent sur ses contenus, le mode loge désormais tout le monde à la même enseigne, même si ceux qui sortent la carte bleue ne pourront éviter de garder un avantage certain. Personnellement, ce n’est pas trop mon trip : le principe est sympa et prenant (et donc encore plus complet cette année)… Mais demeure à mon sens trop proche des FUT précédents… Et j’avoue qu’après avoir passé des heures, voire des jours, sur les précédents opus… J’ai la flemme de tout refaire…

Reste le monde Coup d’Envoi, le mode qui subit cette année le changement le plus important. Une vraie peau neuve pour ces parties rapides. Autrefois, il suffisait de sélectionner ses équipes, et… Roule ma poule ! Désormais, ce mode vous propose des situations bien précises : jouer avec telle ou telle équipe, jouer une finale d’un championnat, élimination du joueur qui vient de marquer… Ou pourquoi pas le très demandé mode « sans règle » qui vous lâche sur le gazon avec la possibilité de tacler à tout va ! Sans doute le mode qui subit le lifting le plus fun !

C’est pas tout ça, mais si on s’faisait un Fifa ?

Assez parlé de l’enrobage ! Il est temps maintenant d’aller voir comment se comporte le jeu, manette en main. Il est temps d’aller titiller l’IA, et de voir ce que ce Fifa 19 a dans le ventre ! Et le premier constat est qu’EA Sports a mis le paquet sur la mise en scène. Les cut-scenes (sortie du tunnel, hymnes, ralentis lors des buts ou autres actions…) sont tout simplement magnifiques. Le moteur Frostbite vous en met plein la tronche. Malgré quelques bouches qui font encore artificielles, on sent l’effort qui a été porté sur la modélisation des visages. Oui, Fifa 19 est indéniablement plus beau que son prédécesseur ! Pour ses transitions en tout cas, car les écrans de jeu sont plus classiques. Certes, jolis et bien animés (ça tourne en 60fps, optimisé 4K et HDR sur les machines les plus puissantes), mais classiques !

Fifa, meilleure simulation de football ? Le jeu est excellent, j’en conviens. Pourtant, dans la question précédente, c’est le mot « simulation » qui me dérange ! Car j’ai comme la nette impression que malgré les nombreuses phases techniques possibles, plus les éditions passent, et plus Fifa s’oriente vers un gameplay arcade. Le plaisir est là, je ne dis pas, et on s’amuse même beaucoup ! Pourtant, en termes de réalisme… Il y a quelques hics. La balle qui semble rester collée à votre godasse, par exemple. Ou ces joueurs qui paraissent infatigables, même après un sprint de 90 minutes, quand PES introduit une jauge de fatigue réaliste. Ou encore ces passes ping-pong que vous allez pouvoir enchaîner sans prendre véritablement de risque… On est vraiment de plus en plus loin de la technicité et de l’exigence de PES.

Un style « arcade » assumé

Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir voulu changer le gameplay pour vous obliger à favoriser les constructions. Ici, le jeu vous pousse en effet plus fréquemment à utiliser vos pivots, ou à renvoyer le cuir en arrière… Les défenseurs pouvant rapidement récupérer la balle, oubliez les passes courtes et préférez les attaques éclair. Le « gros pressing » est de sortie ! Mais la défense n’étant pas toujours concentrée sur ce qu’elle fait, il est toujours possible d’aller chercher une occasion, une fois la balle engagée, en poussant vos attaquants vers les cages adverses. Avec un jeu globalement plus rapide, Fifa19 vous offre des remontées spectaculaires sur un terrain traversé en quelques instants par des joueurs qui semblent voler sur le gazon.

Et si vous avez opté pour une grosse équipe, avec des joueurs « star » , ceux-ci ont la faculté de transpercer la défense avec une efficacité insolente. Fifa 19 pousse toujours autant à l’offensive, les attaques musclées sont toujours une valeur sûre ! Reste à vaincre le gardien, dont le niveau a été rehaussé. Plus efficace, il s’autorise néanmoins quelques erreurs (sorties incompréhensibles, notamment sur les corners).

The Journey : jamais deux sans trois !

Dans Fifa19, entre les matchs rapides, le online, le mode FUT, les championnats divers (et bien entendu ceux de l’UEFA), chacun trouvera chaussure à son pied. De diverses manières. Pour ma part, le mode qui m’a le plus régalé cette année (plus que l’an passé), c’est évidemment le mode scénarisé The Journey, nommé ici L’Aventure : Champions.

Trois saisons ! Cela fait donc trois saisons cette année que l’on suit ce cher Alex Hunter. Le personnage est intéressant, le mode bien construit… Mais le pari est dangereux ! Au bout de trois années, EA prend le risque de s’enfermer dans un schéma trop redondant. Ce que je craignais, pour tout vous dire !

Mais les développeurs ont décidé de nous offrir plus, avec cette conclusion de la trilogie ! Et cette saison, ce n’est pas une histoire, mais trois timelines qui vont s’entrecroiser ! On retrouvera donc évidemment ce cher Alex Hunter. Mais vous switcherez aussi régulièrement sur la timeline de son ami Danny Williams, qui évolue en Premier League.

Cerise sur le gâteau, la troisième histoire est celle de la demi-soeur d’Alex, Kim Hunter ! Oui, vous avez bien lu : déjà précurseur en proposant, depuis quelques éditions maintenant, des matchs féminins… Fifa passe à la vitesse supérieure cette année. Ces dames ne devront plus se contenter simplement de matches rapides ! Cette année, elles ont aussi leur moment de gloire dans le mode histoire. Vous devrez donc aider Kim à remporter la Coupe du Monde, en France, avec le maillot des États Unis.

Y’a d’l’ambiance dans le stade ! Et des bugs aussi…

C’est un point que l’on ne peut retirer à Fifa : le jeu d’EA Sports sait soigner ses ambiances, qu’il s’agisse du gazon ou des tribunes. Cette nouvelle version ne déroge pas à cette règle, en nous proposant des gradins encore plus animés, plus réalistes et encore plus bruyants. Et quand les tifos sont dans la place, il y a de l’ambiance ! Et le joueur s’amuse à essayer de reconnaître les chants, voire de les reprendre dans son salon.

Les sons, ce sont aussi les commentaires. Aspect du sound-design qui me laisse dubitatif ! Vous l’avez compris, les commentaires sont assurés à nouveau par Hervé Mathoux et Pierre Ménès. Bien que certaines répliques finissent par tourner en boucle, les commentaires sont de bonne facture… Pour ne pas dire truculents lorsqu’il s’agit des sorties d’un Pierre Ménès que l’on aime adorer ! Le tableau serait idéal si… Il n’y avait pas quelques bugs sonores.

Et c’est avec incompréhension, face à une réalisation aussi soignée, que j’ai pu relever des bugs sonores qui viennent entacher ce joli tableau. Ici, un commentaire littéralement coupé par une action… Là, un commentateur qui ne nous parle pas du bon joueur… Des problèmes de montage sonore qui ne sont hélas pas des cas isolés. Ce type de points noirs pourraient relever du détail, mais pas dans un Fifa dans lequel ces points sont censés être maîtrisés haut la main !

Des licences manquent à l’appel

Oui je sais : ce reproche est d’habitude de ceux que l’on formule pour PES. Mais le jeu de Konami ayant compensé la perte de l’UEFA par des exclusivités avec des ligues étrangères… Certaines manqueront donc logiquement à Fifa.

Ainsi, les joueurs des équipes du Brésil sont ici aux abonnés absents, tout comme ceux de l’équipe nationale brésilienne (excepté Neymar). De même, des équipes russes sont absentes des championnats européens, comme le Zenith de Saint-Petersbourg.

Pour les joueurs, comme l’an passé, on ne peut que déplorer une différence de traitement entre les gros et les plus petits clubs. Je m’explique : Toutes les stars bénéficient d’une modélisation vraiment chouette, et vous reconnaîtrez en un instant les vedettes du PSG, de l’OM, du Réal Madrid… Mais pour les plus petits clubs de la ligue Conforama, par exemple, on est très loin de la réalité, quand on n’a pas de parfaits inconnus à l’écran. Et que dire de Stéphane Ruffier ou Benjamin Pavard (ah bah, si, pardon !), qui ont été tout simplement oubliés ?

Au même titre, j’ai essayé de me rejouer la finale de la Coupe du Monde, juste comme ça, pour le fun… Mais quelle ne fut pas ma surprise de chercher pendant des heures (sans succès) l’équipe de Croatie dans le mode partie rapide.

Bien entendu, les féminines sont toujours là. Cependant, vous devrez vous contenter des sélections nationales. Et puis, en toute logique, ne comptez pas non plus faire s’affronter les équipes de France masculine et féminine. On ne mélange pas les sexes !

Au Final

Bien qu’il propose de nombreux modes de jeu… Je dois vous avouer que c’est le mode The Journey qui m’a littéralement happé ! Une fois la campagne lancée, je me suis surpris à avoir beaucoup de mal à décrocher. Je ne me souviens pas avoir vécu le même engouement pour les deux précédents volets. Pour le reste, le nouveau mode Coup d’Envoi est un aspirateur de temps libre dès lors que vous avez des amis sous la main.

La question qui vous brûle les lèvres est évidemment est-ce que ce Fifa 19 est meilleur que son prédécesseur ou pas ? Et bien… Sur la forme oui : la mise en scène est beaucoup plus poussée, les visages plus détaillés… Fifa 19 va vous en mettre plein la vue, et de ce point de vue, la différence est conséquente. Sur le fond, c’est un peu plus compliqué. En résumé, on prend l’existant, et on le met à jour… Avec certes quelques nouveautés, mais… Il reste sur des valeurs sûres, sans vraiment sortir de sa zone de confort !

► Lire aussi notre test : PES 2019 : un fond discutable, mais une forme (quasi) irréprochable !

On ne pourra donc pas conclure ce test sans comparer Fifa 19 à son principal rival, PES2019. Puisque, pour un fan de foot, le choix entre les deux grosses licences s’imposera naturellement. Fifa 19 est un excellent jeu de football. Il est beaucoup plus complet que son rival, à la fois sur le terrain et dans ses menus. Son mode Histoire est passionnant, et il va vous en mettre plein la vue tant il joue la carte du spectaculaire.

Pourtant, PES2019 n’a pas à rougir face à l’ogre d’EA Sports : très chouette lui aussi, sur le terrain de la simulation, PES est le plus technique et le plus authentique, quand Fifa joue la carte de l’accessibilité et du jeu plus typé arcade. Fifa 19 ne garde l’avantage que grâce à son contenu plus riche, ses graphismes légèrement plus beaux, et son coté « arcade » assumé qui plaira davantage aux amateurs de soirées entre potes. À vous de voir quel est votre style préféré, donc !


Fifa 19

  • Par EA Sports (EA Vancouver et EA Roumanie).
  • Sur PS4, PS3, Xbox One, X360PC, Switch.
  • Genre : simulation de foot.
  • Classification : PEGI 3.
  • Prix : 69,99€ pour la version standard PS4 et Xbox One (59,99€ sur PS3, X360, Origin, Switch).

 

On aime :

  • Un jeu plus réaliste et moins prévisible…
  • C’est encore plus beau que l’an passé !
  • Le gameplay s’affine encore
  • Les commentaires truculents de Pierre Ménès
  • Beaucoup de contenu
  • L’OST bien choisie
  • Durée de vie énorme
  • Un vrai nouveau mode « Coup d’Envoi »
  • La Ligue des Champions arrive dans Fifa
  • The Journey : trois scénarii pour le prix d’un

On aime moins :

  • … Mais toujours plus orienté Arcade que la concurrence
  • Comme l’an passé, le gap avec le précédent opus n’est pas si probant
  • Quelques bugs au niveau du son
  • Sur le terrain, ça va (trop) vite
  • Encore quelques lacunes pour la défense, l’IA
  • Modélisation : tous les clubs ne sont pas logés à la même enseigne
  • Les versions Switch, X360 et PS3 privées de contenu.
 .