On y est ! Après des mois d’attente, Marvel’s Spider-Man 2 est enfin là ! Avec cette question qui brûle les lèvres : après Marvel’s Spider-Man et Marvel’s Spider-Man Miles Morales, le studio Insomniac Games va t-il réitérer son succès ? Après tout, ne dit-on pas « jamais deux sans trois » ? On a envie d’y croire, et on y croit, presqu’autant que PlayStation qui nous a fait sentir que son nouveau « bébé » était le gros morceau de son catalogue 2023 ! Et… Il est temps de vous dire ce que l’on a pensé du jeu !
Les opportunités amènent Spider-Man chez PlayStation
PlayStation a bâti sa renommée sur la réputation de ses héros « maison » ou exclusifs à ses consoles. À l’image de Kratos (God of War), Ratchet & Clank, Nathan Drake (Uncharted), Aloy (Horizon), Joël et Ellie (The Last of Us), AstroBot… Des héros qui sont aussi les étendards d’une même marque : PlayStation Studios, entité composée par les nombreux studios de développement qui œuvrent pour le constructeur japonais.
Et en septembre 2018, les joueurs pouvaient découvrir une nouvelle licence de poids pour PlayStation Studios. Et cette fois-ci, une franchise qui appartient déjà à un autre monstre de la pop-culture. En l’occurrence Spider-Man, l’un des super-héros les plus populaires de l’univers Marvel. D’ailleurs, la licence a été au cœur d’un imbroglio, au cinéma. Car si la plupart des Super-Héros Marvel que vous voyez évoluer sur le grand écran étaient autrefois sous la tutelle de Paramount (puis Disney depuis 2013), les droits de Spider-Man appartiennent à Sony Pictures depuis 1998 (Sony qui, voyant que Marvel n’était alors pas au top, a refusé à l’époque de racheter les droits des autres super-héros comme Iron-Man, Thor ou Captain America). Ce qui explique que l’Homme-Araignée a mis tant de temps à arriver dans les films Avengers.
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Spider-Man appartient à Sony Pictures pour le cinéma, mais qu’en est-il du jeu vidéo ? Et bien, là encore, ce sont des opportunités qui font l’histoire. La licence Spider-Man est détenue par Activision jusqu’au début des années 2010, mais les jeux ne sont pas extraordinaires ! Alors, le contrat est rompu, et l’araignée se retrouve libre comme l’air ! Et c’est ici que tout se joue : l’Américain Marvel tente de vendre les droits à son compatriote Microsoft, en 2014, qui décline l’offre : pas assez intéressant et la marque au logo vert préfère privilégier ses propres exclusivités !
Sony récupère donc Spider-Man, et confie le développement d’un jeu vidéo à un studio indépendant, Insomniac Games (qui rejoint les PlayStation Studios en août 2019 suite à un rachat pour 229 millions de dollars). Et la suite, vous la connaissez : Marvel’s Spider-Man sort en septembre 2018 sur PS4 (il est le jeu le plus rentable de la console avec 20 millions d’exemplaires vendus). Puis en novembre 2020, un remaster accompagne le lancement de la PlayStation 5. Le même mois de la même année, les joueurs découvrent un spin-off, Marvel’s Spider-Man : Miles Morales. Et en septembre 2021, lors d’un PlayStation Showcase, Insomniac dévoile Marvel’s Spider-Man 2 !
Deux Spider-Man pour le prix d’un



Après le succès mérité des deux premiers jeux Spider-Man d’Insomniac Games, ce serait faire preuve de mauvaise foi que de dire que ce Marvel’s Spider-Man 2 n’était pas très attendu ! Et pour cause : les trailers diffusés par PlayStation nous ont vendu du rêve à tout va ! Un jeu où l’on incarne à la fois Peter Parker et Miles Morales ? Un reveal-trailer qui nous dévoile que, chez les super vilains, il faudra compter sur Venom ? Du gameplay montrant une course poursuite époustouflante avec le Lézard ? N’en jetez plus ! Au fil des révélations, PlayStation a dosé savamment une hype grandissante, nous envoyant comme signal que ce nouveau Spider-Man pourrait être son meilleur jeu… Doit-on y croire ?
Bien qu’inspirée par les comics, l’histoire est originale. Dans ce nouvel épisode, on retrouve donc Peter et Miles, les super-héros qui veillent sur New York en voltigeant entre les immeubles. Parfois, ils corrigent des petits malfrats, et parfois des super-vilains, à l’image de l’Homme Sable qui nous offre ici une séquence d’intro qui donne le ton ! Tout irait au mieux si un mystérieux chasseur, appelé Kraven, n’avait pas décidé de faire de la « Grosse Pomme » son nouveau terrain de jeu. Peter et Miles pourront cependant compter sur le soutien de leurs amis et proches. Dont Harry Osborn, meilleur ami de Peter, qui revient dans l’équation alors qu’il vient de survivre à un cancer. Celui-ci compte bien mettre cette deuxième chance au profit des autres… Et oui, il y a Venom aussi, mais tout ça, vous le savez déjà si vous avez vu les trailers…
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Le scénario est clairement l’un des points forts du jeu. Infiniment plus évolué et travaillé que celui d’un film du MCU, il s’attarde sur le background des personnages principaux et secondaires, pour construire une histoire aussi cohérente qu’attachante. Le script prend le temps de développer les rapports entre les personnages, leur passé ou leurs personnalités. Ainsi par exemple, le lien qui unit Peter à son meilleur ami, Harry, est saisissant, voire émouvant au possible. Comme on ne l’a jamais ressenti dans un film, qui à sa décharge, est limité par un format beaucoup plus court qu’un jeu vidéo : en 2h, on développe moins d’aspects ! C’est donc une force pour le jeu d’Insomniac : il n’est pas rare que le joueur ressente de la compassion, de l’empathie, même pour certains vilains.
Cette écriture bien ficelée est aussi un plus au service du gameplay. Puisque l’on peut incarner à tour de rôle Miles ou Peter, on pourrait facilement trouver un certain déséquilibre, dans un récit qui privilégie l’un plus que l’autre. Le joueur lui-même pourrait choisir de développer un personnage plus que l’autre. Mais il n’en est rien. Justement parce que l’on veut en découvrir davantage tant pour l’arc de Peter que pour celui de Miles. Qui finissent de toute façon par se croiser à plusieurs occasions, forcément ! En d’autres termes, les deux bénéficient d’un traitement égal…
Une réalisation qui prend encore plus de hauteur



La première chose qui va vous surprendre avec ce Marvel’s Spider-Man 2, c’est la qualité de sa réalisation. Comme si Sony avait décidé d’en faire son nouveau « jeu vitrine » ! Le jeu qui, à lui seul, vous fait la démonstration des prouesses de la PlayStation 5. Et ici, on utilise tout les « plus » de la console : ray-tracing OK, rapidité des chargements c’est OK aussi, retours haptiques de la DualSense bien entendu… Donc un jeu qui utilise pleinement les capacités de la PS5, et qui vous démontre que vous n’avez pas acheté la console pour rien.
Du point de vue de la technique, on est très clairement sur l’un des plus beaux jeux de la machine de Sony. Marvel’s Spider-Man 2 est nettement au niveau d’un God of War Ragnarok ou d’un Horizon Forbidden West. Les graphismes sont magnifiques, on apprécie en particulier les expressions faciales ou les nombreux détails qui donnent vie à New York. Regardez un peu par les fenêtres, dans les appartements, on a l’impression de rentrer dans l’intimité des New Yorkais… Le soucis du détail est poussé jusqu’à la tenue de nos super-héros, plus ou moins dégradée en fonction de l’état de votre barre de santé ! Et on ne parle même pas des nombreuses références à l’univers Marvel ou de l’Homme Araignée glissés ici ou là !
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D’ailleurs, puisqu’on parlait plus haut de la ville, elle est plus grande que dans les deux premiers jeux, puisque de nouveaux quartiers comme Harlem ou le Queens agrandissent la map. Le jeu est parfaitement fluide, avec des sensations vraiment grisantes lorsque vous plongez dans le vide ou vous élancez avec vos toiles entre les gratte-ciels… Sans que la machine n’en souffre ! Bien entendu, il n’est pas dénué de défauts. Et pendant la réalisation de ce test, on aura remarqué quelques petits loupés. Comme un PNJ vaincu dont le corps lévite au dessus du sol (photo ci-dessus). Ou un freeze après avoir récupéré un cristal dans la quête annexe de l’Homme de Sable. Ou encore des faux-raccords en passant d’une phase de gameplay à une cinématique. Notamment la tenue portée par Peter lors de la séquence, qui n’est pas celle que vous lui avez affecté in-game… Mais hormis ces petites exceptions, tout roule !
Le jeu brille aussi par une excellente bande-son. On retrouve John Paesano à la composition de la bande-originale du jeu. Le compositeur américain qui signait déjà les OST des deux précédents épisodes, ou encore des plages de Marcus dans Detroit : Become Human. On peut aussi saluer le travail accompli sur le doublage. Avec une distribution VF qualitative, avec notamment Donald Reignoux (Peter/Spider-Man), Grégory Lerigab (Miles Morales), Jérémie Covillault (Lonnie Lincoln/Tombstone), Jessica Monceau (MJ Watson), Gabriel Bismuth-Bienaimé (Harry)… Les doubleurs s’autorisant notamment quelques références ou vannes bien senties.
Un jeu qui donne envie de tisser !



Marvel’s Spider-Man 2 est un jeu qui a été pensé pour être accessible à tous. Grâce aux différents niveaux de difficulté proposés, un joueur néophyte y prendra autant de plaisir qu’un gamer averti. Bien que le jeu de Insomniac vous demande de mémoriser de nombreuses commandes, celles-ci sont régulièrement affichées à l’écran, lorsque vous pouvez par exemple déclencher un combo, ou que vous devez vous propulser dans les airs. Certaines phases vous demanderont cependant un peu plus de concentration et de rapidité. Lors de phases de QTE par exemple, ou lors de courses poursuites où vous devrez éviter de vous faire semer.
Le jeu est riche, extrêmement riche en contenu. Si la durée de vie est correcte pour la quête principale (en moyenne une dizaine d’heures), vous risquez de passer beaucoup plus de temps manette en main si vous êtes un complétiste. Car du coté des quêtes annexes, on frôle l’orgie ! Et il y en aura pour tous les goûts : incendiaires ou cambrioleurs à maîtriser, New Yorkais à aider, différents collectibles à trouver… Une fois tous les types de missions débloqués, votre carte risque vite de ressembler à une map de jeu Assassin’s Creed, avec un milliard de points d’intérêt.
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Ce qui est loin d’être un mal, bien au contraire. Et d’ailleurs, si vous ne souhaitez pas vous faire botter les fesses par un boss, on vous conseille justement de faire régulièrement des pauses dans la quête principale, pour faire des missions annexes. Bien que la curiosité vous pousse souvent à privilégier l’histoire. Vous en aurez besoin d’une part pour augmenter votre niveau, et donc gagner des points d’XP à dispatcher sur vos arbres de compétences (un pour Pete, un pour Miles et un pour les deux)… Mais aussi trouver les matériaux nécessaires pour upgrader vos tenues, vos gadgets, vos techniques… De même, on vous conseille d’alterner dès que possible entre Miles et Peter, et à ne surtout pas upgrader l’un plus que l’autre.
Pour le reste, la jouabilité est encore plus accessible et mieux maîtrisée que dans les premiers opus. Se balancer à toute vitesse entre les immeubles est un bonheur, et déployer votre delta-wing (une wingsuit) est encore plus grisant. Et que dire de la combinaison delta-wing+courants d’air qui vous propulse à toute vitesse entre les toits… On aime aussi la façon dont les développeurs varient le gameplay avec des phases plus originales, mais déjà cultes (on vous laisse la surprise). Le jeu touche à tout : beaucoup de baston, de l’infiltration, des poursuites, et même un peu de sport… Autant de phases différentes qui font de Marvel’s Spider-Man 2 un jeu extrêmement bien rythmé. Le jeu se déroule du début à la fin sans que l’on ne s’ennuie un seul instant. Pire : si notre organisme ne nous rappelait pas régulièrement qu’il faut aussi dormir… Il est possible que nous ayons été tentés de boucler l’aventure en un seul run, tant il est difficile de décrocher !
Au final



Pour sa réalisation, pour son ambiance, pour son scénario ou encore pour son gameplay, Marvel’s Spider-Man 2 est un jeu parfaitement maîtrisé. Insomniac Games réalise un double exploit. Le premier est de nous offrir ce qui est sans doute le plus beau jeu PS5 de l’année, et l’un des meilleurs de la console… Le second est de nous livrer LE film d’action Marvel dont on rêve depuis si longtemps. Ce film aussi beau que bien écrit, d’une qualité que ni Marvel ni Disney ne semblent aujourd’hui capables de nous proposer. Faute de temps sans doute, d’envie peut-être.
Mais Marvel’s Spider-Man 2 est beaucoup plus qu’un bon jeu vidéo. Il transpire de partout la passion, l’amour pour l’Homme Araignée, à travers ses références et ses intentions ! Et on imagine facilement les développeurs, quelques années en arrière, avec des posters et des comics Spider-Man plein leur chambre d’ado. Ces mêmes chambres que vous pouvez apercevoir dans le jeu, si vous avez l’indélicatesse de mater par les fenêtres des immeubles. Alors, si vous êtes vous même un fan, Marvel’s Spider-Man 2 est un jeu qui a été pensé pour vous. Et si ce n’est pas le cas, foncez quand même : on ne passe pas à coté d’un tel chef d’œuvre !
Marvel’s Spider-Man 2

- Par : Insomniac Games, pour Sony Interactive Entertainment
- Sur : PS5
- Genre : action/aventure
- Classification : PEGI 16
- Prix : 79,99€
- Condition de test : testé sur une version fournie par l’éditeur. Jeu terminé.
Les points positifs :
- Visuellement, c’est une leçon !
- Le scénario, qui fait passer ceux des films du MCU pour une rédaction d’élève de CM2
- La jouabilité adaptée à tous les profils de joueurs
- Pouvoir incarner Peter ET Miles
- Les combats dynamiques
- Un jeu rythmé
- Au bout du fil ou en delta-wing, les sensations grisantes lors des déplacements
- Bourré de références : le jeu n’oublie pas le fan-service
- La musique de John Paesano
- Le doublage VF de qualité
- Solide durée de vie si vous visez le 100%
Les points négatifs :
- La fin du jeu qui arrive trop vite : on aurait aimé plus
- On n’échappe pas à quelques petits bugs
- Son prix de 80€, ça c’est un peu moins « universel »