Faire des courses avec de toutes petites voitures, sur des circuits délimités par un bol de céréales, une agrafeuse et des double-décimètres… Voilà le concept de Micro Machines, une licence de l’âge d’or du jeu vidéo, qui fait aujourd’hui son grand retour.

Quand j’étais petit…

Micromachines World Series

Quand j’étais marmot, figurez-vous que nous n’avions pas encore de consoles dans notre salon ! Alors, on s’occupait comme on pouvait. On jouait à la guerre, dehors… Ou aux billes, sans oublier les petites voitures ! A la tête d’une grosse collection de Majorettes, je me lançais, contre mes potes, dans des courses, sur des circuits tracés à même le sol. Avec des virages matérialisés par divers objets. Un vieux Big Jim, des boites d’autres jouets, des Lego… Tout était bon à recycler !

Aussi, je criais ô génie lorsque sortait, quelques années plus tard, un certain Micro Machines, en 1991 sur NES. Et oui, déjà à l’époque, Codemasters était là, avec une licence qui allait traverser les âges. Mais surtout une licence développé par de grands enfants ! Des programmeurs ayant conservé tout l’esprit des cours de récré. Pour notre plus grand plaisir !

Ne le cachons pas, Micro Machines avait surtout vocation à faire de l’argent, sur un produit commercialisé par Hasbro. Car, oui, Micro Machines avait été développé pour « vendre » les petites voitures éponymes, vendues aux enfants au rayon jouets du supermarché. Il n’empêche que le jeu était extrêmement fun !

Mais ça, c’était il y a longtemps ! Le dernier jeu « consoles » de la licence étant Micro Machines V4, en 2006 sur PS2, PSP, X360 et DS. Et comme le temps nous rattrape toujours, voici nos miniatures préférées de retour. Cette fois en 4K ! Bienvenue en 2017, à l’époque de la full HD et des 60fps !

Des minis dans un monde de géants

Vous l’aurez compris, Micro Machines World Series est un jeu de courses. Le jeu vidéo s’appuie toujours sur le jouet éponyme, s’affrontant dans des arènes construites par des enfants avec les moyens du bord, avec les objets du quotidien. Le jouet ne se trouve plus que dans les brocantes, mais la licence vidéoludique semble avoir traversé les âges…

Vous retrouverez donc pour cadre la table du p’tit dej’, le jardin, le bureau avec les cahiers de devoirs… Le joueur devra prendre le volant de véhicules de tout type : voiture, tank, ambulance, hydroglisseur… Tout ce qui a un moteur et qui peut aller vite est susceptible d’apparaître dans Micro Machines.

Et puisque l’on parle de jouets, ceux qui, comme moi, ont grandi dans les années 80-90 apprécieront de retrouver ici des partenaires de l’époque : GI Joe, Nerf ou encore les Hippo-Gloutons !

Ceux qui ont vu le film « Chérie, j’ai rétréci les gosses » le savent déjà ! Lorsque l’on devient si petit, la moindre chute de la table basse Ikéa peut s’avérer mortelle. Et c’est aussi le cas ici : un virage pris trop large, et c’est la chute !

Plein de petites références

Ce paragraphe pour saluer l’initiative des développeurs, consistant à truffer le jeu de petites références qui raviront la génération « Club Dorothée » !

Ainsi, dans vos parties multi, vous retrouverez des avatars qui vous rappelleront de bons vieux souvenirs. Je parle évidemment de ces avatars pixélisés qui sont les mêmes que ceux des versions 16 bits ! Le rocker avec ses lunettes de soleil, la bimbo aux lèvres botoxées… Un hommage, plus qu’une référence !

De même, vous pourrez débloquer des phrases prononcées par vos pilotes (pour chambrer, ou en guise d’introduction, par exemple). Et pour l’un d’entre eux (un véhicule GI Joe, j’en ai parlé plus haut), vous pourrez entendre : « GI Joe va toujours au combat » ; « Contre tous les méchants de l’univers » ; « GI Joe toujours triomphera » ; « Il est le plus grand des héros sans frontière »… Mettez-les bout à bout, et vous obtenez les paroles du générique du dessin animé GI Joe, chanté par Bernard Minet dans les années 80-90 😉

Le minimum syndical

Ce qui marque d’entrée, lorsque l’on lance Micro Machines World Series, c’est la (trop grande) sobriété de son menu.

Douze véhicules, et trois modes de jeu, pour une dizaine de maps… On a vu mieux ! Le premier mode est celui qui vous permettra de participer à des courses. Classique ! Le second mode est un jeu en arène, dans lequel vous allez affronter vos amis à l’aide d’un arsenal explosif. Point positif : ce mode est jouable jusqu’à quatre (encore faut-il posséder quatre manettes).

Enfin, le troisième mode est appelé « élimination« . Comme son nom peut le laisser deviner, toute chute du plateau est définitive, et le vainqueur est le dernier qui reste en vie…

Un mode en ligne vient ajouter de la compétition, mais est lui aussi relativement sobre. On y retrouve les modes cités plus haut, mais avec cette fois du multijoueur jusqu’à 12 joueurs. La carotte qui va vous faire décrocher des scores dans ce mode est tout simplement les nombreux unlockables (couleurs alternatives des véhicules, stickers, phrases pour chambrer l’adversaire…).

Un online pas terminé ?

Un mode online qui ne m’a pas vraiment convaincu ! Parfois, il décroche en pleine partie, ou souffre de quelques chutes de framerate. Et parfois, il ne trouve tout simplement pas le nombre d’adversaires. Et se contente de vous balancer en pleine course contre des concurrents joués par l’IA, qui joue ici les bouche-trous.

Finalement, on fait très vite le tour de ces modes, qui s’avèrent tout de même plaisants à plusieurs. Si vous jouez en solo, en revanche, c’est un peu plus compliqué. Comme on aurait pu s’en douter, vous ne trouverez pas de mode story ou de championnat solo ici. Le joueur solitaire devra se contenter d’affronter l’IA dans les modes cités plus haut.

Graphismes : le minimum synd… ah ouais, là aussi ?

Un Micro Machines en HD, les plus grands fans en ont rêvé. Forcément, ce sera plus beau, plus fluide… Avec un affichage en 4K, en 1080p et en 60 fps… Elle est loin l’époque des gros pixels !

Mais… Si le jeu est beau et très coloré, il ne casse pas non plus la baraque ! Je m’attendais à évoluer dans des décors hyper-réalistes. Ils sont détaillés, mais me semblent parfois moins chouettes que dans un Pikmin sur Wii-U, par exemple.

Malgré le fait que le jeu ne soit pas de ceux qui pèsent le plus lourd… Malgré le fait que ses graphismes ne sont pas non plus hyper révolutionnaires, MMWS trouve quand même le moyen d’inviter quelques bugs à la fête !

De l’aliasing, des chutes de framerate, le jeu qui plante… Il faut de tout pour faire un monde, et nos amis les bugs n’ont pas été oubliés. On pourrait aussi parler de la caméra qui se barre sans prévenir (notamment en mode arène). Je vérifie, et je suis bien sur une PS4, sur un soft qui aurait pu se faire passer pour un jeu PlayStation 3… Je ne comprends pas !

Et puis ce flou en arrière-plan (et parfois au premier plan) ! On ne sait pas trop s’il s’agit d’un effet de style ou d’un cache-misère ! Ça aurait pu marcher, mais ici, il faut avouer que ce choix n’est esthétiquement pas des plus heureux. Et peut donner mal au crâne, aussi…

Un gameplay à apprivoiser

Le soft n’est pas vraiment compliqué à prendre en main. Il est même plutôt relativement accessible. Une touche pour accélérer, une autre pour utiliser les armes, et le stick pour se diriger… Vous n’aurez pas besoin de plus.

Sur le papier, tout ceci n’est pas compliqué à assimiler. Dans la réalité, tout n’est pas si simple ! En effet, nous ne sommes pas ici dans un jeu en vue arrière, mais dans une vue du dessus, en 3D. Et croyez-moi, ça change pas mal de choses ! A plus forte raison lorsque la manette s’avère très sensible, et qu’une légère impression pour prendre un virage à 40° vous fait partir en tête à queue.

Ajoutez à cela le fait que le soft se révèle assez punitif. Il ne tolère pas l’erreur, et il vous arrivera souvent de pester parce que vous venez de vous crasher, alors que vous aviez de la marge pour passer. On se crashe souvent sans comprendre pourquoi. Qu’il s’agisse du décor ou des adversaires, les hitbox du jeu me semblent un peu trop souvent mal calibrées.

De ce fait, le jeu ne respecte pas l’équation simple qu’est « Micro Machines = fun » ! Le soft est amusant dès lors que l’on joue avec d’autres humains. Hélas, ses nombreux problèmes de collisions et de jouabilité vont vite vous donner l’envie de passer votre manette sous un rouleau compresseur.

Et je ne vous parle même pas de l’IA… Ou plutôt si, je vais vous en parler ! Mais j’ai tant à dire que je lui réserve le paragraphe suivant !

« Maîtresse, fais-moi mal ! »

Vous aimez porter du cuir avec pointes, et qu’une dominatrice vous lacère la peau à coups de martifouet ? Alors vous avez fait le bon choix, car vous allez souffrir !  Et votre bourreau n’est autre que… L’intelligence artificielle !

Car vous allez vite réaliser que Micro Machines World Series est un jeu difficile ! Principalement parce que les développeurs nous ont programmé une IA qui frôle le sadisme. Je passerai outre le fait que celle-ci semble parfois totalement invincible. Ou que le moindre contact vous envoie valdinguer à dix mètres…

Non… Car le plus rageant est le vice avec lequel l’IA va vous pourrir, pour ne pas dire vous terraformer le derrière. Dans Micro Machines, on peut utiliser des armes ? Alors allons-y gaiement ! Il est souvent impossible de faire cinq mètres sans se manger un missile, une mine, ou sans se faire pousser dans un piège mortel. C’est bien simple : dès lors que vous vous engagez dans une course, vous devenez tout bonnement la cible de l’IA, qui se déchaîne à vous faire la démonstration de tout l’arsenal disponible dans le jeu !

Au final

Les jeux Codemasters se suivent, et ne se ressemblent pas forcément. Et il est assez incompréhensible, après un très riche et génial DiRT 4, de faire face à une légende comme Micro Machines ici épurée de tout contenu. Le principe du jeu est génial, mais ce CD manque très nettement d’ambition ! Et de finition… L’attente était si grande que la déception n’en est que plus forte.

Le titre lance aussi le débat autour du « faut-il remasteriser coûte que coûte les hits d’hier ? » Oui, si c’est bien fait. Hélas ici, le jeu laisse l’impression qu’il a été développé pour jouer sur la fibre nostalgique des fans et… C’est tout.

Au final, Micro Machines World Series est un titre à essayer si vous êtes fan de la série, ou si vous êtes un casual gamer en mal de titres offrant du fun lors de vos parties en local avec des potes. Car c’est bien là le hic avec ce MMWS : s’il est excellent à plusieurs, on tourne trop vite en rond en solo… Le jeu est sympa, mais présente des défauts qui auraient été futiles dans les années 90… Mais pas à l’époque des Rocket League ou Mario Kart 8 !

Aussi, espérons qu’une mise à jour viendra rapidement rendre à Micro Machines ses lettres de noblesse ! Et peut être des DLC aussi…

Micro Machines World Series

Par Codemasters, distribué par Koch Media sur PC, Xbox One et PS4. Pegi : 7. Prix : environ 25€.

Micromachines world series

 

Les + :

  • La prise en main quasi instantanée
  • Les petites références à la licence
  • Quelques circuits sympas
  • Un peu de collectionnite
  • Un jeu bien fun en multi (local ou online)
  • Jusqu’à 4 joueurs en local, 12 online
  • Les musiques qui collent à l’ambiance
  • Les voix en VF
  • Un prix mini (environ 25€)

Les – :

  • Un contenu trop maigre
  • Donc une durée de vie relativement courte
  • Mais où est le mode solo ?
  • Une IA sur-cheatée et trop agressive
  • Les collisions incompréhensibles
  • Les bugs d’affichage (ralentissements, plantages…)
  • Soucis de caméra
  • Le jeu stresse plus qu’il ne détend
  • Jouable à 90% online
  • Un online approximatif
  • En online, la grille complétée par l’IA lorsqu’il manque des joueurs
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