Dans la Chine des Trois Royaumes, la guerre est une nouvelle fois déclarée ! Omega Force rempile pour un neuvième volet de sa saga Dynasty Warriors (sans compter les « Empires » !). Avec pour argument de vente, cette fois-ci, la promesse d’un monde ouvert ! Il n’en fallait pas plus pour nous donner l’envie de voir ce que Dynasty Warriors 9 avait sous le capot !

Retour dans les Trois Royaumes

Ce mois de février, c’est une licence vieille de tout juste 21 ans qui est de retour sur la génération actuelle de machines ! Car le tout premier Dynasty Warriors est sorti très exactement le 28 février 1997 sur PlayStation. Et si l’on compte les rééditions, les spin-off, la série principale et les « Empires » (épisodes à la dimension stratégique plus poussée), la licence compte à ce jour une trentaine de titres !

Mais c’est bel et bien le neuvième épisode numéroté de la série principale qui nous intéresse aujourd’hui. Il est disponible depuis le 13 février sur PS4 (et PS4-Pro), Xbox One et PC. Comme pour les précédents opus, il est signé Omega Force, la filiale de Koei-Tecmo derrière nombre de Musô de la marque (Samurai Warriors, Hyrule Warriors, One Piece Pirates Warriors…).

Lire aussi notre test de Dynasty Warriors 7 Empires

Dynasty Warriors 9 est, comme ses prédécesseurs, un hack’n slash. Il est donc même plus précisément ce que l’on appelle un musô. Autrement dit, un jeu de combat dans lequel votre personnage surpuissant (cinq niveaux de difficulté possibles) va devoir affronter des ennemis qui vous tombent dessus en masse. Des grappes de 1000 à envoyer valdinguer d’un coup de lance ou d’épée. Jouissif !

Scénaristiquement parlant, la série Dynasty Warriors vous emmène dans une Chine des Trois Royaumes revisitée, et romancée. Autrement dit, nous allons parler ici de dynasties qui se font la guerre pour la possession de territoires, dans la Chine du IIIe siècle. Les empereurs Han sont jugés trop faibles, et la secte des Turbans Jaunes lève une révolte. Quelques petites trahisons plus tard, le royaume est divisé en trois parties : le Wei, le Shu et le Wu. Le jeu va donc vous permettre d’incarner des généraux tout droit venus des livres d’Histoire, comme Cao Cao, Sun Jian ou Zhang Jiao… Soit près d’une centaine.

Du nouveau dans la série

Qui dit nouveau support dit aussi nouveautés. Et lorsque la série vous proposait autrefois une carte de Chine morcelée, c’est ici (et pour la première fois), un véritable monde ouvert qui s’offre à vous ! Je devine les ceusses qui me rétorqueront que l’openworld n’a plus rien d’original de nos jours… Mais par ce choix, Omega Force ose sortir de sa petite zone de confort, installée depuis tant d’années. Et on ne peut donc que saluer l’initiative.

Un monde ouvert qui va apporter au titre un soupçon de RPG, avec des ressources à collecter, des marchands d’armes ou d’équipement… Et la possibilité de crafter votre matériel (à l’aide desdites ressources, justement). De même, dans cet immense monde ouvert, vous allez maintenant trouver de nombreux PNJ qui, après un bref dialogue, vont vous proposer de nombreuses quêtes secondaires. L’argent gagné vous permettra aussi d’acheter des chevaux, voire des maisons qui vous permettront à la fois de vous reposer, et d’obtenir un avant poste sur des lieux stratégiques.

Le jeu offre donc toutes les qualités d’un openworld, mais en reprend parfois aussi les travers. Ainsi, sur une carte qui vous semblera souvent un poil trop vide et dénuée de vie, les voyages d’un point à l’autre sont parfois longs, très longs. Et ce même en actionnant le trajet automatique de votre cheval. Heureusement, les développeurs ont aussi pensé au déplacement rapide !

La (mauvaise) surprise du chef !
S’il est une erreur dont on se serait bien passé, c’est bien celle concernant la sauvegarde du mode libre ! Car DW9 dispose d’un mode vous permettant de jouer la mission de votre choix, avec votre personnage favori ! Intéressant !! Mais les données de sauvegarde de chaque officier sont partagées entre le mode libre et le mode histoire. Autrement dit, si vous aviez commencé l’histoire d’un personnage et que vous le jouez en mode libre (ou l’inverse), votre précédente sauvegarde sera écrasée…

83 points de vue à découvrir

Comme nous l’avons vu plus haut, le jeu va vous permettre d’incarner près d’une centaine de personnages différents. Et chacun va apporter sa pierre à l’édifice « scénario du jeu » en vous permettant de jouer son point de vue. Soit très exactement 83 histoires à découvrir (et autant de fins). Et ce en choisissant parmi des catégories, qui ne sont autres que les camps des Shu, des Wei ou des Wu. Le jeu vous permettra même de jouer les Turbans Jaunes, en incarnant notamment leur chef Zhang Jiao.

Mais comme vous pouvez vous en douter, votre toute première partie ne vous offrira pas ce choix. Et la toute première fois, seul Cao Cao sera disponible, et vous devrez débloquer tous les autres personnages en avançant dans l’histoire. Une histoire qui débute donc par la fameuse révolte des Turbans Jaunes.

Ou plutôt, en ce qui vous concerne, débute par un tutoriel, devrais-je dire ! Un passage facultatif, mais que je ne puis que vous recommander, ne serait-ce que pour apprendre un maximum de techniques. Car aux coups de base vont venir s’ajouter de puissants combos, ou des attaques spéciales dévastatrices.

Une prise en main rapide

S’il est un point positif que l’on ne peut pas contester, c’est bien la prise en main assez aisée du jeu ! Les commandes répondent au quart de tour, et il n’en faudra pas moins pour espérer survivre lors de vos combats à un contre mille ! Les combos ont été revus, et de nouvelles mécaniques vont vous donner un avantage certain ! Les attaques sont interactives et s’adaptent à la situation. Certaines peuvent même altérer l’état de l’ennemi (en le sonnant par exemple).

Ainsi, les attaques basiques se répartissent sur les touches de la manette : triangle pour une attaque réactive, carré pour une attaque balayante, rond pour une attaque musou, et croix pour sauter ou dasher.

Ces mêmes touches triangle/croix/carré peuvent aussi être utilisées avec R1 pour des « attaques déclenchantes » ! Et R1+rond vous permettra d’envoyer une spectaculaire (et dévastatrice) attaque spéciale.

Viennent ensuite quelques commandes annexes très utiles, comme la possibilité d’appeler votre monture (L2) ; de vous soigner en utilisant des items de soin (croix de direction vers le haut) ; ou encore R3 qui vous permettra de locker un adversaire bien précis. R1 utilisé devant un mur vous permettra de sortir le grappin… De plus, on pourra aussi utiliser des éléments du décor : tirer par exemple sur des barils d’huile pour les enflammer et les faire exploser.

Stratégie quand tu nous tiens !

Ainsi présenté, DW9 a tout du bon gros défouloir. Mais le jeu vous permettra aussi des approches plus stratégiques. Ainsi, lors des prises de forteresses, vous pourrez par exemple nettoyer les tours d’angle, afin d’ouvrir une voie stratégiquement avantageuse à vos alliés.

De même, plutôt que de « bourrer dans le tas » , vous pourrez choisir d’aller vous emparer des réserves de l’ennemi pour l’affaiblir. À vous de voir s’il est plus intéressant de ratisser un maximum de soldats pour gagner de l’expérience ; ou de vous attaquer directement à l’officier du coin pour déstabiliser ses troupes et mettre fin plus rapidement au combat. Et c’est bien là la grande qualité du titre : un nombre conséquent de possibilités qui vous procure une liberté d’action quasi-totale.

La technique du pauvre

Et voici le moment d’aborder le (très) gros point noir du jeu : sa réalisation technique ! Mais avant tout, je dois quand même vous préciser que le jeu a été testé sur une PS4 classique. Et j’ose espérer que le rendu graphique sera meilleur sur une PS4-Pro !

C’est donc dès le lancement de votre première partie que vous allez prendre une claque, mais pas dans le bon sens du terme ! Une chose est sûre, nous sommes très loin ici de tourner à 60 fps. Lors de mes premières parties, j’ai même été pris d’un doute, me demandant si les précédents volets PS3 n’étaient pas plus fluides ?

Il faut dire qu’affichant parfois plus d’une centaine de personnages à l’écran, le moteur crache souvent du sang ! Les développeurs ont donc certainement dû optimiser l’affichage comme ils le pouvaient, en réduisant par exemple le nombre d’éléments affichés dans le décor. Il en résulte des panoramas qui sont jolis, mais souvent un peu trop vides (voire ternes) pour un jeu de cette génération. Les développeurs utilisent aussi énormément cette technique consistant à imprimer un effet de brouillard (blur) en arrière-plan du jeu. Parfois trop prononcé, et me rappelant cette bonne vieille PlayStation 2.

Une armée de… bugs !

Certes, nous sommes ici dans un jeu dont la jouabilité est très typée « arcade » mais… Sur certains aspects, cela défie les lois de la physique. Votre cheval qui, tel un tank, défonce la plupart des arbres… Il m’a même semblé être quasi invincible lorsque je chevauchais au milieu de hordes ennemies. Et je réalise que je n’ai même pas encore parlé de la caméra qui se barre dans tous les sens si vous avez le malheur d’omettre de locker l’ennemi ! En pleine bataille, il est pénible de lutter autant contre la caméra que contre les adversaires…

Et puis, sans surprise, nous allons retrouver ici pas mal de bugs. Cheval qui reste en lévitation contre un coin de mur lorsque vous en descendez… Ennemis qui trépassent dans des positions assez improbables… Aliasing, tearing plus que de raison et décors qui disparaissent à l’horizon, lorsque par exemple vous tournez la caméra depuis une tour… De gros défauts qui viennent compléter un tableau qui n’est pas joli joli…

Une ambiance sonore mi-figue, mi-raisin

J’avoue être assez partagé concernant l’ambiance sonore du titre. Notamment  pour les nombreuses musiques, assez inégales. Autant, lors des phases d’exploration ou dans les menus, les pistes aux sonorités asiatiques sont superbes et vous plongent dans l’ambiance de cette Chine des Trois Royaumes… Autant les thèmes « métal » des combats me semblent anachroniques.

Ils ne sont pas moches, et vont sans doute vous donner envie de frapper très fort… Mais ne collent pas à l’ambiance, à mon sens ! Et cela se ressent d’autant plus que, parfois, vous passez d’un village à une zone de combat en une fraction de seconde… Et la transition musicale n’en est que plus étrange. Un peu comme lorsque la playlist de votre MP3 est réglée sur random, et que vous passez d’un Massive Attack à du Ministry…

Et puis… L’ambiance sonore, c’est aussi les voix du jeu. Et il n’y a pas à dire : des Chinois du IIIe siècle qui s’expriment en Anglais, ça peut surprendre ! Alors, sans plus tarder, nous vous recommandons de vous rendre dans les paramètres de langage, puisque DW9 peut aussi être joué avec des voix japonaises ou chinoises. Et ô joie : les sous-titres peuvent enfin s’afficher en VF.

Une grosse mise à jour fin février
Pendant que nous étions en train de rédiger notre test, Omega Force a publié une mise à jour importante (1.04) le 26 février. Elle améliore notamment les conditions pour débloquer les officiers ; les mouvements des soldats pendant les batailles ; le positionnement des grappes… Elle corrige aussi de nombreux bugs (des objectifs qui se bloquaient dans certaines missions), l’affichage de certaines rivières, etc. Elle complète un précédent patch qui venait corriger le framerate du jeu (principalement pour les PS4 Pro et Xbox One X).

Au final

Dynasty Warriors 9 n’est pas un mauvais jeu ! Et on peut même dire qu’en sortant de ses carcans, instaurés depuis tant d’année, Omega Force offre un vrai coup de fraîcheur à une licence qui en avait grand besoin ! Le jeu est vraiment fun à jouer, et l’openworld apporte de nouvelles mécaniques à la série, qui ne pourront qu’enchanter les fans.

Hélas, le jeu pêche par une réalisation antique : tel un gros bouton blanc au milieu de la figure, vous risquez de ne voir que cela du début à la fin de l’aventure ! Et pour profiter des qualités énumérées plus haut, il va falloir passer outre les lacunes techniques du jeu, qui semblent dater des débuts de la PS3. Peut-on passer outre la technique si le jeu est agréable à jouer ? Oui, bien entendu… À condition que ces défauts ne vous sautent pas au visage !

Reste donc à peser le pour et le contre. Allez vous privilégier le fond ou la forme ? Le contenu ou le rendu graphique ? Car oui, Dynasty Warriors 9 est techniquement décevant. Mais il conserve malgré tout ce qui fait la sève de la série : un gameplay nerveux et jubilatoire. De plus, si l’on gratte un peu, ce nouvel épisode s’avère plein de promesses pour le futur de la série…

Dynasty Warriors 9

  • Par Omega Force, pour Koei-Tecmo, sur PS4, Xbox One et PC.
  • Classification : PEGI 16.
  • Prix : entre 45 et 60€ selon les revendeurs.

 

Conquête royale :

  • Un chara-design de folie
  • Très grosse durée de vie
  • Un gigantesque openworld
  • La météo dynamique et le cycle jour/nuit qui influent sur les batailles
  • Une version romancée des Trois Royaumes
  • Une jouabilité facile à prendre en main
  • Des combos dévastateurs
  • La liberté d’action
  • Le jeu est fun dans l’ensemble
  • 83 héros…
  • … Et chacun a sa propre fin
  • Des tonnes de quêtes secondaires
  • Sous-titres en VF

Pétard mouillé :

  • L’openworld est souvent trop vide…
  • …Et parfois un peu terne
  • Pas vu si peu de fps depuis au moins dix ans
  • Des bugs en pagaille
  • La caméra souvent à l’Ouest
  • Les musiques métal anachroniques
  • Le partage de sauvegarde entre mode libre et mode histoire
  • Une physique qui défie parfois les lois de… la physique
  • Les missions deviennent vite répétitives
 .