Red Dead Redemption : un portage superbe mais qui reste un jeu de 2010

Si Red Dead Redemption II a marqué les esprits en 2018, vous vous doutez bien qu’il y a eu un Red Dead Redemption premier du nom ! Et celui-ci est sorti en 2010, sur PS3 et X360. Il y a 13 ans… Déjà ! Alors, en attendant la sortie de GTA6, Rockstar Games a décidé de nous proposer un remake de son premier RDR ! Mais en 2023, c’est sur PS4 et Switch que cela se passe ! Alors, il est temps de vous en parler avec un nouveau test !

Ambiance cowboys, Far West et gunfights !

Si on vous parle de Rockstar Games, il y a de très fortes chances pour que 99% d’entre vous nous citent la série des GTA ! Aujourd’hui c’est LE monument vidéoludique du studio américain, qui dure dans le temps et sait se faire désirer (GTA V est sorti en 2014, a vécu sur 3 générations de machines…). Mais le studio a d’autres cordes à son arc. Ainsi par exemple, de nombreux joueurs espèrent toujours une suite de Bully. Mais s’il est un autre titre de Rockstar qui a marqué les esprits, c’est bien Red Dead Redemption !

Sans doute avez vous joué au second opus, sorti en novembre 2018 ! Un fantastique et gigantesque openworld qui vous plongeait dans l’ambiance des westerns spaghetti. On se souvient encore tous de ce jeu incroyable… Hélas aussi marqué par des bugs à la hauteur de sa démesure ! Mais parmi les fans de la licence, il y a aussi ceux qui ont pu jouer à Red Dead Redemption. Le premier opus, sorti en 2010 sur PS3 et XBox 360, et qui plantait déjà le décor. Premier opus, vraiment ? Et bien, les joueurs les plus anciens le savent : RDR est en réalité la suite de Red Dead Revolver, sorti en 2004 sur PlayStation 2 et sur la première XBox. Avec, déjà aux commandes, Rockstar San Diego.

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Mais revenons à notre jeu du jour. Celui dont l’annonce a créé la surprise il y a quelques semaines : Red Dead Redemption, de retour après une longue absence, sur les consoles modernes. Exceptée la XBox Series X/S, pour laquelle le jeu original X360 figure déjà dans le catalogue grâce à la rétrocompatibilité. Restent ainsi la PS4 (et donc la PS5), et la Switch, pour accueillir John Marston. La Switch, vraiment ? Doit-on craindre pour la console de Nintendo ? Va t-elle suer du sang, avec un jeu aussi costaud ? Doit-on s’attendre à un festival du bug et du problème technique ? À plus forte raison en constatant que le jeu pèse un peu plus de 11GO ? Pour rappel, c’est moins que Life is Strange 2 sur le même support !

Mais après tout, pourquoi pas ? La Switch nous a bien servi un excellent The Witcher 3 : Wild Hunt ! On peut donc espérer le meilleur pour ce jeu qui, initialement on le rappelle, tournait sur des consoles aujourd’hui classées comme rétro. Et même si l’ombre de Red Dead 2, qui amuse encore YouTube avec ses nombreuses compilations de bugs, plane encore… C’est avec objectivité et une certaine excitation que l’on démarre ce test de Red Dead Redemption !

John Marston, a poor lonesome cowboy !

Si vous avez déjà eu l’occasion de jouer à un Red Dead, alors le nom de John Marston ne vous est pas inconnu. S’il revient dans le second volet, c’est le premier épisode qui le met dans la lumière, puisqu’il en est le héros. Mais que nous dit le pitch officiel ? Lorsque des agents fédéraux menacent sa famille, le hors-la-loi repenti John Marston n’a pas d’autre choix que de traquer le gang de criminels qu’il considérait autrefois comme des amis. Accompagnez Marston dans son périple à travers l’immensité de l’Ouest américain et du Mexique, alors qu’il se bat pour enterrer son passé sanglant. Dans cette version s’ajoute Undead Nightmare. Histoire d’horreur qui transforme le monde de Red Dead Redemption en lutte apocalyptique pour la survie face à une horde de morts-vivants.

On a tout les ingrédients pour vous plonger dans l’Amérique profonde du tout début du XXe siècle (1911). Période des cowboys, du Far-West, des guerres entre gangs et des gunfights, de la Révolution mexicaine… Enfin, dans la version hollywoodienne bien sûr, puisque les cow-boys étaient en réalité des gars qui gardaient des troupeaux, et dégainaient leurs armes lorsqu’il fallait défendre le cheptel contre les voleurs de bétail… Bref, un univers qui vous plaira si vous êtes fan des films de Sergio Leone.

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Concrètement, une fois en jeu, on aime cette ambiance très réussie, jusqu’à ce que le gameplay ne vienne mettre un coup de pied dans cette recette qui collait plutôt bien. Et je ne parle pas uniquement du coté un peu rigide des personnages et de leurs déplacements (puisqu’on parle d’un jeu de 2010, on retrouve la jouabilité d’époque). Non, je veux surtout parler de nombreuses missions qui s’enchaînent et qui peuvent vite saouler. Rassembler du bétail, accomplir des missions FedEx pour Bonnie MacFarlane, par exemple. Elles ont pour effet de retarder l’action, voire de donner de gros coups de frein dans l’histoire.

Alors, et j’avoue que j’en suis venu souvent à cette extrémité, on s’écarte de l’histoire principale pour aller s’amuser un peu dans l’openworld. Comme vous le faites peut-être même encore dans GTA. Mais là, on se retrouve vite face à un autre point important : ce Red Dead Redemption va plus ou moins souffrir de la comparaison avec Red Dead Redemption II, et son contenu extrêmement généreux. « Plus ou moins » car la comparaison ne tient pas (ou peu) si vous n’avez jamais joué, ou juste un peu, au second volet. Par contre, si vous l’avez poncé sous toutes les coutures… Ce premier RDR va vous paraître vide. Mais ne soyez pas trop durs : un Red Dead sur Switch, c’est juste énorme !

Un contenu XXL

Le contenu proposé est correct. Cette nouvelle version vous propose le jeu de base, et ses DLC. Dont le fameux mode Undead Nightmare bourré de zombies. Dit comme ça, on ne doute pas que les fans apprécieront cette version très complète, qui vous permet d’emmener l’intégrale de RDR partout. Ici, vous retrouverez le contenu bonus de l’Édition GOTY (tomahawk, fusil explosif, armes en or, tenues de commerçant et de maître chasseur). Pour les hardcore gamers, vous retrouverez aussi le mode Difficile, ainsi que des trophées sur PS4 (et des exploits en jeu sur Switch).

Néanmoins, on marquera quand même un bémol : le tout est vendu 49,99€ (50 euros, quoi), soit le prix d’un jeu neuf. Et pour un simple portage, ça peut refroidir. Car nous offrir tout le contenu est une chose, mais nous faire payer plein pot pour un jeu de 2010… Sans intéresser le deal avec quelques bonus supplémentaires… Ça peut quand même nous laisser sur notre faim. Peut-être aurait-il été pertinent d’ajouter du nouveau contenu, un musée, une OST… Bref, de la nouveauté justifiant ce tarif qui, du coup, nous semble un poil élevé.

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D’ailleurs, ça peut surprendre de voir un jeu annoncé sur Switch et PS4 seulement. Bon, à vrai dire, la PS5 lit les jeux PS4, donc… Mais la XBox ? Les joueurs Microsoft sont-ils laissés pour compte ? Et bien, pas vraiment quand on y pense ! Car, puisque la Series X/S lit les jeux de TOUTES les générations de ses consoles (certains devraient prendre exemple, suivez mon regard)… Et bien, vous pourrez jouer au jeu en ressortant votre version X360. Mieux, vous pourrez même faire des envieux en ressortant aussi le vrai premier épisode de la série, Red Dead Revolver, sorti sur la première XBox.

Il est un autre point qui pourra vous faire y réfléchir à deux fois, avant de vous précipiter sur ce Red Dead Redemption. Car nous parlons ici d’une version digitale, disponible uniquement en téléchargement. Mais l’éditeur nous a aussi confié qu’une version physique est prévue pour le 13 octobre prochain. Alors, partant de là si vous êtes un collectionneur de jeu vidéo, il est peut-être préférable d’attendre encore un peu plus d’un mois avant de craquer. Au moins, vous aurez une vraie version en boite. En espérant que Rockstar ne nous fasse pas l’affront de sortir une boite avec un code dedans…

Techniquement : c’est du très bon !

Je dois vous avouer que, lorsque j’ai appris que Rockstar allait ressortir Red Dead Redemption sur les consoles actuelles, j’ai eu comme un gros doute. Sans doute refroidi par un Grand Theft Auto : The Trilogy paresseux et qui sentait bon la volonté de faire de l’oseille sans vraiment se casser le derrière. Le résultat était là : trois jeux GTA de la PS2 portés sur Switch, non pas des remakes mais des portages, véritable foire aux bugs avec plus de problèmes techniques qu’à l’origine. Un exploit, ou un gros plat à la surface de la piscine !

Alors, c’est avec de grosses pincettes que j’abordais ce nouveau remake, qui ne pèse que 11GO sur votre console (quand on voit les monstres de 150GO d’aujourd’hui…). Et à ma grande surprise… Ça frappe fort ! L’intro (bien qu’un poil longue) nous plonge immédiatement dans l’ambiance de ce western spaghetti ! Bien sûr, les animations et les personnages (surtout les gros plans) accusent le poids des années. Mais le jeu reste beau, très beau même, avec des environnements qui fourmillent de détails. Mieux encore, le jeu ne souffre quasiment pas des bugs habituels. C’est fluide, On a vraiment du mal à croire que l’on est sur une Switch, pour le coup !

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Pourtant, on redescend vite dans la réalité. Je n’ai pas pu tester la version PS5 qui, selon l’éditeur, monte jusqu’à de la 4K intégrale… Mais ma version Switch tourne au grand maximum à du 30 fps. Et je ne parle pas que du mode nomade, puisque je joue essentiellement en mode TV. L’aspect joli et détaillé est sans doute amené par un affichage en 1080p qu’on ne contestera pas. Et c’est là un confort visuel très agréable… Mais jouer en 30 fps en 2023, bon sang ! Il est grand temps qu’on nous annonce une Switch 2 !

Beaucoup d’aspects nous rappellent vite que l’on est dans un jeu de 2010. Les animations ou les expressions faciales qui trahissent parfois 13 ans d’âge, par exemple. Ou même la construction du jeu, avec une exploration qui peut sembler aujourd’hui artificielle, des missions qui semblent parfois faire du remplissage… Ou un scénario captivant, mais assez simple avec de gros contours tracés au marqueur. D’un coté, ce portage Switch/PS4 nous montre que Red Dead Redemption est un jeu qui marche toujours en 2023… D’un autre coté, on ne peut nier qu’il a gardé son ADN de 2010.

Au final

Red Dead Redemption, le jeu sorti en 2010, est un hit qui mérite toute sa place au panthéon du jeu vidéo. Il y a tout juste 13 ans, il nous offrait une aventure riche, magnifique, avec une tonne de missions, et une map gigantesque ! Un GTA à l’époque des cow-boys ! C’est donc un hit incontournable que vous pouvez refaire aujourd’hui sur Switch et PlayStation. Et rien que pour ça, on ne va pas bouder notre plaisir.

Pourtant, un gros bémol subsiste : ne vous attendez pas à un remaster ou à un remake. On parle bien ici d’un portage. Autrement dit, c’est le jeu d’origine, de 2010. Certes, il tourne en 4K chez Sony, mais ça reste le même jeu. Et là, même si le soft d’origine nous flattait la rétine, on aurait bien aimé quelques améliorations visuelles. Notamment au niveau de certaines animations, ou de quelques bugs qui restent malgré tout à corriger.

Alors, on se pose une question légitime : un portage, certes avec ses DLC et son mode Undead Nightmare, mérite t-il vraiment que vous investissiez 50€ ? Chez certains revendeurs, vous commencez à trouver The Legend of Zelda : Tears of the Kingdom pour ce prix ! Si vous êtes un vrai fan de John Marston ou que vous comptez participer financièrement au développement de GTA6, on ne peut pas vous empêcher de craquer. Et vous auriez tort de vous priver vu la qualité du titre… Mais si vous n’y voyez pas d’urgence, peut-être est-il préférable (et plus économique) d’attendre que le jeu descende sous la barre des 30€, prix plus raisonnable.

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Red Dead Redemption

• Par : Rockstar Games
• Sur : Switch, PS4.
• Genre : Action/aventure
• Classification : PEGI 18
• Prix : 49,99€
• Conditions de test : testé sur Switch, sur une version fournie par l’éditeur.