Sorti en 2018 et édité par Polyarc, Moss n’est rien d’autre que l’un des meilleurs jeux du PlayStation VR. Quatre ans plus tard, le studio américain (basé à Seattle) ouvre un nouveau chapitre des aventures de la petite souris Quill avec Moss : Book II. Un titre qui nous fait ressortir des cartons un PS-VR que l’on pensait oublié par Sony, occupé à développer son PS-VR2 pour la PS5. Et au regard des impressions laissées par le premier épisode, on sait déjà que l’on va passer un bon moment…

L’un des incontournables de la VR

On a longtemps cru que la VR serait la prochaine révolution du jeu vidéo, comme avait pu l’être, par exemple, le passage à la 3D. Aujourd’hui, avec le recul, on réalise peu à peu que la révolution n’a pas eu lieu : la VR est avant une extension du jeu vidéo. Au passage, une technologie pas forcément très démocratisée pour une question de coût. Un petit plaisir nécessitant notamment l’achat du casque, mais aussi d’accessoires comme une caméra, des manettes spécifiques…

Et pour ceux qui possèdent le matériel adéquat, on trouve de tout en VR : du très bon, du bon, comme du vraiment médiocre. Et s’il fallait citer des jeux vraiment marquants sur le PS-VR, des titres à posséder pour vivre de chouettes expériences en réalité virtuelle… On citerait sans hésiter Astro Bot Rescue Mission, Ghost Giant… Et bien évidemment Moss, premier du nom. Un jeu du studio Polyarc qui nous emmène dans un conte de fée aux cotés d’une petite souris guerrière.

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Le jeu nous avait franchement tapé dans l’œil à sa sortie. Alors forcément, lorsqu’en juillet 2021, PlayStation dévoilait le développement de Moss : Book II lors d’un State of Play… On ne pouvait qu’être impatients de voir le produit fini entre nos mains. Ne serait-ce que pour désamorcer cette frustration laissée par le premier opus, d’une aventure bien trop courte… Dans un monde que l’on aurait aimé explorer encore un peu plus…

Quill nous fait (encore) rêver

Si vous aviez joué au premier Moss, alors vous savez à quoi vous attendre, puisque ce Moss Livre II en est la suite directe. Son histoire débutant précisément là où se terminait celle du précédent volet. Quill a vaincu son ennemi, mais ceux qui cherchent à renverser ce monde veulent s’emparer de la relique qu’elle détient. Et ils ne reculeront devant rien pour la lui arracher. Pour avoir une chance de l’emporter, Quill aura besoin d’un·e véritable partenaire à ses côtés : vous. Le voyage sera éprouvant, jonché de victoires comme de peines… Mais de nouveaux alliés, d’anciens amis et la nature même du château vous offriront leur aide pour atteindre votre but. La chasse aux reliques de verre est (r)ouverte !

Nous voilà donc de retour dans la peau du lecteur, avide de découvrir la suite de ce conte qui l’aura tellement marqué voilà maintenant quatre ans (dans la vie réelle). Moss est une franchise qui nous transporte par son écriture. Et au delà du jeu, on aime cette plongée dans cet univers de conte. On aime cette impression de tourner des pages poussiéreuses, pour vivre une aventure épique. Pour ressentir une grande épopée héroïque, dans les bottes d’une petite souris de quelques centimètres. Il y a du génie dans l’écriture de Moss, pas toujours subtile, mais qui nous fait systématiquement retomber en enfance. Et là, ça ne peut que faire mouche.

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Il est impossible de parler de la dimension artistique du jeu sans s’attarder sur ses graphismes. On fera très vite le tour du chara-design, sensiblement identique au premier volet. En revanche, on ne peut qu’applaudir les équipes qui se sont chargées du level-design. Moss : Book II est visuellement un beau produit. Et il ne sera pas rare que vous vous arrêtiez pour admirer le paysage, la beauté des fleurs et de la végétation luxuriante, de ruines du château qui imposent une certaine forme d’admiration… Un peu comme vous le feriez en jouant à un épisode de Trine. Et je ne vais pas vous apprendre que, quand un jeu est agréable à regarder, l’immersion n’en est que plus facilitée !

Et puis, que serait un jeu, aussi joli qu’il soit, sans une solide OST ? Sans une bande-son qui vous plonge dans l’ambiance, qui ne fait qu’un avec les graphismes, pour une immersion encore plus forte du joueur ? Bonne nouvelle : c’est Jason Graves qui rempile pour ce second épisode. Un nom qui ne vous est sans doute pas inconnu si vous vous intéressez aux bandes-originales de jeux vidéo. Puisque notre compositeur américain signe aussi les OST de titres comme Until Dawn, The Order 1886, les jeux Dark Pictures Anthology, Tomb Raider (le reboot), Dead Space 3, etc. Et comme pour le premier Moss, cette bande-son est un plaisir pour les oreilles.

Une jouabilité maîtrisée

Pas de grosse révolution du coté du gameplay, qui est peu ou prou le même que pour l’opus précédent. On retrouve les mêmes mécaniques. Des tableaux plus jolis les uns que les autres s’enchaînent, et notre petite Quill sera interrompue dans sa progression tantôt pour résoudre une énigme (pour pouvoir continuer), tantôt pour combattre des ennemis… Et parfois même les deux. Pas de grande difficulté à l’horizon, Moss Book II est un jeu dans lequel on progresse assez facilement. Le jeu semble d’ailleurs avoir été conçu pour ne jamais être une expérience frustrante. Il résiste parfois, mais le but des développeurs est de vous permettre d’avancer à votre rythme, sans vous prendre la tête. En témoignent les nombreux points de contrôle qui parsèment votre parcours, et vous évitent de recommencer de trop loin en cas d’échec.

Si l’objectif premier est de trouver la sortie du niveau, de nombreux collectables (parchemins, ou caisses à briser, par exemple) viennent rallonger l’expérience. On peut clairement s’en passer, mais ils auront pour utilité de prolonger une durée de vie assez courte de base. Bien que ces parchemins ne soient pas vraiment difficile à débusquer (vous en trouverez beaucoup lors de votre premier run). On notera aussi que le jeu se joue intégralement à la manette DualShock 4. Un choix qui pourra en déranger certains, mais qui comblera les ceusses qui, comme moi, sont follement allergiques aux PlayStation Moves.

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Sur PS-VR, la 3D est toujours aussi bien équilibrée. Bien qu’il faille parfois recentrer le curseur : dans la précipitation, votre avatar peut avoir tendance à partir se perdre dans le décor, loin de l’action, tandis que Quill se fait tabasser par de sales insectes cuirassés. De même, il est parfois compliqué de saisir un objet clé lorsque le témoin lumineux de la manette se trouve trop loin des capteurs VR. Ces petits manques de précision peuvent agacer, mais ne perdez pas de vue qu’une pression longue sur la touche « options » vous permet de recentrer l’image.

Je me souviens qu’au début de la VR, tout le monde parlait du fameux « motion sickness » (aussi appelé « cinétose ») ou nausées pouvant être déclenchées chez des personnes en utilisant la réalité virtuelle. Une notion qui semble aujourd’hui tombée dans l’oubli tant les studios semblent maîtriser ces aspects. C’est aussi le cas de Polyarc qui nous livre ici une VR impeccable, qui ne vous donnera à aucun moment le mal de mer.

Au final

Qu’il fait du bien ce Moss II !! Non seulement le jeu est bon (voire très bon), mais il a de surcroit le mérite d’offrir un jeu de qualité aux possesseurs d’un PlayStation VR, qui vont enfin pouvoir dépoussiérer ce vieil accessoire de la PS4. En effet, on ne peut pas nier que le casque est quelque peu laissé à l’abandon depuis que PlayStation a annoncé son PS-VR2 (qui tournera sur une console que beaucoup peinent encore à se procurer) ! Alors si un jeu nous permet de nous éclater encore un peu avec cet accessoire, on ne va pas bouder notre plaisir.

Un prix plus que correct, une bande-son superbe, des graphismes féeriques, une histoire captivante… Moss Livre II est à la hauteur de son ainé. Il assure (et assume) son rôle de suite directe de l’un des meilleurs jeux en VR, en étant tout aussi bon. Peut-être pourra t-on lui reprocher sa durée de vie un poil trop courte, mais les retrouvailles avec Quill sont tellement agréables que l’on ne pouvait passer à coté.

Si vous possédez un PS-VR, ce Moss Livre II est une valeur sûre ! Si vous jouez sur Meta-Quest, économisez quelques euros pour rentabiliser votre casque dès le 21 juillet prochain, date à laquelle Moss II débarquera sur ce support ! En d’autres termes, vous pouvez foncer les yeux fermés (enfin, pas trop, car vous en aurez quand même besoin une fois le casque sur votre tête) !


Moss : Book II

  • Par : Polyarc INC
  • Sur : PS-VR, le 21 juillet sur Meta-Quest
  • Genre : aventure/exploration, énigmes.
  • Classification : PEGI 7.
  • Prix : 39,99€.
Testé sur PS-VR, sur une version fournie par l’éditeur
Points positifs :
  • La direction artistique vraiment jolie
  • L’OST toujours aussi classieuse
  • Une bonne VF
  • Les énigmes bien équilibrées
  • Pas de nausées
  • Quill est toujours aussi attachante
  • Jeu à la manette Dualshock 4
  • Le level-design : conçu pour ne pas frustrer
  • Le jeu qui fait ressortir le PS-VR du placard
  • Un prix correct
Points négatifs :
  • Durée de vie
  • Parfois un peu trop facile
  • Jouabilité perfectible