Eidos Montréal et Square-Enix sont de retour dans l’univers Marvel avec cette fois, un an après Marvel’s Avengers, un titre dédié aux Gardiens de la Galaxie. Après le résultat mitigé de son prédécesseur (et son accueil plus ou moins bon par la communauté), il nous tardait de voir ce qu’allait donner cette nouvelle aventure tirée d’un comics. C’est parti pour notre test de Marvel’s Guardians of the Galaxy, titre qui vient d’ailleurs d’obtenir le Game Award du meilleur récit (best narrative) 2021 !
Star-Lord, Rocket, Groot, Gamora… Et tous les autres
Les Gardiens de la Galaxie ! Voici sans doute l’un des comics les plus surprenants de l’univers Marvel. Ici, pas de super-héros en collants, mais une équipe de bras cassés qui arpentent l’univers en se balançant des vannes à tout va. Il serait très long de revenir sur l’historique de cette série née en 1969. Alors, pour faire court, sachez que les comics mettent en scène, en réalité, deux équipes de Gardiens de la Galaxie. La première (apparue en 1969 donc) est leadée par Vance Astrovik, et les autres membres sont Martinex T’naga, Yondu, et Charlie-27.
Mais la team qui nous intéresse aujourd’hui est celle qui est apparue en 2008. Autrement dit celle qui a aussi intéressé le cinéma pour la série de films Gardiens de la Galaxie. Le leader de cette équipe est Peter Quill, aussi connu sous le nom de Star-Lord, un Terrien tout droit venu des années 80. À ses cotés, on retrouve Rocket Raccoon, Groot, Drax le destructeur, et Gamora… Autrement dit, l’équipe vue dans les films du MCU.
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Si vous avez vu les trailers du jeu, vous savez à quoi vous en tenir : ici, le jeu met en scène des visages qui ne sont pas ceux des films Marvel. Pas de Chris Pratt dans le rôle de Star-Lord, par de Dave Bautista dans celui de Drax, et encore moins de Zoe Saldana dans le costume de Gamora. Comme ce fut le cas avec Marvel’s Avengers l’an passé, en fait… Mais qu’importe : on s’adapte vite. Au bout de quinze minutes de jeu, on passe outre ce petit détail.
L’intro du jeu donne le ton. On y incarne un Peter Quill dans sa chambre d’ado, qui écoute du métal sur son lit. Sa mère fait son entrée, avec une coupe de cheveux tout droit venue des années 80, tout comme les nombreuses références dans la chambre de Peter… Ou la musique qu’il écoute en permanence dans le jeu. C’est d’ailleurs un très gros point fort de ce Guardians of the Galaxy : sa playlist de malade ! Mais on en reparle. Il est temps de passer à notre test…
Rien à voir avec Marvel’s Avengers
Marvel’s Guardians of the Galaxy est une proposition qui nous renvoie plusieurs années en arrière, dans le bon sens du terme ! Comprenez par là que, contrairement à de nombreux titres du moment, le dernier bébé de Square-Enix zappe volontairement l’aspect online. De même, il occulte volontairement l’aspect multijoueur, ou encore le switch entre personnages comme nous l’avions eu l’an passé dans Marvel’s Avengers. En d’autres termes, Gardiens de la Galaxie est un jeu solo offline.
Comme je l’écrivais plus haut, ce titre résolument orienté « action » ne vous permet pas d’alterner entre les différents gardiens. Ici, vous incarnez Star-Lord, et uniquement ce personnage, équipé de ses blasters et de ses jet-bottes ! Néanmoins, ses acolytes ne sont jamais bien loin. Mais c’est bien le chef (autoproclamé) de la bande que vous dirigez, et le terme n’est pas usurpé ! Car à défaut de prendre le contrôle de vos camarades, c’est vous qui leur direz ce qu’ils doivent faire lors des missions… Ou qui lancerez de puissantes attaques combinées, lorsque le jeu vous le permet, lors de certains combats.
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Le pitch du jeu nous explique qu’un crétin (sûrement pas vous) a déclenché une série d’événements catastrophiques. Et vous êtes le seul à pouvoir fédérer les Gardiens assez longtemps pour empêcher un désastre interplanétaire. Utilisez vos blasters élémentaires, collez des raclées en équipe, donnez des coups de jet-bottes… Tous les coups sont permis ! Si vous pensez que tout se passera sans accrocs, vous n’êtes pas au bout de vos surprises. Les Gardiens devront faire des pieds et des mains pour assumer les conséquences de vos actes.
Dans cette histoire originale des Gardiens de la Galaxie, vous rencontrerez de nouveaux êtres surpuissants… Ainsi que des personnages emblématiques revisités, tous impliqués dans le destin de la galaxie. C’est le moment de montrer à l’univers entier ce dont vous êtes capable. Ça va le faire. Normalement.
Les « Gourdins » de la Galaxie, un jeu bourré… De qualités
Si je vous laisse le soin de découvrir, dans le jeu, qui est l’auteur de ce surnom de « Gourdins de la Galaxie » (et dans quel contexte la vanne est lancée)… Il est temps de vous expliquer maintenant pourquoi le jeu est juste un hit de cette année 2021. Et on peut commencer par le point qui lui a valu un Game Award 2021 : son scénario. Une histoire originale, et donc très éloignée du pitch des films du MCU, qui colle parfaitement à l’ambiance du titre, et à la mythologie des Gardiens. Mais je vous laisse la découvrir, loin de moi l’idée de déflorer le scénar’ du jeu !
L’histoire est une chose, l’écriture des dialogues en est une autre. Et ici, on apprécie particulièrement l’humour omniprésent, mais surtout qui fait mouche dans 95% des cas. De la bonne grosse blague dont les films Marvel devraient s’inspirer plus souvent. Et je ne vous surprendrai pas si je vous dit que Rocket assure à lui seul plus de la moitié des meilleures punchlines du jeu. Avant de me raviser et de vous expliquer que le plus drôle est surtout l’interaction entre les gardiens, qui n’arrêtent pas de se chambrer. Si les répliques fusent durant les missions, les meilleurs moments resteront ceux passés à bord du Milano (votre vaisseau), instants de transition entre les chapitres qui vous plongent davantage dans l’intimité des Gardiens.
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Sur le volet technique, le jeu est aussi une réussite. Les décors sont superbes et très colorés, l’animation des personnages et les mouvements faciaux lors des cinématiques vous plongent dans l’ambiance d’un véritable film… GotG est un pur jeu d’action, avec ses combats (tir) à la 3e personne, et quelques phases d’exploration. Si les énigmes ne posent généralement pas de soucis majeur (il suffit d’observer et d’utiliser les compétences de vos alliés), les combats sont très réussis. Aux différentes attaques et techniques à disposition de Star-Lord viennent s’ajouter les compétences de vos amis, que vous pourrez déclencher le moment venu, d’une simple pression des touches adéquates. Des capacités à upgrader grâce à de l’XP. Et lors de certains combats plus retors, vous prendrez un malin plaisir à finir vos adversaires avec un rassemblement ! Autrement dit, une séquence qui, si vous réussissez la manipulation, vous permettra de déclencher un coup ultime associant tous vos compagnons… Sur fond de tube des années 80.
On sait justement que Star-Lord aime écouter de la bonne musique des années 80 sur son baladeur, comme vous le découvrirez lors de nombreuses séquences du jeu. Ce qui nous amène à un autre point fort du titre : sa bande-son ! Si vous avez grandi dans les années 80 ou 90, il y a de fortes chances pour que vous trouviez la playlist du jeu juste phénoménale ! Take on Me (A-Ha), Holding Out for a Hero (Bonnie Tyler), Never Gonna Give You Up (Rick Astley), (Don’t Fear) The Reaper (Blue Öyster Cult)… Vous pouvez d’ailleurs écouter la bande originale du jeu sur Spotify, ici. Et là, Guardians of the Galaxy lance un gros clin d’œil bien lubrique aux joueurs quadras qui tomberont sous le charme. À juste titre.
Les petits défauts du jeu
Vous le savez : je n’aime pas dire qu’un jeu est parfait, la perfection étant une notion abstraite pour moi. Alors, en grattant un peu la surface du jeu, j’ai bien évidemment pu relever quelques défauts.
Le premier point, selon moi, est celui qui rassemble tous les défauts techniques. Des bugs pourrait-on dire de manière très globale. Plus précisément, je veux parler ici des chargements un peu longuets sur une PS4 (ah si seulement il ne fallait pas attendre 2028 pour pouvoir mettre la main sur une PS5 !)… Technique toujours avec les (très) nombreuses lignes de dialogues et les vannes qui vont avec. Un point positif me direz-vous. Et vous auriez raison si tout collait parfaitement, et que certaines séquence animées durant lesquelles ces dialogues sont lus n’étaient pas trop courtes. Alors parfois, un protagoniste se fait tout simplement couper le sifflet pour que le jeu puisse avancer.
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Et puis, il y a aussi les soucis liés au développement en lui-même. Des énigmes pas vraiment compliquées (avec une solution à deux mètres de là), des combats de boss qui manquent souvent d’audace (certains sont classes, mais pas non plus mémorables)… Ou encore l’animation du Rassemblement que l’on finit par connaître par cœur (voire à ne plus supporter) tant elle ne bouge pas d’un pouce du début à la fin du jeu. Mais le plus gros défaut selon moi est la promesse des choix qui s’offrent parfois à vous durant l’aventure, et qui n’en sont pas vraiment. Quoi que vous choisissiez, le jeu vous amène où il veut vous amener…
Un peu à la manière de Life is Strange (aussi chez Square-Enix), avec la promesse que ces choix auront de l’importance sur la suite de l’aventure. Au bout du compte, on se rend vite compte que ces choix sont surtout anecdotiques, et que leurs conséquences ne vont pas bouleverser l’aventure. Ils auront des effets, certes, mais pas au point d’être un argument pour refaire le jeu une fois terminé. Mais ils sont là, et c’est un plus au beau milieu d’une offre déjà très fournie.
Au final
Très bon !! Il suffit de jouer ne serait-ce qu’aux premières missions du jeu pour comprendre pourquoi il a obtenu le trophée du meilleur récit de 2021 aux Games Awards, il y a quelques jours ! Marvel’s Guardians of the Galaxy n’est rien d’autre que l’un des meilleurs jeux de 2021. Il est surtout LE jeu que nous rêvions d’avoir il y a un an avec Marvel’s Avengers, au résultat finalement trop mitigé, même un an plus tard.
Pour Les Gardiens de la Galaxie, le résultat est bien différent. Le pari de nous proposer un jeu solo offline était osé, mais finalement, il répond à nos attentes : un tel jeu d’action de temps en temps, ça fait un bien fou ! Scénario, mise en scène, jouabilité jouissive, musique complètement démente… Le nouveau jeu de Eidos et Square-Enix a tout pour plaire ! Et pour nous tenir en haleine une bonne vingtaine d’heures, soit une durée de vie plus que correcte. Et encore plus longue si vous visez le 100%, avec toutes les tenues alternatives (et très « fan-service ») à débloquer.
Au final, je vous l’ai déjà dit : Les Gardiens de la Galaxie est pour moi un jeu fort de 2021, et parmi les meilleurs de l’année aux cotés de Resident Evil Village, Lost Judgment et Life is Strange True Colors ! Si vous aimez les Marvels, vous pouvez foncer. Si vous aimez les jeux d’action, idem. Et puisque vous avez envie de faire plaisir à Noël, vous savez ce qu’il vous reste à faire !
Marvel’s Guardians of the Galaxy
- Par : Eidos Montréal, pour Square-Enix
- Sur : XBox One et Series X/S, PS4 et PS5, Switch, PC (Steam, Epic Games, GEForce Now)
- Genre : Aventure
- Classification : PEGI 16.
- Prix : 69,99€.
Les points positifs :
- L’humour omniprésent
- La DA, certains panoramas juste superbes
- Une bande-son excellente
- L’écriture en général (scénario, dialogues)
- Le gameplay
- La gestion de votre team
- Durée de vie correcte
- La VF
- Des costumes pour le coté collectionnite
- Bourré d’easter-eggs
Les points négatifs :
- Les chargements sur PS4
- Quelques dialogues coupés
- Les choix qui n’influent pas tant que ça sur l’histoire
- Les combats de boss qui manquent d’audace
- Énigmes pas super compliquées
- Le « Rassemblement » et son unique animation