C’est la bonne surprise de cette fin d’année ! Un temps appelé Gods & Monsters, Ubisoft nous livre une copie très intéressante avec ce Immortals Fenyx Rising ! Les créateurs d’Assassin’s Creed Odyssey nous proposent un voyage à travers la mythologie grecque, dans un monde ouvert plein de surprises.

Des monstres et des dieux

Souvenez-vous ! Nous étions en juin 2019, lors de la conférence E3 d’Ubisoft. À la fin de son show en direct, l’éditeur français dévoilait une nouvelle marque : Gods and Monsters. Développé par les équipes d’Ubisoft Québec (Assassin’s Creed Odyssey), ce nouveau titre très coloré nous plongeait dans la mythologie grecque. Et dans une courte vidéo, nous découvrions un héros répondant déjà au nom de Fenyx, affrontant des monstres mythologiques… Dans un monde dont la direction artistique cartoon et colorée faisait irrésistiblement penser à un certain Breath of the Wild.

Et puis, rebondissement en août 2020. Date à laquelle nous découvrions qu’Ubisoft avait déposé un nouveau nom pour son jeu. Information confirmée peu après par l’intéressé, lors d’un live le 10 septembre. Désormais, nous parlerions de Immortals Fenyx Rising, jeu attendu pour la fin de cette même année 2020.

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Ubisoft calait alors la feuille de route du jeu. Nous avions la confirmation qu’il sortirait le 3 décembre… Sur les consoles actuelles et next-gen, ainsi que sur PC et Stadia. Et nous y voilà ! Il est maintenant temps de vous proposer notre test d’un titre qui n’était pas le plus attendu de notre part, chez Ubisoft… Mais qui est cependant la bonne surprise de l’année, chez l’éditeur breton.

Un Breath of the Wild like ?

Lorsque Ubisoft a dévoilé les premières images du jeu, beaucoup ont crié « ô scandale » ! La possibilité d’escalader les falaises ou de planer, une direction artistique très proche… Nombreux sont ceux qui ont vu en ce Fenyx Rising une copie de The Legend of Zelda : Breath of the Wild. Cependant, le jeu mérite que l’on y regarde de plus près… Et un peu plus loin, surtout.

Car manette en main, la ressemblance la plus frappante est davantage celle avec les derniers Assassin’s Creed. Le studio derrière Immortals Fenyx Rising est le même que celui qui a signé Assassin’s Creed Odyssey, et cela se ressent, mais pas que pour son inspiration de la mythologie grecque. L’interface est strictement la même ! Si vous venez de jouer à Assassin’s Creed Valhalla, alors le menu du jeu ne va pas vraiment vous dépayser, tant il est un « copier-coller » des titres avec des héros à capuches !

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Je vous parle de l’interface du jeu, mais je pourrais aussi vous parler de mécaniques bien connues des fans d’AC. De hautes statues à gravir pour dévoiler la carte, les nombreux points d’intérêt (coffres, donjons, quêtes, objets à collecter, etc)… Il y a beaucoup d’Assassin’s Creed dans ce Immortal Fenyx Rising (en tout cas, plus d’AC que de Zelda), ce qui est loin d’être un défaut. Car le jeu se démarque par ailleurs par son identité, par sa personnalité !

Et concrètement, cette personnalité est fortement marquée par son humour décalé, par ses vannes et ses jeux de mots qui fusent à tout va. Un humour référencé, comme vous pourriez en trouver dans un album d’Astérix, ou dans un épisode de la série Kaamelott. D’ailleurs, ce n’est sans doute pas un hasard si Ubisoft a fait appel à Lionnel Astier (père d’Alexandre, et Léodagan dans Kaamelott) pour doubler Zeus.

Par tous les dieux !

Mais au juste, de quoi va nous parler Immortals Fenyx Rising ? Et bien, l’histoire qui nous est contée par Prométhée (sans cesse interrompu par Zeus) nous emmène dans des temps mythologiques. Au passage, Prométhée est doublé par Loïc Houdré, comédien très demandé en ce moment puisque vous pouvez aussi l’entendre dans Assassin’s Creed Valhalla, Cyberpunk 2077, Ghost of Tsushima, Watch Dogs Legion, Mortal Kombat 11

Ennemi juré des Dieux de l’Olympe, le titan Typhon s’est échappé du Tartare, et menace de détruire le monde. Il a vaincu toutes les divinités, dont les espoirs reposent désormais sur les épaules d’une mortelle, promue demi-déesse pour l’occasion : Fenyx. Dès lors, la tâche de Fenyx sera de libérer les Dieux de l’Olympe, afin que tous ensemble aillent vaincre Typhon… Pour le renvoyer dans sa prison. Ce n’est pas le meilleur scénario du monde, mais croyez moi, on a aussi vu plus flemmard dernièrement.

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Le joueur débute donc par cette phase désormais devenue un grand classique : la création de son avatar. Et si, par défaut, le personnage principal est féminin, libre à vous de le forger à votre image, ou de tenter les combinaisons les plus improbables (comme une femme à barbe, par exemple).

Notez aussi que vous pourrez choisir entre cinq modes de difficulté (mais le mode Cauchemar est bloqué pour le moment). Un conseil : pour un minimum de challenge, attaquez au moins en normal. En dessous, vous allez littéralement vous balader (un mode est même proposé, juste pour suivre l’aventure sans stress, avec des aides au maximum).

Un « Assassin’s Creed light » pour les plus jeunes ?

Comme je l’ai écrit plus haut, au delà des apparences, le jeu tient plus de la série Assassin’s Creed que du Legend of Zelda : Breath of the Wild de Nintendo. Au point que, si vous êtes fan de la série AC, vous allez naviguer en terrain connu (pour ne pas dire que vous allez littéralement rouler sur le jeu les yeux bandés). J’ai presque envie de vous dire que ce IFR est un « Assassin’s Creed pour les plus jeunes » !

Et à chaque instant, on sent que l’équipe derrière le jeu est la même que celle de Assassin’s Creed Odyssey. Ainsi, l’interface d’accueil est quasiment la même (avec les accès vers la boutique ou votre compte Uplay), et vous retrouverez, in-game, des actions bien connues. Vous devrez par exemple escalader des statues pour synchroniser avoir un aperçu de la zone (mais vous devez faire apparaître les points d’intérêt manuellement en les cherchant et en les révélant), répartir l’expérience gagnée pour débloquer de nouveaux skills sur un arbre de compétences, upgrader votre équipement (des objets vous octroyant les pouvoirs des dieux)…

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Si le titre se joue de la même manière qu’un AC, on notera cependant quelques différences dans le gameplay. Des différences qui, cette fois (je le concède) ont sans doute été empruntées à Breath of the Wild. Comme le fait de pouvoir planer, non plus à l’aide d’une aile-volante, mais d’une vraie paire d’ailes fixées dans votre dos… Ou encore d’escalader toute surface : quand un Assassin doit trouver des prises, Fenyx tout comme Link a hérité des gênes de Spiderman pour s’accrocher à tout type de surfaces… Mais tout comme Link, elle devra surveiller sa jauge d’endurance (gare à la chute).

Et puis, le jeu se démarque aussi de son aîné Assassin’s Creed par quelques phases de gameplay bien à lui. Comme des puzzles et énigmes à résoudre sur la map… Ou comme les Cryptes du Tartare, des donjons sous forme de plates-formes que vous devrez traverser, là encore en résolvant des énigmes. Dans Assassin’s Creed Valhalla (restons dans la comparaison), on pourrait les comparer aux phases avec Layla, ou Bugs de l’Animus).

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En outre, je dois vous avouer mon grand étonnement concernant la réalisation du soft. Car Ubisoft parvient ici à nous livrer un jeu dans lequel je n’ai quasiment remarqué aucun gros bug majeur (même en jouant sur Switch). Étonnant tant les dernières productions mises en vente ces dernières semaines nous auront fait croire qu’il est aujourd’hui impossible de sortir un jeu sans qu’il ne soit truffé de bugs !

Certes, la direction artistique très « cartoon » n’est pas de celles qui demandent la plus grosse optimisation (les textures manquent parfois de détails et de finesse)… Mais je puis vous assurer que certains panoramas sont juste superbes, malgré le manque de profondeur de champ de la Switch, par rapport aux autres supports… Ce n’est pas le plus beau jeu, mais c’est réalisé proprement !

Quelques petits défauts ?

Bien entendu, Immortals Fenyx Rising n’est pas dénué de défauts. À commencer, paradoxalement dois-je dire, par son doublage pourtant vanté par ailleurs. Car si les blagues font toujours sourire, et malgré un Lionnel Astier en grande forme… Les dialogues narratifs sont parfois trop invasifs, et surviennent à des moments où l’on aimerait juste que le(s) narrateur(s) se taise(nt) ! Et tandis que le joueur plonge dans l’aventure, la narration survient au mauvais moment pour vous rappeler que vous êtes dans un jeu vidéo. Dommage car, si elle est globalement efficace, il lui arrive aussi de nuire à l’immersion du joueur.

On pourra aussi lui reprocher une durée de vie relativement courte puisqu’au grand maximum, vous verrez le bout de la quête principale en 30 heures (en mode normal). Alors certes, avec de nombreux points d’intérêt et quêtes annexes à boucler (ce qui rallonge la durée de vie)… Mais on reste très très loin de la colossale quête d’Assassin’s Creed Valhalla, pour ne citer que lui.

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Je vous parlais plus haut de la réalisation, à deux doigts d’être impeccable. Pourtant, elle montre aussi ses limites, étrangement lors des cinématiques (un aspect habituellement plus soigné chez Ubisoft). Rien de bien méchant, mais des expressions faciales et des dialogues qui manquent parfois de conviction ou d’expression. De même, s’il est très joli sur Switch, le jeu manque de la précision d’une PS4 ou d’une XOne dans les détails affichés à l’écran. Ce downgrade visuel est d’autant plus visible lorsque vous jouez en mode docké.

Enfin, je terminerai par un défaut inévitable dans ce type de jeux : sa répétitivité. Si l’histoire est originale, les phases de gameplay le sont moins sur la durée. Et au bout de quelques heures, les Cryptes du Tartare et les combats de manière générale finissent par se ressembler. Le joueur peut avoir l’impression de s’enfermer dans une sorte de routine. Mais comme je l’ai écrit, le jeu étant court… Cette routine n’a pas vraiment le temps de s’installer.

Au final

Quelle année 2020 pour Ubisoft !! Ces trois derniers mois auront été marqués chacun par une sortie majeure. Watch Dogs Legion en octobre, Assassin’s Creed Valhalla en novembre, et enfin Immortals Fenyx Rising en décembre. Et si le premier est passé en mode furtif, le dernier est à mon sens la bonne surprise de cette fin d’année !

Car si, personnellement, je n’en attendais pas plus que cela (juste à passer un bon moment, ce qui est déjà pas mal), je dois vous avouer que je suis complètement client. Immortals Fenyx Rising, c’est un peu un Assassin’s Creed pour les plus jeunes, mais sur lequel les parents prendront aussi beaucoup de plaisir ! Pour les plus grands, le soft est un peu « la route des vacances » après avoir plié la dernière aventure chez les Vikings. Et tout comme Valhalla, ce jeu installe très vite cette envie d’y revenir, de reprendre la manette pour poursuivre (et conclure) l’aventure. Ce qui est un très bon signe, en soi…

De ce fait, Immortals Fenix Rising est un titre que nous vous recommandons grandement, quel que soit votre support de prédilection. D’autant que, moins d’un mois après sa sortie, le jeu est déjà soldé (vous pouvez même le trouver à 39,99€ en cherchant bien).


Immortals Fenyx Rising

Testé sur une version commerciale, sur Switch.
Les points positifs
  • L’humour omniprésent
  • Le doublage de Lionnel Astier
  • L’ambiance globale
  • Un openworld qui fait le job
  • Des puzzles et autres énigmes pour varier les plaisirs
  • Une vrai personnalité
  • Le jeu nous pousse à explorer
  • Très joli à regarder, réalisation propre
  • Il a ce petit truc qui donne envie d’y revenir
  • Un prix correct
Les points négatifs
  • Les habitués et fans d’Assassin’s Creed vont rouler sur le jeu
  • La narration parfois trop invasive
  • Devient répétitif sur la fin
  • Les graphismes et les animations manquent parfois de détails