Je suis un grand fan de la série SoulCalibur, avec un attachement particulier pour le second opus. Mais l’épisode qui m’a le plus marqué, et de loi mon préféré, est le (vrai) tout-premier. Car avant SoulCalibur, il y eut, en 1997… Soul Blade sur PS1 !

Une révolution arrive sur PS1

SoulCalibur VI est un excellent jeu de baston, qui a su nous régaler fin 2018 sur PS4 et Xbox One (lire aussi notre test ici). Six épisodes numérotés donc, pour une série qui comporte en réalité sept épisodes canons. Car non, SoulCalibur (1999 sur Dreamcast) n ‘est pas le premier épisode de la saga !

Ou plutôt, il est bien le premier SoulCalibur. Mais en réalité, la série des « Soul » (Sōru shirīzu) a débuté quelques années auparavant. En 1995 sur Arcade et en 1996 sur PlayStation au Japon (1997 en Europe). Avec un jeu nommé Soul Blade en Europe et aux USA, et Soul Edge au Japon (mais c’est bien le même jeu).

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1996 donc ! Le petit monde du versus-fighting est alors dominé par Street Fighter et Tekken. Des personnages qui se battent avec des armes blanches ? Battle Arena Toshinden l’a bien essayé, sur PlayStation la même année, mais sans le succès escompté. Qu’importe : Après Tekken, Namco (qui n’a pas encore fusionné avec Bandai) choisit cette fois les épées ou les dagues… Et lance son jeu de combat en 3D. En démarrant la console, le joueur découvre l’intro ci-dessus. Certes, elle accuse le poids des années… Mais je vous assure qu’à l’époque, on se la repassait en boucle tant elle envoyait du lourd !

Tous possédés par une épée

Soul Blade nous permet de suivre l’histoire de neuf guerriers, utilisant chacun des styles de combat différents. L’histoire se situe à la fin du XVIe siècle (en 1583 plus précisément), en Europe et en Asie. Et l’on y trouvera, glissées ici et là, quelques références historiques.

Si les neuf personnages ont chacun un style qui leur est propre, il en est de même pour leur histoire. Chacun suit sa propre quête, ses propres motivations. Et leurs parcours respectifs n’ont pour point de convergeance que leur objectif commun de mettre la main sur SoulEdge, une épée légendaire offrant un pouvoir incommensurable à son propriétaire.

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Mais on raconte que cette arme est maléfique, absorbant l’âme de ses victimes. Comme c’est actuellement le cas avec son propriétaire, Cervantès de Leon, en cavale depuis plus de vingt ans…

Ce scénario vous rappelle quelque chose ? Normal : il est très proche de celui de Golden Axe, chez Sega. Une histoire qui a visiblement pas mal inspiré les créateurs de SoulEdge/SoulBlade.

Déjà tous là dès 1995

Si vous aviez encore des doutes… Il suffit de regarder l’intro du jeu pour comprendre que Soul Blade et SoulCalibur sont une seule et même licence ! Et dès ce premier épisode sur PS1, toutes les références de la série sont déjà là. À commencer par cette phrase narrative que vous retrouverez dans tous les épisodes : «  Transcending History and the world, a tale of souls and swords, eternally retold !  » L’intro est devenue culte, et est toujours d’actualité dans Soulca6 !

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Le doute n’est plus permis si l’on regarde de plus près le casting du jeu. Certes, il est réduit avec ses 10 personnages. Mais Mitsurugi est déjà là. Tout comme Voldo, Seong Mi-Na, Siegfried (qui deviendra Nightmare), Taki, Sophitia, Hwang ou Cervantès. Les deux autres personnages sont Li-Long (qui fera une apparition dans Soulca 3 et que l’on suppose être le maître de Maxi, qui utilise ses nunchakus)… Et Rock, un colosse armé d’une masse que l’on reverra dans SoulCalibur III et IV.

Et puis, on pourrait aussi parler de SoulEdge, l’épée maléfique qui est ici au cœur du scénario.

Gameplay : un cas d’école

La remarque énoncée plus haut, concernant les personnage, vaut aussi pour le gameplay du jeu. Bien que la série ait beaucoup évolué, jusqu’à SoulCalibur VI… Les bases sont là dès le premier opus !

Soul Blade est un jeu de combat en 1vs1, dans lequel les combattants s’affrontent à l’arme blanche. Comme dans Toshinden (dont nous vous avons déjà parlé ici). Et on pourrait pousser l’analogie plus loin, car comme chez le concurrent, une sortie d’arène est éliminatoire.

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Une touche est attribuée à la frappe horizontale, une autre à la frappe verticale, et une troisième au coup de pied. La quatrième touche est la parade, mais qui peut aboutir au bris de votre arme si vous l’utilisez trop. Enfin, des combinaisons permettent de sortir des spéciaux (on peut paramétrer des raccourcis sur les gâchettes), et l’esquive latérale est, bien évidemment, de la partie. À la fois accessible aux débutants, et suffisamment technique pour les puristes… Et sans doute l’un des meilleurs jeux de combat de la PS1 !

Le jeu offre les modes classiques. Arcade, Versus, Combat en équipe Survie et Entraînement… Sans oublier le mode Edge Master Mode, une sorte de mode Histoire qui vous permet de trouver de nouvelles armes, dont l’arme ultime convoitée par tous les combattants. Ce dernier mode (qui permet aussi de débloquer des personnages bonus) justifie à lui seul une bonne durée de vie au titre de Namco.

La musique, l’un des points forts du jeu

Soul Blade est un jeu réussi pour différents aspects. Pour son gameplay novateur, pour sa réalisation qui, si elle a vieilli aujourd’hui, était une claque pour l’époque (on découvrait la 3D)… Mais aussi pour ses musiques, sur une bande-son où l’on ne trouve décidément rien à jeter ! Je vous laisse découvrir ci-dessous le thème de Seung Mi-Na, Kkaduri (©Pony Canyon).

Car dans ce jeu, oubliez les notes tantôt rock, tantôt électro, avec des rythmes endiablés. Les sound-designers du jeu préfèrent ici nous servir des partitions orchestrales, qui apportent une dimension épique, dans le sens littéral du terme. Je me souviens qu’à l’époque, certains morceaux de SoulBlade me faisaient penser à Basil Poledouris (Conan the Barbarian). Notamment la musique du stage secret Colosseum. Un autre aspect qui deviendra récurrent dans la série !

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En réalité, le jeu a bénéficié de deux OST distinctes. La bande-son originale, présente par défaut dans toutes les versions du jeu (arcade et consoles, composée par la Namco Sound Team et publié par Pony Canyon)… Et une OST alternative (et un peu plus électro), la Khan Super Session (chez BMG Japan), écrite exclusivement pour la version console, avec des pistes toutefois plus longues que dans le jeu. Cette dernière est composée par Bentenmaru (Khan), Taku Iwasaki, Masumi Ito, Yoshiyuki Ito et Aki Hata. Les deux versions étaient disponible sur PS1 (il suffisait de choisir dans les options).

Au final

Pour un collectionneur, SoulBlade est un titre à posséder absolument, au même titre qu’un Tekken 2 ou 3. Car quand beaucoup d’éditeurs y allait de leur petit jeu de baston, souvent moyen ou juste bon… Le titre de Namco se hisse parmi les hits, parmi le haut du panier sur la console.

Soul Blade est aussi un jeu marquant parce qu’il plante le décor, les personnages et les mécaniques qui feront le succès des SoulCalibur jusqu’à nos jours. Et pour un premier essai, le résultat était concluant : pour l’époque, la 3D nous semblait léchée (malgré quelques textures baveuses), et le gameplay très intuitif.

Malgré le temps qui est passé, Soul Blade reste un hit de la PS1, et un exemple du jeu de baston, pour ses graphismes ou sa jouabilité. Cette nouvelle licence a planté la graine de l’une des meilleures séries de versus-fighting ! Autrement dit, le jeu est une pépite que tout rétro-gamer se doit de posséder !


Soul Blade

  • Par : Namco.
  • Sur : PlayStation.
  • Date de sortie : 20 décembre 1996 au Japon, 9 mai 1997 en Europe.
  • Genre : Versus fighting.
  • Estimation : Selon Argusjeux.fr, le jeu a une cote stable à 10,09€ en occasion. Comptez donc une fourchette comprise entre 10 et 15€.
Points positifs :
  • Les cinématiques pour l’époque
  • Une réalisation qui, encore aujourd’hui, force l’admiration
  • Le gameplay nerveux, instinctif
  • La bande-son
  • Bonne durée de vie
  • L’origine de la série SoulCalibur
Points négatifs :
  • Un roster qui semble aujourd’hui tout petit
  • Certains costumes alternatifs contestables
  • Les arènes vides
  • Des textures parfois baveuses en arrière-plan