Le concept de Yurukill : The Calumniation Games est complètement fou. Il consiste en un mélange des genres assez habile quand on y pense. Ici, on va mixer les mécaniques de jeux d’enquête, avec du graphic-novel et… Du bon gros shoot’em up old school. Complètement dingue, on vous a dit. Alors, nous devions vous en parler !

Nouveau jeu, mais des bases solides

Avant d’aller plus loin, vous devez savoir deux ou trois trucs à propos de Yurukill : the Calumniation Games. Tout d’abord, à l’écriture du scénario, on va retrouver un certain Homura Kawamoto. Si vous aimez la culture japonaise, ce nom vous parle forcément puisqu’il s’agit de l’auteur de Gambling School (Kakegurui en VO). Et qui signe ici une histoire aux multiples facettes et pleine de rebondissements. Un premier point qui vous plante le cadre !

Le jeu est une nouvelle licence chez Nis America. Pour autant, les développeurs ont su s’entourer de pointures du milieu. Par exemple, les phases de shoot’em up dont je parlerai plus bas sont développées par un studio vétéran de l’industrie, G.rev (connu pour des licences comme Senko no Ronde, Doki Doki Idol Star Seeker…).

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Et que dire de l’excellente OST ? Celle-ci est signée notamment par Yuko Komiyama, connue pour son travail sur les bandes-son des séries Monster Hunter ou Rockman (Megaman ), ou sur les arrangements de Kingdom Hearts III. Est aussi crédité au générique Tomomichi Takeoka, que vous connaissez peut-être pour l’arrangement de la série télévisée Demon Slayer: Kimetsu no Yaiba.

Dans Yurukill, on retrouve aussi des doubleuses connues qui interprètent des chansons du jeu. C’est par exemple le cas de Saori Hayami (Shinobu Kocho dans Demon Slayer : Kimetsu no Yaiba ou Yamato dans One Piece), qui joue Rina Azami et qui chante Black Innocence. Ou de Akari Kito (Demon Slayer) qui joue Izane Akegarasu dans le jeu, et chante Onore ni Hanamuke. Mais, passons au jeu à proprement parler !

Le jeu de la mort : victimes contre accusés !

Mais au fait, de quoi nous parle Yurukill ? Vous incarnez un individu accusé d’avoir provoqué un incendie criminel ayant causé la mort de 21 personnes. Sengoku Shunju (c’est votre nom), est forcé de prouver son innocence et combattre pour sa liberté. En tant que l’un des six « Prisoners », il doit faire équipe avec l’une des cinq victimes, appelées les « Executioners », au sein d’un étrange parc d’attractions isolé : Yurukill Land.

C’est ensemble que chacune des cinq équipes (Mass Murderers, Death Dealing Duo, Crafty Killers, Sly Stalkers, et Peeping Toms), devront faire face et surmonter les prétendues « attractions » du parc afin d’obtenir ce qu’ils désirent. Si les « Prisoners » arrivent à triompher de ces épreuves, ils seront pardonnés de leurs crimes. Mais si les « Executioners » l’emportent, ils obtiendront la vengeance pour leurs proches.

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Cette histoire va vous plonger dans une expérience de gameplay assez singulière. Elle va demander aux joueurs de collecter des preuves, de récolter des témoignages et de résoudre des énigmes. Le jeu propose également des phases de Shoot ’em up.

Un classement online vous permettra de montrer votre talent au monde entier. Les développeurs ont aussi prévu un « Score Attack » qui vous permet de rejouer aux différents niveaux afin d’améliorer votre classement. Il propose également de choisir son « Executioner » dans le but d’augmenter ses capacités spéciales.

Mélange des genres

Le mélange des genres ! Voilà une formule qui résume assez bien ce Yurukill : The Calumniation Games. Mais pas vraiment un mélange comme vous pourrez en trouver de manière désormais habituelle, avec du RPG mêlé à de l’open-world, ou de l’aventure exploration avec des touches de RPG. Non, ici, NIS America et IzanagiGames misent sur un mix assez inattendu, et c’est justement ce qui fait la richesse du jeu.

Comme écrit plus haut, Yurukill : The Calumniation Games est un jeu qui mélange des phases de gameplay de… Tenez vous bien… De visual-novel, de jeu d’enquêtes et énigmes et… De shoot’em up ! Oui oui, de schmup ! Comme les bons vieux shooters des années 90 (Gradius, Axelay, Thunder Force, R-Type, Raiden… Pour vous donner quelques exemples connus). Ici, on parlera de bullet-hell (l’écran rempli de trucs, bidules, bombes, tirs, ennemis… Le bordel infernal, quoi !)

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Si vous aimez le challenge, le jeu vous propose trois niveau de difficulté : facile et normal qui se plient sans forcer, et difficile qui est une purge. Mais comme vous pouvez vous en douter, de par la nature des différentes boucles de gameplay, ce paramètre ne va réellement affecter que la partie shoot’em up. Et au final, comptez entre 10 et 15 heures (selon le niveau de difficulté choisi) pour voir la fin de l’aventure.

Concrètement, vous allez enchaîner les trois phases : les textes de la partie visual-novel sont capitaux pour récolter, lors des phases de dialogue, des infos qui vous serviront par la suite. Vient ensuite un écran fixe sur lequel vous allez devoir déplacer un curseur violet, pour récolter des indices (comme dans un point-and-click. Objectif : collecter des preuves, de récolter des témoignages et de résoudre des énigmes. Enfin, les phases de shoot’em up, qui s’achèvent par un boss qui n’est autre qu’un exécuteur. Vous allez devoir le convaincre de vous pardonner et de ne pas vous exécuter… Et c’est là que les précieuses infos obtenues plus haut seront importantes.

De bonnes raisons de se laisser séduire

Yurukill : The Calumniation Games est un jeu qui séduit sur plusieurs points. Tout d’abord, à l’image de son gameplay, sa réalisation est singulière. Hormis quelques ralentissements lors des phases de shoot’m up, la technique est vraiment sympa, agréable à regarder. C’est coloré, lumineux, et le chara-design de Kawamoto donne à l’ensemble une touche « anime » qui ravira les fans qui se perdent des journées entières sur Crunchyroll.

Autre aspect qui plaira aux joueurs francophones, les textes sont en VF et le doublage en japonais. Un fait suffisamment rare dans les jeux Nis America pour être souligné. Et un point d’autant plus important que les phases de visual-novel vont, par définition, dérouler pas mal de texte au fil du jeu. Ce qui nous permet de mettre le doigt sur un autre point fort : le scénario ! Levez la main ceux qui n’ont jamais zappé les dialogues longs et fastidieux dans les visual-novels ! Et bien… Pas ici ! L’histoire, un poil délirante mais bien amenée, bien construite, est tellement captivante que vous ne pourrez pas zapper les fenêtres de texte.

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Pour autant, le jeu a aussi ses défauts. Et le plus flagrant n’est autre que… Le mélange des genres que nous avons vanté jusqu’à présent. Je m’explique : les phases de visual-novel sont lentes, calmes… Celles de shoot sont plus rapides, pour ne pas dire frénétiques si vous jouez en difficile. Vous l’aurez compris : cette alternance peut être un plus si l’on considère que les séquences de dialogues permettent de faire retomber la tension… Mais ce qui peut être aussi un point négatif, car cette succession casse aussi le rythme du jeu.

Enfin, histoire de chipoter, on peut aussi remarquer que ces trois genres impliquent aussi un jeu assez dirigiste, ne laissant finalement que peu de libertés au joueur. Mais comme j’ai envie de terminer sur une note positive, je finirai en vous parlant de la bande-son excellente avec ses 45 pistes électro-rock qui collent parfaitement à l’ambiance !

Au final

Yurukill : The Calumniation Games, c’est typiquement ce genre de jeux qui vous surprennent par son annonce. L’éditeur vous promet un mélange qui sonne comme une curiosité, pour ne pas dire une bizarrerie dont les studios japonais ont le secret, mais qui arrivent hélas trop peu dans nos contrées. Alors, si la possibilité nous est donnée de se le procurer dans une VF tout à fait acceptable, pourquoi se priver ?

D’autant que Nis America aurait pu s’arrêter à cet effet d’annonce, puis regarder son jeu se vendre, le temps de surprendre (un peu) ses acheteurs. Mais le titre de IzanagiGames se paie aussi le luxe de vous tenir en haleine avec son scénario vraiment passionnant et accrocheur. Normal, me direz vous, quand le scénario est supervisé par le papa de Gambling School !

Alors pour conclure, je pense que l’on peut dire que Yurukill : The Calumniation Games est non seulement une excellente surprise, mais pas que. Il est surtout un très bon jeu qui s’est noyé dans la masse, écarté par quelques triple A à la communication plus musclée. Mais Yurukill : The Calumniation Games est aussi un jeu qui vous rappelle qu’il faut aussi parfois fouiller au fond des rayons, où se cachent des pépites. C’est un jeu que vous devez absolument tenter si vous êtes nostalgique des shoot’em up des années 90… Ou si vous êtes du genre à dévorer les mangas par kilos. Vous voilà prévenus.


Yurukill : The Calumniation Games

Testé sur PS4, sur une version fournie par l’éditeur.
Les points positifs
  • L’ambiance
  • Le mélange des genres bien équilibré
  • Un jeu original, pour le coup
  • Le scénario avec ses rebondissements
  • Les phases de « shmup » réussies (un bon défouloir)
  • La bande-son
  • Textes en VF et voix japonaises
  • Doublage de bonne facture
  • Une ambiance « manga » très stylée
  • Petit prix
Les points négatifs
  • Trop dirigiste
  • Les phases « graphic-novel » qui cassent le rythme
  • Quelques ralentissements lors des phases de shoot