On n’est pas les seuls à le dire ! C’est Léo Zullo, directeur de Wired Productions qui le dit lui-même : « Ouais, c’est comme si WipeOut et Rollcage s’étaient mis ensemble et avaient eu un bébé » ! En même temps, cette phrase résume à elle seule Grip, enfant spirituel des deux licences citées plus haut. Alors, rien de tel qu’un test pour vous expliquer tout ça !

La suite spirituelle de Rollcage

Pour tout vous dire, Grip : Combat Racing est typiquement de ces jeux qui me hypent à leur sortie, et que j’ai une fâcheuse tendance à oublier par la suite… La faute aux nombreux titres qui sortent, que nous testons, mais qui nous obligent tantôt à faire des choix, tantôt à établir des priorités. Et puis, Grip s’est rappelé à mon bon souvenir, avec une mise à jour conséquente, qui méritait que l’on y revienne.

De l’aveu de l’éditeur, Grip est inspiré par Rollcage, développé en partenariat avec les principaux membres de l’équipe de développement du jeu Rollcage original. Grip a donc été lancé fin 2018 pour sustenter l’appétit des joueurs fans des courses d’arcade.

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Grip est donc en quelque sorte une suite de Rollcage, licence qui aura connu seulement deux épisodes, un jeu de courses futuriste sorti en 1999 sur PlayStation et sur PC. Il était alors développé par un studio nommé Attention to Detail, et édité par le fameux Psygnosis (WipeOut, Destruction Derby, Formula One…). Autant dire que les plus anciens vont retrouver les sensations des années 90 !

Dans ce titre, le joueur contrôle des bolides futuristes, chaussés de grosses roues, qui peuvent se retourner. Ce qui est le prétexte à nous offrir des courses renversantes… Dans lesquelles vous pourrez rouler sur le sol, au plafond, sur les murs… Ici, la gravité n’existe plus, et tous les moyens sont bons pour atteindre la ligne d’arrivée. Tous les chemins mènent à Rome, comme on dit !

À fond, à fond, à fond !

Grip (dont le logo a été conçu pour être lu à l’envers comme à l’endroit) est donc un jeu de courses, où tout va très très vite. Vous y pilotez un engin monté sur des roues énormes. Avantage : il peut se retourner et continuer à vivre sa vie… Un peu comme ces véhicules téléguidés très en vogue dans les années «Club Do». D’ailleurs, Rollcage s’en inspirait déjà très largement.

Ici, vous ne serez donc pas stoppé net par un mur, par des parois… Vous pouvez au contraire les escalader, piloter au plafond, la tête en bas ! Et ceci, sans perdre de vitesse, de ce fait ! Au contraire, on se prend vite au jeu, en cherchant tout élément du décor qui va nous retourner, le moindre half-pipe ou le moindre tube qui va nous procurer des sensations… Renversantes !

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À l’instar d’un WipeOut, la course n’est pas passive. Et vous pourrez récupérer en course de nombreux power-up, afin de péter l’ambiance chez les adversaires. Du simple boost qui vous propulse quelques places en avant, jusqu’aux armes, il y a de quoi faire. Ces items apportent un coté stratégique au jeu… Et l’on se plait à paralyser un adversaire pour lui piquer son rank, alors qu’il s’apprêtait à franchir la ligne d’arrivée.

Une réalisation en demi-teinte

Visuellement tout d’abord, Grip fourmille de bonnes intentions. Le soft est fluide, tourne en 1080p (attention, si je n’ai pu le vérifier, j’ai cru comprendre que la version Switch s’affiche en 720p et 30fps)… Et l’on apprécie la variété des décors, qui sont à la fois variés et détaillés. Pourtant, il y a ce petit « je ne sais quoi » qui me fait dire que…

La conduite est parfaitement calibrée, et est cohérente avec un level-design excellent. Les pistes sont longues, mais attention : elles sont parsemées de pièges, qui viennent s’ajouter au risque de se manger un missile envoyé par l’adversaire. Heureusement, comme je le disais, le level-design est intelligent, et nous offre suffisamment de raccourcis pour éviter ces obstacles.

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S’il fallait chipoter, on parlerait sans doute d’une grande majorité d’environnements un peu ternes, visuellement parlant… Et sans doute aussi du manque d’originalité dans l’aspect visuel des décors. Tout au long du jeu, j’ai eu comme une impression de déjà-vu. Du point de vue de ses environnements, le jeu manque clairement de personnalité, et aurait pu être un WipeOut ou n’importe quel jeu du genre, venu des années 90. Mais sans doute est-ce là un choix des développeurs, pour renforcer cette sensation de nostalgie de l’époque PS1 ?

Enfin, parlons un peu musique, avec cette ambiance Drum & bass, électro ou Breakbeat qui ne vous quittera plus, tout au long du jeu. Pour composer cette OST, le studio Caged a fait appel au label londonien Hospital Records… Que vous connaissez déjà si vous avez déjà pratiqué Forza Horizon

Des tonnes de choses à faire

Du coté des menus, le jeu est assez généreux. On retrouvera bien évidemment les classiques que sont les courses rapides, time-trial, championnat… Mais Grip vous propose aussi de nombreux modes, pour varier les plaisirs. Élimination du dernier, jeu du drapeau…

Le mode le plus consistant sera le mode Carrière, des courses et des tournois où seule votre première place compte. Le titre s’avère parfois assez punitif, et vous aurez à en découdre avant de parfaitement maîtriser votre bolide… Mais une fois que vous aurez compris comment fonctionne le jeu, les récompenses seront à la hauteur, avec des items pour customiser votre machine (roues, couleurs, stickers… On aurait aimé une personnalisation plus poussée). Autre bon point : ce mode solo est construit pour être évolutif. Au départ, les objectifs sont sommaires (gagner la course) et touts les power-up ne seront pas disponibles (seulement le turbo pour les premières courses)… Puis, le jeu évoluera comme pour suivre votre progression.

Le titre propose également de nombreux modes en solo, comme indiqué plus haut… Et une fois que vous serez à l’aise, vous pourrez vous attaquer aux Courses Ultimes où le but sera de détruire vos adversaires pour marquer des points. Et si vous préférez la destruction massive dans des périmètres plus restreints, les développeurs ont pensé à un mode Arène qui vous rappellera les heures de gloire de Destruction Derby. Enfin, pour les fans d’acrobaties, le mode Carkour (comme son nom l’indique, un mélange de Car et de Parkour) va corser la donne, avec ses pistes cette fois dépourvues de rebords. Gare à la chute !

Enfin, il est un dernier élément qu’il est important de mettre en avant ! Quand, en 2019, le multijoueur local est devenu une denrée rare, il est bon de souligner que les développeurs ont prévu un mode en écran splitté, jouable jusqu’à quatre ! Un choix qui est hélas devenu très rare de nos jours, et donc un bon point en plus pour Grip ! Et si je ne l’ai pas dit, un mode online est évidemment disponible, avec tous les standards du genre…

Les principaux défauts du jeu

Il est particulièrement frustrant, dans un jeu qui nous happe par sa vitesse et ses sensations grisantes, de perdre le contrôle aussi facilement lors des sauts. Car si la jouabilité des engins à roues (oui, depuis la mise à jour, je fais le distinguo) est plaisante quand vos gigantesques pneus touchent le sol… C’est une autre histoire dès lors que vous êtes en plein saut. La physique du véhicule devient alors bien différente, et l’on ne contrôle plus rien. Gare à la réception, et si je puis vous donner un conseil : anticipez votre trajectoire avant de prendre un tremplin !

On pourra aussi regretter une caméra parfois capricieuse qui, pour des raisons que j’ignore, prend parfois un malin plaisir à faire ce qu’elle veut. Notamment lorsque vous prenez un piège ou une option adverse de plein fouet. La caméra donne alors l’impression de ne plus savoir comment se replacer, et se focalise souvent sur un mur ou des rochers, derrière ou en dessous de vous. Vous subissez alors une double peine puisque, outre le fait de voir les adversaires vous dépasser, vous perdez de précieuses secondes à vous remettre en piste. Si la mise à jour Airblades a « corrigé » la caméra, le problème décrit ci-dessus est hélas toujours d’actualité.

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On pourrait aussi s’étonner du choix artistique du mode Carkour ! Car si jusqu’à présent, le jeu a su nous en mettre plein les mirettes avec ses environnements soignés, ce mode nous ramène quelques générations en arrière, visuellement parlant (voir la photo ci-dessus). Sans doute un hommage à la gestion des polygones de la PS1, et dans ce cas, c’est ce que l’on appelle une figure de style. Mais… On retiendra surtout de ce mode un choix curieux, et esthétiquement contestable.

Ce qui nous intéresse aujourd’hui : la mise à jour Airblades

Ce qui a été un bon prétexte pour replonger dans le jeu, c’est évidemment sa (grosse) mise à jour gratuite intitulée Airblades. Elle est disponible depuis cette mi-mai sur PS4, Xbox One et PC, et devrait être dispo au moment où vous lirez ces lignes sur Switch. Parmi les grosses nouveautés, elle ajoute les engins anti-gravité (ou «anti-grav», des vaisseaux dépourvus de roues à la WipeOut, quoi !), ainsi que de nouvelles pistes, pensée pour mêler les deux types de véhicules. Les AirBlades sont disponibles sur toutes les pistes de course originales.

N’ayant pas joué au jeu à son lancement, j’avoue avoir eu un peu de mal à réaliser la différence qu’apporte cette mise à jour. Mais je peux comprendre sans peine qu’elle apporte de la diversité, là où l’on aurait pu tourner en rond sur des véhicules seulement montés sur roues (les fameux «rollers» qui bénéficient au passage de 5 nouveaux skins). Car la jouabilité et les sensations sont différentes, j’en convient. D’un jeu de courses initialement assez classique, cette mise à jour vient combler un manque… Une place vide laissée par un F-Zero qui a disparu de la circulation, ou un WipeOut qui gagnerait aussi à nous proposer un vrai nouveau jeu.

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Deux nouvelles pistes viennent corriger ce que j’avais présenté plus haut comme un « défaut » du jeu. À savoir qu’elle apportent l’originalité qui manquait au titre, en nous offrant des cadres plus exotiques, plus «spatiaux». Un choix somme-toute logique lorsque l’on parle de défier la gravité. Bref, une mise à jour indispensable, qui complète véritablement le jeu, qui supporte désormais le format HDR, et qui double votre plaisir… Et ce n’est pas un simple argument commercial puisque, cerise sur le gâteau, cette MaJ est gratuite !

Au Final

Rollcage 3 Grip est une excellente surprise ! Un jeu qui parvient à la fois à titiller votre fibre nostalgeek, et à vous offrir une ambiance très contemporaine. Même si ce soft n’en a pas le nom, l’esprit du jeu d’origine Rollcage suinte de toutes parts ! Vous vous demandiez ce que cela aurait pu donner si vous aviez eu du 60fps et de la HD dans les années 90 ? Vous avez maintenant la réponse !

Surfant sur un genre que l’on pourrait penser passé de mode, Grip remet au goût du jour ces sensations que l’on n’avait plus connues depuis le dernier remaster de WipeOut. La technique actuelle aidant, le titre des canadiens de Caged offre de plus des sensations de vitesse excellentes, pour ne pas dire grisantes. Ça part dans tous les sens, et l’on se prend vite au jeu de défier la gravité pour jeter à pleine vitesse son engin contre la ligne d’arrivée.

Au final, Grip est un jeu qui n’a pas les ambitions mégalo d’un triple A, mais qui parvient tout de même à nous coller la manette aux mains… Et qui nous rappelle que la technique est une chose, mais qu’avec du fun, c’est encore mieux… Il ne faudrait pas l’oublier.


Grip : Combat Racing

Grip test

 

Points positifs :

  • Irrésistiblement fun
  • Jouabilité très accessible
  • Visuellement joli à voir
  • Pas mal de contenu
  • Bonnes sensations de vitesse
  • Une difficulté évolutive
  • Une mise à jour Airblades in-dis-pen-sable !
  • Du split-screen jusqu’à 4 !!
  • Petit prix
  • Intégré au Xbox Game Pass

Points négatifs :

  • Les environnements qui manquent parfois d’originalité
  • La personnalisation des véhicules que l’on aurait aimé plus poussée
  • Finalement, pas mal de répétitivité à la longue
  • Le mode Carkour et ses décors visuellement moins beaux
  • Des soucis de caméra
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